Un
tweet
de l’Anses rapporte, « Quand une cyanotoxine d’eau
douce s’invite dans des plateaux de
fruits de mer… »
Retour
sur les résultats de travaux menés par l’équipe de l’Anses
pilotant le laboratoire national de référence biotoxines marines.
Voici
donc le résumé d'un article qui traite des «
Premières
preuves de la présence d'anatoxine-a
dans
des violets
associées à des intoxications alimentaires humaines en France ».
Résumé
De janvier 2011 à mars 2018, 26 patients âgés
de 20 à 80 ans ont déclaré être malades en France après avoir
consommé
des figues de
mer (ou violets) du genre
Microcosmus.
Les patients présentaient des symptômes évoquant un syndrome
cérébelleux: vision trouble ou double, ataxie et vertiges,
asthénie, maux de tête, crampes musculaires, paresthésies et
troubles digestifs (nausées, vomissements et diarrhée).
Trois des 18 événements d'intoxication
alimentaire enregistrés par le centre antipoison de Marseille et
impliquant quatre patients ont fait l'objet d'une enquête plus
approfondie au fur et à mesure que les restes de repas étaient
collectés et analysés. Une étude précédente a exclu la présence
de toxines marines lipophiles réglementées après spectrométrie de
masse à haute résolution, mais des analyses supplémentaires
étaient nécessaires pour rechercher des cyanotoxines hydrophiles.
Les restes de figues de mer des
cas d'intoxication alimentaire numéros 1 (janvier 2011), 6 (décembre
2012) et 17 (mars 2018) de cette série de cas publiée ont été
analysés par chromatographie liquide à interaction hydrophile
couplée à une spectrométrie de masse à basse et haute résolution
pour enquêter sur la présence de cyanotoxines hydrophiles.
Les échantillons de figues de mer ont montré des
concentrations d'anatoxine-a (ATX-a) allant de 193,7 à 1240,2 µg/kg.
L'échantillon témoin de figue de mer analysé était également
contaminé par de l'ATX-a mais à une concentration beaucoup plus
faible (22,5 µg/kg). À notre connaissance, il s'agit du premier
rapport d'intoxication alimentaire humaine impliquant l'ATX-a en tant
que toxine causale possible où la cyanotoxine pourrait être
identifiée sans équivoque.
Mots-clés
figues de mer ; Microcosmus;
intoxication alimentaire humaine; cyanotoxines ; anatoxine-a