vendredi 31 juillet 2020

Comparaison des normes alimentaires internationales, selon la Food Standards Agency


« Comparaison des normes alimentaires internationales », source article du 31 juillet 2020 de Rick Mumford, responsable Science, Evidence & Research Directorate.

Rick Mumford, chef de la direction de la science, des preuves et de la recherche, réfléchit à notre récent rapport publié comparant les méthodologies utilisées pour estimer les maladies d'origine alimentaire au Royaume-Uni à celles d'autres pays. Il considère ce que le rapport nous dit sur la comparaison des règles (standards) alimentaires internationales.

À la Food Standards Agency (FSA), nous nous engageons à placer la sécurité sanitaire et le consommateur au cœur de tout ce que nous faisons.

Une des façons dont nous y parvenons est de fournir des avis d'experts indépendants et une évaluation des risques fondée sur les toutes dernières recherches et preuves scientifiques. Ce faisant, nous pouvons continuer à protéger la santé publique en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord et fournir aux consommateurs des aliments en lesquels ils peuvent avoir confiance.

Avec la pandémie du COVID-19 et l'attention croissante portée au commerce international, nous reconnaissons que la sécurité sanitaire et les normes alimentaires sont un sujet brûlant. Alors que nous nous efforçons de maintenir les normes alimentaires les plus élevées possibles pour le présent et l'avenir, la production et la publication d’études et de preuves liées à cela sont essentielles.

Taux de maladies d'origine alimentaire
Cette semaine, nous avons publié le premier de trois rapports scientifiques qui tentent tous de comparer les normes alimentaires internationales. Bien que d'actualité, ce sont également de parfaits exemples de travaux régulièrement menés par des scientifiques et des analystes de la FSA. Cela se fait souvent en collaboration avec des collègues d'autres organisations, du milieu universitaire et du gouvernement. Grâce à cette étude, nous avons pu améliorer notre compréhension d'une gamme de données, en comblant les lacunes de nos connaissances. En retour, cela nous aide à donner les meilleurs conseils possibles aux décideurs et autres parties prenantes.

Notre première publication est une comparaison des façons dont différents pays estiment les taux de maladies infectieuses intestinales (MII) et de maladies d'origine alimentaire (MOA). Des estimations sont nécessaires en raison de la sous-déclaration; ce ne sont pas tous ceux qui tombent malades qui chercheront une aide médicale et ceux qui en souffrent n'obtiendront pas toujours un diagnostic confirmé. Les données peuvent ensuite informer la politique alimentaire d’un pays et la hiérarchisation des ressources.

Ces dernières années, des tentatives ont été faites pour comparer les taux relatifs de maladies d'origine alimentaire dans différents pays. Celles-ci tiennent rarement compte de l’incertitude dans les estimations de chaque pays ou dans les différentes méthodes d’estimation utilisées. Ce rapport visait à identifier les approches utilisées et à évaluer si les comparaisons entre pays étaient justes, voire possibles.

L'étude, commandée par la FSA et réalisée par Public Health England, a révélé trois grandes approches utilisées dans le monde:
  • Enquêtes transversales rétrospectives - un échantillon représentatif de la population est contacté et interrogé sur ses symptômes dans un passé récent.
  • Études pyramidales de surveillance - une estimation du nombre de cas manqués en raison soit de personnes ne demandant pas d'aide médicale, soit de l'incapacité du corps médical à établir un diagnostic précis de la cause
  • Études de cohorte prospectives - un échantillon de population est recruté à l'avance, puis fait un rapport chaque semaine sur tout symptôme de maladie et peut également soumettre des prélèvements, afin de déterminer les causes spécifiques.
Il convient de noter que la première et la troisième de ces approches estiment les MII de toutes les sources (y compris alimentaires et non alimentaires), de sorte qu'une étape supplémentaire d'application de modèles mathématiques est ajoutée pour estimer la proportion de maladies dues aux MOA.

Les chercheurs ont conclu que le Royaume-Uni utilise l'approche la plus précise disponible (études prospectives de cohorte). Cependant, ils ont également constaté qu'il n'est pas possible de comparer efficacement les taux de maladies d'origine alimentaire entre les pays. Cela est dû aux méthodologies et aux systèmes d'enregistrement extrêmement différents utilisés.

Ce que les résultats ont montré
L'étude a révélé qu'au niveau international, les enquêtes transversales rétrospectives sont les plus couramment utilisées, avec des taux de maladie autodéclarée allant de 0,31 à 1,4 épisodes de MII par personne et par an.

Cependant, des différences dans la manière dont les nations abordent ces enquêtes, telles que la manière dont elles définissent les cas et dans quelle mesure la taille de leur échantillon représente l'ensemble de la population, peuvent avoir un impact sur le taux et sa fiabilité.

De même, la façon dont les estimations sont calculées au moyen d’études pyramidales de surveillance varie d'un pays à l'autre car elles sont basées sur les agents pathogènes particuliers les plus pertinents dans chaque pays.

Parallèlement, la qualité et la représentativité des systèmes de surveillance au sein des pays doivent également être prises en compte.

Enfin, les études prospectives de cohorte se sont révélées les moins utilisées, principalement en raison du coût. Cependant, elles sont considérées comme le moyen le plus précis d'estimer les taux des MII. Cela est dû au fait que les patients symptomatiques sont échantillonnés et testés, ce qui permet d'établir le pathogène probable à l'origine de la maladie. Cette attribution directe de la cause par un diagnostic précis fait défaut aux autres approches.

La FSA a utilisé cette approche depuis notre étude révolutionnaire MII1, réalisée en Angleterre au milieu des années 1990, et à nouveau son étude de suivi, MII2, en 2011. Ces deux études sont uniques dans leur continuité, en étant les seules études prospectives de cohorte menées à l'aide de la même méthodologie, répétée à différents moments et dans le même pays. Cette combinaison de facteurs signifie qu'ils offrent une rare opportunité de comparer de manière fiable les estimations spécifiques aux pathogènes au fil du temps.

Cependant, le rapport conclut que tenter de comparer avec précision les taux de maladies d’origine alimentaire de différents pays est une tâche presque impossible. La seule façon d'essayer cela serait que différents pays aient le même type d'étude avec exactement les mêmes spécifications d'étude, sur la même période. Même dans ce cas, les différences dans les données de surveillance sous-jacentes disponibles dans chaque pays pourraient entraîner des problèmes, en particulier pour déterminer la proportion de cas de MII dus aux aliments.

Et ensuite?
Nous avons une bien meilleure compréhension des différentes approches adoptées à travers le monde et nous continuerons à regarder et à en tirer des leçons. Dans le cadre de cet engagement continu, nous prévoyons de lancer une troisième étude sur les MII en 2021. Elle renforcera encore notre compréhension des maladies d'origine alimentaire et s'appuiera sur nos connaissances d'autres études menées à travers le monde.

Dans les mois à venir, nous publierons également deux autres projets de comparaison scientifique, pour analyser:
  • les taux de maladies d'origine alimentaire au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Australie et au Canada plus en détail, à publier dans une revue scientifique à comité de lecture;
  • les méthodes de production alimentaire dans le monde entier, pour aider à mieux comprendre ces différents systèmes.
Nous continuerons, comme toujours, de publier des avis que nous fournissons aux autres, ainsi que l'analyse et les preuves sur lesquelles ces conseils sont fondés.

Complément du 4 août 2020. On lira l'article FSA: Not viable to compare foodborne illness data between countries (FSA : Il n'est pas possible de comparer les données sur les maladies d'origine alimentaire entre les pays) de Joe Whitworth dans Food Safety News.

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous !

Trois foyers de cas liés à de l'histamine en trois mois en Suède


Un précédent article du blog de juin 2020 rapportait que Les intoxications alimentaires à l'histamine pourraient augmenter en Europe.

« Trois foyers de cas liés à de l'histamine en trois mois en Suède », source article de Joe Whitworth paru le 31 juillet 2020 dans Food Safety News.

Les foyers de cas, qui ont touché une soixantaine de personnes, ne semblent pas être directement liés car le thon provenait de lots différents. Les patients proviennent de différentes municipalités du sud et du centre de la Suède.

Les symptômes étaient typiques de l'intoxication à l'histamine et comprenaient un gonflement, de l'urticaire, des battements cardiaques irréguliers, des nausées, de la diarrhée et des vomissements.

Chronologie des éclosions
Lors de la dernière épidémie, qui a débuté début juillet, impliquant de l'histamine dans du thon décongelé en provenance de Suède, avec des matières premières congelées du Vietnam, environ 20 personnes de cinq municipalités différentes sont tombées malades après avoir mangé du thon du même lot. La plupart d'entre eux avaient acheté le poisson chez des distributeurs.

Des patients dans la deuxième éclosion causée par l'histamine dans des longes d'albacore congelées sous vide en provenance du Vietnam, via les Pays-Bas, ont été signalés du 29 mai au 12 juin. Neuf personnes ayant consommé du thon du même lot dans trois restaurants différents dans deux municipalités différentes ont été touchés.

Le premier foyer de cas en mai était dû à l'histamine dans les longes d'albacore congelées du Vietnam, également via les Pays-Bas. Les 30 cas signalés avaient tous consommé un plat avec du thon dans le même restaurant.

Ce lot a été produit par l'un des plus grands opérateurs du Vietnam, qui approvisionne plusieurs grossistes en Europe. Il a été produit en juin et expédié en juillet 2019 et distribué uniquement en Europe.

Les autorités locales sont responsables de l'investigation sur l'éclosion et la traçabilité des lots alimentaires. L’agence alimentaire suédoise (Livsmedelsverket) est le point de contact national pour le système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF).

En 2020, de l'histamine dans les poissons du Vietnam a été responsable de six notifications au RASFF. Les trois foyers de cas en Suède et une autre alerte en mai du même pays concernant de l'histamine dans les longes de thon congelées. En janvier, le Portugal a émis un rejet à la frontière pour la poitrine de thon congelée avec peau en raison des niveaux d'histamine et en juin, la Hongrie a mis en garde contre la présence d’histamine dans les filets d'albacore décongelés du Vietnam via la Slovénie.

Problème en dehors de la Suède
Mats Lindblad, de l'Agence suédoise de l'alimentation, a dit que les investigations avaient commencé en raison des rapports d'intoxication alimentaire. Au cours des investigations, des niveaux élevés d'histamine dans le thon ont été confirmés dans les trois foyers.

« Il est toujours nécessaire de garder le thon bien réfrigéré, mais aucun conseil particulier n'a été émis aux exploitants du secteur alimentaire en Suède en raison des éclosions, car dans ce cas, les niveaux élevés d'histamine sont apparus avant que les lots concernés ne soient introduits en Suède », a-t-il dit.

« Aucune restriction n'a été imposée aux poissons du Vietnam. Mais étant donné que des niveaux élevés d'histamine dans le thon de différents pays sont fréquemment signalés, il est bien sûr important que les producteurs de thon redoublent d'efforts pour éviter le problème. »

L'apparition des symptômes d'intoxication alimentaire à l'histamine peut varier de quelques minutes à plusieurs heures après l'ingestion de toxine. En règle générale, la période d'incubation moyenne avant la maladie est d'une heure.

Les symptômes les plus courants de l'intoxication par l'histamine ou le poisson scombroïde sont des picotements ou une sensation de brûlure dans la bouche, un gonflement du visage, des éruptions cutanées, de l'urticaire et des démangeaisons cutanées, des nausées, des vomissements ou de la diarrhée. Ils disparaissent généralement en quelques heures sans intervention médicale.

La production d'histamine est liée à une mauvaise manipulation des aliments due à un stockage à des températures incorrectes. Une fois que l'histamine a été produite, elle ne peut pas être éliminée par des températures normales de cuisson ou de congélation.

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous !

La prévalence de Salmonella à elle seule n'est pas un bon indicateur de la sécurité des aliments de la volaille


« La prévalence de Salmonella à elle seule n'est pas un bon indicateur de la sécurité des aliments de la volaille », tel est le titre d’un article paru dans Risk Analysis.

Salmonella est l'une des principales causes d'épidémies de maladies d'origine alimentaire (c.-à-d. salmonellose), qui sont parfois attribuées à de la viande hachée de dinde. L'industrie avicole utilise la prévalence de Salmonella comme indicateur de la sécurité des aliments. Cependant, la prévalence de Salmonella n'est que l'un des nombreux facteurs qui déterminent le risque de salmonellose. Par conséquent, un modèle de prédiction du risque de salmonellose à partir de lots individuels de viande hachée de dinde en fonction de la prévalence de Salmonella et d'autres facteurs de risque a été développé.

Les données sur la contamination par Salmonella (prévalence, nombre et sérotype) de la viande hachée de dinde ont été recueillies lors de la préparation des repas. L'analyse de scénarios a été utilisée pour évaluer les effets des variables du modèle sur le risque de salmonellose.

Les données épidémiologiques ont été utilisées pour simuler la virulence du sérotype de Salmonella dans un modèle dose-réponse basé sur des données sur les éclosions humaines et les données des essais d'alimentation.

La prévalence de Salmonella était de 26% (n = 100) par 25 g de viande hachée de dinde, tandis que le nombre de Salmonella variait de 0 à 1,603 avec une médiane de 0,185 log par 25 g. Le risque de salmonellose (unités arbitraires totales (UA) par lot) était affecté (p ≤ 0,05) par la prévalence, le nombre et la virulence de Salmonella, par l'incidence et l'étendue de la cuisson insuffisante, ainsi que par le comportement lors de la consommation alimentaire et la résistance de l'hôte, mais n'était pas (p > 0,05) affectée par la taille de la portion, la distribution de la taille des portions ou la charge bactérienne totale de la viande hachée de dinde lorsque tous les autres facteurs de risque étaient maintenus constants. Lorsque les autres facteurs de risque n'étaient pas maintenus constants, la prévalence de Salmonella n'était pas corrélée (r = −0,39; p = 0,21) avec le risque de salmonellose. Ainsi, la prévalence de Salmonella à elle seule n'était pas un bon indicateur de la sécurité des aliments pour les volailles, car d'autres facteurs se sont avérés altérer le risque de salmonellose.

En conclusion, une approche plus holistique de la sécurité des aliments des volailles, comme le modèle de risque de processus développé dans la présente étude, est nécessaire pour mieux protéger la santé publique des pathogènes d'origine alimentaire comme Salmonella.

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous !

Bilan 2019 de l’activité de la DGAL, le compte n'est pas bon !

Après quelque quatre mois de retard, vient enfin de paraître le 31 juillet 2020 le rapport 2019 d'activité DGAL …

Selon le Directeur général de l’alimentation,

Dans un monde globalisé et bouleversé par le changement climatique, la biosécurité et la prévention sont plus que jamais indispensables. Les filières agricoles et alimentaires le savent : la performance sanitaire est devenue aujourd’hui une condition de la performance économique.
C’est dans cet esprit, conforté par la crise du covid-19, que la DGAL entend poursuivre son action, au service des citoyens et de la sécurité sanitaire de notre pays.
Pas sûr que le compte soit bon « au service des citoyens et de la sécurité sanitaire de notre pays » jugez plutôt …

Les dégâts occasionnés par l’ère Le Foll, nom d'un ancien ministre de l’agriculture sous l’ère Hollande, un formidable ministre, selon le journalise Périco Légasse, sont très nettement visibles de 2012 à 2016, un vrai massacre ! 

Puis après, on a essayer de colmater les brèches du navire sans vraiment y arriver. La sécurité des aliments est-elle encore une priorité ?

Les inspections en sécurité sanitaires des aliments en France de 2012 à 2019,
  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 500
  • 2019 : 58 200

Et dire de la Belgique, plus petit pays que nous, s’il en est, mais qui fait presque autant d’inspections (57 200 en 2019) que nous …

Les données des contrôles de la sécurité sanitaire des aliments, selon les rapports de la DGAL:

La comparaison de l'activité 2019 par rapport à 2018 indique 700 inspections au total en plus, dont,
  • 500 inspections en moins dans les établissements d'abattage, de transformation et d'entreposage,
  • 500 inspections en moins en restauration collective,
  • 900 inspections en moins dans les commerces,
  • 800 inspection en plus en restauration commerciale.
Que dire du bilan 2019 par rapport aux autres années, on semble avoir atteint un palier avec toujours la même rengaine des fermeture d'établissements, la question des sanctions peut raisonnablement se poser ... 

A noter aussi la présence depuis novembre 2019 d'un gadget, «IAlim» est accessible aux inspecteurs du ministère de l’agriculture et de l’alimentation afin de les aider à mieux cibler leurs contrôles sanitaires dans les restaurants. Ce doit être le pendant de SigalConso chez la DGCCRF ... Vous avez là des exemples de ce qu'est la start-up Nation, voulue par notre Président ...

Ce dispositif vient donc en complément d'Alim'confiance dont le blog vous narré les soucis récemment ...

Bien entendu dans ce contexte de manque d'effectifs pour les inspections et les contrôles, on notera qu’il y a eu +24% de foyers de TIAC et +13% de personnes malades en 2018 !

En 2018, les TIAC en restauration collective (+29%) et les TIAC en restauration commerciale ont également augmenté (+14%) par rapport à 2017.

TIAC déclarées
2018
2017
2016
TIAC familiales
471 (+35%)
349
465
TIAC en restauration commerciale
638 (+14%)
562
592
TIAC en restauration collective
504 (+29%)
392
393
On peut se demander à quoi peut bien servir le dispositif Alim'confiance ...

Enfin, on notera que le mot transparence ne fait pas partie du vocabulaire de la DGAL, il est juste cité une communication sur le risque transparente, vraiment ?

Par ailleurs, les rappels de produits alimentaires ne sont pas cités une seule fois as usual, c'est pourtant une préoccupation importante des consommateurs, mais visiblement ce n'est toujours pas une priorité pour la DGAL ... comme pour la DGCCRF ...

Complément. A propos des alertes et crises sanitaires, il y a vraiment du changement en 2019 dans le rapport d’activité de la DGAL par rapport aux autres années :
  • En 2017, « La Mission des urgences sanitaires (MUS) gère chaque année plus de 1000 alertes, avec le concours des services déconcentrés en départements (DDCSPP) et des bureaux techniques de la DGAL. »
  • En 2018, « La Mission des urgences sanitaires coordonne chaque année la gestion de plus de 1 000 alertes en lien étroit avec les services déconcentrés dans les départements. »
  • En 2019, « La Mission des urgences sanitaires (MUS) de la DGAL, au-delà de la gestion des urgences et crises sanitaires, est chargée de coordonner la mise en place de ces dispositifs  (préparation, suivi de procédures, animation de réseau ,…). »
Complément du 15 août 2020. Le site du ministère de l'agriculture informe le 12 août 2020 de la parution du rapport d'activité 2019 de la DGAL ....

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

jeudi 30 juillet 2020

On n'abandonnera pas la filière betteravière française, mais on ne peut pas changer la loi


Image issue d'un tweet de la Confédération générale des planteurs de betteraves
Voici, ci-dessous, ce qui a été retenu en gros par la presse de l’audition du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation le 29 juillet 2020 à l’Assemblée Nationale, entre un cours de droit sur une impossibilité juridique de changer la loi sur le traitement des betteraves, sans oublier l’agronomie, cela va être désormais un classique des interventions du ministre de l'agriculture ...

Source La France Agricole.
Auditionné à l’Assemblée nationale, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a assuré qu’il allait soutenir la filière betteravière française mise à mal, notamment, par des attaques de pucerons.
« Jamais, jamais, jamais, je n’abandonnerai » la filière de la betterave à sucre, confrontée à des attaques de pucerons qui amputent les rendements, a promis mardi à l’Assemblée nationale le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. Il a indiqué qu’il travaillait sur un « soutien financier ». « Il se passe une catastrophe en ce moment dans les champs de betteraves. […] C’est toute une filière qui est effectivement menacée », a souligné Julien Denormandie lors de la séance de questions au gouvernement. 
Les paroles n’engagent que ceux qui les écoutent …

Une jaunisse catastrophique pour les rendements
Dès la mi-avril, dans nombre de parcelles, les agriculteurs ont constaté la présence de pucerons verts, presque immanquablement vecteurs de la jaunisse virale : cette maladie, dont les planteurs n’ont pu réellement constater les dégâts qu’à la fin de juin ou au début de juillet, se manifeste par un jaunissement du feuillage, entravant la croissance de la betterave.
La CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves) affirmait récemment que les rendements s’annonçaient « au plus bas depuis 15 ans », réclamant un fonds d’indemnisation et une dérogation temporaire pour utiliser des néonicotinoïdes afin de protéger les semences des pucerons. Ces insecticides, qui s’attaquent au système nerveux des insectes, donc des pollinisateurs comme les abeilles, ont été interdits de tout usage phytosanitaire en septembre 2018.
Quatre régions — Hauts-de-France, Grand Est, Île-de-France et Normandie — soutiennent les revendications des planteurs de betteraves sucrières. Elles annonçaient lundi vouloir « interpeller le nouveau gouvernement sur la nécessité d’agir au plus vite pour trouver des solutions techniques en faveur des agriculteurs confrontés à cette situation inédite qui risque de porter un coup fatal à l’ensemble de la filière ».
Un secteur stratégique pour la « souveraineté alimentaire »
« Cela fait trois semaines que je travaille d’arrache-pied pour essayer de trouver une solution », a affirmé à l’Assemblée Julien Denormandie. Il a assuré respecter le secteur de la betterave, stratégique pour la « souveraineté alimentaire » de la France.
« On a un double choix : on change la loi (pour réautoriser les néonicotinoïdes, ndlr) ou on met une filière avec énormément de soutien financier, ce sur quoi nous travaillons avec le Premier ministre », a-t-il déclaré. « Je prends un engagement devant toute la filière, c’est de travailler autant qu’il faudra pour trouver des solutions parce que jamais je n’abandonnerai cette filière », a répété Julien Denormandie.
Voici aussi une autre version, vue par la ministre de l’écologie, de la langue de bois pur jus …
Complément du 31 juillet 2020.  
« Quatre régions exhortent l’Etat à déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes », selon Agri Mutuel.
 Apparues il y a un peu plus d’un mois, l’essor de la jaunisse virale sur betteraves dans tous les bassins de production vire à la crise sanitaire majeure pour l’ensemble de la filière. Les représentants de quatre régions – Grand Est, Hauts-de-France, Normandie et Ile-de-France – exhortent le Gouvernement à autoriser l’usage dérogatoire des néonicotinoïdes en enrobage de semences. Sans dérogation actée par le Gouvernement d’ici trois semaines, « on pourra parler de démantèlement volontaire de la filière », estime la CGB.

On lira l'article de seppi, Betterave à sucre : du beau Ducros, du petit Denormandie, du riquiqui Pompili

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous !

Datura, l'Anses et de l'utilité des pesticides


L’Anses nous apprend le 30 juillet 2020 qu’il y a eu une « Intoxication grave dans un jardin potager suite à la consommation de feuilles de datura ».
Suite à une intoxication collective grave en région Grand-Est, l’Anses et les Centres antipoison alertent sur les risques liés à la consommation de plantes toxiques sauvages confondues avec des plantes comestibles, y compris dans les jardins potagers.
Origine de la contamination
Une intoxication grave suite à la consommation de feuilles de datura a été rapportée par le Centre antipoison Grand-Est en juillet 2020. Quatre personnes d’une même famille avaient préparé et consommé dans un plat cuisiné des feuilles de datura (Datura stramonium), confondues avec des feuilles de tétragone cornue ramassées dans leur jardin potager. Elles ont rapidement présenté des signes d’intoxication grave nécessitant une hospitalisation en réanimation pour chacune d’entre elle. Si l’évolution clinique a été favorable pour ces 4 personnes, l’une d’elle a nécessité un suivi médical prolongé.
Les personnes intoxiquées pensaient avoir cultivé de la tétragone cornue (Tetragonia tetragonoides), plante annuelle également appelée « Epinard de Nouvelle-Zélande », ou « épinard d’été ». Considérée comme un légume dit « oublié », la tétragone cornue connait un regain d’intérêt ces dernières années.
Les personnes avaient semé des graines achetées en sachet dans un magasin botanique, qui n’ont cependant pas poussé au moment prévu. Constatant, un an après, des petites pousses à l’endroit où avaient initialement été semées les graines de tétragone cornue, les personnes ont repiqué ces pousses qui étaient en fait du datura ayant poussé de manière involontaire.
Dans une fiche de reconnaissance de l’Anses et de l’Inrae, vous trouverez comment « Ne pas confondre Datura stramoine & Tétragone cornue ».

Recommandations de l’Anses
Si vous ramassez des plantes d’un jardin potager :
  • N’improvisez pas : assurez-vous de bien savoir à quoi ressemble la plante qui va pousser. Aidez-vous de photographies de la plante disponibles sur le sachet de graines achetées ou sur d’autres supports (livres, sites internet).
  • En cas de doute sur son identification, ne consommez pas la plante récoltée !
  • Restez vigilant : ce n’est pas parce qu’une plantule émerge là où elle a été semée qu’elle est issue du lot semé
  • Soyez attentif au risque de confusion en récoltant des plantes issues d’un repiquage d’une année sur l’autre
  • Photographiez votre cueillette pour en faciliter l’identification en cas d’intoxication
Au moindre doute après ingestion ou en présence de symptômes, digestifs ou autres, dans les heures suivant la consommation de plantes ramassées dans un potager domestique, contactez sans délai un Centre antipoison.
Un précédent article, Datura ou « les fleurs du mal », paru dans le bulletin des vigilances de l’Anses de juin 2018, nous avait déjà alerté tant par le tire que le contenu sur ce sujet.


Dans un autre article du blog en février 2019, « Datura, les fleurs du mal ou de l'utilité des produits phytosanitaires », le blog notait à propos de la survenue de plusieurs cas d’intoxication sévère par datura en août 2017,
Les patients intoxiqués interrogés ont indiqué avoir trouvé le datura à proximité même de leur habitation, en zone urbaine. Il est probable que la mise en œuvre des nouvelles dispositions réglementaires puisse expliquer que ces plantes se développent en ville ce qui était moins le cas dans le passé.
Les nouvelles dispositions réglementaires dont il est question sont la loi Labbé modifiée par l’article 68 de la loi de transmission énergétique et la loi Pothier interdisant à partir du 1er janvier 2017 aux personnes publiques d’utiliser/faire utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, forêts, promenades et voiries accessibles ou ouverts au public.

Je pense préférer, mais je ne dois pas être le seul, les produits phytosanitaires à une intoxication à la datura, mais c'est à vous de voir ... mais jusqu'où peut aller une certaine idéologie ?

Et selon France info du 13 octobre 2019Le datura, une plante invasive hallucinogène, est-il le poison de l'agriculture bio ?
Des farines de sarrasin bio font régulièrement l'objet de retraits des rayons pour des contaminations ou des soupçons de contamination au datura, une plante contenant des alcaloïdes.

Mise à jour du 17 août 2020. On lia cet article de l'InraePourquoi et comment le datura contamine-t-il les denrées alimentaires ?

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous !

Produits sans gluten ou le marketing de la santé


La DGCCRF communique le 26 juillet 2020 à propos d’une « Enquête sur les produits sans gluten »
La DGCCRF a mené une enquête pour vérifier l’absence de gluten dans ces produits, la bonne utilisation des mentions s’en prévalant mais aussi un certain nombre de sujets connexes (gestion des allergènes de manière générale dont la maîtrise des contaminations croisées, l’hygiène, la valorisation des produits ne contenant pas de blé…). 10 % des prélèvements effectués par la DGCCRF et analysés en laboratoire se sont révélés non conformes.
J’avoue avoir hésité à diffuser cette information car la principale information de ce communiqué est absente, à savoir, quand a eu lieu cette enquête, mais aussi parce qu'elle enfonce des portes ouvertes ...
Au cours de cette enquête, 211 visites ont été réalisées, au sein de 185 établissements. Elles ont donné lieu à 393 actions de contrôle et à l’analyse de 111 échantillons dans les laboratoires de la DGCCRF (services communs des laboratoires). 8 échantillons se sont révélés non conformes (7 en raison de leur teneur en gluten dépassant le seuil autorisé). Dans ce cadre et compte tenu de l’ensemble des paramètres contrôlés, 11 établissements ont fait l’objet d’une injonction de remise en conformité et 24 ont fait l’objet d’un avertissement.
Voilà vous savez tout …

Quelques perles néanmoins,
La règlementation semble maîtrisée par les opérateurs d’une certaine importance et/ou spécialisés dans la fabrication de produits sans gluten. La situation est plus mitigée dans la grande distribution « bio » (dont les salariés ne sont pas toujours correctement formés) ainsi que dans les établissements non spécialisés ne proposant que quelques produits « sans gluten ». Ainsi, certains commerces généralistes (les restaurants traditionnels ou les boulangeries par exemple) semblent parfois proposer quelques produits « sans gluten » en réponse à la mode ou à la demande de certains clients sans pour autant connaître la réglementation applicable ou les conséquences éventuelles d’une information erronée sur la santé des consommateurs.
On aura noté que les produits « sans gluten » peuvent être pris en réponse à la mode ou d’auto-diagnostic, et le marketing de la santé est toujours là pour votre bien, voire votre portefeuille ...

Toutes ces informations étaient cependant connues depuis longtemps, pour preuve cette enquête de la revue 60 millions de consommateurs de janvier 2016, qui indiquait déjà, « Sans gluten, mais pas sans reproches »
Ni meilleur, ni plus sain… La bonne image des « sans gluten » ne résiste pas à notre simple lecture d’étiquette. Ce qui ne les empêche pas, cerise sur le gâteau sans gluten, d’être systématiquement deux à quatre fois plus chers que les produits classiques.

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous !

mercredi 29 juillet 2020

La Norvège enregistre une légère baisse des foyers de cas d'origine alimentaire


« La Norvège enregistre une légère baisse des foyers de cas d'origine alimentaire », source article de Joe Whitworth paru  le 29 juillet 2020 dans Food Safety News.

Le nombre de flambées d'origine alimentaire en Norvège a légèrement diminué cette année par rapport à 2018, selon l'agence de santé publique du pays.

En 2019, 223 flambées de toutes provenances ont été signalées avec 5 401 cas de maladie. Il s'agissait du même niveau d'épidémies qu'en 2018, mais il y a eu une augmentation des cas en raison d'une importante épidémie d'origine hydrique dans la municipalité d'Askøy en 2019.

Campylobacter jejuni a été détecté chez des patients et de l'eau potable en juin 2019. Au total, 2 000 patients ont été estimés. On soupçonne que la contamination a été causée après de fortes pluies.

Le nombre de flambées d'origine alimentaire notifiées a diminué à 52 en 2018. L'Institut norvégien de la santé publique (Folkehelseinstituttet) a signalé que 46 flambées étaient dues à des infections alimentaires ou hydriques présumées en 2019. Elles ont touché plus de 2 700 personnes avec une fourchette de deux à 2 000. Plus de 150 flambées ont été enregistrées dans les établissements de santé et 20 ont été classées «autres».

Norovirus cause de la majorité des éclosions
Les agents les plus courants à l'origine des éclosions d'origine alimentaire étaient norovirus avec 15, sept pour Campylobacter et les infections à E. coli entérohémorragique (EHEC) avec cinq. Au total, 367 personnes ont été touchées par des flambées à norovirus, 18 par EHEC et 2 026 pour des flambées à Campylobacter.

Cryptosporidium était l’agent responsable de deux éclosions tandis que Listeria, Staphylococcus aureus, Francisella tularensis qui cause la tularémie, Clostridium perfringens, Shigella sonnei, E. coli entéropathogène (EPEC), Giardia lamblia, le virus de l’hépatite A et Salmonella Agbeni ont tous causé une éclosion chacun. Quatre-vingt-deux personnes ont fait partie de huit flambées causées par des agents inconnus.

Cryptosporidium a touché neuf personnes, Listeria en a rendu malade six, 40 ont été atteintes par Staphylococcus aureus, 12 par Francisella tularensis et 14 par Clostridium perfringens. Shigella a rendu malade 35 personnes, 25 ont été infectées par des EPEC, 13 Giardia, deux ont été infectées par le virus de l'hépatite A et 56 patients faisaient partie de l'épidémie à Salmonella.

Les restaurants, les cafés, les pubs et les établissements de restauration rapide ont été à l'origine de 16 épidémies. Cinq de chacun ont été attribués à des ménages privés et à des cantines et quatre à des entreprises de restauration.

L’origine alimentaire était inconnue pour 29 des 46 éclosions, mais les produits de la mer tels que les crevettes, les coquillages, les moules et les mollusques étaient liés à trois éclosions et les légumes et les herbes et l'eau potable à deux éclosions.

Détails sélectionnés des flambées
En septembre 2019, il y a eu une accumulation d'un sérotype de EHEC impliquant quatre personnes qui n'avait pas été précédemment vu dans la base de données du laboratoire national de référence. Des échantillons provenant de quatre autres personnes ont été inclus dans l'enquête sur l'épidémie. Quatre d'entre eux ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Malgré tous les cas interrogés et l'implication de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet), la source n'a pas été retrouvée.

Les participants à une conférence dans la municipalité de Bodø qui a servi différents types de produits de la mer au déjeuner et au dîner ont été touchés par une épidémie à norovirus. Un questionnaire a été envoyé aux 250 participants et 39 personnes répondaient à la définition du cas. Norovirus a été détecté dans un échantillon de selles et retrouvé dans des prélèvements d'huîtres servies pendant le dîner.

Au cours de l'été 2019, plusieurs foyers de cas à norovirus ont été signalés dans différents restaurants avec plus de 100 cas. Dans au moins deux des incidents, norovirus a été détecté chez des patients. Tous les restaurants avaient reçu et servi une salade d'algues provenant de l'un des deux lots de salade d'algues Goma Wakamé produite par Dalian Kowa Foods Co. en Chine. Les produits ont été retirés et du norovirus y a été détecté. Une épidémie à norovirus liée à une salade d'algues en provenance de Chine a également été signalée par l'Espagne en août 2019.

En décembre 2019, une épidémie à Shigella sonnei a été liée à des petits pois en provenance du Kenya. Vingt-huit employés d'une entreprise d'Oslo qui avaient mangé à la cantine ont été touchés. Aucun reste n’a été prélevé, mais Shigella sonnei a été détecté dans des prélèvements de selles de sept employés. Mattilsynet recommande le traitement thermique des petits pois importés avant de les servir.

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous !