mercredi 31 mai 2023

États-Unis : 40% des épidémies d'origine alimentaire dans les restaurants sont attribuées à des employés malades

«États-Unis : 40% des épidémies d'origine alimentaire dans les restaurants sont attribuées à des employés malades», source article de Mary Van Beusekom paru le 30 mai 2023 dans CIDRAP News.

Quarante pour cent des épidémies de maladies d'origine alimentaire aux États-Unis dans les restaurants et autres établissements de restauration de 2017 à 2019 étaient liées à un employé malade, selon une étude publiée dans Morbidity and Mortality Weekly Report.

Des chercheurs du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont dirigé l'étude, qui consistait à recueillir des données sur la santé environnementale au cours de l'enquête sur 800 éclosions de maladies d'origine alimentaire dans 875 établissements alimentaires de vente au détail signalés au National Outbreak Reporting System (NORS) par 25 services de santé des États et locaux, de 2017 à 2019.

Les réglementations de la plupart des juridictions en matière de sécurité des aliments sont basées sur le Food Code alimentaire de la FDA des États-Unis, des recommandations conçues pour réduire les maladies d'origine alimentaire dans les établissements de vente au détail.

L'étude a utilisé des données sur la santé environnementale, qui ne sont généralement que très peu communiquées au NORS, à partir du National Environmental Assessment Reporting System (NEARS). Depuis sa création en 2014, le NEARS a reçu des données de santé environnementale sur les éclosions de maladies d'origine alimentaire de 29 départements de la santé.


Norovirus, Salmonella sont les causes les plus fréquentes
Parmi les 800 éclosions, 27,0% sont survenues en 2017, 38,3% en 2018 et 34,8% en 2019. Parmi ces éclosions, 90,6% concernaient un établissement et 9,4% concernaient plusieurs établissements. Au total, 3,5% étaient des éclosions dans plusieurs États. Les agents pathogènes les plus courants, qui étaient impliqués dans 69,4% des éclosions avec un agent confirmé ou suspecté, étaient norovirus et Salmonella, représentant respectivement 47,0% et 18,6% des éclosions.

La plupart des agents identifiés étaient viraux (48,1%) et bactériens (46,8%), suivis des causes parasitaires (2,3%) et toxiques ou chimiques (2,5%). Au total, 819 facteurs contributifs ont été identifiés.

Sur les 500 éclosions avec un facteur contributif identifié (p. ex. contact des mains nues avec des aliments prêts à consommer), 85,2% avaient au moins un facteur de contamination, 25,8% avaient au moins un facteur de prolifération (les conditions permettaient aux agents pathogènes dans les aliments de se développer ), et 14,2% avaient au moins un facteur de survie (les agents pathogènes ont survécu aux processus conçus pour détruire ou réduire leur nombre).

Parmi les facteurs contributifs identifiés dans 62,5% des éclosions, environ 40% avaient au moins un facteur signalé lié à la contamination des aliments par un employé malade ou infectieux. Lorsque les enquêteurs ont interrogé un directeur d'établissement dans 679 éclosions (84,9%), ils ont constaté que 91,7% avaient déclaré avoir une politique exigeant que les employés du secteur alimentaire les informent lorsqu'ils étaient malades, 66,0% déclarant que leurs règles étaient écrites.

Au total, 23,0% des responsables ont dit que leur règle énumérait les cinq symptômes du Food Code de la FDA nécessitant une notification au responsable (vomissements, diarrhée, jaunisse, mal de gorge avec fièvre et lésion avec pus). La grande majorité des managers (85,5%) ont dit avoir une politique limitant les tâches ou excluant les employés malades du travail, et 62,4% ont dit que la règle était écrite.

Seuls 17,8% des responsables ont dit que leur politique énumérait les cinq mêmes symptômes qui nécessiteraient également de restreindre ou d'exclure les employés du travail, pas seulement d'informer les responsables, et 16,1% avaient des règles traitant des quatre composants du Food Code de la FDA concernant les employés malades ou infectieux.

Ces composants comprennent une politique exigeant que les employés informent un responsable lorsqu'ils sont malades, une liste des cinq symptômes obligeant les employés à informer un responsable, une règle qui limite ou exclut les employés du travail et une règle énumérant les cinq symptômes nécessitant une limitation ou une exclusion d’employés du travail. Moins de la moitié (43,6%) des managers ont dit que leurs établissements offraient des congés payés de maladie à au moins un employé travaillant dans l'alimentation.


Les règles en milieu de travail dont souvent incomplètes
Une approche à plusieurs niveaux pour réduire les épidémies de maladies d'origine alimentaire «comprend non seulement l'adoption et l'application de règles écrites complètes sur les employés malades, mais améliore également la formation, les plans de gestion pour poursuivre les opérations lorsqu'un employé est absent (par exemple, un personnel de garde) et l'adoption d'une culture de la sécurité des aliments où l'absentéisme pour cause de maladie n'est pas pénalisé», ont écrit les auteurs de l'étude.

Les chercheurs ont dit que leurs résultats sont cohérents avec les résultats d'autres ensembles de données nationaux sur les épidémies et mettent en évidence le rôle des employés malades dans les épidémies de maladies d'origine alimentaire. «Bien qu'une majorité de responsables aient signalé que leur établissement avait une règle sur les employés malades, il manquait souvent à ces règles des éléments destinés à réduire le risque de maladie d'origine alimentaire», ont-ils écrit. «Le contenu et l'application des règles existantes pourraient devoir être réexaminés et affinés.»

Les restaurants peuvent prévenir les épidémies virales d'origine alimentaire en exigeant une bonne hygiène des mains et en excluant les employés malades ou infectieux du travail, ont dit les chercheurs.

«Les données du NEARS peuvent aider à identifier les lacunes dans les politiques et pratiques de sécurité des aliments, en particulier celles concernant les employés malades», ont-ils dit. «Les analyses futures de données stratifiées reliant des agents responsables d'épidémie et des aliments spécifiques à des facteurs contribuant à l'épidémie peuvent aider à orienter le développement d'approches de prévention efficaces en décrivant comment les caractéristiques des établissements et les politiques et pratiques en matière de sécurité des aliments sont liées aux éclosions de maladies d'origine alimentaire.»

Les chats peuvent jouer un rôle dans la transmission de la COVID-19

«
Les chats peuvent jouer un rôle dans la transmission de la COVID-19», source ASM News du 31 mai 2023.

Les chats peuvent jouer un rôle dans la transmission du SRAS-CoV-2, et leur environnement contaminé (leur panier, dans cette étude) peut être infectieux, selon de nouvelles études. L'étude a été publiée dans Microbiology Spectrum, une revue de l'American Society for Microbiology. 

En pratique, après l'introduction du SRAS-CoV-2 dans notre foyer, nous devons considérer notre chat comme faisant partie de la famille en ce qui concerne la transmission du virus», a déclaré le co-auteur de l'étude, Wim van der Poel, professeur en virus émergents et zoonotiques, Wageningen University and Research, Pays-Bas. 

Van der Poel et ses collègues ont mené l'étude pour mieux comprendre le risque d'infection à la COVID-19 qui pourrait provenir de chats infectés par le SRAS-CoV-2. Dans l'étude, 16 chats ont été soit directement exposés au virus SARS-CoV-2 obtenu à partir d'un patient humain naturellement infecté, exposés indirectement à partir d’un chat directement exposé ou exposés à partir du panier dans lequel le chat infecté était hébergé. Tous les chats ont été régulièrement prélévés pendant toute la durée de l'étude. Des prélèvements nasaux, oropharyngés, de sang et environnementaux ont été analysés pour la présence de SRAS-CoV-2. Des prélèvements de sang ont également été testés pour le développement d'anticorps vis-à-vis du SARS-CoV-2. Les chats ont été prélevés pendant 3 semaines, en commençant le jour de l'exposition directe au virus. Des prélèvements nasaux et des prélèvements oropharyngés ont été prélevés 3 fois au cours de cette période. Des prélèvements oraux et rectaux ont été prélevés 15 fois au cours de cette période. 

Les chercheurs ont découvert que les chats sont sensibles au SRAS-CoV-2 et que les chats infectés peuvent transmettre le virus à d'autres chats et dans leur environnement. Ils ont découvert que l'environnement contaminé peut être infectieux, mais que cette infectiosité décroît rapidement. 

«La transmission du SRAS-CoV-2 entre les chats est efficace et peut être maintenue», a dit van der Poel. «Les infections des chats par exposition à un environnement contaminé par le SRAS-CoV-2 ne peuvent être ignorées si les chats sont exposés peu de temps après la contamination.»

La durée moyenne de contagiosité était d'un peu plus d'1/3 de jour. La durée de l'infectiosité a été calculée à partir des périodes pendant lesquelles le virus a été détecté dans les excréments (liquide oral et nasal ou matières fécales). 

«Nous n'avons pas exposé les humains aux chats infectieux. Nos manipulateurs d’animaux ont toujours été entièrement protégés», a déit van der Poel. «Nous devons supposer que les propriétaires de chats peuvent être infectés par des chats infectés par le SRAS-CoV-2 puisque ces chats excrètent un virus infectieux.»

Les chercheurs ont dit qu'ils continueraient à étudier la sensibilité au SRAS-CoV-2 chez différentes espèces animales et se concentreraient sur les risques de transmission du virus.

Mise à jour du 11 juin 2023

L'Anses parle d'anticipation mais c'est déjà une réalité ...

Le président de la Cour des comptes maillot jaune du rétro pédalage

Le titre n’est pas de mon fait mais de l’excellent blog-notes d’0livier Masbou, qui dans ses nouvelles fraîches’, rapporte Cour des Comptes : Pierre Moscovici «sursaute».

Le récent rapport « les soutiens publics aux éleveurs de bovins » publié récemment par la Cour des Comptes a fait « sursauter » Pierre Moscovici. Le Premier président de la Cour des Comptes s’est expliqué sur France Inter, le 25 mai, sur ce rapport. « Il faut prendre ce rapport pour ce qu’il est, c’est-à-dire pour une contribution au débat. C’est un rapport sur les soutiens à la filière, ce n’est pas un rapport contre les éleveurs, ou contre l’élevage. Il dit qu’il y a des inégalités en la matière, qu’il faut renforcer les revenus de ceux qui souffrent. Il souligne le caractère indispensable (et je ne veux pas laisser passer que la Cour serait contre les agriculteurs) de l’élevage bovin. C’est nécessaire à notre suffisance alimentaire. C’est bon pour les sols, c’est bon pour l’emploi et je ne vois pas, je ne conçois pas une France sans agriculture ». « On ne demande pas » la réduction du cheptel bovin précise-t-il encore. « Il faut réfléchir à long terme à cette question » de la baisse des émissions de gaz à effet de serre par l’agriculture. « Je veux dire aux agriculteurs que je comprend leurs émotions, que je la partage et qu’il n’y a aucune hostilité de la Cour à l’encontre de l’élevage bovin ». Pierre Moscovici a précisé qu’il s’est entretenu avec le ministre de l’Agriculture et qu’il va proposer de rencontrer les responsables du monde agricole et de la filière bovine.

Après un tel rétro pédalage, Pierre Moscovici peux se lancer dans le Tour de France à l’envers : il a de grandes chances de finir Maillot Jaune !

Commentaire
C’est le troisième article du blog sur ce sujet après 1 et 2.
Bien entendu, je ne crois pas un seul mot de ce rétro-pédalage, la preuve en est ce qu’il a déclaré sur France inter,
«Il faut changer notre modèle agricole»
Autre sujet polémique, le dernier rapport de la Cour des Comptes qui recommande de diminuer le cheptel bovin français pour pouvoir respecter nos engagements climatiques. «La Cour des Comptes n'est pas un pouvoir, nous sommes une institution indépendante qui alimente le débat public», rappelle son premier président. «Nous le faisons de manière impartiale, avec des rapports d'experts, qu'on peut discuter. Nous ne décidons rien. C'est pas un rapport contre les éleveurs et contre l'élevage ! Il dit que nous avons pris en France des engagements pour une économie neutre en carbone en 2050 : or 11,5 % des émissions viennent de l'agriculture, donc il faut changer notre modèle agricole. Il y a déjà une réduction qui est en cours, et nous changeons nos habitudes en mangeant moins de viande. Donc il faut réfléchir stratégiquement à long terme sur cette question : ensuite, tout ça est déformé, sorti de son contexte.»

La question demeure tout de même en quoi manger moins de viande intéresse la Cour des comptes ?

La Cour des comptes a volontairement lancé cette polémique afin de savoir ce qu’il allait en advenir …
Si la Cour des comptes cherche du travail, le blog lui propose d’éplucher les aides publiques aux start-up et autres pseudo entreprises de spécialités végétales imitant la viande ou le fromage. Ces aides sont aussi «contre les éleveurs et contre l'élevage» et l’agriculture en général !

Comme on pourra le voir, et sans attendre la Cour des comptes, la baisse a déjà commencé ...

Mise à jour du 4 juin 2023

On lira un article de Louis de Dinechin paru dans la revue la Haute-Saône Agricole et rurale, «Réduction du cheptel français : encore des erreurs dans un rapport d’envergure nationale !»

Entre un ministre de l’économie qui ne sait pas ce que représente un hectare, un ministère de l’agriculture qui ne sait pas ce qu’est un ordre de grandeur, et maintenant la Cour des Comptes qui s’emmêle dans les unités, on finit par douter de la crédibilité de ceux qui pilotent les stratégies agricoles nationales.  

Que sont les entreprises alimentaires devenues ?

mardi 30 mai 2023

Retour sur les spécialités végétales et bio de Jay&Joy contaminées par Listeria, après un reportage sur RMC. Nos impôts ont été très mal utilisés !

Cela étant, cette affaire a commencé avec déjà un rappel en retard en juillet 2022 comme le rapporte le blog ici.

Il s’agissait de spécialités végétales bio se présentant comme des ‘fauxmages’ bio et on en sait un peu plus sur cette éclosion à Listeria avec des produits Jay&Joy en France, comprenant des personnes malades et les anciens membres du personnel, avec ce reportage que l’on peut lire sur RMC, «Fromages Jay&Joy contaminés à la listeria: des victimes témoignent, des ex-salariés dénoncent».

Contaminée à la bactérie Listeria, l’usine Jay&Joy, dans l’Oise, a produit des fromages vegan qui ont provoqué 5 cas graves de listériose entre avril et décembre 2022. Quatre de ces cas sont des femmes qui ont accouché prématurément.

RMC a pu retrouver deux d'entre elles, dont Fanny. En juillet dernier, elle est enceinte de sept mois quand tout bascule. «J'ai commencé à avoir des grosses sueurs, de la fièvre, une toux très forte. Je n'arrivais vraiment plus à marcher, et je me sentais partir en fait», raconte-t-elle.

Après son passage entre les mains des médecins, le diagnostic est posé. «La bactérie a été identifiée, c'était donc la listériose. J'avais tout un protocole d'antibiotiques à suivre, donc là je suis restée alitée, j'ai très peu bougé tout le reste de ma grossesse», poursuit-elle.

Fanny a accouché un mois avant le terme. Les tests menés par l’Agence régionale de santé ont prouvé qu’elle a été infectée par la même souche de Listeria que celle retrouvée dans l’usine Jay&Joy. Aujourd’hui, elle va bien, son bébé de 8 mois aussi, malgré les angoisses de mort qui perdurent.

Si Fanny a décidé de prendre la parole, c’est pour dénoncer l’attitude de la marque. En effet, dès qu’elle a appris sa contamination à la listéria, Fanny a pris contact avec Jay&Joy pour leur demander de diffuser des alertes sur les risques liés à leur produit. Fanny s'est toutefois opposée au refus catégorique de la marque.

«J'ai appris qu'il y avait une femme qui avait vécu les mêmes choses que moi, qui avait fait les mêmes démarches auprès d'eux en avril, soit trois mois avant. Je ne comprends pas comment on ne peut pas se dire 'Mon dieu, potentiellement des femmes vont mourir avec mes produits, il faut qu'il se passe quelque chose', c'est ça que je ne comprends pas», déplore la mère de famille.

En avril 2022, suite au premier cas de listériose, un rappel de produits est décidé. Mais la vente reprend un mois plus tard. Et aucune campagne de prévention à destination des femmes enceintes n’est lancée par Jay&Joy. Bien avant cette date, l’entreprise avait déjà rencontré de graves problèmes d’hygiène. Une ancienne salariée a accepté de témoigner de son histoire, sous couvert d’anonymat. Son témoignage, exclusif, est confirmé par d’autres ex-employés avec qui RMC est en contact.

Cette employée, Assia, est entrée chez Jay&Joy en 2019, au lancement de la marque et avant l’ouverture de leur usine dans l’Oise. Elle a travaillé plus d’un an dans leurs locaux parisiens.

Cette ancienne employée nous a transmis des photos et des vidéos hallucinantes, dans lesquels on y voit notamment une cave de 15m2 installée sous la boutique, sans fenêtres, sans issue de secours et infestée de rongeurs. «Tous les matins, il fallait que je cherche là où il y avait les pièges pour retirer les souris mortes», relate la jeune femme.

«Forcément, il y avait des excréments partout, sur ma table de travail, sur les emballages de fromages, sur les cartons et aussi les matières premières. Je ne supportais plus de travailler dans ces conditions de saleté là», explique Assia, ancienne employée

Assia a donc alerté l’inspection du travail avant de quitter définitivement l’entreprise. Le 15 juillet 2020, des inspecteurs se sont rendus sur place. Dans un échange de mails que RMC a pu se procurer, l’inspectrice du travail explique que «compte-tenu du déménagement imminent des locaux dans l’Oise, mon action sera très limitée concernant l'hygiène et la sécurité car l'entreprise ne sera plus sur mon secteur.»

Le 26 décembre dernier, c’est justement dans la nouvelle usine de l’Oise que la bactérie listeria est découverte sous une plinthe.

Du côté de la marque Jay&Joy, on assure que pour des raisons financières, la marque a cessé la production et qu’elle a demandé son placement en redressement judiciaire le 8 mars dernier. Elle rappelle qu’elle a présenté ses excuses aux victimes, «cette situation est une souffrance», explique la direction, qui affirme qu'à «aucun moment» la société a «menti».

Commentaire
Reportage décevant de RMC qui continue à appeler fromages ce qui est en fait des fauxmages.
Pour le reste, rappelons qu’à ma connaissance, il y a eu huit personnes qui ont été atteintes de listériose, cinq cas en France comme le relatait Santé publique France et trois cas supplémentaires ont été identifiés en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas.

On apprend aussi que la société a été placé en redressement judiciaire.

La liste des soutiens financiers est très importante, on peut même dire que l'entreprise a tapé aux bonnes portes. Cela étant, il vous faut savoir que bpiFrance, la banque publique d'investissement française, a soutenu le projet de Jay&Joy, c’est-à-dire en quelque sorte nos impôts qui ont été une nouvelle fois bien mal utilisés. On lira sur le site de bpiFrance, Jay&Joy, les « vromages » qui s’exportent en Europe. Parmi les autres soutiens financiers, il y aurait la Nef, pour une banque éthique, quelle farce !

Cette affaire n’est pas sans rappeler une autre entreprise de fausse viande pour laquelle récemment le ministre de l'économie a fait de la pub ! Si j’étais cette entreprise, je me méfierais des coups de pouce financiers publics, ça porte malheur ...

Enfin, le site Internet de Jay&Joy semble toujours exister, comme si de rien n’était, mais je n’ai pas trouvé trace ni de rappels, ni d’excuses. Comportement de start-up gavée de subventions !

NB : Merci à Joe Whitworth d’avoir signalé cette information.

dimanche 28 mai 2023

La France et l'énergie nucléaire versus l'Allemagne et la Commission européenne

Décarbonation : « L’Europe va dans le mur », source Le Point.

Dans un avis corrosif, l’Académie des technologies dénonce des politiques qui ne permettront pas d’atteindre les objectifs de décarbonation, et appelle la France à leur résister.
Dans un article intitulé, «Pour une nouvelle politique européenne de l’énergie», l’Académie des technologies y exprime ses préoccupations sur la politique énergétique européenne. Elle propose des recommandations pour que l’Europe et la France puissent pleinement inscrire les pays membres dans des trajectoires de décarbonation, responsables, lucides et ambitieuses.

Elle invite l’Union européenne à :
1. Respecter les traités et donc le principe de subsidiarité en laissant effectivement le libre choix de leur mix énergétique aux Etats membres
2. Assigner aux États des objectifs de décarbonation, et non des objectifs de production d’énergies renouvelables
3. Ajuster les objectifs de décarbonation à l’effort déjà fait
4. Assigner aux États des objectifs d’indépendance énergétique et les exprimer en valeur 

Questions et réponses sélectionnées sur les grayanotoxines dans le miel, selon le BfR

Questions et réponses sélectionnées sur les grayanotoxines dans le miel, source BfR.
FAQ actualisées de l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) du 3 mai 2023.

Les grayanotoxines sont des toxines végétales présentes dans certaines espèces de rhododendrons, entre autres. Les substances peuvent également être trouvées dans le miel si les abeilles ont traité le nectar de ces plantes. Ceci est principalement connu pour se produire dans la région turque de la mer Noire. En raison de cas occasionnels dans lesquels du miel contenant de la grayanotoxine a provoqué des symptômes d'empoisonnement, l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) a répondu aux questions suivantes à ce sujet.

Ci-après une sélection des questions et réponses …
Que sont les grayanotoxines ?
Les grayanotoxines sont des toxines végétales présentes dans le pollen, les fleurs, les feuilles et le nectar de divers genres de la famille des Ericaceae . Des exemples de plantes productrices de grayanotoxines se trouvent dans diverses espèces de rhododendrons. Plus de 180 grayanotoxines différentes sont naturellement présentes. Les grayanotoxines ont des puissances toxiques différentes, la grayanotoxine I et la grayanotoxine III se voyant attribuer la puissance la plus élevée sur la base de données expérimentales.

Quels aliments peuvent contenir des grayanotoxines ?
Les grayanotoxines présentes dans le pollen et le nectar des plantes productrices de grayanotoxines peuvent être transférées au miel. En conséquence, le miel peut contenir des grayanotoxines s'il est obtenu dans des régions où les espèces de rhododendrons contenant des grayanotoxines sont répandues. Il s'agit notamment de Rhododendron. luteum et R. ponticum , que l'on trouve principalement sur la côte turque de la mer Noire mais aussi dans les régions montagneuses d'Espagne et du Portugal, ainsi que de R. ferrugineum , que l'on trouve dans la région alpine. Cependant, seules certaines des plus de 180 grayanotoxines naturelles différentes se trouvent réellement dans le miel. Le miel contenant des grayanotoxines est également appelé «miel pontique», «miel fou» ou «miel amer» en raison de son goût amer et piquant.

Quel peut être le niveau de grayanotoxines ?

Les analyses de miels de rhododendron d'Italie en 2017-2019 ont montré que 30% des échantillons contenaient des niveaux mesurables de grayanotoxines allant jusqu'à 0,10 milligramme par kilogramme (mg/kg). Entre 2012 et 2017, 127 miels de la région de la mer Noire ont été analysés pour les grayanotoxines en Turquie, et des niveaux de grayanotoxines allant jusqu'à 74 mg/kg ont été détectés dans 98 échantillons. Une analyse de 49 miels du commerce de détail allemand réalisée en 2015, n'a pas révélé de grayanotoxines. Les miels testés ici provenaient de divers pays de l'UE et hors UE.

A partir de quelle quantité le miel contenant des grayanotoxines peut-il provoquer des symptômes d'intoxication ?
La littérature scientifique montre qu'aucune quantité exacte ne peut être indiquée, à partir de laquelle le miel contenant de la grayanotoxine conduit à un empoisonnement. Les données à ce sujet dans la littérature se situent entre 5 et 180 grammes. La raison en est que les miels sont très différents dans leur composition et que la teneur en grayanotoxines varie également. Dans le pire des cas, même une cuillère à café de miel contenant des grayanotoxines pourrait entraîner des symptômes d'empoisonnement. Le BfR ne dispose actuellement que de quelques données analytiques sur les niveaux de grayanotoxines dans le miel de la région de la mer Noire qui sont causalement liés aux symptômes d'empoisonnement.

Comment les consommateurs peuvent-ils se protéger d'une intoxication par les grayanotoxines ?
Le BfR recommande que les miels de rhododendron, en particulier de la région de la mer Noire, ne soient pas consommés car ils peuvent contenir des niveaux dangereux de grayanotoxines. Cependant, l'ordonnance allemande sur le miel ne prévoit aucun étiquetage contraignant pour la région d'origine ou le type de miel, mais uniquement pour le pays d'origine, ou, dans le cas du miel mélangé, pour les pays d'origine. Pour le miel originaire de plusieurs pays, la mention «mélange de miels de pays de l’UE/pays non UE» ou «mélange de miel de pays de l’UE et de pays non UE» peut également être utilisée. Les données systématiques de la surveillance alimentaire officielle sur les miels en Allemagne contenant des grayanotoxines ne sont actuellement pas disponibles.

Huiles d'olive sous le prisme de la revue 60 Millions de consommateurs. Rien de bien neuf, hélas !

Huiles d'olive appellation «vierge extra»: la moitié d'un panel de 24 échantillons, déclassée en «vierge» par «60 Millions de consommateurs», selon France info.

Dans son numéro de juin, (en ligne et en kiosque) le magazine 60 Millions de ommateurs consacre une large enquête sur l'huile d'olive. Vingt-quatre produits ont été testés et une partie des références ne mérite pas la mention «vierge extra». 

Sur le plan de l’appellation vierge extra, soit le «top» de l’huile d’olive, la moitié de notre panel de 24 échantillons, est déclassée en «vierge» seulement.

Notre jury expert a en effet décelé divers défauts, par exemple le défaut moisi/humidité a été trouvé dans 6 références, aussi bien bio que conventionnel, et quel que soit leur prix. Peut-être à cause d’un lavage insuffisant des olives, d’un stockage dans de mauvaises conditions…


Présence de plastifiants dans plusieurs références
Ce sont les phtalates, des molécules chimiques ajoutées volontairement par les fabricants de plastique, pour les assouplir. Normalement, il est interdit d’utiliser des matériaux contenant des phtalates sur la chaîne de production et de stockage des corps gras, comme l’huile. Difficile de connaître l’origine de cette contamination, peut-être des cuves, des tuyaux, des bâches… Or certains phtalates, le DEHP et le DBP, sont reconnus perturbateurs endocriniens et ont été décelés tous les deux dans 4 huiles, certes, à des teneurs très faibles.

Traces d'hydrocarbures d'huiles minérales
Ce sont des dérivés chimiques liés à l’activité humaine, ils sont un peu partout dans l’environnement, et on les retrouve aussi dans des colles, des encres d’impression, des lubrifiants de machines, des produits de nettoyage ou encore dans certains pesticides.

Le problème de ces substances, c’est qu’elles migrent facilement et contaminent notamment notre alimentation. Leur présence dans les huiles d’olive peut provenir de la récolte, des moteurs des machines agricoles, etc.  Nous en avons retrouvé dans 5 huiles, avec pour certaines, à des teneurs à la limite du seuil acceptable dans les corps gras.


Commentaire
Que doit-on penser de cette étude ?
Vu le nombre limité d’échantillons, il semble difficile de conclure. Je ne sais pas si cela va déclencher une communication ou une réaction de l’Anses ou de nos autorités sanitaires, voire la nouvelle police sanitaire unique …
Les résultats proposés par la revue de consommateurs vont dans le sens de ceux déjà proposés par la DGCCRF. Ainsi selon une étude publié en 2022, «48% des huiles d’olive prélevées sont non conformes, selon des contrôles de 2020 de la DGCCRF, as usual».

En 2021, l’association Que Choisir, devenue depuis une ONG, rapportait aussi des tromperies récurrentes dans les huiles d’olive, rien de bien nouveau depuis, hélas …

samedi 27 mai 2023

Épidémie dans plusieurs États et avec plusieurs sérotypes de cas d’infections à Salmonella liées à du brie végétal fait avec des noix de cajou aux États-Unis, 2021

Salmonella Typhimurium, Salmonella Chester, Salmonella Urbana et Salmonella Duisburg ont causé des cas de maladie à cause d'une alternative végétale au fromage.

«Notes du terrain : Épidémie dans plusieurs États et avec plusieurs sérotypes de cas d’infections à Salmonella liées à du brie végétal fait avec des noix de cajou aux États-Unis, 2021, source MMWR.

Le 30 mars 2021, lors de l'analyse hebdomadaire des isolats séquencés, le Tennessee Department of Health a identifié deux isolats de Salmonella Duisburg qui avaient été déterminés comme étant étroitement liés par le séquençage du génome entier (WGS). Les spécimens contenant les isolats provenaient de deux patients qui ont déclaré avoir mangé la même marque de brie végétal fait avec des noix de cajou (alternative végétale au brie) dans le même restaurant. Une recherche dans le National Center for Biotechnology Information (NCBI) Pathogen Detection Isolates Browser a identifié trois  isolats supplémentaires de Salmonella, deux de patients de Californie et un en Floride, qui étaient étroitement liés génétiquement aux isolats du Tennessee. Le  California Department of Public Health a confirmé qu'un patient avait consommé la même marque de brie aux noix de cajou avant de tomber malade. Le Florida Department of Health a rapporté que le patient suivait un régime végétalien, ce qui excluait certaines expositions alimentaires potentielles. Une investigation dans plusieurs États pour caractériser les cas de maladie et identifier la source de l'épidémie a été lancée. L'accès open source aux données WGS via le NCBI a facilité une investigation rapide sur cette épidémie avant qu'elle ne soit suffisamment importante pour être identifiée par des méthodes standard de détection d'épidémie dans plusieurs États. La détection rapide, l'investigation et le rappel des produits ont permis d'éviter d'autres maladies.

Un cas a été défini comme une infection à Salmonella avec l'une des quatre souches épidémiques (identifiées à l'aide du WGS) avec l'apparition de la maladie entre le 1er décembre 2020 et le 9 mai 2021. Les autorités nationales et locales ont interrogé les patients sur les aliments qu'ils consommaient avant l'apparition de la maladie, y compris le brie de noix de cajou, et sur l'endroit où les aliments avaient été achetés. Les prélèvements des produits et de l'environnement ont été effectués dans des points de vente au détail ou dans la seule installation de production de brie de noix de cajou identifiée lors de l'enquête de traçabilité par la FDA. Les souches épidémiques de S. Chester, S. Typhimurium et S. Urbana a été inclus dans l'investigation parce que les patients ont déclaré avoir consommé du brie aux noix de cajou et que les ingrédients des composants ont été testés positifs pour ces souches de Salmonella. Cette activité a été examinée par le CDC et a été menée conformément à la loi fédérale applicable et à la politique du CDC.

Au total, 20 cas ont été identifiés dans quatre États : Californie (sept S. Typhimurium, trois S. Chester, trois S. Urbana, deux S. Duisburg), Floride (1 sourche de S. Chester, une de S. Duisburg), Maryland (une souche de S. Urbana), et Tennessee (deux souches de S. Duisburg). L'âge moyen des patients était de 26 ans (allant de 1-72 ans) ; 65% étaient des femmes. Cinq patients ont été hospitalisés et aucun n'est décédé.

Parmi les 19 patients interrogés, 15 ont déclaré avoir mangé la même marque de brie aux noix de cajou au cours de la semaine précédant l'apparition de la maladie. Trente-six échantillons ont été prélevés par des représentants de l'État et du gouvernement fédéral à partir d'ingrédients, de produits en cours de fabrication et finis, et d'écouvillons environnementaux de l'installation de production de brie de noix de cajou. Vingt-trois (64%) échantillons ont donné 51 isolats de Salmonella, dont 19 (95%) des 20 échantillons de vente au détail et quatre (25%) des 16 échantillons prélevés dans l'installation de production. Sur la base de ces conclusions, le producteur de brie de noix de cajou a volontairement rappelé tous les produits. Quatre souches de Salmonella ont été isolées à partir de 51 échantillons alimentaires et environnementaux ; les résultats de l'analyse WGS ont indiqué que seuls S. Chester et S. Urbana détectés dans des échantillons non cliniques était associé à une maladie humaine. De plus, S. Duisburg et S. Typhimurium n'ont été isolé que dans des échantillons cliniques et n'ont pas été retrouvés dans des échantillons alimentaires ou environnementaux.

Sur la base des résultats des échantillons d'aliments et de la traçabilité par la FDA, les ingrédients de la noix de cajou utilisés pour fabriquer les produits de brie étaient la source probable de contamination. L'examen de la production de brie de noix de cajou n'a révélé aucun traitement létal (par exemple, pasteurisation ou irradiation) avant la transformation de la noix de cajou. La FDA a travaillé avec le fournisseur de noix de cajou pour s'assurer que les noix de cajou potentiellement contaminées n'étaient plus sur le marché et que le fournisseur a mis en œuvre des mesures correctives.

Les épidémies associées aux produits à base de noix et de graines crues sont bien documentées et des épidémies à Salmonella associées du fromage végétal aux noix de cajou ont été signalées. L'absence d'un traitement létal pour les ingrédients composants peut augmenter le risque de contamination dans les produits qui sont servis prêts à consommer et perçus comme sûrs par le public. L'identification de deux personnes qui sont tombées malades après avoir mangé le même aliment peu commun dans le même restaurant, associée à la détection d'un rare sérotype de S. Duisburg, a conduit à une première hypothèse sur l'origine de cette épidémie. L'accès open source aux données WGS via le NCBI a permis une enquête rapide sur cette épidémie avant qu'elle ne soit suffisamment importante pour être identifiée à l'aide des méthodes standard de détection d'épidémies dans plusieurs États. La détection rapide, l'investigation et le rappel des produits ont permis d'éviter des maladies supplémentaires, étant donné la détection de Salmonella dans 95% des produits de brie aux noix de cajou collectés dans les points de vente au détail au cours de cette enquête.

Commentaire
Il faudrait tout de même que les fabricants d’alternatives végétales de fromages soient conscients des risques sanitaires afin d’inclure une étape de destructions de mciro-organismes dangereux.

vendredi 26 mai 2023

Retour sur une intoxication alimentaire collective à Sauvagnon (Béarn) début mai, 90 élèves concernés. L’hypothèse d’un staphylocoque semble retenue

Le blog vous en avait parlé le 5 mai avec une mise à jour le 10 mai, mais les médias semblent septiques sur une contamination bactérienne, pour preuve ce qui suit ...
Le 4 mai, il s'agissait de 80 élèves et au final le 26 mai, nous en sommes à 90 !

«90 élèves malades à Sauvagnon : aucune certitude sur l'origine de l'intoxication après l'analyse des aliments», source France Bleu Béarn Bigorre.

La préfecture des Pyrénées-Atlantiques fait un point de situation après les résultats des dernières analyses sur l'intoxication alimentaire de Sauvagnon. 90 élèves et des enseignants avaient été malades le 4 mai dernier après le repas du midi. La piste d'un staphylocoque doré est privilégiée.

Dans ce dernier communiqué transmis par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, on comprend qu'il n'y a aucune certitude sur l'origine exacte de l'intoxication alimentaire survenue dans l'école de Sauvagnon. Le 4 mai, 90 élèves et des enseignants avaient été malades après le déjeuner à la cantine. Rien de grave mais des maux de ventre et des vomissements. Certains enfants avaient été pris en charge à l'hôpital. Le service communication de la préfecture ajoute que «la contamination au staphylocoque doré est privilégiée» après la réception des résultats des analyses.

«Compte tenu de la durée d'incubation médiane et des symptômes décrits, la contamination au staphylocoque doré est privilégiée» explique la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Dans le reste du communiqué, on peut lire qu'aucun aliment analysé n'a pu être identifié comme étant à l'origine de l'intoxication : «Aucun élément relatif au fonctionnement ou aux locaux de la cantine, ni aucune analyse bactériologique, toxiniques, chimiques sur les aliments ou même sur l'eau n'ont pu expliquer ou déterminer avec certitude un aliment incriminé et responsable de cette intoxication collective

La préfecture ajoute : «Les deux services de l'Etat ont mené de nombreuses investigations, tant sur les produits servis et consommés dans les heures précédentes qu'auprès des différents consommateurs concernés par cet événement sanitaire d'ampleur

Commentaire
Le titre de l'article de France bleu Béarn est assez étonnant ! Le nombre d’éclosions ou de cas groupés d’infections alimentaires où l’on ne trouve pas le véhicule de l’infection, mais on conclut sur la base des symptômes et de données épidémiologiques ...
En général dans les données fournies sur les toxi-infections alimentaires collectives (Tiacs) en France, le germe est inconnu dans environ 20% des foyers de cas, et pourtant, on parle bien de Tiacs ...

Mise à jour du 27 mai 2023
On lira le communiqué de la préfecture des Pyrénées Atlaniques : Point de situation, suites des investigations realisees a l’école elementaire de sauvagnon depuis le 4 mai dernier à pau, le 26 mai 2023.
Voici quelques extraits :

Une toxi-infectionalimentaire collective (TIAC) touchant plus de 90élèves et enseignants de cet établissement scolaire a été déclarée le jourmême à la direction départementale de la protection des populations (DDPP) des Pyrénées-Atlantiques et à l’Agence régionale de santé (ARS).

Les symptômes d'autant plus alarmants qu'ils atteignaient un très grand nombre de convives se sont estompés rapidement et sans séquelle ou réelle gravité.

Aucun élément relatif au fonctionnement ou aux locaux de la cantine, ni aucune analyse bactériologique, toxiniques, chimiques sur lesaliments ou mêmesur l'eau n'ont pu expliquer ou déterminer avec certitude un aliment incriminé et responsable de cette intoxication collective.

Cependant, l'enquête épidémiologique portant sur l'étude des nombreux cas/témoins démontrent avec une très forte probabilité que l'aliment responsable est un fromage blanc au lait cru, quand bien même tous les malades n'en ont pas consommé. Le producteur de ce produit a su dès l'alerte donnée, procéder comme il se doit au retrait de tous ces produits potentiellement contaminés, alerter ses clients (quelques acheteurs de ce produit en AMAP avaient signalé les mêmes symptômes) et mettre en œuvre un plan de maîtrise de toute nouvelle source de contamination.

Commentaire
- Il n’est pas ou plus question de staphylocoques comme cela est évoqué plus haut.
- Contrairement à ce semble le dire le communiqué, «Aucun élément relatif au fonctionnement ou aux locaux de la cantine», il y a bien un aliment incriminé, qui a de plus contaminé d’autres personnes en dehors de la restuaration scolaire.
- Je note un dysfonctionnement, fournir un fromage blanc au lait cru à des enfants de moins de 15 ans présente un risque d’infection bactérienne. Y aura-t-il une suite ?

Selon France 3 Nouvelle Aquitaine du 26 mai 2023, «Intoxication alimentaire dans une école en Béarn : un fromage blanc au lait cru distribué à la cantine serait en cause.»

NB : Merci à Joe Whitworth d’avoir fourni cette information.

Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info de mai 2023

Seismo Info, le célèbre couteau suisse de la sécurité des aliments de l'OSAV vous propose le numéro de mai 2023
Certains des sujets ont été traités par le blog, voici donc une sélection des nombreux éléments diffusés par Seismo.

L'objectif de Seismo Info la détection précoce pour la sécurité des aliments.
Afin de garantir la sécurité des aliments à long terme et de prévenir les fraudes, l’OSAV identifie les dangers émergents pour la santé des consommateurs suisses. Détecter ces dangers suffisamment tôt permet de prendre les bonnes mesures au bon moment.

Microbiologie
Foyer sévère de Streptococcus equi ssp. zooepidemicus : entre novembre 2021 et mai 2022, une enquête a permis de recenser 37 cas cliniques d’infection à Streptococcus equi ssp. zooepidemicus dans le centre de l’Italie. Il ressort des études épidémiologiques et du séquençage du génome entier que des produits laitiers frais non pasteurisés étaient à l’origine du foyer. EID, 3 pages. (05.2023).

Des mycotoxines dans le pollen d’abeille vendu dans le commerce : le pollen d’abeille est un produit naturel populaire. Cependant, nombre de questions subsistent quant à son innocuité. Pour la première fois, une étude a été menée pour évaluer la présence de cinq mycotoxines (aflatoxine B1, ochratoxine A, zéaralénone, déoxynivalénol et toxine T2) dans 80 échantillons. Résultat : 100% de ces derniers présentaient des niveaux quantifiables de mycotoxines, le déoxynivalénol dépassant la limite de sécurité et la concentration d’aflatoxine B1 étant jugée très préoccupante dans 28% et 84% des cas analysés. Food Control, 10 pages. (03.05.2023).

Espagne – des bactéries multirésistantes dans de la viande vendue en supermarché : des E. coli multirésistants ont été détectés dans 40% des échantillons de viande vendue en supermarché testés dans le cadre d’une étude espagnole. Par ailleurs, l’étude a mis en évidence la présence, très fréquente, de E. coli susceptibles de provoquer des infections graves. EurekAlert!, 3 pages. (15.04.2023). Publication originale : Food Control.

Présence du virus de l’hépatite E dans des produits à base de viande de porc et évaluation de l’exposition : une étude a permis d’évaluer la contamination de produits par le virus de l’hépatite E (VHE) et l’exposition globale à celui-ci en Belgique. Les produits prêts à consommer à base de porc sont ceux affichant la contamination par le VHE la plus élevée. L’ARN du VHE a été détecté dans 17 des 54 échantillons (31%), et tous les VHE identifiés étaient du génotype 3, sous-type 3c. IntJFoodMicr, 10 pages. (16.07.2023).

Maladies fongiques dans les cultures – l’urgence grandit : des centaines de maladies fongiques touchent les 168 cultures classées comme importantes pour l’alimentation humaine par la FAO. Malgré l’utilisation généralisée de fongicides et la plantation de cultivars sélectionnés pour mieux résister aux maladies, les producteurs à travers le monde perdent chaque année entre 10% et 23% de leurs récoltes à cause de maladies fongiques. À cela s’ajoutent 10% à 20% de pertes post-récolte. Il est essentiel de sensibiliser davantage les décideurs politiques et l’opinion au problème des maladies fongiques touchant les récoltes afin d’écarter une menace majeure pour la sécurité alimentaire mondiale. Nature, 5 pages. (02.05.2023).

Prévalence et transmission du Cryptosporidium dans les exploitations laitières d’Europe occidentale : Cryptosporidium parvum est un parasite entérique souvent responsable de l’entérite aiguë chez les veaux à travers le monde et qui représente une charge économique importante pour les éleveurs. Il constitue une menace majeure pour la santé publique du fait de sa transmissibilité à l’être humain. Sa prévalence variait de 23,3% à 25% dans les élevages de vaches laitières testés en Belgique, en France et aux Pays-Bas. Vet. Parasitol., 10 pages. (06.2023).

Composition bactérienne des réfrigérateurs domestiques : une étude menée en Corée s’est penchée sur le microbiote de l’air et de surface des réfrigérateurs. Résultat : il existe des différences significatives entre les échantillons prélevés dans les appareils équipés d’un bac à légumes et ceux prélevés dans des réfrigérateurs sans bac à légumes. De plus, des bactéries pathogènes ont été mises en évidence, parmi lesquelles Staphylococcus aureus, considérée comme un des principaux agents dangereux présents dans l’air. Food Microbiol., 10 pages. (28.04.2023).

Corée – des bactéries antibiorésistantes détectées dans des produits frais : en Corée, une récente étude révèle qu’il existe une faible possibilité de transfert, via des produits frais, de l’antibiorésistance par des entérobactéries potentiellement pathogènes. Les auteurs concluent qu’en ce qui concerne la santé publique et la sécurité des consommateurs, les produits frais devraient faire l’objet d’une surveillance continue afin de détecter l’apparition de pathogènes d’origine alimentaire et d’empêcher le transfert de gènes d’antibiorésistance potentiellement présents dans ces bactéries. Microorganisms, 16 pages. (08.05.2023).

Chimie
Californie – 40% des pesticides testés contiennent des PFAS : selon une étude réalisée par le Center for Biological Diversity et Public Employees for Environmental Responsibility, des insecticides et des pesticides largement utilisés en Californie contiennent des niveaux élevés de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Ces produits chimiques contaminent des millions d’hectares de terres agricoles dans la vallée centrale de la Californie, où ils sont utilisés sur des cultures telles qu’amandes, raisin, pêches et pistaches. Affidia, 2 pages. (10.05.2023). Publication originale : CBD.

Singapour – exposition aux PFAS et fertilité chez les femmes : une étude cas-témoins menée à Singapour auprès de femmes en âge de procréer qui essayaient de tomber enceintes a révélé qu’une exposition élevée aux substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) était associée à une baisse de la fertilité. Infosperber, 4 pages. (24.04.2023). Publication originale : SciTotalEnviron.

Agents de synthèse de maturation des fruits : l’Autorité indienne de la sécurité sanitaire des aliments et des normes alimentaires (FSSAI) a émis un avis demandant aux départements de sécurité sanitaire des aliments des États de prendre des mesures contre l’utilisation non autorisée d’agents de synthèse de maturation des fruits. À cet égard, elle a interdit l’utilisation du carbure de calcium, communément appelé «masala». FNB News, 1 page. (27.04.2023). Publication originale : FSSAI.

De l’alternariol dans du ketchup : le magazine allemand de défense des consommateurs Öko-Test a récemment analysé en laboratoire plusieurs marques de ketchup à la tomate. Résultat : des teneurs en alternariol inquiétantes, bien supérieures aux valeurs recommandées par l’UE, ont été mises en évidence chez l’une des marques les plus connues. Affidia, 1 page. (03.03.2023). Publication originale : Öko.

Italie – plusieurs régions demandent à utiliser un pesticide interdit : pour faire face à la flavescence dorée, une maladie de la vigne qui conduit à la mort des ceps touchés, certaines régions du Nord de l’Italie ont demandé à utiliser, à titre extraordinaire, du chlorpyrifos, un pesticide interdit par l’Union européenne en 2020 et connu pour ses graves conséquences sur la santé, en particulier celle des enfants. Leur requête est examinée par le Ministère italien de la santé. Affidia, 2 pages. (19.04.2023). Publication originale : Corriere Del Veneto.

Gommes à base de mélatonine : une étude révèle que les gommes à base de mélatonine, vantées pour favoriser l’endormissement, contiendraient des niveaux potentiellement dangereux de l’hormone ainsi que du cannabidiol (CBD), une substance qui n’apparaît pas sur l’emballage. Autres résultats : 88% des gommes examinées étaient mal étiquetées, et seulement 12% contenaient, à plus ou moins 10% près, la quantité indiquée sur l’emballage. Kron, 2 pages. (27.04.2023). Publication originale : Jama Neurol.

Du mercure dans les œufs de poules pondeuses dans une zone minière en Colombie : l’étude met en évidence la variabilité des concentrations de mercure relevées dans plusieurs localités et les risques liés à la consommation d’œufs. Les scientifiques ont établi que la teneur en mercure mesurée dans les œufs dépassait la dose hebdomadaire tolérable et que, par conséquent, une exposition quotidienne était susceptible de provoquer des effets indésirables non cancérogènes au cours de la vie d’un individu. Emerg. Contam., 15 pages. (20.04.2023).

De l’utilisation de nanoparticules d’oxydes métalliques dans les emballages alimentaires : ayant fait le constat que seul un petit nombre d’études se penchent sur la question de l’utilisation des nanoparticules d’oxydes métalliques dans les emballages alimentaires, des chercheurs concluent, dans un article de synthèse, à la nécessité de s’intéresser davantage à ces substances qui auraient des effets indésirables sur la santé humaine. Foods, 8 pages. (03.05.2023).

Les nanoparticules utilisées dans les additifs alimentaires pourraient avoir un effet néfaste sur la santé intestinale : les résultats d’une recherche menée sur le tractus intestinal d’un poulet suggèrent que certaines nanoparticules d’oxydes métalliques utilisées comme additifs alimentaires, notamment le dioxyde de titane et le dioxyde de silicium, peuvent avoir un effet néfaste sur le fonctionnement de l’instestin. Les doses de nanoparticules testées correspondent à la quantité généralement ingérée par l’être humain. EurekAlert!, 2 pages. (09.05.2023). Publication originale : Antioxidants.

Des métaux toxiques détectés dans des boissons non alcoolisées : cinq des 60 boissons disponibles dans le commerce qui ont été testées contenaient des niveaux de métaux toxiques supérieurs aux normes fédérales applicables à l’eau potable. Deux jus mélangés présentaient des niveaux d’arsenic supérieurs à la limite standard fixée par la Food and Drug Administration (FDA). Un jus de canneberge, un jus de carotte et de fruits mélangés et un lait d’avoine dépassaient la limite standard applicable au cadmium. EurekAlert!, 2 pages. (04.05.2023). Publication originale : J. Food Compos. Anal.

Du cadmium détecté dans des asperges : le magazine de consommateurs Markt de la NDR a fait analyser plusieurs échantillons d’asperges (blanches et vertes) originaires d’Espagne, de Grèce, du Pérou et d’Allemagne à la recherche d’éventuels contaminants (pesticides, chlorates et métaux lourds tels qu’arsenic et cadmium). Aucun pesticide ni chlorate n’a été trouvé. La teneur en cadmium des légumes originaires du Pérou et de l’Espagne était supérieure à la valeur limite autorisée en Allemagne. NDR, 2 pages. (08.05.2023). Publication originale : Öko.

Foyer de toxi-infection alimentaire imputable à la consommation de morilles : aux États-Unis, un foyer de toxi-infection alimentaire s’est déclaré dans un restaurant et a touché au moins 30 personnes qui y avaient mangé. Selon un communiqué du Département de la santé, trois malades se sont retrouvés dans un état grave, deux d’entre eux sont décédés. Une enquête préliminaire a révélé que des morilles cultivées en Chine et expédiées à un distributeur californien étaient probablement à l’origine du foyer. ProMed, 3 pages. (09.05.2023). Publication originale : BDC.

Nutrition
L’ingestion de microplastiques augmenterait de 145% l’absorption des graisses : en utilisant un modèle d’intestin grêle humain, les chercheurs ont découvert que les micro- et nanoplastiques (MNP) présents dans les aliments riches en graisses augmentent de manière significative l’absorption des graisses. La présence de MNP a augmenté la digestion des graisses de 33% et leur absorption de 147% et 145% respectivement 1 et 2 heures après exposition. New Scientist, 2 pages. (31.03.2023). Publication originale : EnvSciTech.

Allergies
Aliments non préemballés – absence d’étiquetage sur les allergènes : aux Pays-Bas, les exploitants du secteur alimentaire sont tenus de fournir aux consommateurs des informations sur les allergènes présents dans les aliments non préemballés. Or, selon l’Autorité néerlandaise de sécurité sanitaire des aliments et des produits de consommation (NVWA), environ six entreprises sur dix ne fournissent pas correctement ces informations. FSN, 2 pages. (20.04.2023). Publication originale : NVWA.

Aliments vendus sur internet – le manque d’information pourrait nuire à la santé : le magazine de défense des consommateurs saldo a recensé de nombreux produits disponibles dans des boutiques en ligne qui n’étaient pas pourvus de liste d’ingrédients ni d’informations sur les allergènes. saldo, 2 pages. (29.04.2023).

Tromperie
Italie – aliments achetés en ligne sans étiquetage nutritionnel : une étude menée par l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale delle Venezie (IZSVe) visait à évaluer l’exactitude de l’étiquetage nutritionnel des produits alimentaires achetés en ligne. Résultat : les informations nutritionnelles sur les sites de commerce en ligne sont parfois incomplètes, inexactes ou fausses, en particulier pour les aliments produits localement. 35% des 80 aliments transformés achetés sur une plateforme de e-commerce populaire ne comportaient pas d’étiquetage nutritionnel. Affidia, 3 pages. (27.04.2023). Publication originale : IZSVe.