mardi 31 décembre 2019

Aux racines du malaise paysan


Bien évidemment, il ne sera pas question du malaise paysan ou d’agribashing au menu des vœux du Président de la République ce soir à la télévision, ce n’est pas un scoop de vous le dire, mais raison de plus pour en parler encore et encore … car je ne vois de sujet plus important pour l'identité de notre pays !

Voici donc « Aux racines du malaise paysan », un article paru sur le site agri-mutuel du 31 décembre 2019 et je suis très heureux de le diffuser en intégralité en cette fin d’année.


ooOOoo

Bousculés sur les marchés mondiaux, questionnés dans leurs pratiques par la société, les agriculteurs français vivent un malaise grandissant, qu'ils ont exprimé à plusieurs reprises cette année et dont l'« agribashing » n'est que la partie émergée.

Deux chiffres traduisent le recul du monde paysan : alors que les agriculteurs représentaient quelque 30 % de la population active au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la ferme France, fragilisée par les crises successives, pèse aujourd’hui moins de 3 % des actifs.

L’agriculteur « a été pendant très longtemps célébré, il a été reconnu, à un moment donné, un peu comme le symbole de la nation française en train de se moderniser. La France était avant tout un pays de paysans. Les agriculteurs ont en mémoire cette histoire-là », souligne François Purseigle, sociologue du monde agricole.

90 % des ruraux ne sont pas paysans
Plus cuisant encore, les paysans, longtemps fiers de nourrir un pays qui se targue de gastronomie, sont devenus une minorité jusque dans les campagnes : « l’essentiel des gens habitent autour des métropoles voire assez loin, donc 90 % des ruraux ne sont pas paysans. Du coup, il y a des problèmes de cohabitation entre des personnes qui n’ont pas du tout le même imaginaire. Il y a une concurrence d’usage du territoire », explique Jean Viard, directeur de recherche associé Sciences Po-CNRS.

« On a toujours été un peu en décalage, avec un rythme de vie différent (…) mais depuis quelques années, on vit un isolement, on vit cette frustration à côté des gens avec qui on habite, avec qui on va à l’école. On est devenu des gens limite fréquentables, des empoisonneurs », témoigne Olivier Coupery, agriculteur en polyculture élevage, et éleveur de chevaux, à Montfort-L’Amaury (Yvelines).

Alors que les associations antispécistes n’ont de cesse de dénoncer les mauvais traitements sur les animaux d’élevage, Olivier Coupery qui est visé par une pétition de riverains, aimerait, dans une forme de boutade, « qu’on prenne en compte le bien-être de l’agriculteur, le bien-être de l’éleveur ». Conséquences d’une arrivée des néo-ruraux : les demandes de faire taire Maurice le coq sur l’île d’Oléron, ou de déplacer les vaches et leur fumier trop odorant dans le Cantal.

Dénigrement systématique
Ces injonctions, qui se sont multipliées devant les tribunaux, ne sont cependant que les manifestations les plus folkloriques d’un phénomène dénoncé par la FNSEA : l’« agribashing » ou le dénigrement systématique des pratiques agricoles. La révolte du monde paysan contre cette mise à l’index a mené des centaines d’agriculteurs à manifester en tracteur sur les routes ces derniers mois, jusqu’au blocage du périphérique parisien le 27 novembre. Sont qualifiés d’agribashing autant les intrusions de militants anti-viande dans les élevages (« 71 actes délictueux » depuis le début de l’année selon le gouvernement) que la remise en question de l’utilisation des produits phytosanitaires.

Pour lutter contre les intrusions, la gendarmerie a créé fin 2019 la cellule spécialisée Demeter. Mais face à la demande d’une meilleure régulation des produits phytosanitaires, le gouvernement a lancé une concertation sur les zones de non traitement (ZNT) où toute pulvérisation est interdite, et a finalement annoncé fin décembre sa décision sur la distance d’épandage des pesticides par rapport aux habitations.

La montée en puissance des question environnementales dans la société n’est pas circonscrite à la France : en Allemagne, des milliers d’agriculteurs ont manifesté le 22 octobre contre les réglementations du gouvernement en matière de climat et de réforme agricole, qui menacent selon eux l’existence de leur activité. Trois semaines plus tôt, les paysans néerlandais avaient provoqué 1 000 kilomètres d’embouteillages, estimant être devenus les boucs émissaires de la lutte contre le réchauffement climatique.

Les normes toujours plus drastiques, des produits d’importation toujours plus nombreux
« Les néo-ruraux sont venus dans les conseils municipaux et ont amené un regard plus critique que constructif », témoigne Jérôme Régnault, co-fondateur du numéro vert « Ici la terre », ligne ouverte pour retisser des liens en répondant aux questions du grand public.

Mais, « ce serait un tort de réduire les symptômes de la crise agricole à la question de l’agribashing. Ce qui est sûr, c’est qu’un certain nombre de controverses portées notamment par des groupes sociaux ou une partie de la société peut venir renforcer des crises à la fois économiques et morales », souligne François Purseigle. « On a des agriculteurs qui doivent s’adapter à la concurrence mondiale et donc être super-productifs, ce qui est moins bien accepté par la société ; ça a créé une première zone de tension. Ce qui rajoute une touche de tension, c’est le changement climatique : la société française et une partie des citoyens sont de plus en plus conscients qu’il y a des enjeux de changements climatiques majeurs et que l’agriculture a une part de responsabilité », souligne Bertrand Valiorgue, professeur de stratégie des entreprises à l’Université de Clermont-Ferrand.

Sommés de monter en gamme et de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires lors des états généraux de l’alimentation, les agriculteurs ont très mal vécu ce qu’ils considèrent comme un double discours du gouvernement, qui dans le même temps invite des pays moins regardants en termes sanitaires et environnementaux à inonder de leurs produits moins chers les étals français, y compris en bio.

Si l’accord de libre-échange UE-Mercosur semble pour l’heure enterré en France, le Ceta, accord de libre-échange avec le Canada, d’ores et déjà expérimenté et en discussion au Parlement, a également été un motif de grogne ces derniers mois, d’autant que les produits français sont déjà malmenés sur des marchés mondialisés.

Comme le rappelait en juin l’économiste Philippe Chalmin, depuis la fin des quotas européens qui garantissaient un prix stable aux producteurs, « nous sommes dans un monde agricole de plus en plus marqué au coin de l’instabilité des prix et des marchés. Les prix agricoles dépendent peu, presque pas du tout, des prix payés par le consommateur », mais plutôt des cours non seulement nationaux et européens, « mais de plus en plus internationaux ». En d’autres termes, c’est la coopérative néo-zélandaise Fonterra qui fait la pluie et le beau temps sur les prix mondiaux du lait, et l’influence des achats de porcs des Chinois se fait sentir jusqu’au marché de Plérin en Bretagne.

22,1 % des agriculteurs  sous le seuil de pauvreté en 2016
Cette volatilité des cours, alliée aux aléas climatiques, a laissé sur le carreau plus d’un exploitant agricole, malgré une tentative de rééquilibrage des prix sur le marché intérieur avec la loi Alimentation qui n’a eu guère d’effet pour l’instant sur le revenu des agriculteurs.

Selon une étude de l’Insee, 22,1 % d’agriculteurs se trouvaient sous le seuil de pauvreté en 2016, ce qui en fait la profession la plus exposée. L’institut note également que 19,5 % des agriculteurs n’ont eu aucun revenu, voire ont été déficitaires, en 2017. « Les agriculteurs sont encore en phase de mutation avec un double mouvement à l’intérieur : vous avez le développement d’une agriculture bio et de proximité, qui représente déjà au moins 20 % des exploitations, et celui des grosses exploitations qui peuvent investir dans les terres et la technologie ». Et il reste les agriculteurs « formés à la chimie et à la mécanique » qui ont 35 à 60 ans et « ont des problèmes pour investir dans la transformation de leur modèle », détaille Jean Viard.

Dans ce contexte, « un regard accusateur, qui peut devenir agressif, ça peut être la goutte d’eau qui fait qu’on commet l’irréparable. Le fait que ça puisse amener un collègue au suicide, on le vit très, très mal », déclare à l’AFP Jérôme Régnault, céréalier et apiculteur dans les Yvelines.

Il y a eu 372 suicides de paysans en 2015 contre 150 cas en moyenne par an entre 2007 et 2011, selon les statistiques les plus récentes de la sécurité sociale agricole, la MSA.

Ce climat mortifère a été porté sur la place publique par le film « Au nom de la terre » où Guillaume Canet incarne un agriculteur poussé au suicide. Le film a été un succès public et tutoyait début décembre les 2 millions d’entrées après 11 semaines d’exploitation.

Le documentaire, plus confidentiel, de Sophie Loridon « Lucie après moi le déluge », témoignant de la rude existence dans une petite exploitation ardéchoise au long du XXe siècle, a pour sa part engrangé 15 000 entrées en 2019. Après le multi-césarisé « Petit paysan », ces succès montrent que les Français se sentent encore concernés par la question agricole. « Il y a quand même derrière la question des controverses qui entourent l’agriculture un intérêt profond pour la question agricole (…). Aujourd’hui encore, peut-être même plus qu’hier, bon nombre de Français se pressent dans des salons agricoles et sont attentifs et attachés à cette profession », selon François Purseigle.

Complément du 11 janvier 2020. On lira sur Alerte Environnement, Notre agriculture est vertueuse mais elle va mourir ...

L’étiquetage des fromages et spécialités fromagères présente un taux d’anomale de 30 %, selon la DGCCRF


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

La DGCCRF communique le 29 décembre 2019 sur « Étiquetage des fromages et spécialités fromagères ».

Contexte
En France, où les variétés de fromages sont très diverses, la DGCCRF veille au contrôle du respect des règlementations relatives à leur composition et à leur étiquetage. La dernière enquête a identifié la présence d’un certain nombre d’anomalies dans la production et la distribution du fromage.
L‘axe principal de cette enquête était le contrôle de la composition et de l’étiquetage eu égard aux règlementations relatives aux fromages et spécialités fromagères, à l’information des consommateurs, aux additifs alimentaires et aux systèmes de qualité applicables aux produits agricoles et aux denrées alimentaires.

Taux d’anomalie de 30 %
L’enquête s’est intéressée à la fois aux producteurs (fromageries industrielles, affineurs et producteurs locaux) et aux distributeurs (commerce de détail alimentaire, crémeries et détaillants, exploitations fermières, marchés locaux, restaurants et traiteurs). 2 600 contrôles et 180 prélèvements ont été réalisés auprès de 1 028 établissements, permettant de mettre en avant un taux d’anomalies de 30 %.

Pourquoi ces anomalies ?
Il s’avère que les règles d’étiquetage des fromages sont généralement peu ou mal connues de certains distributeurs (y compris des distributeurs spécialisés). Nombreux sont les producteurs et les distributeurs qui semblent avoir des difficultés à assimiler tous les aspects de la règlementation que ce soit en matière d’étiquetage ou de présentation.

Une suite ...
A la suite de cette enquête, il a été convenu que la pression de contrôle devait se poursuivre afin de maintenir un niveau d’information suffisant pour les professionnels, comme pour les consommateurs.

lundi 30 décembre 2019

Percée dans la surveillance des microplastiques dans les aliments, selon des chercheurs belges


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Les plus petits microplastiques ne passent plus à travers les mailles du filet », source communiqué de l’Université de Gand du 26 décembre 2019.

Les microplastiques se trouvent presque partout. Des scientifiques d'Université de Gand et de VITO ont mis au point un moyen de surveiller désormais également les plus petites particules.
Microplastiques omniprésents
Les microplastiques - de très petites particules de plastique – ne  se produisent pas seulement que dans les environnements habités, mais aussi dans la neige des régions polaires, ce qui suggère qu'ils peuvent être transportés dans l'atmosphère sur de longues distances et éventuellement également inhalés.

Tout aussi alarmant est l'observation que ces microplastiques  se retrouvent aussi dans de nombreux, voire tous, les aliments et notre eau potable et qu'ils (au moins les plus petits) sont absorbés par notre organisme lors de la digestion.


La surveillance de la présence de ces microplastiques et une évaluation approfondie de leur impact possible sur différents écosystèmes et en particulier sur la santé humaine sont plus qu’appropriées. Mais c'est précisément là que le bas blesse, car il n'y a pas de méthode pour caractériser de telles particules, et surtout les très petites, d’une manière simple. En effet, la plus petite fraction de microplastiques passe actuellement (littéralement) au travers des mailles du filet dans la surveillance actuelle. Étant donné que cette plus petite fraction de plastique contribue le plus au nombre de particules, nous ne voyons aujourd’hui que la pointe de l'iceberg plastique en termes de nombre réel de particules. 

Nouvelle méthode
Une équipe de chercheurs de l'Université de Gand (UGent) et de l'Institut flamand de recherche technologique (VITO) a désormais démontré que la spectrométrie de masse spectrométrie de masse couplée à un plasma inductif (ICP-MS), une technique utilisée pour doser les métaux lourds dans tous les types d'échantillons, peut également être utilisée pour caractériser les petits microplastiques.

L'équipe de recherche a développé une méthode basée sur cette technique qui leur permet de mesurer le nombre de particules de polystyrène présentes dans un échantillon d'eau artificielle et de déterminer leur taille à moins 1 µm.

Des recherches supplémentaires sont bien sûr encore nécessaires pour pouvoir utiliser cette méthode en routine. Par exemple, les chercheurs soulignent la nécessité de développer une préparation d'échantillons appropriée pour séparer les microplastiques des particules organiques d'origine naturelle (d'origine végétale ou animale) et la nécessité d'optimiser davantage la technologie pour inclure des particules inférieures à 1 µm (nanoplastiques) pour être détectées.

Bien que des recherches supplémentaires soient donc nécessaires, cette évolution est considérée comme une percée. Cette approche a le potentiel de fournir les informations nécessaires aux études environnementales et sanitaires, mais elle permet également de réaliser de telles analyses assez rapidement.

D'énormes quantités de microplastiques
La présence de petites particules de plastique dans plusieurs, sinon la totalité, des zones environnementales a été régulièrement signalée dans les médias.

Le terme «microplastiques» est utilisé pour désigner ces petits fragments de plastique. La présence de ces microplastiques est le résultat de l'utilisation immense et mondiale du plastique comme matériau jetable.

En 2017, il a été calculé qu'entre 1950 et 2015, environ 6 300 millions de tonnes de déchets plastiques ont été générés, dont la majorité s'est retrouvée dans des décharges ou le milieu naturel. Par fragmentation et dégradation, ces déchets plastiques sont convertis en une multiplicité de particules de plus en plus petites (par exemple, une particule plastique de 1 mm a le même volume que 1 000 000 000 de particules de 1 µm). Bien qu'il n'y ait pas encore de définition généralement acceptée, le terme microplastique est généralement utilisé pour les particules d'une taille inférieure à 5 mm. Souvent, une distinction est faite entre les gros (5 mm - 1 mm) et les petits (1 mm - 0,001 mm ou 1 µm). Le terme nanoplastique est utilisé pour des particules inférieures à 1 µm.

NB : Vous pouvez retrouver tous les articles du blog où il est question de microplastiques, ici.

Sécurité des aliments : Les consommateurs préoccupés par Salmonella en Allemagne et par les microplastiques en Autriche


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Salmonella en tête de liste des problèmes des consommateurs en Allemagne », source article de Joe Whitworth paru le 30 décembre 2019 dans Food Safety News.

Salmonella dans les aliments est l'un des problèmes qui vient en tête de la sensibilisation des consommateurs - à 95% - mais plus des trois quarts des Allemands considèrent toujours que les aliments sont sûrs, selon un sondage.

Les résultats proviennent de la dernière surveillance des consommateurs, une sondage représentatif de la population de l'Institut fédéral pour l'évaluation des risques (BfR) d’Allemagne. Environ 1 000 personnes vivant dans des ménages privés âgés d'au moins 14 ans ont été interrogées en août par téléphone au nom du BfR.

Listeria dans les aliments a été inclus dans le sondage pour la première fois et n'était connu que d'un peu moins de la moitié des répondants, mais près d'un cinquième est préoccupé par ce sujet.

Le sondage a également révélé relativement peu de préoccupations au sujet de certaines bactéries présentes dans les aliments, comme Campylobacter, qui n'est connue que d'un quart des répondants.

Faible inquiétude concernant les intoxications alimentaires
Un sondage Eurobaromètre sur la sécurité des aliments en Europe auprès de 28 000 participants dans 28 États membres en avril 2019 avait révélé des différences de perception des risques au sein de l'UE. Une comparaison européenne montre que l'Allemagne est moins préoccupée (22%) par « l'intoxication alimentaire d’origine bactérienne » que l'UE dans son ensemble (30%).

Les mycotoxines présentes dans les aliments sont plus largement connues et alarment plus de personnes que lors de la précédente enquête BfR en février 2019, près de la moitié des répondants s'en étant inquiétés.

Le professeur Andreas Hensel, président du BfR, a déclaré: « Le fait que les gens considèrent désormais les mycotoxines dans les aliments comme aussi dangereuses que Salmonella ou les résidus de produits phytopharmaceutiques montre à quelle vitesse la perception des risques pour la santé évolue. »


Les répondants perçoivent toujours les régimes alimentaires pauvres ou malsains, la pollution climatique et environnementale et le tabagisme comme les plus grands risques pour la santé. Lorsqu'on leur a posé des questions sur des sujets sélectionnés, Salmonella dans les aliments, les aliments génétiquement modifiés et la résistance aux antimicrobiens ont atteints des niveaux élevés dans la sensibilisation des consommateurs.

Au total, 95% des personnes connaissaient Salmonella dans les aliments et un peu moins de la moitié s'en préoccupaient. Moins d'un cinquième des personnes interrogées se sont dites préoccupées par l'hygiène alimentaire à la maison.

Près de la moitié ont déclaré que la qualité des aliments avait tendance à diminuer, 16% seulement déclarant qu'elle augmentait. Près de la moitié ont déclaré que la sécurité sanitaire des aliments reste la même, avec seulement 17% déclarant qu'elle augmentait.

Perception du risque en Autriche
Parallèlement, l'Agence autrichienne pour la santé et la sécurité alimentaire (AGES) a également publié un sondage sur la perception des risques parmi la population, les médecins et les journalistes.

En Autriche, les résidus de pesticides dans les aliments sont au sommet de l’échelle par la population et figurent également parmi les principaux problèmes chez les médecins et les journalistes. Les deux tiers des répondants estiment qu'ils ne sont pas suffisamment informés sur les problèmes de sécurité sanitaire des aliments, mais par rapport à 2018, les préoccupations concernant la sécurité sanitaire des aliments ont augmenté.

Le faible niveau de préoccupation concernant les micro-organismes pathogènes dans les aliments est resté inchangé par rapport aux années précédentes malgré les épidémies et les décès dans le pays, ce qui signifie que la perception des risques devrait être plus élevée.

En 2018, l'Autriche a enregistré 27 cas à Listeria avec huit décès ; 7 982 cas à Campylobacter avec six décès; 1 533 cas à Salmonella avec cinq décès, 1 572 cas à norovirus avec quatre décès et 300 cas d’infections à E. coli.

Thomas Kickinger, directeur général d'AGES, a déclaré que les Autrichiens accordent peu d'attention au risque de pathogènes dans les aliments.

« Bien qu'il y ait des milliers de personnes malades et des décès chaque année. Malheureusement, l'anxiété des personnes n'a souvent rien à voir avec un risque réel. Fondamentalement, les Autrichiens ont confiance en la sécurité des aliments. Cependant, ils réagissent aux inconnues, telles que les microplastiques dans les aliments ou les nouvelles technologies alimentaires, avec une grande inquiétude, qu'il y ait ou non un risque. »

Le sondage a révélé pour la première fois qu'Internet était la principale source d'information sur les problèmes de risque, suivi par la télévision et les journaux.

Les médecins sont les plus préoccupés par les microplastiques dans les aliments, tandis que les journalistes perçoivent les substances hormones-like comme le plus grand risque. La population considère les microplastiques comme le principal risque.

dimanche 29 décembre 2019

Six pays signalent davantage de cas de poliomyélite en 2019, l'OMS prolonge l'urgence liée à la polio


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Six pays signalent davantage de cas de poliomyélite en 2019, l'OMS prolonge l'urgence liée à la polio », source CIDRAP News.

Dans les derniers développements mondiaux de la poliomyélite, l'Afghanistan et le Pakistan ont signalé davantage de cas de poliovirus sauvage de type 1 (WPV1), et quatre pays africains ont signalé davantage de cas de poliovirus circulant dérivés de vaccins de type 2 (cVDPV2), selon les totaux reflétés dans les tableaux de Global Polio Eradication Initiative (GPEI), qui incluent les données déclarées au 24 décembre.

Le GPEI n'a pas publié son rapport complet avec les débuts de paralysie, notant que les mises à jour hebdomadaires reprendront le 9 janvier.

ProMED Mail, le système de déclaration en ligne de la Société internationale des maladies infectieuses (ISID) a compilé un rapport sur les cas récents par rapport aux totaux hebdomadaires de polio précédents. Il est dit que pour les cas de WPV1, l'Afghanistan en a deux de plus, un chacun pour les provinces de Fara et Kandahar, portant son total pour l'année 2019 à 26 cas. Le Pakistan compte 10 autres cas dans les provinces du Baloutchistan, Khyber-Pakhtunkhwa, du Pendjab, du Sindh et d'Islamabad, poussant son nombre pour 2019 à 111 cas.

Entre-temps, quatre pays africains ont signalé cinq nouveaux cas de cVDPV2, dont deux en Angola et un chacun en République centrafricaine, Tchad et Éthiopie.

Dans d'autres nouveaux développements concernant la poliomyélite, le comité d'urgence de la polio de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est réuni pour la 23e fois le 11 décembre, et après avoir entendu des experts et des représentants des pays touchés par la poliomyélite, il a été décidé à l'unanimité que le risque de propagation internationale demeure une préoccupation internationale d’urgence de santé publique (PHEIC pour public health emergency of international concern).

L'OMS a dit dans une déclaration du 20 décembre sur les délibérations que le comité avait exprimé de graves préoccupations concernant l'augmentation significative des cas de WPV1 cette année, ainsi que la transmission généralisée, le refus de vaccins et la détection des cas dérivés de vaccins au Pakistan et mettant en cause des problèmes de sécurité et d'inaccessibilité. en Afghanistan.

Concernant la poliomyélite d'origine vaccinale, le groupe a déclaré que plusieurs éclosions épidémiques dans quatre des régions de l'OMS étaient très préoccupantes, notant que depuis sa dernière réunion, sept nouveaux pays avaient signalé des éclosions. Les comités d'urgence de l'OMS se réunissent généralement tous les 3 mois ou plus tôt si nécessaire.

Top 10 des articles les plus lus en 2019 par les lecteurs du blog


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Comme déjà indiqué précédemment, il n’y aura pas cette année de Top 10 de la sécurité des aliments en France, celui de 2018 étant strictement toujours valable, mais voici un Top 10 des articles les plus lus en 2019 par vous, les lecteurs ...
  1. 19 mai 2019 : La congélation du steak tartare peut réduire les infections à Toxoplasma,selon une étude
  2. 9 juin 2019 : Les bactéries actionnent un interrupteur électrique pour aggraver une intoxication alimentaire
  3. 26 août 2019 : Glyphosate : gaspillage de fonds publics pour justifier une décision politique
  4. 4 mai 2019 : Substituts de viande à base de plantes de Beyond Meat, derrière la morale, le pognon!
  5. 4 juin 2019 : Des scientifiques exhortent l'Administrateur de la santé d’émettre une recommandation concernant les graines de pavot non lavées
  6. 16 oct. 2019 : L'Europe enregistre une baisse des ventes d'antibiotiques vétérinaires
  7. 24 février 2019 : Datura, les fleurs du mal ou de l'utilité des produits phytosanitaires
  8. 22 mars 2019 : Transfert de la DGCCRF au ministère de l’Agriculture, hoax ou réalité ?
  9. 25 juillet 2019 : Teneur élevée en aluminium dans certains échantillons de thé matcha, selon un avis du BfR
  10. 1er avril 2019 : Très nette augmentation des avis de rappels de produits alimentaires en mars 2019, ce n’est pas un poisson d’avril
Ce n’était pas mon choix, personnellement, j’aurais mis en avant, l’article intitulé, Le HACCP nouveau est arrivé !, mais c'est ainsi ...

samedi 28 décembre 2019

Shigella a rendu malade huit personnes en Norvège. Un lien identifié avec des pois sucrés du Kenya


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Shigella en rend malade huit personnes en Norvège. Un lien avec des pois sucrés du Kenya », source article de Joe Whitworth paru le le 28 décembre 2019 dans Food Safety News

Les autorités norvégiennes enquêtent sur une éclosion nationale à Shigella liée à des pois sucrés, également appelés pois mange-tout, en provenance du Kenya.

L'Institut norvégien de santé publique (Folkehelseinstituttet), les autorités locales et l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet) enquêtent sur les huit cas de maladie chez des personnes âgées de 29 à 63 ans. Aucun de ces malades ne serait gravement malade.

Début décembre, plusieurs personnes sont tombées malades avec des symptômes gastro-intestinaux après avoir mangé dans une cantine à Oslo. Shigella sonnei a été retrouvé dans des échantillons chez cinq patients.

Conseils de traitement thermique
L'investigation sur l'épidémie a révélé que trois personnes à Akershus et Hedmark ont été également malades du même type de bactérie.

Le produit était étiqueté «pois mange-tout « Sugersnaps » ou « Sukkererter » et est présenté dans un emballage de 150 grammes. Ils ont été emballés par Spring Fresh et distribués en Norvège par Bernhard Botolfsen Import AS sous le numéro de lot 194819.

Les pois sucrés associés à l'épidémie d'Oslo ont été distribués dans d'autres régions du pays. Les autorités estiment que le produit concerné n'est plus sur le marché en raison de sa durée de conservation, mais elles ont conseillé à tous les consommateurs qui ont encore un emballage de le jeter.

Margrethe Hovda Røed, de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments, a déclaré que l'agence recommande que les pois sucrés importés de régions exotiques soient traités thermiquement avant de les servir pour réduire le risque d'infection.

Le produit est traditionnellement traité thermiquement avant d'être consommé dans certains pays d'où il est exporté mais en Norvège, il est souvent consommé cru. L'emballage indiquait que le produit devait être traité thermiquement avant d'être consommé.

Épidémie précédente
Il y a dix ans, une épidémie de shigellose liée aux pois sucrés importés a eu lieu en Norvège, au Danemark et en Suède. Voir les articles du blog, 1 et 2.

En mai 2009, les autorités norvégiennes ont identifié une possible éclosion d'infection à Shigella sonnei impliquant quatre cas et cinq infections suspectées dans deux ménages distincts. Un échantillon d'un emballage non ouvert de pois sucrés importés du Kenya dans un ménage était positif pour Shigella sonnei.

En mai et juin 2009 en Suède, une éclosion a concerné 47 cas suspects dont 35 cas confirmés en laboratoire. L'investigation épidémiologique basée sur des entretiens avec des patients a indiqué que les pois sucrés du Kenya étaient la source de la contamination, mais Shigella n'a pas été détecté dans les échantillons de produits.

L'épidémie a touché 10 personnes au Danemark en avril et mai 2009. La source probable était des pois sucrés frais et importés d'Afrique, d'après des entretiens avec des patients et l'épidémie norvégienne.

La shigellose est causée par une infection par la bactérie Shigella. En Norvège, la maladie survient généralement après une infection à l'étranger, notamment en Égypte et en Asie. Les infections domestiques peuvent survenir, soit comme cas secondaires de personnes infectées à l'étranger, soit à cause de denrées alimentaires importées et contaminées.

Les symptômes les plus courants sont la diarrhée, les maux de tête, les maux d'estomac, les nausées et la fièvre. Ils commencent généralement un à deux jours après avoir mangé des aliments contaminés et durent de cinq à sept jours.

Les graines germées crues sont toujours en tête des préoccupations de la sécurité des aliments, merci Doug Powell du barfblog


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.


Mais il y a aussi des aliments, ainsi « Des mots avisés du Barfblog: « Quel est le seul aliment que vous ne mangerez pas? » Les graines germées crues sont toujours en tête de liste », source article de Bill Marler paru le 27 décembre 2019 dans le Marler Blog.

Selon la FDA, Sprouts Unlimited of Marion Iowa rappelle des graines germées de trèfle dans des emballages de 4 oz car ils peuvent être contaminés par la bactérie Escherichia coli O103 (E. coli O103).

Les lots de graines germées de trèfle touchés ont été distribués aux magasins Hy Vee Food, Fareway Food Stores et Jimmy John’s dans l’Iowa.

Les graines germées disponibles au détail étaient emballés dans des contenants de chez Sprouts Unlimited Inc. avec une étiquette bleue sur le couvercle. Le code UPC 7 32684 00013 6 est noté en bas à droite de l'étiquette.

Sprouts Unlimited Inc. a pris connaissance de la contamination potentielle après avoir reçu des informations de l’Iowa Department of Inspections and Appeals, Des Moines, Indiana, selon lesquelles un cas groupé de maladies à E. coli O103 est épidémiologiquement lié aux graines germées de trèfle de chez Sprouts Unlimited Inc. Une investigation et des analyses supplémentaires sont en cours pour déterminer la source.

Les graines germées sont depuis longtemps un problème, comme mon ami Doug l'a averti à plusieurs reprises sur le barfblog:

Kate Bernot de The Take Out a écrit: « Si vous demandez à quelqu'un en matière de sécurité des aliments, ‘Quel est le seul aliment que vous ne mangerez pas?’ Les graines germées crus sont toujours en tête de liste. »

C'est l'une des premières phrases de la bouche de Doug Powell, ancien professeur en sécurité des aliments et éditeur du barfblog, un site fréquemment mis à jour qui publie des avis factuels sur la sécurité des aliments.

Je lui ai demandé si les craintes pour la sécurité des aliments à propos des graines germées - ces minuscules lignes ondulées croquantes dans votre salade ou votre sandwich - étaient bien fondées. Il me dit que le public ne s’inquiète pas assez d’eux.

« Le risque est inhérent à la nature du produit, c'est pourquoi Walmart et Costco s'en sont débarrassés », dit-il. (Kroger a également cessé de vendre des graines germées en 2012.) « Ce n'est pas un nouveau problème. Cela dure depuis des décennies. »

Selon un article publié par trois collègues et lui dans la revue Food Control en 2012, les graines germées ont été responsables d'au moins 55 épidémies d'origine alimentaire documentées affectant plus de 15 000 personnes dans le monde au cours des deux dernières décennies.

La Food And Drug Administration a recensé 46 éclosions de maladies infectieuses d'origine alimentaire aux États-Unis liées à des graines germées entre 1996 et 2016, représentant 2 474 cas de maladie, 187 hospitalisations et trois décès. Afin de réduire ces épidémies, la FDA a collecté en 2017 825 échantillons de graines germées sur l’ensemble des États-Unis ; 14 de ceux testés étaient positifs pour E. coli, Listeria ou Salmonella.

Voici le lien dun tableau de plus de 75 éclosions liées aux graines germées remontant à 1973 (fichier excel).

Complément du 29 décembre 2019. On lira Sprouts and seeds, EU Legislation, sur le site de la FSAI d'Irlande.