vendredi 31 mai 2019

Prélèvements de surface, et si vous passiez au ruban adhésif en lieu et place du frottis par écouvillon


« Une étude ruban adhésif versus écouvillons montrent qu'il vaut mieux adhérer que glisser », source article Kelsey M. Mackin paru le 31 mai 2019 dans Food Safety News.

Pour ce qui est de la sécurité des aliments, il est essentiel de pouvoir détecter les bactéries pathogènes dans les zones de production alimentaire. Bien que l'écouvillonnage des machines, des surfaces dures et d'autres éléments environnementaux ait constitué une méthode d'échantillonnage bien établie et à la pointe de la technologie pour cette détection, il présente plusieurs inconvénients, selon une étude récemment publiée dans Applied and Environmental Microbiology, une revue de l'American Society for Microbiology.

Problèmes abordés « … standardisation, manipulation globale et surveillance à long terme » a conduit la société à développer et à évaluer une méthode aussi sensible que l'écouvillonnage environnemental, qui est de surcroît, plus facile à utiliser et à moindre coût. L'étude a révélé que l'utilisation de ruban adhésif pour collecter des échantillons sur des surfaces des ateliers de transformation alimentaires où l'antisepsie est requise est « plus facile et moins onéreuse que l'écouvillonnage, tout en étant sensible à la fois. »
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Les surfaces des usines de transformation alimentaires doivent être nettoyées régulièrement. Contrairement aux écouvillons, les adhésifs contaminés artificiellement ont été en mesure de fournir un enregistrement de la contamination qui a eu lieu pendant au moins deux semaines, malgré le lavage, le rinçage à l’eau ou le nettoyage avec un désinfectant à base d’alcool, Mikrozid, afin de. simuler des pratiques de nettoyage.

« La récupération [de l'ADN] des adhésifs était plutôt variable, autour de 30%, mais ne diminuait pas distinctement après 14 jours de stockage », indique l'étude. « Cela suggère la possibilité d'un échantillonnage sur deux semaines également. »

Les chercheurs ont placé des autocollants à différents endroits, comme des interrupteurs et des portes. L’expérience de validation a montré que les deux espèces bactériennes étaient détectées à plusieurs reprises.

En revanche, la méthode par écouvillonnage n’est pas pratique sur des surfaces complexes comme les poignées de porte, les interrupteurs et les objets façonnés, qui sont d’autres objets susceptibles d’être contaminés et de propager des micro-organismes infectieux. Selon l'étude les écouvillons absorbent mal les bactéries sur des surfaces sèches.

« Dans les installations de production alimentaire, le frottis conventionnel (à l'aide d'un écouvillon) en tant que méthode standardisée ne peut être qu'un instantané », ont écrit les chercheurs. « Par exemple, il n’est pas possible de reconstruire les informations sur l’état d’hier après nettoyage. En outre, lorsque des écouvillons humidifiés ou des méthodes d'échantillonnage à l'aide de boîtes contact sont utilisés, ils introduisent le milieu de croissance dans un environnement soi-disant propre, ce qui rend nécessaire une désinfection ultérieure. »

Les chercheurs ont montré que les rubans adhésifs en papier ordinaire pouvaient non seulement piéger les agents pathogènes bactériens et l'ADN associé, mais aussi les agents pathogènes morts, et les agents viables mais non cultivables, qui pouvaient également constituer une menace pour la santé publique.

Comme l'a expliqué un des auteurs de l'article, l'un des principaux avantages des des adhésifs est leur manipulation, car ils sont faciles à distribuer et à collecter. Les adhésifs peuvent être placés directement dans la première étape du protocole de la trousse d’extraction d’ADN. Les chercheurs ont noté qu’ils n’avaient rencontré aucune inhibition, ni perte d’informations lors de l’extraction de l’ADN, ou de la qPCR.

A suivre …

A propos de l'épidémie à E. coli O26 en France liée à la consommation de fromages au lait cru


Un article du 30 mai 2019 paru dans Eurosurveillance sur l'épidémie à E. coli O26 en France liée à la consommation de fromages au lait cru

Voici ce que les auteurs indiquent dans la conclusion de l'article (traduction par mes soins) :

Cette épidémie de SHU pédiatrique en France était liée à la consommation de fromages Saint-Marcellin et Saint-Félicien. Bien que les cas de SHU pédiatriques soient susceptibles d'être notifiés aux autorités de santé publique par le biais du système de surveillance national, les infections à STEC présentant une diarrhée non compliquée peuvent ne pas être identifiées (pas d'analyse des selles, échantillons non envoyés au Centre national de référence - Laboratoire de microbiologie, Hôpital Robert Debré, Paris) et le nombre de cas. liés à cette épidémie peut être sous-estimé. L'épidémie se caractérise par le jeune âge des cas et la gravité de la maladie. Ces facteurs ont contribué à la décision de rappeler les produits dès début de l'investigation, malgré les résultats attendus des enquêtes cgMLST et des enquêtes cas/produits. La notification en temps voulu des cas par le système de surveillance français du SHU pédiatrique a permis des investigations épidémiologiques rapides au cours desquelles des informations cruciales ont été obtenues pour orienter les mesures de contrôle. Des investigations sont en cours et il est possible que d'autres cas soient notifiés, car des informations sur le rappel du produit n'ont peut-être pas été transmises à certains consommateurs en France ou dans les pays où les fromages ont été importés.

Au cours des 10 dernières années, trois épidémies de SHU liées à la consommation de fromages au lait cru ont eu lieu en France, dont deux en 2018 liées à la consommation de fromage Reblochon. Lors de l'épidémie actuelle, plusieurs familles ont signalé la consommation des fromages présumés par des membres de la famille, mais pas par l'enfant malade. Cela suggère que le risque de contamination croisée par les aliments utilisés par les membres de la famille de jeunes enfants devrait également être pris en compte lors des investigations.

Ces épidémies mettent en évidence le risque de consommation de fromage au lait cru, en particulier chez les jeunes enfants. Sensibiliser davantage le public au risque est donc une mesure préventive importante. Un groupe interdisciplinaire d'autorités de santé publique et de sécurité des aliments travaille actuellement à l'élaboration de stratégies de communication en France afin de sensibiliser davantage les consommateurs à ces risques.

NB: On cherchera en vain dans la com du ministère de l'agriculture, « l'élaboration de stratégies de communication en France afin de sensibiliser davantage les consommateurs à ces risques. »

Complément du 10 juillet 2019. On lira l'article du mois paru sur le site de Santé publique de France consacré au Syndrome hémolytique et urémique pédiatrique lié à Escherichia coli producteur de toxines Shiga, bilan de 10 années de surveillance en France, 2007-2016.

Listeria, STEC O26 et les fromages au lait cru en France dans l'actualité


Food Safety News revient avec un nouvel article sur les soucis rencontrés par des fromages au lait cru en France avec E. coli O26 et Listeria monocytogenes.

« Davantage de cas de maladies à Listeria et une épidémie à E. coli liés à des fromage au lait cru », source article de Joe Whitworth paru le 31 mai 2019 dans Food Safety News.

Quinze enfants et un adulte sont tombés malades lors d’une épidémie à E. coli en France liée à un fromage fabriqué avec du lait non pasteurisé (dénomination américaine signifiant lait cru -aa).

Quatorze nourrissons ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le SHU est une complication grave associée aux infections à E. coli qui provoque une insuffisance rénale et survient généralement une semaine ou plus après le début de la diarrhée. Un enfant et un adulte de 63 ans ont eu une diarrhée sans autres complications.

Santé publique de France, l'agence nationale de santé publique, a révisé le nombre de cas dans le cadre de son investigation sur l'éclosion à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) O26. Dans une mise à jour au début de ce mois, 10 enfants avaient été rapportés dans le cadre de l'épidémie et deux cas faisaient l'objet d'une investigation.

Les 15 enfants et adultes infectés par E. coli (STEC) O26 et présentant les mêmes caractéristiques génomiques entre le 31 mars et le 29 avril ont été identifiés par le Centre national de référence des E. coli, l'Institut Pasteur et le laboratoire de microbiologie de l'Hôpital Robert Debré de Paris.

Huit des patients sont des femmes. Les enfants infectés ont de 6 mois à 4 ans et vivent dans six régions de France.

Les investigations sur la consommation alimentaire menées par Santé publique de France et la Direction générale de l’alimentation ont mis en évidence un lien entre la consommation de fromages au lait cru Saint Marcellin et Saint Félicien et le début de l’infection.

Quinze familles sur seize ont déclaré avoir consommé ces fromages et un lien avec le même producteur, Fromagerie Alpine, qui a été identifié pour 13 familles. Aucun échantillon de lait ou de fromage STEC O26 positif n'a été identifié.

Les fromages Saint Marcellin et Saint Félicien fabriqués par la Fromagerie Alpine ont été rappelés fin avril et les mesures de rappel étendues ont été prises début mai. Bien que la plupart des produits aient dépassé leur date de péremption, certains avaient des dates allant jusqu'au début juin.

La France enregistre entre 100 et 160 cas de SHU dans le cadre de son système de surveillance des maladies chaque année. En 2017, 164 cas de SHU pédiatrique ont été rapportés à Santé publique de France mais aucun foyer n'a été identifié.

Les autorités françaises ont rappelé à l'opinion publique que, par précaution, le lait cru et les fromages au lait cru ne devaient pas être consommés par les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées et les personnes âgées. Les adultes en bonne santé peuvent également être infectés par des bactéries, des virus et des parasites présents dans les produits laitiers non pasteurisés, mais leur risque de maladie grave est légèrement inférieur.

Plus de 30 pays ont reçu le fromage faisant partie du rappel en France, y compris aux États-Unis et au Canada, mais aucun autre cas de maladie n'a été liée au fromage. Aux États-Unis, le fromage en cause a été détruit avant d'être mis en vente, selon des responsables fédéraux. Au Canada, il a été rappelé par les distributeurs.

La distribution a concerné Andorre, Autriche, Belgique, République tchèque, Côte d'Ivoire, République démocratique du Congo, Danemark, Allemagne, Hongrie, Irlande, Italie, Lituanie, Luxembourg, Malaisie, Maldives, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Philippines, Pologne, Portugal, Qatar, Singapour, Slovénie, Afrique du Sud, Espagne, Suède, Suisse, Ukraine, Émirats arabes unis et Royaume-Uni.

Six cas d'infections à Listeria
La société fromagère de la Brie a rappelé des fromages.
De son côté, Santé publique de France a confirmé l'existence de deux décès et de six cas de listériose liés à du fromage au lait cru fabriqués par la société fromagère de la Brie.

Un porte-parole de l’agence a déclaré à Food Safety News que, comme il n’y a que quelques patients, on ne peut pas donner aucune information démographique sur les patients afin d’empêcher qu’ils ne puissent être identifiés.

Tous les patients avaient besoin d'un traitement hospitalier et les investigations se poursuivent pour voir si d'autres cas se sont produits.

La société a reçu l'ordre d'arrêter la production et de rappeler les produits laitiers crus et pasteurisés en avril.

Plus tôt ce mois-ci, une femme de 64 ans est décédée dans l’Yonne et une femme du Pas-de-Calais a perdu son bébé à cause de la listériose. Les deux cas font actuellement l'objet d'une investigation afin de déterminer tout lien éventuel avec les fromages au lait cru rappelés.

Les États-Unis font partie des 30 pays qui ont reçu des fromages de France potentiellement contaminés par Listeria. Aucun cas de maladie n'a été signalée dans aucun autre pays.

Les fromages ont été distribués en Australie, Autriche, Belgique, Danemark, Allemagne, Hong-Kong, Irlande, Italie, Japon, Jersey, Luxembourg, Macao, Maurice, Myanmar, Pays-Bas, Norvège, Oman, Philippines, Pologne, Roumanie, Sénégal, Singapour, Sud Afrique, Espagne, Suède, Suisse, Taïwan, Thaïlande, Émirats Arabes Unis et Royaume-Uni.


Complément. Dans un article du 30 mai 2019 paru dans Eurosurveillance sur l'épidémie à E. coli O26 en France liée à la consommation de fromages au lait cru, les auteurs indiquent dans la conclusion, 
Ces épidémies mettent en évidence le risque de consommation de fromage au lait cru, en particulier chez les jeunes enfants. Sensibiliser davantage le public au risque est donc une mesure préventive importante. Un groupe interdisciplinaire d'autorités de santé publique et de sécurité des aliments travaille actuellement à l'élaboration de stratégies de communication en France afin de sensibiliser davantage les consommateurs à ces risques.


On cherchera en vain dans la com du ministère de l'agriculture, « l'élaboration de stratégies de communication en France afin de sensibiliser davantage les consommateurs à ces risques. »

Sécurité sanitaire des aliments : Quand la com du ministère de l'agriculture dérape

Le ministère de l'agriculture a des envies de communication dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments, pourquoi pas, mais pour ce faire, encore faut-il bien le faire, jugez plutôt ...

Voici deux exemples récents d'une communication imparfaite de ce ministère, un peu hors sol, il faut bien le dire …

Après avoir exclusivement ciblé le lait cru et les fromages au lait cru dans une information intitulée, Consommation de fromages à base de lait cru : rappel des précautions à prendre.
Les autorités sanitaires recommandent aux jeunes enfants, et particulièrement à ceux de moins de 5 ans, aux femmes enceintes et aux personnes immunodéprimées de ne pas consommer de produits fabriqués à base de lait cru. Toutes les recommandations et les informations utiles sur la consommation de fromages de lait cru.

Ce supposé rappel des précautions est très nettement insuffisant et on se référera utilement aux recommandations pour prévenir les syndromes hémolytiques et urémiques chez l’enfant.

La transmission de la maladie peut être prévenue par les précautions suivantes :
  • les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, doivent être bien cuites à cœur ;
  • le lait cru et les fromages à base de lait cru ne doivent pas être consommés par les jeunes enfants ; préférer les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, etc.), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé ;
  • les légumes, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus, doivent être soigneusement lavés ;
  • les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
  • les restes alimentaires et les plats cuisinés doivent être suffisamment réchauffés et consommés rapidement ;
  • les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact préalablement avec de la viande crue), ainsi que le plan de travail, doivent être soigneusement lavés ;
  • le lavage des mains doit être systématique avant de préparer à manger et en sortant des toilettes ;
  • en cas de gastro-entérite, il convient d’éviter de se baigner dans des lieux de baignades publics et de préparer des repas ;
  • les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, torrents, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, étang, etc.) ;
  • enfin, il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, daims, etc., et leur environnement.
Dans un article du 30 mai 2019 paru dans Eurosurveillance sur l'épidémie à E. coli O26 en France liée à la consommation de fromages au lait cru, les auteurs indiquent dans la conclusion, 
Ces épidémies mettent en évidence le risque de consommation de fromage au lait cru, en particulier chez les jeunes enfants. Sensibiliser davantage le public au risque est donc une mesure préventive importante. Un groupe interdisciplinaire d'autorités de santé publique et de sécurité des aliments travaille actuellement à l'élaboration de stratégies de communication en France afin de sensibiliser davantage les consommateurs à ces risques.

On cherchera en vain dans la com du ministère de l'agriculture, « l'élaboration de stratégies de communication en France afin de sensibiliser davantage les consommateurs à ces risques. »

Même cas de figure avec une information incohérente du ministère de l'agriculture sur Les bonnes pratiques d'hygiène à suivre dans sa cuisine,
Du choix de la planche à découper au lavage des mains, il existe de nombreux gestes simples à adopter pour conserver et préparer ses produits chez soi dans de bonnes conditions. Retrouvez quelques réflexes simples. 
Quelles précautions faut-il prendre quand on cuisine ?
Veiller à se laver les mains soigneusement avant de préparer à manger et de consommer des aliments.

Éloigner les animaux et les plantes vertes de la cuisine. 

En quelle matière faut-il choisir sa planche à découper ?

Planches à découper en bois ou en polyéthylène ? L'essentiel est de veiller à bien les nettoyer après chaque utilisation. Laver la planche ainsi que le couteau avant de déposer de nouveaux aliments.

Attention : pour découper une viande cuite, ne pas la reposer sur la planche qui a servi à la découper quand elle était crue.

Veiller également à bien nettoyer les plans de travail sur lesquels vous préparez à manger après chaque utilisation. 
Quand faut-il nettoyer son frigo et son congélateur ?
Glacières, frigo, congélateur … il est primordial de bien entretenir ces espaces pour éviter que les bactéries ne se propagent entre aliments.

On préconise de nettoyer et de désinfecter son frigo tous les mois.

Veiller à dégivrer, nettoyer et désinfecter votre congélateur une fois par an. 
À quelle température doit-on les maintenir?La température dans un frigo doit être inférieure à 4°C. Pour le congélateur, la température recommandée est de -18°C.
Astuce : pour s'assurer qu'aucune panne électrique n'est survenue dans le congélateur (et donc n'a provoqué une décongélation), placer une bouteille à moitié remplie d'eau. Une fois qu'elle est glacée, retourner la bouteille. Si la glace descend, cela signifie qu'une décongélation est survenue.

Voilà on n'en saura pas plus, et notamment pas d'information sur la consommation de la viande hachée qui doit être bien cuite à cœur : cela est recommandée aux jeunes enfants, aux femmes enceintes et aux personnes immunodéprimées.

Ma préférence ira vers les Conseils d'hygiène dans la cuisine de l'Anses.
Dix gestes simples pour prévenir les risques microbiologiques dans la cuisine. 
Afin d’aider le consommateur à limiter les risques de contamination à son domicile, plus particulièrement dans sa cuisine, voici, selon l’Anses, les dix mesures prioritaires de prévention.

La L-glutamine fait des merveilles sur des porcs sevrés


Des scientifiques de l'ARS étudient une enzyme antimicrobienne naturelle qui pourrait remplacer les antibiotiques pour améliorer la santé et la croissance des porcs.

Un composé alternatif aux antibiotiques obtient de bons résultats lors de la deuxième série d'essais sur les porcs

Voyager peut être une expérience stressante, que ce soit pour un lieu de vacances ou une destination professionnelle. Le stress des voyages s’étend également aux porcelets, par exemple quand ils sont sevrés de leur mère et transportés dans des nurseries.

Désormais, au lieu d'utiliser des antibiotiques diététiques pour aider les porcelets à faire face et à éviter les maladies, les scientifiques du Agricultural Research Service (ARS) de l'USDA étudient un acide aminé d'origine naturelle appelé la L-glutamine.

Les premières études en laboratoire menées en 2017 ont montré que des porcelets nourris avec de la glutamine prenaient tout autant de poids que ceux traités aux antibiotiques, entre autres bienfaits pour la santé. Les chercheurs de l'ARS, dirigés par Jay Johnson, souhaitaient essayer de reproduire ces résultats à plus grande échelle, en imitant de plus près les scénarios de production commerciale.

Cet effort, soutenu par le National Pork Board, est né de la nécessité de fournir aux éleveurs des solutions alternatives à l’utilisation des antibiotiques alimentaires comme agent de croissance chez les porcs. Une règle fédérale de 2017 a restreint la pratique, craignant que la résistance microbienne aux antibiotiques médicalement importants ne compromette leur efficacité dans la lutte contre les infections humaines, note Johnson, de l'unité de recherche ARS sur le comportement des animaux d'élevage à West Lafayette, Indiana.

Au cours des essais à plus grande échelle, des groupes de porcelets ont été transportés dans une étable située à 12 heures de leur sevrage afin de simuler le type de stress subi par le commerce, ce qui peut réduire le système immunitaire, l'appétit et le poids du jeune animal. gain – des antibiotiques les a aidés à récupérer.

Pour la phase maternelle de l'étude, un groupe de porcelets a été nourri avec un régime alimentaire contenant l'antibiotique chlortétracycline, un autre la glutamine et un troisième groupe à été utilisé comme témoin expérimental avec uniquement des ingrédients pour l'alimentation animale.

Parmi les résultats publiés dans le numéro du 29 mai du Journal of Animal Science:
  • Les porcelets nourris à la glutamine ont pris du poids ainsi que le groupe traité par des antibiotiques, mais ils ont montré moins de signes de dommages intestinaux dus à des agents pathogènes.
  • Les membres du groupe de la glutamine étaient également un peu moins agressifs dans les enclos contenant des portées mixtes que ceux traités aux antibiotiques.
  • Par rapport au groupe témoin, les porcelets traités à la glutamine et aux antibiotiques ont présenté une concentration plasmatique de TNF alpha plus faible, un marqueur biochimique de l’inflammation et de l’activité du système immunitaire pouvant utiliser l’énergie et la détourner des besoins de croissance des animaux.
  • La qualité de la viande des porcs du groupe de la glutamine prêts à être commercialisés n'était pas différente de celle du groupe des antibiotiques ou du groupe témoin.
Johnson dit que d'autres recherches porteront sur le fonctionnement de la glutamine pour favoriser la croissance et le bien-être des porcelets après le sevrage et le transport.

jeudi 30 mai 2019

Le Royaume-Uni signale plus de cas à Salmonella liés à des œufs polonais


« Le Royaume-Uni signale plus de cas à Salmonella liés à des œufs polonais », source article de Joe Whitworth paru le 30 mai 2019 dans Food Safety News.

Le Royaume-Uni a notifié 11 cas à Salmonella cette année dans le cadre d'une épidémie attribuée à des œufs en provenance de Pologne et qui a débuté en 2012.

L'épidémie faisait partie d'une investigation dans plusieurs pays menée en 2016 et qui était liée à des œufs importés de Pologne. Des mesures demaîtrise ont été prises dans ce pays et au niveau international et tous les œufs provenant d'exploitations contaminées par Salmonella impliquées ont été retirés du marché.

Après un déclin initial, les infections ont continué à être signalées au Royaume-Uni en 2017 et 2018, indiquant que toutes les sources de contamination n'avaient pas été éliminées. En 2017 et 2018, 421 cas à Salmonella Enteritidis ont été associés à l'épidémie.

Une porte-parole de Public Health England (PHE) a déclaré à Food Safety News que ces faits avaient été partagées avec l'Europe et la Pologne.

« Les résultats de l'investigation impliquant la chaîne d'approvisionnement polonaise en œufs dans ce foyer ont été diffusés aux autorités compétentes de l'UE et de la Pologne pour permettre aux autorités de l'UE et de la Pologne de prendre des mesures de maîtrise, conformément à la réglementation de l'UE concernant la contamination par Salmonella Enteritidis. Nous attendons les résultats de cette communication », a-t-elle déclaré.

Certains cas ont été liés à la consommation d'œufs polonais, utilisés dans divers plats et servis dans des lieux de restauration et des restaurants chinois.

Nick Phin, directeur adjoint du service national des infections à PHE, a déclaré: « Public Health England a collaboré avec la Food Standards Agency, les autorités de la santé publique et de la sécurité des aliments dans les administrations décentralisées et l'Agence de la santé animale et végétale pour enquêter sur une épidémie. à Salmonella Enteritidis, qui a été associée à des œufs provenant de Pologne. Les résultats de l’enquête britannique ont été communiqués aux autorités responsables de la santé publique et de la sécurité des aliments de l’UE afin que de nouvelles mesures de maîtrise puissent être prises. »

Rappel d'œufs polonais
Trois rappels ont eu lieu cette année en Pologne en raison de la détection de Salmonella à la surface d'œufs en coquille. Le dernier en date a eu lieu en mai pour des œufs portant le code 3-PL14271307 produit par Ferma Złote Jajko et emballé chez Ovos Sp. z.o.o.

En avril, le même problème avait été rencontré avec des œufs de code 3PL 02181303 produits par « Jajo- Wojciechowicz » Wojciech Wojciechowicz. Un mois auparavant, des œufs de code 3PL30051328K3 produits par Fermy Drobiu Woźniak et distribués par Jeronimo Martins Polska S.A. avaient été rappelés.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ne collecte pas de données sur les épidémies de manière régulière et les dernières données proviennent d'une mise à jour épidémiologique de novembre 2018.

Au total, 1 412 cas sont associés à l'éclosion: 532 cas confirmés et 166 cas probables depuis février 2017, et 343 cas confirmés historiques et 367 cas probables historiques entre 2012 et le 31 janvier 2017.

Depuis 2012 et jusqu'en novembre 2018, le Royaume-Uni a enregistré plus de 600 cas, dont près de 300 en provenance des Pays-Bas et près de 200 de Belgique. Au moins deux décès ont été signalés: un enfant de cinq ans en Croatie et un autre patient en Hongrie.

Les cas confirmés de l'éclosion appartiennent à quatre groupes différents de séquençage du génome entier (WGS). L'ECDC propose des services de séquençage aux pays signalant des cas probables d'isolats humains de Salmonella Enteritidis avec profils MLVA 2-9-7-3-2, 2-9-6-3-2, 2-9 -10-3-2, 2-10-6-3-2, 2-10-8-3-2 ou 2-11-8-3-2.

Épidémie probable est en cours
La surveillance systématique de Salmonella basée sur le WGS n’a pas encore EU lieu et la surveillance est basée sur les profils MLVA associés à l’épidémie. Cependant, les soumissions de MLVA ont été abandonnées à mesure que les pays se tournaient vers le WGS.

Depuis la mise à jour de novembre, seuls deux isolats contenant les types MLVA impliqués ont été signalés dans le système de surveillance européen (TESSy).

« Il est probable que l’épidémie soit toujours en cours, mais nous n’aurons aucune preuve à ce sujet avant la collecte de nouvelles informations. Afin de disposer du nombre de cas mis à jour, nous devrions contacter les pays et demander leurs données WGS. Cela se fera avant la prochaine mise à jour épidémiologique, pour laquelle nous n’avons pas encore de date », a déclaré une porte-parole de l’ECDC à Food Safety News.

« Salmonella Enteritidis suit les tendances saisonnières et, au cours des hivers précédents, le nombre de cas a été faible, tandis que des pics ont été observés de juin à octobre. »

La porte-parole a déclaré qu'au cours des trois dernières années, l'agence avait informé les responsables de la gestion des risques au niveau national et européen que l'épidémie était toujours en cours.

« Depuis le début de l'épidémie, l'ECDC est en liaison avec les autorités compétentes des pays de l'UE/EEE, l'Autorité européenne de sécurité des aliments et la Commission européenne afin de faciliter la coordination des mesures d'enquête et de réaction », a-t-elle déclaré.

Le contrôle des épidémies fait partie de la gestion des risques, qui incombe aux États membres.

Plus de 1000 cas en trois ans
Une étude publiée dans le journal The Lancet Infectious Diseases a révélé que 1 838 cas confirmés et 371 cas probables ont été signalés dans 18 pays de l'UE et de l'EEE entre mai 2015 et octobre 2018. Au total, 509 cas ont été signalés en 2016, après quoi ce nombre a régulièrement augmenté.

Deux souches de Salmonella Enteritidis chez l'homme ont également été identifiées dans des œufs positifs pour Salmonella et dans des locaux de production primaire en Pologne, confirmant ainsi la source de l'épidémie.

Après la mise en œuvre des mesures de contrôle, le nombre de cas a diminué, mais a encore augmenté en mars 2017 et la hausse s'est poursuivie jusqu'en 2018.

« La réémergence de cas suggère que les souches de l'épidémie ont continué à entrer dans la chaîne alimentaire, bien que des changements dans la dynamique de la population de souches et que moins de cas indiquent que les mesures de contrôle ont eu un certain effet. L'utilisation systématique du WGS dans la surveillance et la riposte aux épidémies à Salmonella devrait permettre d'identifier et de mettre un terme aux épidémies à l'avenir », ont écrit des chercheurs.

Défendre le lait cru et les fromages au lait cru, mais avec de bons arguments


Un communiqué du 28 mai 2019 de la Confédération paysanne indique « Fromages au lait cru : une richesse à défendre ».

Jusque là, je suis d'accord avec la Confédération paysanne …
Le Ministère de l'agriculture et de l'alimentation diffuse depuis le 30 avril sur son site internet « un rappel des précautions à prendre » affirmant que les « jeunes enfants et particulièrement ceux de moins de 5 ans ne doivent pas consommer de lait cru et de fromages au lait cru ». Depuis, les préfectures reprennent cette recommandation de la Direction Générale de l'Alimentation (DGAL), dont les fondements ne sont pas mentionnés,et multiplient les courriers à destination des mairies, des restaurants scolaires et des personnels de la petite enfance.

Je suis toujours d'accord avec la Confédération paysanne, ce n'est au ministère de l'agriculture, dont la communication ici a été très maladroite, voir 1, à propos du rappel des précautions à prendre concernant le lait cru et les fromages au lait cru, et surtout en ciblant exclusivement ces produits, c'est au ministère de la santé de le faire …

Pour information, voici les recommandations de Santé publique de France pour prévenir les syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) chez l’enfant.

La transmission de la maladie peut être prévenue par les précautions suivantes :
  • les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, doivent être bien cuites à cœur ;
  • le lait cru et les fromages à base de lait cru ne doivent pas être consommés par les jeunes enfants ; préférer les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, etc.), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé ;
  • les légumes, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus, doivent être soigneusement lavés ;
  • les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
  • les restes alimentaires et les plats cuisinés doivent être suffisamment réchauffés et consommés rapidement ;
  • les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact préalablement avec de la viande crue), ainsi que le plan de travail, doivent être soigneusement lavés ;
  • le lavage des mains doit être systématique avant de préparer à manger et en sortant des toilettes ;
  • en cas de gastro-entérite, il convient d’éviter de se baigner dans des lieux de baignades publics et de préparer des repas ;
  • les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, torrents, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, étang, etc.) ;
  • enfin, il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, daims, etc., et leur environnement.
Comme on peut le constater, le lait cru et les fromages au lait ne sont pas les seuls aliments mis en cause pour la prévention du SHU ...
La Confédération paysanne dénonce cette communication institutionnelle disproportionnée, aux fondements scientifiques incertains, en réaction à des cas récents de rappels de fromages. Nous n'affirmons pas que le risque est nul. Cependant, la proportion des produits au lait cru dans les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) reste mesurée et extrêmement faible, comme l'indiquent les données de veille sanitaire (INVS).

Je ne suis pas d'accord du tout avec ce que rapporté la Confédération paysanne. Des fondements scientifiques existent, voir en particulier les travaux de l'Anses ! La présence de bactéries pathogènes comme les Escherichia coli producteurs de shigatoxines, même en très petite quantité, peuvent entraîner des problèmes graves chez l'enfant de moins de 15 ans.

La Confédération paysanne indique que « la proportion des produits au lait cru dans les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) reste mesurée et extrêmement faible, comme l'indiquent les données de veille sanitaire (INVS). »

Il s'agit là hélas d'une confusion classique, les TIAC ne sont pas l'alpha et l'oméga des maladies infectieuse d'origine alimentaire en France. Elles sont même largement sous-déclarées : malgré des progrès …

La Confédération paysanne aurait été bien inspirée de lire l'article sur « Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d’origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013 », paru en janvier 2018 dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire de l'InVS, car mis à part les TIAC, il y a les cas symptomatiques … et ils sont hélas très nombreux ...

Je reste néanmoins d'accord avec le reste du communiqué de la Confédération paysanne ...


Complément du 31 mai 2019. Dans un article du 30 mai 2019 paru dans Eurosurveillance sur l'épidémie à E. coli O26 en France liée à la consommation de fromages au lait cru, les auteurs indiquent dans la conclusion, 
Ces épidémies mettent en évidence le risque de consommation de fromage au lait cru, en particulier chez les jeunes enfants. Sensibiliser davantage le public au risque est donc une mesure préventive importante. Un groupe interdisciplinaire d'autorités de santé publique et de sécurité des aliments travaille actuellement à l'élaboration de stratégies de communication en France afin de sensibiliser davantage les consommateurs à ces risques.

On cherchera en vain dans la com du ministère de l'agriculture, « l'élaboration de stratégies de communication en France afin de sensibiliser davantage les consommateurs à ces risques. »

De la saleté de Paris, une édition dans le métro

Je vais être honnête avec la Ville de Paris, il y a suffisamment de poubelles dans Paris, ce qui apparemment semble bien, mais est-ce que pour autant que les déchets divers sont-ils mis dans les dites poubelles?

Certainement pas !
Des stations du métro parisien remplies de détritus, la RATP s'explique capture d'écran twitter @shadox_shadox

Voici par exemple ce qui s'est passé récemment dans le métro parisien, selon Le Figaro du 28 mai 2019 :

  • Des stations du métro parisien remplies de détritus, la RATP s'explique. 
  • Plusieurs voyageurs ont exprimé leur dégoût sur les réseaux sociaux. 
  • Ce matin, certains usagers du métro parisien ont dû voyager parmi de nombreux détritus déversés dans les couloirs des stations de la ligne 6. Sur les réseaux sociaux, plusieurs voyageurs ont exprimé leur dégoût, en publiant des photos. 
  • Sur Twitter, la RATP s'explique : « Des détritus ont été déversés dans certaines de nos stations par des salariés d'un prestataire de nettoyage, en raison d'un conflit social avec leur employeur », peut-on lire.

Il se trouve que j'ai de la chance en ce moment, je me trouve au Japon.

Ce qu'il y a d'intéressant dans ce pays, et qui frappe aux yeux du Parisien que je suis, habitué désormais à la saleté de notre ville, c'est que dans les rues des villes, Tokyo ou Kyoto, vous ne trouvez pratiquement pas de poubelles dans les rues, et surtout malgré cet handicap par rapport à Paris, vous ne trouvez pas non plus de déchets au sol, et qui plus est, vous ne trouvez pas non plus de balayeur … étonnant, non?

mercredi 29 mai 2019

Nouvelles informations sur les deux cas de listériose en possible relation avec des fromages au lait cru


J'en avais parlé ici mais voici que selon France 3 régions du 28 mai 2019, … une femme enceinte a perdu son bébé in-utero après avoir mangé un fromage au lait cru contaminé à la listeria, annonce l'ARS Hauts-de-France, confirmant une information du Parisien.
Outre le décès d’une habitante de l’Yonne, une femme enceinte, résidant dans le Pas-de-Calais, a perdu son bébé in utero. Elle aurait consommé un fromage produit par la Société Fromagère de la Brie, en Seine-et-Marne. 
La listeria a fait une deuxième victime. L’information a été confirmée ce lundi par l’agence régionale de santé (ARS) des Hauts de France, sans autre détail. Une femme enceinte, habitant le Pas-de-Calais, a perdu son bébé in utero. Selon une source locale, elle a mangé du fromage produit par la Société Fromagère de la Brie. 
La nouvelle de ce drame survient après celle du décès, le 3 mai, d’une sexagénaire, qui avait acheté, dans un marché d’Auxerre (Yonne), un fromage fabriqué par la même entreprise.Installée à Saint-Siméon (siège) et Saint-Rémy-de-la-Vanne (usine), en Seine-et-Marne, la société, qui produit des fromages au lait cru, est à l’arrêt depuis début avril, sur décision de la préfecture, après la découverte de ces « deux formes graves de listériose ». Le ministère de la Santé et de l’Agriculture a signalé le retrait de la vente et le rappel de l’ensemble de ses fromages, le 10 avril.
La famille de la défunte a déposé plainte auprès de la gendarmerie d’Auxerre, pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence ».

Depuis cinq ans, c'est la quatrième fois que les produits de cette entreprise sont rappelés pour cause de listeria mais les années précédentes, aucune infection n'avait été mortelle, rapporte encore Le Parisien.

Pour le cas du Pas-de-Calais, l'ARS n'est pas en mesure de confirmer que les produits de la Société Fromagère de la Brie soient directement en cause.

Selon l'InVS,
300 à 400 cas de listériose sont diagnostiqués chaque année en France, soit une incidence annuelle de 5 à 6 cas par million d’habitants. 
En 2017, l’incidence de la listériose en France était de 5,5 cas par million d’habitants. Cette incidence est globalement stable depuis 5 ans mais en augmentation modérée par rapport aux incidences annuelles observées pendant la période 1999-2012, qui variaient entre 3,1 et 5,3 cas par million d’habitants. Elle suit une tendance déjà constatée dans d’autres pays européens depuis 2006. En France, cette augmentation d’incidence concerne essentiellement les sujets âgés de plus de 70 ans, présentant des comorbidités.

Information au 29 mai 2019 de Santé publique de France sur l’épidémie à E. coli O26 attribuée à des fromages


Une information de Santé publique de France fait un point au 29 mai 2019 sur l'« Epidémie de SHU pédiatrique à E. coli O26 en France métropolitaine en lien avec la consommation de fromages Saint Marcellin et Saint Félicien : point de situation au 28 mai 2019 ». Elle fait suite à celle du 9 mai 2019.

Santé publique France investigue actuellement une augmentation du nombre d’enfants atteints de syndrome hémolytique et urémique (SHU).

Entre le 31 mars et le 29 avril, 15 enfants et un adulte infectés par un Escherichia coli de sérogroupe O26 présentant les mêmes caractéristiques en analyse génomique, ont été identifiés par le Centre national de référence (CNR) E. coli et son laboratoire associé (Institut Pasteur, Paris, et Laboratoire de microbiologie de l’hôpital Robert Debré, Paris). Quatorze enfants étaient atteints d’un SHU et un enfant et un adulte ont présenté une diarrhée sans complications.

Les 15 enfants infectés par la souche épidémique d’E. coli O26 sont âgés de 6 mois à 4 ans et résident dans 6 régions de France métropolitaine. Les investigations des consommations alimentaires, conduites par Santé publique France et la Direction générale de l’Alimentation (DGAl), ont permis d’identifier un lien possible entre la consommation de fromages au lait cru Saint Marcellin et Saint Félicien et la survenue de la maladie.

En effet, les familles de 15 cas sur 16 rapportent une consommation de ces fromages. Pour 13 familles, un lien avec un même producteur, la fromagerie Alpine (Drôme), a pu être identifié. Un retrait et un rappel de ces fromages St Marcellin et St Félicien ont été mis en place dès le 27 avril 2019 (DGAl).
Il semble qu'il y a une erreur sur la figure qui montre que le retrait-rappel a eu lieu le 17 avril alors qu'il s'est déroulé le 27 avril 2019.-aa

Les investigations se poursuivent et ont deux volets :
  • un volet épidémiologique qui consiste à interroger les parents sur la consommation alimentaire de leurs enfants et, notamment celle des fromages Saint Marcellin et/ou Saint Félicien et le cas échéant, à en tracer l’origine ;
  • un volet microbiologique qui vise par des analyses au CNR et son laboratoire associé à identifier la souche ayant infecté l’enfant, et à déterminer si cette souche présente des caractéristiques similaires avec celles identifiées parmi les 14 cas épidémiques. Ces investigations sont un processus long et complexe, et pour certains enfants la souche à l’origine de l’infection ne peut pas être mise en évidence.
La contamination se produit :
  • par ingestion d’aliments contaminés consommés crus ou peu cuits: lait ou produits laitiers non pasteurisés, viande de bœuf insuffisamment cuite (en particulier hachée), légumes crus contaminés, eau de boisson contaminée ;
  • en portant ses mains souillées à la bouche après avoir touché des animaux porteurs de la bactérie ou leur environnement contaminé ;
  • par contact avec une personne malade qui excrète la bactérie dans ses selles.
Enfin, l'information est complétée utilement par des recommandations pour prévenir les syndromes hémolytiques et urémiques chez l’enfant.

La transmission de la maladie peut être prévenue par les précautions suivantes :
  • les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, doivent être bien cuites à cœur ;
  • le lait cru et les fromages à base de lait cru ne doivent pas être consommés par les jeunes enfants ; préférer les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, etc.), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé ;
  • les légumes, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus, doivent être soigneusement lavés ;
  • les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
  • les restes alimentaires et les plats cuisinés doivent être suffisamment réchauffés et consommés rapidement ;
  • les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact préalablement avec de la viande crue), ainsi que le plan de travail, doivent être soigneusement lavés ;
  • le lavage des mains doit être systématique avant de préparer à manger et en sortant des toilettes ;
  • en cas de gastro-entérite, il convient d’éviter de se baigner dans des lieux de baignades publics et de préparer des repas ;
  • les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, torrents, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, étang, etc.) ;
  • enfin, il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, daims, etc., et leur environnement.
Complément du 31 mai 2019. Dans un article du 30 mai 2019 paru dans Eurosurveillance sur l'épidémie à E. coli O26 en France liée à la consommation de fromages au lait cru, les auteurs indiquent dans la conclusion, 
Ces épidémies mettent en évidence le risque de consommation de fromage au lait cru, en particulier chez les jeunes enfants. Sensibiliser davantage le public au risque est donc une mesure préventive importante. Un groupe interdisciplinaire d'autorités de santé publique et de sécurité des aliments travaille actuellement à l'élaboration de stratégies de communication en France afin de sensibiliser davantage les consommateurs à ces risques.

On cherchera en vain dans la com du ministère de l'agriculture, « l'élaboration de stratégies de communication en France afin de sensibiliser davantage les consommateurs à ces risques. »