dimanche 28 février 2021

Troisième volet du rapport 2019 sur les zoonoses dans l'UE et en France, Escherichia coli producteurs de shigatoxines

Un précédent article avait traité de l'
Annus horribilis des toxi-infections alimentaires collectives en France en 2019 dans le Rapport 2019 sur les zoonoses, source EFSA et ECDC.

Un second article a traité de trois autres pathogènes responsables des différentes zoonoses, Campylobacter, Salmonella, Listeria, avec toujours un focus sur la France.
Ce troisième article traite de Escherichia coli producteurs de shigatoxines.

Escherichia coli producteurs de shigatoxines
En 2019, 7 775 cas confirmés d'infections à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) chez l'homme ont été signalés au niveau de l'UE par les 27 pays de l'UE.

Le taux de notification dans l'UE était de 2,2 cas pour 100 000 habitants, ce qui était similaire à 2018. Les taux de notification les plus élevés ont été signalés en Irlande, à Malte, au Danemark et en Suède.

La tendance UE/EEE a augmenté de 2015 à 2019.

Les STEC étaient le troisième agent bactérien le plus fréquemment détecté dans les toxi-inections alimentaires collectives (TIAC) dans l'UE, avec 42 TIAC, 273 cas, 50 hospitalisations et 1 décès signalés en 2019.

Les sources des quatre foyers d’origine alimentaire de STEC qui ont fait l’objet de preuves solides en 2019 étaient «viande bovine et produits dérivés» (deux foyers), «lait» et «eau du robinet, y compris l’eau de puits» (un foyer chacun).

En 2019, 21 États membres ont signalé la présence de STEC dans 2,8% des 20 395 prélèvements alimentaires, contre 2,4% en 2018.

En France, la surveillance des STEC chez l'homme est basée sur les cas de syndrome hémolytique et urémique pédiatrique (SHU).

Dans l'ensemble, les STEC étaient le plus souvent retrouvés dans la viande de différents types provenant de différentes espèces animales (4,1% positifs pour les STEC), suivis par le «lait et les produits laitiers» (2,1%) tandis que les «fruits et légumes» étaient la catégorie la moins contaminée (0,1 %).

Parmi les isolats provenant d'aliments contenant les informations déclarées sur le sérogroupe, 21,6% appartenaient aux «cinq premiers» sérotypes (O157, O26, O103, O111 et O145) en 2019 et plus de la moitié de tous les STEC restants appartenaient au top des 20 sérotypes des STEC signalés dans des infections humaines à l'ECDC en 2015-2018.

Dans ces conditions, les données pour la France sont les suivantes :

2019 : 376 cas ; 2018 : 259 cas ; 2017 : 260 cas ; 2016 : 302 cas ; 2015 : 262 cas.

Mise à jour du 27 février 2021. On lira aussi l'article de Joe Whitworth dans Food Safety News,  Foodborne outbreak illnesses, deaths increase in Europe.

Mise à jour du 3 mars 2021. On lira l'article de Joe Whitworth dans Food Safety News, New report shows Listeria up, other diseases down in Europe in 2019.

Deux études scientifiques distinctes vont étudier la transmission du virus responsable du COVID-19, i) dans les ateliers de transformation de la viande, et ii) dans divers aliments et emballages alimentaires

Deux études scientifiques vont être entreprises afin de mieux connaître i) l'une française avec l'Anses sur la transmission du virus SARS-CoV-2 dans les ateliers de transformation de la viande et ii) la seconde britannique avec la Food Satnards Agency sur l'évaluation de la survie du SRAS-CoV-2 sur les surfaces alimentaires et les matériaux d'emballage alimentaire.

L'étude parrainée par l'Anses va s'intéresser spéciquement aux ateliers de transformation de la viande :

Caractériser la persistance du virus dans l’environnement et sur les aliments

L’Anses annonce le lancement d’une étude d’un an, nommé SACADA, pour Transmission de SARS-CoV-2 dans les ateliers préparant des denrées alimentaires - focus sur les ateliers de transformation des viandes.
Un premier volet sera consacré à la persistance du virus dans l’environnement de travail, sur les aliments produits et leurs emballages, en s’appuyant sur une revue des études scientifiques sur le sujet, ainsi que sur des expérimentations, pour mieux préciser dans quelles conditions le virus peut rester contagieux.

Modéliser la dynamique de la circulation du virus

Une autre partie sera consacrée à la description des activités habituelles au sein d’ateliers de préparation de la viande. Ces données, ainsi que l’ensemble des informations sur la persistance du virus et sur les clusters apparus au sein de ces environnements, serviront à alimenter un modèle dynamique de circulation et de transmission du virus. Il pourra être utilisé pour simuler l’efficacité des mesures de prévention. Deux cadres réglementaires s’appliquent en parallèle dans les ateliers de transformation de la viande : celui pour la sécurité sanitaire des aliments et celui pour protéger les travailleurs contre les risques de contamination. Ces règles sont souvent mises en place séparément, l’étude permettra de les analyser de façon globale, pour définir un système opérationnel de sécurité sanitaire intégré.

A mon sens l'intérêt est principalement pour les ateliers de transformation de viande qui ont connus des prblèmes de contamination, mais il me semble que ces problèmes ne perdurent plus. Etude à la fois théorique et pratique et qui ne répondra pas spécifiquement aux mêmes questions et au même public que l'étude de la Food Standards Agency.

La Food Standards Agency (FSA) annonce le lancement d'une étude, «Évaluation de la survie du SRAS-CoV-2 sur les surfaces alimentaires et les matériaux d'emballage alimentaire».

Ce projet explorera la survie du virus SRAS-CoV-2 sur les surfaces de divers aliments et matériaux d'emballage alimentaire à une gamme de températures, de niveaux d'humidité et de périodes représentatives d'un environnement de vente au détail.

Contexte
Le SRAS-CoV-2, le coronavirus responsable du COVID-19, est un virus respiratoire qui serait principalement transmis par gouttelettes et, en particulier dans les zones intérieures mal ventilées, via des aérosols. Une évaluation des risques réalisée et publiée par la FSA en 2020 a conclu qu'il était très peu probable que vous puissiez attraper le coronavirus via les aliments.
Cette évaluation comprenait l'hypothèse du pire des cas selon laquelle, si les aliments étaient contaminés pendant la production, aucune inactivation significative du virus ne se produirait avant la consommation. Cependant, le taux d'inactivation du virus sur les produits vendus à différentes températures a été identifié comme une incertitude clé.

Objectifs et approche

Ce projet a été commandé pour mesurer le taux d'inactivation du virus à la surface de divers types d'aliments, réduisant ainsi cette incertitude. Les résultats seront utilisés pour déterminer si l'hypothèse actuellement formulée dans notre évaluation des risques reste appropriée pour les aliments conservés à une gamme de températures, ou si un risque plus faible est plus approprié pour certains.
Les scientifiques mèneront une étude en laboratoire pour inoculer artificiellement le virus SRAS-CoV-2 infectieux sur les surfaces de ces matières, puis mesureront comment la quantité de virus infectieux présente sur ces surfaces diminue avec le temps. Les types d'aliments et d'emballages à étudier comprennent:
  • légumes frais
  • fruit frais
  • produits de boulangerie
  • articles de charcuterie
  • bouteilles en plastique de polyéthylène téréphtalate (PET) (500 ml)
  • matériau PET tel que des récipients pour plats cuisinés
  • canettes en aluminium (330 ml)
  • cartons de boissons en matériau composite avec fonction à déchirer/tirer
Ils seront étudiés à une gamme de températures et de niveaux d'humidité et sur des périodes de temps qui reflètent leurs conditions de stockage typiques. Le contractant commencera par comparer plusieurs méthodes de récupération du virus à partir de ces matériaux afin de s'assurer que la meilleure méthode disponible est utilisée pour les autres expériences.

Cette étude de la FSA cible, me semble-t-il, prioritairement le consommateur qui peut raisonnablement se poser des questions sur l'éventualité de la contamination des surfaces de divers aliments et d'emballages alimentaires. Plus d'actualité ? Plus pragmatique que l'étude de l'Anses ?

Deuxième volet du rapport 2019 sur les zoonoses dans l'UE et en France, Campylobacter, Salmonella et Listeria

Notifications des zoonoses
Comme indiqué dans un précédent article qui avait traité de l'Annus horribilis des toxi-infections alimentaires collectives en France en 2019 dans le Rapport 2019 sur les zoonoses, source EFSA et ECDC, voici des éléments concernant les principaux pathogènes responsables des différentes zoonoses, Campylobacter, Salmonella, Listeria, avec toujours un focus sur la France.

Résumé
Ce rapport présente les résultats des activités de surveillance des zoonoses menées en 2019 dans 36 pays européens (28 États membres (EM) et huit non-EM).
Les première et deuxième zoonoses les plus signalées chez l'homme étaient respectivement., a campylobactériose et la salmonellose.
La tendance de l'UE pour les cas humains confirmés de ces deux maladies est restée stable (plate) au cours de la période 2015-2019.
La proportion de cas humains de salmonellose dus à Salmonella Enteritidis contractés dans l'UE a été similaire à celle de 2017-2018. Sur les 26 États membres déclarant des programmes de lutte contre Salmonella dans la volaille, 18 ont atteint les objectifs de réduction, tandis que huit n'en ont pas atteint au moins un. La prévalence dans l'UE des troupeaux sérovar-positifs cibles de Salmonella est stable depuis 2015 pour les poules reproductrices, les poules pondeuses, les poulets de chair et les dindes d'engraissement, avec des fluctuations pour les troupeaux de dindes reproductrices.
Les résultats sur Salmonella par les autorités compétentes pour les carcasses de porcs et pour les volailles testées dans le cadre des programmes de contrôle nationaux étaient plus fréquemment positifs que ceux des exploitants du secteur alimentaire.
L'infection à Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) était la troisième zoonose la plus signalée chez l'homme et a augmenté de 2015 à 2019.
La yersiniose était la quatrième zoonose la plus signalée chez l'homme en 2019 avec une tendance stable en 2015-2019.
La tendance de l'UE des cas confirmés de listériose est restée stable en 2015-2019 après une longue période d'augmentation. Listeria a rarement dépassé la limite de sécurité des aliments de l'UE testée dans les aliments prêts à consommer.
Au total, 5 175 toxi-infections alimentaires collectives ont été rapportées. Salmonella est restée l'agent le plus détecté mais le nombre de foyers dus à S. Enteritidis a diminué.
Norovirus présent dans le poisson et les produits de la pêche était le couple agent/aliment à l'origine du plus grand nombre de TIAC avec de forte preuve.
Le rapport fournit d'autres mises à jour sur la tuberculose bovine, Brucella, Trichinella, Echinococcus, Toxoplasma, la rage, le virus du Nil Occidental, Coxiella burnetii (fièvre Q) et la tularémie.

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Campylobacter

La campylobactériose est l'infection gastro-intestinale la plus fréquemment signalée chez l'homme dans l'UE et ce depuis 2005.

En 2019, le nombre de cas confirmés de campylobactériose humaine était de 220 682, ce qui correspond à un taux de notification dans l'UE de 59,7 pour 100 000 habitants, soit une diminution de 6,9% par rapport au taux de 2018 (64,1 pour 100 000 habitants).

La tendance de la campylobactériose chez l'homme est restée stable (stable) en 2015-2019.

La plupart des cas (94,4%) dont l'origine de l'infection était connue avaient contracté l'infection dans l'UE.

En France, la notification est basée sur un système volontaire en France la couverture estimée du système de surveillance est de 20%.

Dans ces conditions, les données pour la France sont les suivantes :

2019 : 7 712 cas ; 2018 : 7 491 cas ; 2017 : 6 579 cas ; 2016 : 6 698 cas ; 2015 : 6 074 cas.

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Salmonella

La salmonellose est la deuxième infection gastro-intestinale la plus fréquemment signalée chez l'homme après la campylobactériose, et une cause importante de toxi-infections alimentaires collectives dans l'UE/EEE.

En 2019, 87 923 cas confirmés de salmonellose chez l'homme ont été signalés avec un taux de notification de 20,0 cas pour 100 000 habitants, soit le même niveau qu'en 2018.

La tendance de la salmonellose chez l'homme est stable (plate) au cours des 5 dernières années après une longue période de tendance à la baisse.

La tendance des cas de S. Enteritidis chez l'homme acquis dans l'UE s'est stabilisée en 2015-2019.

En France, la notification est basée sur un système volontaire en France la couverture estimée du système de surveillance est de 48%.

Dans ces conditions, les données pour la France sont les suivantes :

2019 : 8 935 cas ; 2018 : 8 936 cas ; 2017 : 7 993 cas ; 2016 : 8 876 cas ; 2015 : 10 305 cas.

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Listeria

En 2019, 28 États membres ont signalé 2 621 cas humains invasifs confirmés de listériose avec un taux de notification dans l'UE de 0,46 cas pour 100 000 habitants, soit le même niveau qu'en 2018.

La tendance de l'UE des cas confirmés de listériose est restée stable (plate) en 2015-2019 après une longue période de tendance croissante.

Les infections à Listeria ont été le plus souvent signalées dans le groupe d'âge de plus de 64 ans et en particulier dans le groupe d’âge de plus de 84 ans.

La létalité globale des cas dans l'UE était élevée (17,6%) et a augmenté par rapport à 2018 et 2017 (respectivement, 13,6% et 15,6%). Cela fait de la listériose l'une des plus graves maladies sous surveillance européenne.

Dans ces conditions, les données pour la France sont les suivantes :

2019 : 373 cas ; 2018 : 338 cas ; 2017 : 370 cas ; 2016 : 375 cas ; 2015 : 412 cas.

La France a rapporté le nombre le plus élevé de décès (56) suivie par l'Espagne (55) et la Pologne (54).

NB : Les images sont issues de ce lien du ministère de l'agriculture.

Mise à jour du 27 février 2021. On lira aussi l'article de Joe Whitworth dans Food Safety News,  Foodborne outbreak illnesses, deaths increase in Europe.

Mise à jour du 3 mars 2021. On lira l'article de Joe Whitworth dans Food Safety News, New report shows Listeria up, other diseases down in Europe in 2019.

«Nous paysans», «Vous journalistes» ! (Par Jean-Paul Pelras)

Je relaie bien volontiers cet édito du 27 février de Jean-paul Pelras paru dans l'agri, «Nous paysans», «Vous journalistes» ! (Par Jean-Paul Pelras)

Vous l’aurez remarqué, dès qu’il s’agit d’évoquer le bon air des campagnes, les médias se transportent dans ce monde rural où ils louent le sacrifice paysan, le bon sens, les traditions, la ferme du pépé, le panier rempli de bonnes choses que l’on rapporte à la maison une fois les vacances terminées, l’odeur du foin coupé, le petit pot à lait, le bon vieux temps des moissons. Tout comme ils se rendent, de la même manière et à seulement quelques heures d’intervalle, au même endroit, dans la même cour de ferme ou dans le même champ, pour dénoncer les «nuisances» de l’agriculture.

Nous avons ainsi pu visionner mardi dernier, sur une chaîne de la télévision d’Etat, un documentaire intitulé «Nous paysans». Avec une première partie en forme de plaidoyer pour l’agriculture nourricière où circulaient, nonchalants, des chars à bœufs, où les faux glissaient sagement dans les blés, où la joie de conduire le premier tracteur s’affichait modestement derrière quelques sourires édentés. Et une seconde partie, moins folklorique et pittoresque, où l’on voyait tourner les hélicoptères, manœuvrer les épandeurs et les grands pulvérisateurs aux dessus des céréales, des vignes et des vergers.

Préposé à la diction, nous retrouvons celui qui semble s’imposer désormais comme étant le porte-parole du monde agricole dès qu’il faut à la fois évoquer le pathos de la profession et suggérer (même s’il s’en défend) un changement de modèle plus respectueux de l’environnement. Un film, de tout évidence, plébiscité par de nombreux téléspectateurs. Preuve que «la télé» a su inverser cette tendance où, il n’y a pas si longtemps encore, elle envoyait ses journalistes trottiner, une caméra sur l’épaule, derrière ceux qui, sans retenue, ni discernement, sulfatent en apostille des crèches, des écoles et des lotissements.

«Nous paysans» donc ou presque …, car il ne fut jamais question dans ce film du combat mené contre les importations déloyales par les producteurs de fruits et légumes dont le secteur est désormais réduit à sa portion congrue. Combat mené pendant plus de trente ans par les maraîchers et les arboriculteurs du Midi de la France passé ici sous silence comme si ces paysans-là, de surcroît privés d’aides à produire, n’avaient jamais existé ou n’existaient toujours pas …

A moins qu’il ne s’agisse d’instinct …

Nonobstant cette petite erreur de casting, les médias se mobilisent donc pour vanter les mérites d’une profession en souffrance réduite à sa portion congrue qui n’arrive plus à trouver l’âme sœur, qui se suicide, qui déserte les campagnes, qui ne trouve plus de repreneurs … Au générique, n’oublions surtout pas le nouveau venu, magnat de la presse, milliardaire des télécoms et copropriétaire du journal Le Monde, Xavier Niel himself qui, après avoir lancé sa fabrique de steaks végétaux baptisée «Les nouveaux fermiers», va inaugurer en septembre prochain une école située en Vallée de Chevreuse avec pâturages, cultures certifiées bio et château d’une valeur de 18.4 d’euros où seront formés 2000 agriculteurs. Niel, soudainement pétri de bons sentiments (à moins qu’il ne s’agisse d’instinct) à l’égard d’une paysannerie à la dérive qui doit, de doute évidence, être désormais confiée à ceux qui, voici encore quelques jours, n’y entendaient absolument rien.

Et puis il y a cette Une du Midi Libre «La région cumule les excès» où l’on voie un homme allongé au sol à côté d’une bouteille de vin produite dans le Midi. Il est ici question d’addictions. Une fois de plus la presse régionale, puisqu’il s’agit des titres détenus par la famille Baylet, contribue à la stigmatisation d’une filière qui lui sert pourtant d’exutoire dès qu’il faut évoquer la beauté du patrimoine et les atouts du terroir. Comme en novembre dernier à Carcassonne devant les locaux de l’Indépendant à propos d’un article sur les pesticides, les vignerons ont manifesté leur colère en fin de semaine devant ceux du Midi Libre à Nîmes.

Des discutions vont avoir lieu, les vignerons vont encore taper du poing sur la table, la presse va encore faire amende honorable en diffusant quelques reportages complaisants, histoire de gagner un peu de temps avant de revenir à la charge d’ici quelques mois. Car les médias savent que l’opinion est en train de changer de camp, que l’agriculture est à bout de souffle et qu’elle n’a plus suffisamment de fantassins pour mener ses combats.

J’écrivais en 2018 dans l’ouvrage éponyme : «Paysans et journalistes, les premiers savent, les seconds disent.  J’ai été l’un et l’autre sans jamais être l’un ou l’autre. Finalement je crois que ni les uns, ni les autres ne me l’ont pardonné» Avec les années, à l’heure où la solitude et la fatigue gagnent, à l’heure où les mots, peut être car ils sont devenus inutiles, commencent à manquer, je me dis pourtant, toujours et encore, qu’il n’existe pas de plus grand défi pour le monde paysan que celui qui consiste à se faire respecter !

Mise à jour du 4 mars 2021. On lira également cette très belle Lettre au maire de Lugdunum (Lyon) et à Xavier Niel (Lutèce) (Par Jean-Paul Pelras).

La menace Beyon Meat

«Beyond Meat signe des accords avec les marques McDonald's et Yum», source article de Jim Romahn paru son blog Agri 007.

Beyond Meat s’est engagé comme fournisseur de McDonald’s Restaurants Ltd. et de Yum Brands, à commencer par les points de vente de Taco Bell.

McDonald's identifie Beyond Meat comme un «fournisseur privilégié», laissant la porte ouverte à d'autres sources telles que Impossible Foods.

Ces accords font de Beyond Meat le plus grand fournisseur mondial de protéines végétales imitant la viande.

Il travaille également avec Yum Brands pour produire du poulet à base de végétaux pour ses chaînes KFC (Kentucky Fried Chicken) et Pizza Hut.

McDonald's a effectué un test marketing avec les hamburgers Beyond Meat dans le sud de l'Ontario l'année dernière, mais a laissé les clients et les analystes du marché perplexes lorsqu'il les a abandonnés à la fin de la période d'essai.

Il a déclaré à l'époque qu'il évaluait un déploiement mondial.

Par ailleurs, Beyond Meat a noué un partenariat mondial avec Pespsico ...

NB : Et dire que le logo de Beyond Meat représente un bovin ... 

Tous les liens sont de mon fait-aa.

Le fiasco des vaccins occulté par le président de la République et les dirigeants européens

Au risque de lasser les lecteurs de ce blog, je ne suis toujours pas remis du fiasco de la campagne de vaccination dans l'UE et en France en particulier …

C'est bien de râler mais qu'est-ce qu'on peut faire, me dit-on ?

Une tribune dans Figaro Vox du 27 février 2021 intitulée, «Emmanuel Macron et les dirigeants européens ferment les yeux sur le fiasco des vaccins», me met du baume au cœur ...

À l’issue du Conseil européen, Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse sans aucun mea culpa, regrette Laurent Pinsolle. Et pourtant, l'UE a multiplié les erreurs depuis le début de la crise, ajoute-t-il.

Jeudi et vendredi, le sommet des chefs d'État de l'UE a largement été consacré à la stratégie sanitaire, suite à quoi Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse pour rendre compte des échanges. L'occasion de constater à nouveau l'incroyable déni du fiasco vaccinal de l'UE et la persévérance effarante à vouloir confier à l'UE de nouveaux sujets, malgré son échec patent.

Aujourd'hui, la Grande Bretagne a administré près de 20 millions de vaccins, l'équivalent de 28,6% de sa population. Les États-Unis en sont à 68 millions, soit 20,4%. L'UE a péniblement atteint les 30 millions de doses administrées, l'équivalent de 6,8% de sa population, 3 fois moins qu'outre-Atlantique et plus de 4 fois moins qu'outre-Manche ! 
Le bilan, deux mois après le lancement de la campagne de vaccination dans tous les pays de l'UE est calamiteux.
Alors que les bénéfices d'une campagne de vaccination rapide se font jour de manière de plus en plus claire outre-Manche, où Boris Johnson a présenté un plan de déconfinement qui va démarrer début mars devant la chute rapide des cas et des morts, ou en Israël, record du monde, avec l'administration d'un nombre de doses équivalent à 91% de la population, les pays de l'UE restent sous pression et la France en est plutôt à resserrer les contraintes.

En effet, la Commission a été très lente à passer les commandes, poussant le patron de Moderna à l'alerter en novembre de son retard, alors que d'autres pays avaient agi des mois avant. C'était pourtant crucial car la préparation d'une ligne de production spécifique ne peut être finalisée qu'avec des commandes fermes. En outre, il semble aussi qu'elle ait priorisé le niveau des prix, un raisonnement à courte vue quand on connaît le coût pour l'économie des confinements et autres restrictions qu'impose le fait que la population ne soit pas protégée. Bref, alors que la campagne est maintenant lancée depuis deux mois, il n'aurait pas été inutile d'entendre un mea culpa des dirigeants européens.

Fermant les yeux sur la réalité, Macron trouve le moyen de continuer à défendre l'approche européenne, «seul moyen d'organiser une campagne vaccinale efficace en Europe, (qui) porte ses fruits, partir en ordre dispersé aurait été inutile». La Grande-Bretagne de Boris Johnson démontre au contraire que partir seul a permis à Londres une campagne bien plus rapide et efficace, qui va permettre au pays de sortir des contraintes bien avant ses anciens collègues de l'UE. Et pour couronner le tout, le président français a trouvé le moyen de remercier la commission pour son travail !

N'y a-t-il pas meilleur exemple de l'autisme de ces dirigeants européens qui s'auto-congratulent publiquement alors même que les citoyens de l'Union eureuropéenne voient tous les jours qu'ils ont échoué ?

Il est assez sidérant de constater à quel point, face à l'impasse de leurs choix et de leurs modèles, les dirigeants européens, et Macron le premier, ferment les yeux sur les pires fiascos. Les initiatives sur l'approvisionnement en matériel médical ne sont que des postures inoffensives. Voilà qui ne sera pas sans conséquence sur l'opinion des citoyens à l'égard de l'UE, que le Brexit éclaire de plus en plus.

Complément. Grâce à ce tweet, on apprend par le Financial Times qu'au 25 février, seules 16% des doses Astra-Zeneca reçues par la France ont été injectées ... mais qu'attend-on pour vacciner les personnes qui le souhaitent ????

Mise à jour du 3 mars 2021. On écoutera sans modération cette vidéo ci-dessous,

samedi 27 février 2021

Comment les bactéries neutralisent les médicaments qui combattent la mucoviscidose, selon une étude de l'University of Montana

«Comment les bactéries neutralisent les médicaments qui combattent la mucoviscidose, selon une étude de l'University of Montana», source communiqué de l'University of Monatana.

Des chercheurs de l'Université du Montana (UM) et leurs partenaires ont découvert une stratégie visqueuse utilisée par les bactéries pour vaincre les antibiotiques et autres médicaments utilisés pour lutter contre les infections affectant les personnes atteintes de mucoviscidose (ou fibrose kystique). L'étude a été publiée dans la revue Cell Reports.

La mucoviscidose est une maladie potentiellement mortelle qui provoque des infections pulmonaires persistantes et limite la capacité d'une personne à respirer au fil du temps. Une souche courante de bactérie, Pseudomonas aeruginosa, se développe souvent dans les poumons des personnes atteintes de mucoviscidose, ainsi que dans les plaies causées par des brûlures ou des ulcères diabétiques. Une fois qu'une infection à P. aeruginosa est établie, elle peut être incroyablement difficile à guérir, malgré des traitements répétés d'antibiotiques.

La Dr Laura Jennings, professeur à la Division des sciences biologiques de l'UM et affilié au Centre de médecine translationnelle de l'Université, a dit que leur étude a montré que les germes tenaces vivant dans les poumons des patients atteints de mucoviscidose créent un slime de polysaccharides auto-produit. Et ce slime rend les bactéries plus résistantes aux antibiotiques prescrits par les médecins, ainsi qu'aux médicaments qui réduisent l'épaisseur du mucus.

«Nous avons trouvé la première preuve directe que ces polysaccharides sont produits sur les sites d'infection», a dit Jennings. «Nous avons montré que l'un des polysaccahride appelé Pel, adhère à l'ADN extracellulaire, qui est abondant dans les sécrétions de mucus épais qui prédominent dans les poumons atteints de mucoviscidose.»

«Cette interaction crée une couche protectrice visqueuse autour des bactéries, ce qui les rend plus difficiles à tuer», dit-elle. «En tant que tel, cela réduit la sensibilité du pathogène aux antibiotiques et aux médicaments visant à réduire l’épaisseur du mucus des voies respiratoires en digérant l’ADN.»

Elle a dit que les travaux soutiennent l’hypothèse selon laquelle ce sont les glucides qui regroupent ou agrègent les bactéries dans les poumons atteints de mucoviscidose.

«Ceci est important parce que nous savons que la rupture physique des agrégats bactériens peut restaurer la sensibilité des bactéries à être tuées par des antibiotiques et des cellules du système immunitaire», a dit Jennings. «Par conséquent, comprendre les mécanismes qui favorisent l'agrégation bactérienne peut faciliter de nouvelles approches thérapeutiques visant à digérer les polysaccharides qui maintiennent les cellules bactériennes ensemble

L'étude suggère également que le polysaccaride Pel diminue probablement l'efficacité des agents thérapeutiques les plus couramment utilisés pour la mucoviscidose, qui sont des antibiotiques inhalés et un médicament qui décompose l'épaisseur du mucus des voies respiratoires, ce qui facilite la toux.

RappelConso : le site Internet sensé lister tous les rappels de produits alimentaires sur un seul site, selon la DGCCRF

La DGCCRF a communiqué le 25 février 2021 sur «RappelConso : tous les rappels de produits sur un seul site». Espérons simplement que cela sera à la hauteurs de nos attentes ...

RappelConso est le nouveau site centralisant l’information sur les produits dangereux. Son ouverture au public aura lieu début avril. Ce site officiel mettra à disposition des consommateurs de manière simple et lisible la liste des rappels de produits. Les professionnels auront quant à eux l’obligation d’y déclarer tous leurs produits ayant fait l’objet d’un rappel. Focus sur l’intérêt d’un tel site, les nouvelles obligations des professionnels et les dates à retenir.

Pourquoi ce site unique ?

RappelConso est conçu pour être le site de référence des alertes de produits dangereux. Son objectif est d’améliorer la gestion des alertes par les professionnels et de renforcer la confiance des consommateurs dans le processus de rappel de produits.
Le principe est le suivant : lorsqu’un produit fait l’objet d’un rappel, le professionnel doit le déclarer sur RappelConso. Les consommateurs ont ainsi accès, sur ce site unique, à la liste exhaustive, fiable et actualisée des produits dangereux rappelés.
Il restera à vérifier à l'usage si a liste des produits dangereux rappelés est réellement exhaustive, fiable et actualisée … et dans quel délai ces produits dangereux sont signalé aux consommateurs ?
Quels sont les produits concernés ?
Dès début avril, les consommateurs pourront retrouver l’intégralité des rappels de produits sur RappelConso Il s’agit en l’occurrence des produits «grand public», alimentaires ou non-alimentaires pouvant être achetés par un consommateur final, hors médicaments et dispositifs médicaux. Les aliments pour animaux sont également concernés. Les rappels de médicaments et dispositifs médicaux continueront à être déclarés à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans le cadre des procédures existantes.

Ce qui change pour les professionnels

A compter du 1er avril 2021, les professionnels devront déclarer tous leurs rappels de produits sur le site RappelConso. Cette nouvelle obligation déclarative consistera pour eux à saisir systématiquement leur fiche de rappel sur RappelConso en cas de rappel de l’un ou de plusieurs de leurs produits.
Pour permettre aux professionnels d’anticiper ce changement, le site RappelConso est accessible en préouverture depuis le 1er février. Les professionnels peuvent d’ores et déjà se connecter sur https://pro.rappel.conso.gouv.fr et adhérer à la télé procédure en créant leur compte utilisateur.
Les professionnels ont donc dès à présent la possibilité de découvrir une partie des fonctionnalités du site et d’y trouver une aide contextuelle et une FAQ (foire aux questions) pour les guider dans la création de leur compte, trouver les réponses à toutes leurs questions techniques ou relatives à l’adhésion, la connexion, la déclaration… 

Pour l’instant, les professionnels n’ont pas encore à déclarer leurs éventuels rappels de produits car ce n’est qu’à compter du 1er avril 2021 que cette obligation deviendra effective. En fait, il y a une préouverture aux professionnels depuis le 1er février 2021 et début avril 2021 le site unique RappelConso devient accessible aux consommateurs : https://rappel.conso.gouv.fr.

Ce qui manque dans cette information de la DGCCRF est la rubrique «Ce qui change pour les consommateurs», mais pourquoi les avoir oublié ?

Eh oui, cela peut paraître futile pour la DGCCRF, mais cela va changer beaucoup de choses pour les consommateurs, enfin il faut l'espérer après tant d'attermoiements ...

Ce qui change pour les consommateurs

Cela répond à une demande des consommateurs depuis de très nombreuses années:
  • un accès à une information transparente car partagée et on l'espère vérifiée,
  • une liste exhaustive (on verra cela à l'usage) de produits rappelés,
  • un site unique,
  • Il restera aussi à vérifier à l'usage si le délai entre la déclaration par le professionnel et la publication de l'avis de rappel par la DGCCRF ne soit pas trop long. Il y a eu des précédents au niveau de la DGCCRF avec des retards parfois importants voire très importants …
Cela devrait enfin permettre au consommateur de connaître en détails des causes du rappel du produit dangereux et éviter ainsi des phrases inexactes ou bidon du type, «Par principe de précaution, etc.», «possible contamination», «traces de Listeria», mentionner la nature précise du corps étranger au lieu d'indiquer «corps étranger», sans plus de précision, ...
Avoir une application sur son smartphone, pratique quand on fait ses courses serait un plus !

Ne rincez jamais la volaille avant la cuisson !

Santé Canada propose, Vrai ou Faux: vous devez rincer votre poulet avant de la faire cuire ?

Faux! 
Ne rincez jamais la volaille avant la cuisson, car les bactéries peuvent se propager partout où il y a des éclaboussures d’eau. Plus de conseils ici.

vendredi 26 février 2021

COVID-19 : Absurdistan sur les plages de la Somme

 #COVID19 Le port du masque est rendu obligatoire sur les plages de la #Somme à compter du samedi 27 février 2021#TenirEnsemble pic.twitter.com/0GKmrzpPhQ

La question que je me pose est la suivante, est-ce valable aussi pour les bains de minuit ? 

Plage de la Somme
Complément du 1er mars 2021. On lira sur le blog de Maxime Tandonnet, l'article Liberté maudite, liberté chérie, dont j'ai extrais cette phrase,

Les promenades sur les quais ou les bords de mer sont partout interdites et réprimées par la force comme le ski est prohibé. Les études sont pour une fois unanimes sur un point: le virus se transmet en espace confiné et non pas au grand vent du large. Mais les images de gens heureux et libres face à l’étendue liquide ou aux grands espaces enneigés dérangent, perturbent, indisposent. L’esprit de repentance et de pénitence n’y trouve pas son compte. Or, il doit s’imposer uniformément partout. Un mot est désormais banni du vocabulaire politique et médiatique: celui de liberté.