«Un nouveau modèle pour la formation d'un biofilm endodontique» par Elio et Roberto du blog Small Things Considered.
En ce moment même, les biofilms font fureur en microbiologie. Et pourquoi pas, étant donné que la plupart des bactéries dans la nature ne nagent pas librement mais sont attachées à une surface. Des systèmes modèles pour les biofilms sont donc indispensables. Des chercheurs de deux institutions à Bogotá, en Colombie, l'Universidad del Bosque et l'Universidad de los Andes (avec Diana M. Castillo comme auteur principal) ont combiné leurs forces pour développer un nouveau modèle de formation de biofilm par Enterococcus faecalis. Cet agent pathogène se développe à la fois dans l'intestin humain et à la surface des dents. On le trouve également dans les canaux radiculaires, où il peut provoquer de graves infections endodontiques.
Le modèle en question consiste à faire pousser Enterococcus faecalis à la surface des racines des dents, des morceaux de dentine (la couche médiane de la dent, entre l'émail et la pulpe), découpés dans des dents humaines saines fraîchement extraites (à des fins orthodontiques) et surface stérilisée avant d'être inoculée avec des cultures de E. faecalis. Les échantillons ont été incubés jusqu'à un mois pour simuler les conditions d'une vraie dent infectée. Les bactéries présentes à la surface de la racine dentinaire ont été dénombrées et examinées à l'aide de deux approches: la microscopie électronique à balayage à émission de champ et la microscopie confocale à balayage laser. Après 14 jours, les surfaces radiculaires sont devenues colonisées de manière homogène et la plupart des cellules étaient viables, comme en témoigne la coloration au SYTO 9 et à l’iodure de propidium pour les cellules vivantes/mortes. Au bout de 30 jours, plus de la moitié des cellules étaient mortes. Pour paraphraser les propos des auteurs, «ce nouveau modèle endodontique in vitro de formation de biofilm de E. faecalis présente un biovolume approprié et une structure tridimensionnelle stable. Il est compatible avec un biofilm mature dans des conditions de restriction nutritionnelle, comme cela se produit habituellement chez les environnement endodontique. Il devrait permettre une évaluation future de l'efficacité des substances antimicrobiennes avec une approche plus clinique.» On dirait qu'ils sont prêts à y aller.
NB: Acte fréquemment réalisé par votre dentiste, le traitement endodontique (aussi appelé traitement de racine, de canal ou dévitalisation) consiste à soigner la partie interne de la dent, la pulpe, lorsque celle-ci est atteinte (carie, fracture, nécrose...).
From @STCmicrobeblog: biofilms are all the rage in microbiology. And why not, being that most bacteria in nature are not free-swimming but are attached to some surface... https://t.co/cPm3UYbzeN
— ASM (@ASMicrobiology) February 16, 2022