Avis 01-2023. Résidus d’acide salicylique dans les denrées d’origine animale (SciCom 2022/12). Avis scientifique approuvé par le Comité scientifique de l’AFSCA de Belgique le 30 janvier 2023.
Pour ces raisons, il est demandé au Comité scientifique de remettre un avis sur la présence de résidus d'acide salicylique dans les denrées d'origine animale. Son objectif est plus particulièrement de répondre aux questions suivantes :
Il faut toutefois souligner ici que la LMR définie pour le lait est extrêmement basse et que cette valeur est le sujet de discussions au sein du réseau des Laboratoires de Référence européens.
L'acide salicylique est également un composé naturellement présent dans les végétaux. Parmi les cultures à destination fourragère, le foin de luzerne (485 mg/kg), le foin de trèfle (32 mg/kg) et le maïs (jusque 12,8 mg/kg) ont été identifiés comme des sources potentiellement importantes d’acide salicylique chez les animaux de rente. Parmi les espèces sauvages, l'écorce de saule (jusqu'à 3000 mg/kg) constitue une source également importante. Ces concentrations en acide salicylique listées dans ces sources végétales doivent cependant être interprétées avec prudence car elles peuvent varier fortement d'une variété à l'autre, suivant la partie de la plante concernée (feuilles, fleurs, graines), du stress ou encore de l’origine géographique et des conditions de culture.
Sur base d’une ration journalière dans le respect de bonnes pratiques agronomique, il a été estimé qu’un bovin adulte pourrait consommer environ 2 g d’acide salicylique par jour par le biais de son alimentation. Compte tenu des informations disponibles, ces quantités ne devraient pas mener à des dépassements de LMR.
Lorsqu’ingéré à haute dose (> 700 mg/litre de plasma), les salicylates peuvent être la cause de toxicité sévère pour la santé humaine. Les concentrations retrouvées dans les végétaux et dans les denrées animales ne représentent cependant aucun risque ni pour la santé humaine, ni pour la santé animale.
Pour le Comité scientifique et dans l’état actuel des connaissances, la présence de résidus d’acide salicylique dans le lait suite à la consommation de végétaux qui en contiendraient une forte teneur est peu probable, même dans des cas de consommation de matières végétales très riches en acide salicylique.
Les salicylates s’hydrolysent in vivo en acide salicylique. De ce fait, il est impossible de déterminer si l'acide salicylique détecté dans un échantillon était à l'origine de l'acide salicylique, de l'acide acétylsalicylique, de l'acide méthylsalicylique ou un autre salicylate. Pour la même raison, il est actuellement impossible de pouvoir faire la distinction chez les ruminants entre de l’acide salicylique provenant de l’alimentation animale (naturelle) ou d’origine non alimentaire (traitement médicamenteux ou résidus de biocides). Pour le Comité scientifique, il est cependant cohérent de tout d’abord investiguer sur une origine autre que l’alimentation animale au vu des concentrations qui peuvent être atteintes dans certains biocides (0,1 à 0,5%) ou médicaments (660 mg/g de salicylate de méthyle) en comparaison avec les concentrations présentes dans l’alimentation animale.
D’autre part, des vérifications devraient également été faites quant à l’utilisation de biocides et au respect de leurs conditions d’utilisation. L’idéal serait d'inclure des avertissements sur l'utilisation de l'acide salicylique dans les fiches techniques ou les documents d'autorisation des produits biocides, en soulignant la possibilité qu'on les retrouve dans le lait ou la viande.
Afin d’établir les taux de transfert possible de l’alimentation animale vers les produits animaux, il serait souhaitable de réaliser des études supplémentaires et plus particulièrement chez les ruminants.