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jeudi 20 juin 2019

Screening rapide de la présence de mycotoxines dans les produits du blé


« Screening rapide de la présence de mycotoxines dans les produits du blé », source Joint Research Centre (JRC)

Le blé est sujet à la colonisation fongique, qui peut entraîner la contamination des grains par des mycotoxines.

Une nouvelle méthode rapide permettant de détecter deux types de mycotoxines dans les produits de blé facilitera les contrôles officiels visant à garantir que ces produits sont sans danger pour la consommation humaine.

Cent neuf kilogrammes de blé. C'est ce que chaque européen consomme en moyenne chaque année.

Le blé est l’un des principaux aliments de base. C'est la céréale la plus consommée au monde. Les Européens sont parmi les plus gros consommateurs par habitant. Cela fait partie de nos habitudes alimentaires quotidiennes. On trouve du blé dans le pain, les pâtes, les céréales du petit-déjeuner, les biscuits, les gâteaux, etc.

Cependant, le blé et les céréales sont généralement sensibles à la colonisation fongique, à la fois au champ et pendant le stockage. Cela peut entraîner la contamination des grains par les mycotoxines.

Les mycotoxines sont des toxines naturelles produites par certaines moisissures qui peuvent se retrouver dans nos aliments. Ils peuvent être dangereux pour les humains et les animaux. Les mycotoxines peuvent provoquer une intoxication alimentaire ou même un cancer.

Au moins 60% de la nourriture produite dans le monde provient de cultures céréalières. Le problème des mycotoxines revêt donc une importance considérable et nécessite une surveillance pour évaluer le respect des limites maximales réglementaires.

Deux types de mycotoxines peuvent être principalement présents dans les produits de blé:

  • Déoxynivalénol (DON), c’est le contaminant le plus commun des mycotoxines dans le blé, le maïs, l'orge, l'avoine et le seigle, provenant d'espèces phytopathogènes de Fusarium. Le son de blé est la partie du grain ayant la plus forte concentration de DON;
  • Ochratoxine A (OTA), elle produite par plusieurs espèces des genres Aspergillus et Penicillium, souvent retrouvée dans diverses céréales.
Le désoxynivalénol peut provoquer des vomissements, une prise de poids réduite, des diarrhées, des lésions cutanées, une croissance ralentie et une immunosuppression tant chez l'homme que chez l'animal.

Le Centre international de recherche sur le cancer a classé l'ochratoxine A parmi les substances potentiellement cancérogènes pour l'homme.

« C'est la raison pour laquelle des limites légales ont été fixées pour la présence des deux mycotoxines dans les produits alimentaires à base de céréales afin de protéger les consommateurs de l'Union européenne », explique Christoph von Holst, chercheur au JRC.

Les laboratoires de contrôle de l'UE vérifient régulièrement la présence de ces substances dans les aliments. Mais les méthodes appliquées prennent du temps et sont coûteuses.

« Nous devons encore améliorer l'efficacité de cette surveillance. Des méthodes de détection rapides sont nécessaires », explique Christoph.
C’est la raison pour laquelle des scientifiques du JRC et du CNR-National Council d’Italie ont mis au point une méthode rapide de détection des DON dans les mycotoxines dans le son de blé et de l’OTA dans le blé dur.

Cela facilitera les contrôles officiels afin de garantir que les produits à base de blé sont sans danger pour la consommation humaine.

La méthode analytique basée sur la spectroscopie infrarouge permet une analyse rapide des échantillons de blé afin de détecter le DON et l'OTA.

« Cette technique alternative est rapide, peu coûteuse et facile à utiliser. Elle peut encore améliorer l'efficacité des activités de contrôle », conclut Christoph.

Deux articles ont été publiés :
Un matériau de référence pour les mycotoxines
Pendant ce temps, des scientifiques du National Institute of Standards and Technology (NIST) ont mis au point un matériau de référence pouvant être utilisé pour identifier les toxines dans les produits de maïs.

Connu sous le nom de matériau de référence standard (SRM pour Standard Reference Material) 1565, il sera vendu à partir de juillet et pourra être utilisé par les laboratoires qui doivent mesurer dans le maïs les composés produits par des moisissure, appelés mycotoxines. Le SRM peut identifier 12 mycotoxines présentes dans les cultures et les produits à base de maïs. Le travail a été publié dans le Journal of AOAC International.

Les chercheurs ont dit que cela répond aux besoins croissants des laboratoires qui se tournent vers l'analyse multi-mycotoxines basée sur la chromatographie en phase liquide et la spectrométrie de masse (LC-MS). Les matériaux de référence pour les mycotoxines sont déjà disponibles chez divers producteurs, mais ils s’adressent principalement à une seule mycotoxine ou à un groupe de mycotoxines.

Melissa Phillips, chef d’équipe, a déclaré que le matériau de référence pouvant être utilisé pour vérifier différents types de mycotoxines, les laboratoires peuvent effectuer davantage de tests en moins de temps.

« Dans toutes les économies, les gens veulent pouvoir examiner les cultures qu’ils ont cultivées. Les gens veulent avoir confiance en la sécurité de leurs aliments. »

Pour fabriquer le matériau de référence, Phillips et son équipe, ont inclus la Food and Drug Administration des Etats-Unis, ont rassemblé des produits de maïs provenant de sources telles que des laboratoires régionaux et des épiceries. Ils ont mélangé des échantillons contaminés avec des produits non contaminés pour produire un SRM en poudre dont les niveaux de mycotoxines sont égaux aux limites réglementaires déjà en place. L’équipe de recherche sur la sécurité des aliments du NIST envisage de développer des SRMs pour les mycotoxines dans d’autres pays.