«Préserver l’efficacité des antibiotiques nécessite un usage raisonné, un suivi scrupuleux de leur utilisation et de l’évolution des résistances à ces substances.» nous dit l'Anses à propos de l'antibiorésistance.
Je suis bien d'accord. Cela étant, la résistance bactérienne n'est pas seulement due aux antibiotiques, mais aussi à notre environnement comme le montre cette étude récente parue dans Applied and Environmental Microbiology.
« Le résistome domestique: des bactéries résistantes aux antibiotiques dans l'environnement domestique », source AEM.
Les ménages fournissent un habitat aux bactéries provenant des humains, des animaux, des aliments, des vêtements contaminés ou d'autres sources.Ainsi, des bactéries porteuses de gènes de résistance aux antibiotiques pourraient être introduites dans l'environnement domestique. Schages et coll. ont déterminé l'abondance de plusieurs gènes des β-lactamases et de bactéries résistantes aux β-lactamines dans les canalisations des eaux usées de machines à laver le linge, de lave-vaisselles et de douches. À l'aide d'essais automatisés de lavage de la vaisselle et du linge, ils ont démontré que les bactéries résistantes aux antibiotiques étaient considérablement réduites au cours de ces processus. Ces travaux suggèrent que l'environnement domestique pourrait représenter un réservoir potentiel de bactéries résistantes aux antibiotiques, les siphons de douche étant la principale source de résistance aux antibiotiques.
Selon Wikipédia, le résistome se définit en bactériologie comme l'ensemble des gènes de résistance à un ou plusieurs antibiotiques donnés dans un environnement donné.
Résumé
Les ménages fournissent un habitat aux bactéries provenant des humains, des animaux, des aliments, des vêtements contaminés ou d'autres sources. Ainsi, les bactéries porteuses de gènes de résistance aux antibiotiques (GRA) peuvent être introduites via les membres du ménage, les animaux ou l'approvisionnement en eau des habitats externes dans les ménages privés et vice versa. Les données sur la résistance aux antibiotiques dans l'environnement domestique étant limitées, cette étude visait à déterminer l'abondance des gènes des β-lactamases, de résistance mobile à la colistine (via des plasmides-aa) et d'intégrons de classe 1 et la corrélation de leur présence et à caractériser les souches phénotypiquement résistantes chez 54 ménages privés en Allemagne.
De plus, la persistance des bactéries résistantes aux antibiotiques lors du lavage automatique de la vaisselle par rapport à celle lors du lavage du linge a été évaluée. Des canalisations d'eaux usées de douches, de machines à laver le linge et de lave-vaisselles ont été échantillonnés et analysés par PCR quantitative en temps réel. Les souches résistantes ont été isolées, suivies d'une identification et d'un test de sensibilité aux antibiotiques à l'aide d'un système Vitek 2.
Les résultats ont montré une abondance relative de GRA significativement plus élevée de 0,2367 copies de GRA/copies de gène d'ARNr 16S dans les siphons de douche que dans les lave-vaisselles (0,1329 copies de GRA/copies de gène d'ARNr 16S) et les machines à laver le linge (0,0006 copies d'e GRA/copies de gène d'ARNr 16S). Les gènes blaCMY-2, blaACT/MIR et blaOXA-48 étaient les GRA les plus répandus, et le gène intI1 s'est produit dans 96,3% des ménages, alors qu'aucun gène mcr n'a été détecté (gène de résistance à la colistine à médiation plasmidique -aa). Plusieurs gènes des β-lactamases co-sont apparus, et la résistance des isolats bactériens était en corrélation positive avec la résistance génotypique, les gènes de carbapénémase dominant parmi les isolats. Les bactéries résistantes aux antibiotiques ont été considérablement réduites lors du lavage automatique de la vaisselle et des essais de lavage du linge et ne différaient pas des souches sensibles. Dans l'ensemble, l'environnement domestique peut représenter un réservoir potentiel de gènes des β-lactamase set de bactéries résistantes aux β-lactamines, les siphons de douche étant la source dominante de la résistance aux antibiotiques.
L'abondance de bactéries résistantes aux antibiotiques et de GRA augmente régulièrement et a été analysée de manière approfondie dans les environnements naturels, les animaux, les aliments et les usines de traitement des eaux usées. A cet égard, les β-lactamines et la colistine présentent un intérêt particulier en raison de l'émergence de bactéries Gram négatif multirésistantes. Malgré la connexion des ménages privés à ces environnements, seules quelques études se sont concentrées jusqu'à présent sur l'environnement domestique. Par conséquent, la présente étude a approfondi la présence de GRA et de bactéries résistantes aux antibiotiques dans les canalisations d'eaux usées de douches, de machines à laver le linge et de lave-vaisselles. L'analyse de l'environnement domestique en tant que réservoir potentiel de bactéries résistantes est cruciale pour déterminer si les ménages contribuent à la propagation de la résistance aux antibiotiques ou peuvent être un habitat où les bactéries résistantes du milieu naturel,les humains, la nourriture ou l'eau sont sélectionnés en raison de l'utilisation de détergents, de produits antimicrobiens et d'antibiotiques. En outre, la résistance aux antibiotiques pourrait limiter les options de traitement des infections survenant dans l'environnement domestique.