«Nouveau développement de l'Université de Tel Aviv avec de ‘bonnes’ bactéries qui éliminent les ‘mauvaises’ bactéries», source EurekAlert!
Une nouvelle technologie de l'Université de Tel Aviv permettra d'insérer de ‘bonnes’ bactéries dans le corps ou dans diverses niches environnementales dans le but d'injecter des toxines et d'éliminer les ‘mauvaises’ bactéries. Les chercheurs pensent que cette percée, qui peut être adaptée pour cibler différents types de bactéries, pourrait devenir un remplacement biologique des antibiotiques dont l'efficacité a diminué ces dernières années.
L'étude a été menée par les Dr Dor Salomon, Biswanath Jana et Kinga Kappel du Département de microbiologie clinique et d'immunologie de la Faculté de médecine Sackler de l'Université de Tel Aviv, et publiée dans EMBO REPORTS.
Keren Primor Cohen, directeur général de Ramot à l'Université de Tel Aviv:
L'Organisation mondiale de la santé a récemment défini la résistance des bactéries aux antibiotiques comme l'un des dangers les plus importants pour la santé publique et la sécurité des aliments. Selon les chercheurs, étant donné que les bactéries bénéfiques et pathogènes se sont battues pour les ressources et les nutriments depuis la nuit des temps, elles ont développé une variété de mécanismes sophistiqués qui neutralisent leur compétition. Comprendre les mécanismes qui interviennent dans ces guerres bactériennes permettra leur utilisation et leur conversion en de nouveaux outils qui seront utilisés pour traiter les maladies causées par des bactéries résistantes aux antibiotiques.
Dans l'étude de l'Université de Tel Aviv, les chercheurs ont ‘emprunté’ un système d'injection de toxines, connu sous le nom de système de sécrétion de type 6, à partir d'une bactérie pathogène et l'ont introduit dans une bactérie ‘amie’, Vibrio natriegens. Cette bactérie ‘amicale’ n'est pas dangereuse pour les humains ou les animaux et peut survivre et se reproduire dans diverses conditions. Le système d'injection est similaire à une flèche empoisonnée tirée d'une bactérie vers les bactéries voisines.
Les toxines portées par la flèche interviennent alors dans l'élimination des bactéries concurrentes. Avec l'aide de la protéine régulatrice centrale qu'ils ont identifiée, les chercheurs ont pu produire un ‘interrupteur de fonctionnement’ pour le système et le faire ‘s'allumer’ uniquement en réponse à la reconnaissance des conditions environnementales souhaitables. De plus, les chercheurs ont prouvé qu'il était possible de contrôler le type et la quantité de toxines chargées sur la flèche, ajustant ainsi la portée de destruction du système.
Le Dr Dor Salomon explique : «Le système que nous avons construit nous permet de concevoir de 'bonnes' bactéries capables de reconnaître les bactéries pathogènes, de les attaquer avec des toxines et de les neutraliser. Nous savons comment modifier et contrôler chaque composant du système et créer une bactérie qui neutralise différentes souches de bactéries. C'est une preuve de faisabilité, montrant que nous avons les connaissances et la capacité de créer des bactéries qui tirent parti de ce système de destruction et peuvent servir de traitements antibiotiques. De telles bactéries pourraient remplacer les antibiotiques classiques que nous utilisons actuellement dans une variété de scénarios».
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