Les agences chargées de la réglementation doivent trouver un équilibre entre être plus rapides à communiquer pendant une crise et faire passer le bon message, selon le directeur par intérim de l’Office of Food Policy and Response de la Food and Drug Administration des États-Unis.
Donald Prater a dit aux participants au symposium européen de l'Association internationale pour la protection alimentaire (IAFP) à Aberdeen qu'en cas de crise, la communication doit être opportune. Prater a participé à un débat d'experts sur l'évolution du rôle des scientifiques alimentaires et la réponse aux crises de sécurité des aliments.
D'un point de vue réglementaire, c'est quelque chose dans lequel nous ne sommes pas toujours bons, nous attendons d'avoir atteint un seuil où il y a suffisamment d'informations à communiquer. Nous devons être ponctuels, parfois avec des messages courts. Il est également important de surveiller l'impact. Le message est-il passé ? Qu'ont-ils fait du message ? Ont-ils changé de comportement de la manière à laquelle nous nous attendions ?» a-t-il dit.
«Les personnes peuvent changer de comportement d'une manière qui nuit à la santé publique. Dans une crise, il y a parfois un vide d'information mais qui sera comblé par quelque chose. Parfois, nous sommes lents à communiquer, pour nous assurer de bien faire les choses et de comprendre l'impact. Au cours de cette période, le vide peut être comblé et s'il est rempli d'informations qui contiennent du mal, les personnes peuvent se faire du mal ou faire du mal à ceux qui les entourent.
«C'est plus que le simple danger, nous devons communiquer sur l'exposition sur une plateforme sur laquelle se trouve le consommateur, il y a toujours une opportunité de faire mieux. Nous devons écouter quelles sont les préoccupations des personnes, puis communiquer sur les risques en fonction des preuves», a-t-il dit.
Le balayage horizontal est important, il y a de nouveaux dangers et d'anciens dangers dans de nouveaux endroits car il y a beaucoup d'innovation. Des choses qui n'étaient pas traditionnellement utilisées dans les aliments font désormais partie de l'approvisionnement alimentaire. Le rôle des scientifiques alimentaires évolue, la façon dont nous élaborons des messages, écoutons et pensons au comportement humain sera importante.
Le panel comprenait également Purnendu Vasavada, de l'Université du Wisconsin-River Falls, et François Bourdichon, de l'Università Cattolica Del Sacro Cuore en Italie.
Ces dernières années, les consommateurs ont été de plus en plus confrontés à la propagation de mythes et de conspirations portant sur la sécurité des aliments, notamment sur les réseaux sociaux. La désinformation peut se propager rapidement en ligne, entraînant confusion, atteinte à la santé publique et méfiance envers la science, les agences gouvernementales et les entreprises. Des informations fausses ou déformées peuvent faire en sorte qu'un petit problème de sécurité des aliments devienne une crise médiatique majeure ou que des préoccupations communes ne reçoivent pas suffisamment d'attention.
«Les compétences dont vous avez besoin à l'ère de la désinformation sont différentes des compétences habituelles des évaluateurs et des gestionnaires des risques. Nous devons valoriser les compétences du communicateur des risques et être à l'aise d'admettre l'incertitude. Nous devons essayer d'expliquer en termes simples ce qui se passe et comprendre les autres points de vue, même si nous ne sommes pas d'accord. Il est important d'être proactif, de dire aux personnes que vous y êtes, vous n'avez pas encore toutes les réponses, mais vous y réfléchissez», a-t-elle dit.
Répondre aux crises de sécurité sanitaire des aliments implique des éléments de communication et de gestion des risques. Les scientifiques et les professionnels de la sécurité des aliments peuvent jouer un rôle important dans la communication d'informations scientifiques et aider à stopper la propagation des mythes et de la désinformation, ont déclaré les panélistes.
Helen Taylor, directrice technique du ZERO2FIVE Food Industry Centre, a déclaré que les petites et moyennes entreprises peuvent manquer de personnes qualifiées et bien informées et qu'il y a une pénurie de scientifiques alimentaires dans le système.
«Nous avons pris des informations auprès des services réglementaires et les avons rendues réelles et pertinentes. Les jeunes d'aujourd'hui ont accès à l'information et à l'éducation instantanées. Nous travaillons avec eux car une taille unique ne convient pas à tous», a-t-elle dit.
«Comprendre quels sont les défis pour les diplômés en entreprise peut les aider dans leurs connaissances. Si vous avez les bonnes personnes dans une entreprise, cela peut avoir un effet d'entraînement sur les connaissances. Au Royaume-Uni, l'économie domestique ne fait pas partie du programme et, au fil des ans, l'intérêt pour les sciences alimentaires s'est réduit. D'où viendra la prochaine génération de professionnels de la science des aliments ?
«Nous enseignons la gestion de crise à nos étudiants et la gérons comme s'il s'agissait d'un véritable rappel de produit. C'est un endroit sûr pour s'exposer à quelque chose auquel ils peuvent être confrontés lorsqu'ils entrent dans l'industrie. Ceci est observé et des commentaires sont fournis aux étudiants.»