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mardi 22 mars 2022

22 mars 2022: Journée mondiale de l’eau : toujours de nombreuses maladies liées à l’eau

«Journée mondiale de l’eau : toujours de nombreuses maladies liées à l’eau», source Institut Pasteur.

Le 22 mars 2022 célèbre la Journée mondiale de l’eau. Cette année, le thème de cette journée est: «Eaux souterraines : rendre l’invisible visible». À cette occasion, découvrez-en plus à travers nos fiches maladies sur les maladies, majoritairement infectieuses, liées à l’accès à l’eau, ainsi que quelques initiatives de l’Institut Pasteur à Paris et du Pasteur Network.

L’eau est une ressource fondamentale pour garantir la vie et un point central de vigilance en matière de santé publique. De nombreuses maladies «hydriques» peuvent en effet toucher les populations pour lesquelles l’accès à l’eau ou à un assainissement de qualité ne peuvent être garantis. Instituée depuis 1994 par l’Organisation des Nations unies, la Journée mondiale de l’eau a notamment pour but sensibiliser sur les enjeux cruciaux autour de cette ressource essentielle, alors que deux milliards de personnes vivent sans accès à l’eau potable dans le monde. L’occasion de rappeler que de nombreuses maladies sont liées à un manque d’accès à l’eau propre, véhiculées par l’eau elle-même, ou dues à des agents pathogènes et des vecteurs qui se développent dans l’eau.

Les maladies par manque d’accès à l’eau propre
Le manque d’eau propre rend difficile les gestes basiques de l’hygiène, ce qui favorise donc le développement de nombreuses infections. Le trachome est une pathologie causée par le virusChlamydia trachomatis. La maladie touche les yeux et peut mener jusqu’à la cécité. Le virus se transmet par les mains, par les vêtements ou par des mouches, et l’hygiène est donc un facteur important pour prévenir l’infection. De la même manière, la shigellose est la maladie de l’insuffisance d’hygiène par excellence, et provoque un syndrome dysentérique et des diarrhées. Transmise de façon interindividuelle, elle peut aussi passer par les selles qui contaminent eau et nourriture, et par des mouches qui toucheraient les produits de consommation contaminés. Il s’agit d’une infection bactérienne causée par les bactéries Shigella, qui appartiennent à l’espèce Escherichia coli. Le manque d’accès à l’eau, à un assainissement de bonne qualité et à un manque d’éducation sanitaire constituent aussi des facteurs importants dans la malnutrition.

Les maladies véhiculées par l’eau elle-même
Dans les régions du monde où l’eau ne peut être assainie, elle peut contenir différents pathogènes qui infectent ainsi les habitants qui la consomment. C’est le cas de la bactérie responsable du choléra, Vibrio cholerae. Les selles de personnes infectées peuvent en effet contaminer des aliments ou l’eau, puis se transmettre par la consommation. Les virus de la poliomyélite, une infection qui atteint le système nerveux central et peut provoquer des séquelles à long terme, ou des hépatites A et E, peuvent aussi se transmettre par les eaux contaminées. Les conditions d’hygiène et le manque de systèmes d’épuration des eaux usées peut favoriser la circulation de certains parasites, comme les amibes. Ces organismes unicellulaires sont responsables de l’amibiase, une inflammation de la paroi du côlon qui provoque des diarrhées voire de la dysenterie.

Même en Amérique du Nord, en Asie ou en Europe, le risque de maladies véhiculées par l’eau existe, comme par exemple avec la légionellose, maladie d’origine bactérienne, potentiellement mortelle, due à l’affinité de la bactérie pour les systèmes modernes d’alimentation en eau comme les réseaux d’eau chaude sanitaire, les tours de refroidissement, etc.

Les maladies parasitaires infectant des animaux aquatiques
Plusieurs vers parasites infectant l’être humain possèdent comme hôtes intermédiaires des animaux aquatiques, comme des mollusques ou des crustacées. C’est le cas notamment du ver de Guinée, qui parasite la peau, de la grande douve du foie ou des schistosomes, qui peuvent parasiter différents organes. La contamination peut se faire lors de baignades dans des points d’eau contaminés ou par la consommation de plantes elles-mêmes contaminées par cette eau.

Les maladies dont le vecteur se reproduit dans les points d’eau
Les points d’eau stagnante constituent des lieux privilégiés pour la reproduction des moustiques, vecteur de nombreuses maladies infectieuses. Le moustique tigre (genre Aedes) est ainsi responsable de la transmission de maladies comme la dengue, la fièvre jaune ou le chikungunya. Le paludisme, maladie parasitaire provoquée des Plasmodium, se transmet quant à elle par la piqûre d’une femelle moustique du genre Anopheles. Il s’agit de la plus importante des maladies parasitaires en terme de cas par an dans le monde.

Enfin, l’Institut Pasteur de Paris lance le MOOC Water-Borne Infectious Diseases, co-dirigé par François-Xavier Weill (unité des Bactéries pathogènes entériques), Maël Bessaud (laboratoire Population virale et pathogénèse) et Dominique Franco (conseiller spécial du service éducatif de l'Institut Pasteur). Ce cours en ligne explique pourquoi l’eau peut transmettre des infections bactériennes, virales et parasitaires et explore les moyens de lutte et de prévention. Il sera ouvert du 22 mars au 24 mai 2022. Les inscriptions quant à elles sont ouvertes jusqu’au 18 mai 2022.

Voir aussi ce tweet de l’Anses.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

mercredi 8 septembre 2021

Mise en place d'un système national de surveillance des foyers de maladies d'origine hydrique en France

Un article paru dans Eurosurveillance traite de la Mise en place d'un système national de surveillance des foyers de maladies d'origine hydrique : état des lieux et résultats préliminaires, France, 2010 à 2019Le blog vous propose l'introduction de cet article.

Les épidémies infectieuses d'origine hydrique (EIOH) sont toujours un problème de santé publique dans le monde. Elles sont généralement causées par la contamination microbiologique de l'eau du robinet, et la gastro-entérite aiguë (GEA) est le syndrome le plus fréquent chez les personnes atteintes. Face à cette problématique, de nombreux pays ont mis en place des systèmes de surveillance dédiés. Cependant, les processus de notification (volontaires ou obligatoires) varient, tout comme les définitions de EIOH. Des informations standardisées sont collectées comprenant des données épidémiologiques, cliniques et, occasionnellement, biologiques, ainsi que des données sur la zone d'approvisionnement en eau potable (ZAE) concernée et les incidents d'exploitation et de distribution. Une ZAE fait référence à une zone géographiquement définie dans laquelle l'eau destinée à la consommation humaine provient d'une ou plusieurs sources, et où la qualité de l'eau peut être considérée comme approximativement uniforme. Bien que la plupart des systèmes de surveillance soient affectés par la sous-détection, les évaluations tendent toutes à mettre en évidence les mêmes facteurs de risque: événements pluvieux entraînant pollution et inondation de la ressource en eau, vulnérabilité microbiologique de la ressource, incidents d'exploitation (échec de la désinfection, incident de filtration) ou incident de distribution (rupture de canalisation, refoulement des eaux usées vers l'alimentation en eau potable). De plus, les facteurs environnementaux contributifs peuvent être aggravés par le changement climatique, augmentant ainsi le fardeau de santé attribuable à l'eau du robinet.

En France, les autorités sanitaires notifient les EIOH à Santé publique France. Santé publique de France enquête ensuite sur le problème signalé. Il n'y a pas de procédure de déclaration standard pour déclarer une EIOH. Elles sont généralement notifiées aux autorités de santé par le biais d'un signalement volontaire par les médecins généralistes ou les pharmaciens suite aux résultats officiels de la surveillance de l'eau potable, ou à la suite de plaintes de consommateurs (odeur, goût, etc.). Rarement, les EIOH sont également notifiées via le système de surveillance obligatoire des toxi-infecrtions alimentaires collectives (TIAC), qui est également géré par Santé publique de France. L'absence d'un système de surveillance spécifique des EIOH conduit à une sous-estimation de leur impact sur la santé. Des études basées sur l'amélioration de la sensibilité, en utilisant les données de l'assurance maladie pour enregistrer les cas de gastro-entérite aiguë médicalisée (GEAm), ont prouvé à la fois leur utilité dans l'étude du risque infectieux attribuable à l'eau du robinet, et leur applicabilité dans les systèmes de détection rétrospective des EIOH.

Dans ce cadre, Santé publique de France, en partenariat avec le ministère de la Santé et les Agences régionales de santé (ARS), a conçu un système national français de surveillance des EIOH basé sur les données de l'assurance maladie. La période de démarrage de 3 ans pour tester le système a débuté en avril 2019. Ses principaux objectifs sont (i) de faciliter l'identification et la gestion des ZAE qui doivent être sécurisées et rendues sûres pour protéger la santé des consommateurs et (ii) de améliorer la prévention des contaminations par une meilleure connaissance des EIOH en France et des facteurs de risques associés. De plus, ce nouveau système fournira des indicateurs épidémiologiques pour mieux estimer l'impact sanitaire des EIOH.

Cet article présente la structure et l'organisation de ce nouveau système français de surveillance des EIOH. Nous ciblons l'application Internet EpiGEH, qui a été spécialement développée pour le système par Santé publique de France.

Référence

Pouey Jerome, Galey Catherine, Chesneau Julie, Jones Gabrielle, Franques Nathalie, Beaudeau Pascal, groupe des référents régionaux EpiGEH, Mouly Damien. Implementation of a national waterborne disease outbreak surveillance system: overview and preliminary results, France, 2010 to 2019. Euro Surveill. 2021;26(34):pii=2001466. 

On lira aussi Détection des épidémies d'origine hydrique : une étude basée sur des simulations d'épidémies (2018) sur le site de Santé publique de France.

Avis aux lecteurs

Voici une liste des rappels du 7 septembre 2021, 3 produits alimentaires.
- oxyde d’éthylène: 3