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mercredi 29 novembre 2023

Allemagne : Des résultats 2022 de la surveillance des denrées alimentaires, selon l’Office fédéral pour la protection des consommateurs et la sécurité sanitaire des aliments

L'Office fédéral pour la protection des consommateurs et la sécurité sanitaire des aliments (BVL) présente le 28 novembre 2023 les résultats actuels de la surveillance des denrées alimentaires dont des germes dans les canards gras, des pratiques frauduleuses dans les anneaux de calamars, les olives en vrac peuvent être contaminées par des agents pathogène et les menus en ligne à l’épreuve : vérification de l’étiquetage des allergènes et des additifs.

1. Des germes dans le rôti de Noël ?

2. Trop peu de calamars dans les produits à base de calamars panés et étiquetage trompeur

Dans le cadre du plan de surveillance national 2022, 205 produits à base de calamars panés ont été contrôlés pour leur composition et leur correspondance avec le nom figurant sur l'emballage ainsi que pour la teneur en calamars. Presque un échantillon sur trois des «rondelles de calamar» examinées présentait une proportion de panure trop élevée. De plus, presque un produit sur trois n’était pas étiqueté correctement. Puisqu'il est difficile pour les consommateurs de distinguer ces produits tant extérieurement que sensoriellement, une surveillance intensive par les inspecteurs des denrées alimentaires est nécessaire.

3. Les olives vendues en vrac peuvent être contaminées par des agents pathogènes

Lors de tests officiels de détection de Listeria sur des olives noires et noircies en vrac auprès de détaillants, un nombre inquiétant de bactéries a été trouvé dans des échantillons individuels. Ceux-ci peuvent présenter un risque potentiel pour la santé. Étant donné que les olives sont souvent consommées crues et que les germes ne sont pas détruits par la chaleur, les groupes de consommateurs sensibles, tels que par exemple, les personnes âgées doivent éviter de manger des olives vendues en vrac.

4. Les menus en ligne à l’épreuve : vérification de l’étiquetage des allergènes et des additifs

En 2022, les menus de 1 273 établissements de restauration ont été contrôlés dans le cadre du plan de surveillance national. Des non-conformités à l'étiquetage des allergènes ont été enregistrées dans 633 des établissements inspectés (49,7%) et des non-conformités de l'étiquetage des additifs ont été enregistrées dans 586 des établissements inspectés (46,0 %).

5. Des substances dangereuses contenues dans les livres d’images et les jeux de réflexion en carton peuvent être évitées

Pour la surveillance 2022, 99 imagiers et 67 grands jeux de réflexion en carton ont été examiné. Il a été recherché dans quelle mesure les substances appartenant au groupe des chloropropanols 1,3-DCP et 3-MCPD peuvent être libérées lors d'un contact buccal intensif. Les livres et jeux étaient déclarés destinés aux enfants de moins de trois ans. Les enquêtes ont montré que les chloropropanols peuvent, en principe, être techniquement évités aussi bien dans les livres d'images que dans les grands puzzles en carton. Dans la grande majorité des échantillons examinés (81,9%), les valeurs d'évaluation qui, en cas de dépassement, présentent un risque pour la santé, ont été respectées.

Les résultats présentés ici proviennent des trois rapports suivants :

Commentaire

Cela devrait donner quelques idées à nos autorités sanitaires.

jeudi 16 novembre 2023

France : Bilan de la surveillance des infections à Campylobacter en 2022. Le nombre de souches isolées augmente ...

Qu’en est-il en 2022 ?

Voici que Santé publique France publie le Bilan de la surveillance des infections à Campylobacter en France en 2022.

Points clés

En 2022, la surveillance des infections à Campylobacter en France a confirmé les tendances épidémiologiques et biologiques déjà observées ces dernières années :

- une prédominance de l’espèce C. jejuni ;
- un nombre de cas et une incidence plus élevés chez les enfants ;
- une prédominance des infections chez les hommes ;
- un pic saisonnier pendant la période estivale sauf pour C. fetus;
- une résistance élevée aux fluoroquinolones et aux tétracyclines, restée stable ces dernières années ;
- une absence d’augmentation significative des taux de résistances des six antibiotiques testés en routine.

Pour en savoir plus, il vous faut aller dans un autre document.

Caractéristiques des patients infectés par Campylobacter rapportés par le CNR

En 2022, l’âge à l’infection variait entre 0 et 102 ans, avec une moyenne à 34 ans et une médiane à 27 ans. L’incidence était maximale pour la classe d’âge 0-9 ans (27 cas/100 000 habitants).

Globalement, l’incidence était plus élevée chez les hommes (15 cas/100 000 habitants) que chez les femmes (12 cas/100 000 habitants). Cette tendance était observée dans toutes les classes d’âge, sauf chez les 20-29 ans.

Les infections par C. fetus ont été principalement rapportées chez des personnes de 60 ans et plus (91% des infections), tandis que les infections par C. jejuni ont été majoritairement rapportées chez des enfants et jeunes adultes de moins de 30 ans (55% des infections).

Autant en 2021, le bilan s’était cantonné aux caractéristiques des souches de Campylobacter isolées en 2022 répertoriées par le CNR, cette fois-ci, et pour la premère fois, il est fait d’un nombre de patients en 2022.

Le CNR a répertorié 9 160 souches de Campylobacter spp. isolées en 2022 (versus 8 875 en 2021 et 7 920 en 2020), correspondant à 10 498 patients infectés (dont 60 avec plusieurs souches isolées).

Conclusion de la surveillance 2022
Le nombre de souches de Campylobacter répertoriées par le CNR est en augmentation depuis 2013, année de la mise en place de la saisie des données en ligne par les laboratoires du réseau. L’augmentation observée en France pourrait être un reflet d’une réelle augmentation des infections à Campylobacter.

Commentaire

Si le nombre de souches augment, cela peut vouloir signifier que le nombre de cas augmente …
Le reste des constats et des recomandations de ce bilan est assez proche de celui de 2021.
Ce bilan cite en référence une étude de 2018,

 En France, le nombre annuel moyen de cas symptomatiques d’infections à Campylobacter a été estimé à 493 000 (intervalle de crédibilité (IC) 90% : 273 000-1 080 000), dont 392 000 cas auraient été infectés par transmission alimentaire. Campylobacter serait responsable de 26% du nombre total estimé des infections d’origine alimentaire et de 31% des hospitalisations associées à ces infections.

Peut-être faudrait-il actualiser cette étude qui a désormais 5 ans ...

mardi 31 octobre 2023

L’épidémie liée aux pizzas Buitoni de marque Fraîch’up de chez Nestlé a entraîné un niveau de grande ampleur de cas de SHU pédiatrique en France, mais pas seulement ...

Santé publique France publie discrètement le 25 octobre 2023, «Données de surveillance du syndrome hémolytique et urémique (SHU) en 2022».

Points clés

- En 2022, 253 cas de SHU pédiatriques ont été notifiés à Santé publique France, dont un cas dans les départements français et régions d’outre-mer.

- L’incidence annuelle du SHU pédiatrique était la plus élevée observée depuis le début de la surveillance en 1996. Cette forte hausse de l’incidence, observée dans toutes les tranches d’âge et dans la majorité des régions, est liée en partie à la survenue de plusieurs épidémies dont une de très grande ampleur (57 cas confirmés), mais reste élevée avec une analyse restreinte au cas sporadiques.

- Ces épidémies ont impacté l’épidémiologie des cas de SHU pédiatriques en 2022 avec deux pics de cas, un premier en mars-avril en lien avec l’épidémie liée aux pizzas surgelées, et un deuxième en période estivale comme habituellement observé. Une hétérogénéité régionale est observée comme chaque année, mais elle est influencée en partie par la distribution des cas liés à des épidémies dans certaines régions (Hauts de France, Île de France, Pays de la Loire, Paca).

- Le sérogroupe O26 restait très majoritaire et était à l’origine de deux épidémies. Le nombre de souches O80 était stable, de même que le nombre de souches O157.

Pour les détails, il faut aller au rapport, «Surveillance du syndrome hémolytique et urémique post-diarrhéique chez l’enfant de moins de 15 ans en France en 2022».

En 2022, 253 cas de SHU pédiatriques ont été notifiés à Santé publique France, dont un cas dans les départements français et régions d’outre-mer.

Habituellement, si l’on peut dire, Santé publique France rapporte qu’il y a 100 à 160 cas de SHU notifiés en France …

Je reprend ci-après l’article paru dans Food Safety News le 31 octobre 2023 à ce sujet,

Lors de l’épidémie provoquée par les pizzas surgelées Buitoni Fraîch’Up, 59 patients avaient un âge médian de 6 ans. Ils sont tombés malades entre janvier et avril 2022. Deux enfants sont décédés.

Record de cas de SHU

Les 253 cas de SHU en 2022 constituent le chiffre le plus élevé depuis le début de la surveillance en 1996. En 2021, 128 cas ont été signalés. Les données de surveillance du SHU de Santé publique France ne couvrent que les moins de 15 ans.

La forte augmentation de l’incidence est en partie due à plusieurs épidémies, dont le seul incident majeur de Nestlé, mais également à un grand nombre de cas sporadiques.

En 2022, il y a eu deux pics de cas, le premier en mars et avril en raison de l'épidémie liée aux pizzas et un second durant l'été vers juillet, où l'on observe habituellement un pic.

Comme les années précédentes, la plupart des enfants avaient moins de 3 ans et étaient âgés de 1 mois à 14 ans. Un peu plus de la moitié étaient des filles. Les taux d'incidence étaient plus élevés dans tous les groupes d'âge et dans toutes les régions.

La durée médiane d'hospitalisation était de six jours, mais variait de 1 à 25 jours pour les 59 cas pour lesquels cette information était disponible.

Le sérogroupe O26 de E. coli était prédominant, suivi du sérogroupe O80. Le nombre de cas dus à O80 et O157 est resté comparable à 2021. Sur 226 cas, 114 étaient O26, 16 étaient O80 et neuf étaient O157.

Onze enquêtes épidémiologiques ont été menées suite à des suspicions de foyers d'infection. Il a été possible de confirmer deux fois l'origine d'un aliment, ce qui a donné lieu à des mesures de rappel et de retrait.

Pour deux autres incidents, soit un type d'aliment commun a été suspecté, mais aucune confirmation n'a été possible, soit une origine alimentaire a été suspectée sans qu'aucun élément spécifique n'ait été identifié.

Mises en évidence de l’épidémie

Lors de l'épidémie liée aux pizzas surgelées, 55 personnes ont été infectées par E. coli producteur de shigatoxines (STEC) O26:H11 et deux par STEC O103:H2. Deux cas probables n'avaient pas de souche isolée mais avaient un lien épidémiologique avec un cas confirmé. Les patients étaient âgés de moins de 1 an à 40 ans.

Les premières investigations ont révélé plusieurs aliments suspects consommés par les cas, notamment de la viande bovine hachée et des produits de la même chaîne de restauration rapide, mais les travaux de traçabilité ont exclu ces sources. L'analyse des données des cartes de fidélité a permis d'identifier l'achat fréquent de pizzas surgelées Buitoni, et un deuxième questionnaire destiné aux familles a confirmé la consommation régulière de ces pizzas par les personnes malades.

La gamme de pizzas impliquée était produite à partir de farine non cuite. Les ingrédients ont été testés positifs pour les souches épidémiques. Au total, 41 patients sur 55 ont déclaré avoir mangé cette marque de pizzas.

À l'été 2022, cinq cas de SHU ont été signalés par un hôpital des Bouches-du-Rhône. Neuf STEC O26:H11 confirmés et trois patients possibles ont finalement été identifiés. Onze cas d’infection sont survenues en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et deux en Occitanie. Tous les patients avaient un SHU et ont été hospitalisés en juin et juillet.

Les investigations ont permis d'identifier des produits laitiers vendus par une ferme de l'Aupillon dans les Bouches-du-Rhône. STEC O26 a été isolé d'un produit appartenant au même groupe génomique que les souches isolées des patients. Après un rappel de produits à base de lait cru, aucun autre cas n'a été enregistré.

En septembre 2022, Santé publique France s'est penchée sur un excès de cas de STEC O145 dans plusieurs régions de l'ouest de la France. Quatre enfants atteints de SHU et deux souffrant de diarrhée sanglante ont été infectés par STEC O145:H28 en septembre. Les enquêtes épidémiologiques ont mis en évidence des légumes, mais il n'a pas été possible de trouver une source commune d'infection.

Lors d'un autre incident, 16 cas confirmés de STEC O157:H7 ont été constatés en avril et mai 2022. Il s'agissait de 14 enfants âgés de 1 à 13 ans et de deux adultes. Six enfants souffraient du SHU. La source n'a pas été trouvée.

Dans la discussion, les auteurs notent,

En 2022, l’incidence annuelle du SHU pédiatrique était la plus élevée observée depuis le début de la surveillance en 1996. Cette forte hausse de l’incidence, observée dans toutes les tranches d’âge et dans la majorité des régions, est liée en partie à la survenue de plusieurs épidémies dont une de très grande ampleur (57 cas confirmés), mais reste élevée avec une analyse restreinte au cas sporadiques.

Commentaire

Un constat simple, il y a eu plus de cas de SHU pédiatriques liés à d’autres causes que celle des pizzas surgelées. Même sans les cas de SHU pédiatriques liés aux pizzas surgelées, il y aurait eu en France un record de cas de SHU pédiatriques en 2022.

L’article remercie les familles qui ont participé aux investigations, mais Santé publique France aurait dû mettre en première page de son site internet les données de la surveillance du syndrome hémolytique et urémique post-diarrhéique chez l’enfant de moins de 15 ans en France en 2022. Un peu d’empathie, cela ne fait pas de mal.

On pourrait aussi citer le retard des rappels de produits laitiers au lait cru par RappelConso, le 27 juillet 2023, alors le journal La Provence en parle le 22 juillet 2022.

Dernier constat, les consommateurs sont peu ou pas informés des cas de SHU pédiatriques régulièrement par des communiqués, le silence ou l’absence de transparence de la DGAL est assourdissant.

jeudi 24 août 2023

L'Islande et la Norvège invitées à améliorer leurs systèmes de contrôles officiels

«L'Islande et la Norvège invitées à améliorer leurs systèmes de contrôles officeils», source article de Food Safety News du News du 24 août 2023.

Selon l'Autorité de surveillance de l'AELE (ESA), des améliorations sont possibles dans les systèmes officiels de contrôle des aliments en Islande et en Norvège.

L'Islande et la Norvège font partie de l'Association européenne de libre-échange (AELE). L'Autorité de surveillance AELE (ESA) surveille la manière dont les deux pays mettent en œuvre les règles de l'Espace économique européen (EEE) sur la sécurité sanitaire des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, ainsi que sur la santé et le bien-être des animaux.

Les deux pays ont mis en place des systèmes de contrôle pour garantir qu'ils respectent les exigences pertinentes de l'EEE, mais certains domaines doivent être renforcés, a dit l'ESA.

Recommandations mises en œuvre

En mai 2022, l'ESA a envoyé une lettre de mise en demeure à l'Islande concernant une mise en œuvre incorrecte des exigences en matière d'hygiène alimentaire et l'incapacité d'entreprendre des contrôles officiels concernant l'huile de poisson.

Lors d'un audit d'examen général plus tôt cette année, l'ESA a évalué la manière dont l'Islande avait donné suite aux recommandations qu'elle avait formulées dans ses rapports entre janvier 2018 et septembre 2022. L'Islande avait pris des mesures pour résoudre les problèmes dans six audits sur neuf.

Pour trois audits, des progrès limités ont été constatés. Un exemple est celui de l’Islande qui n’a pas remédié aux lacunes identifiées lors d’un audit de 2018 sur les contrôles officiels des sous-produits animaux non destinés à la consommation humaine.

Le même processus a été entrepris pour la Norvège. L’ESA a constaté que des progrès avaient été réalisés pour donner suite aux recommandations dans quatre des neuf audits.

Toutefois, la Norvège n'a pas respecté les délais indiqués pour certaines actions correctives répertoriées dans les autres audits. Cela signifie qu'un certain nombre de recommandations n'ont pas été prises en compte de manière satisfaisante ou que seuls des progrès limités ont été réalisés, selon l'ESA.

L'ESA a dit que les mesures visant à améliorer les contrôles sur le bien-être des animaux pendant le transport et les opérations associées étaient toujours en suspens cinq ans après l'audit. Les responsables norvégiens ont déclaré que la mise en œuvre d'un nouveau processus de planification et de vérification des contrôles officiels pour résoudre ces problèmes était prévue pour la fin de cette année.

Performance par secteur

Pour les produits de la pêche, les deux pays disposent d'un système de contrôle officiel basé sur les risques et, en général, il est mis en œuvre de manière cohérente et adéquate et couvre l'ensemble de la chaîne de production, de la capture au produit fini.

Toutefois, les systèmes sont affaiblis par une vue d'ensemble incomplète des sites de débarquement et du registre des navires en Islande et par des contrôles officiels qui ne sont pas toujours effectués conformément aux fréquences établies par le système basé sur les risques en Norvège.

Les deux pays appliquent un système basé sur les risques pour établir la durée ou la fréquence minimale des contrôles officiels liés à la viande de volaille en fonction de la taille et de l'activité de l'entreprise alimentaire. Toutefois, les contrôles des sous-produits animaux étaient faibles car ils ne garantissent pas la prévention des risques pour la santé humaine et animale découlant de ces produits.

Pour les denrées alimentaires d'origine non animale, les postes de contrôle frontaliers respectent généralement les exigences minimales du règlement pertinent de l'EEE et, s'ils sont présentés au contrôle officiel, les envois sont pour la plupart soumis à des contrôles documentaires, d'identité et physiques conformément à la législation.

Toutefois, l'organisation des contrôles officiels en Islande ne garantit pas que les envois concernés soient présentés aux contrôles. Cela compromet la garantie que seuls des produits conformes sont mis sur le marché.

Le suivi d'un audit de 2019 sur les mollusques bivalves vivants en Islande a révélé que des mesures supplémentaires doivent être prises pour donner suite à certaines des recommandations afin de garantir que les mollusques bivalves mis sur le marché sont sans danger pour la consommation humaine.

vendredi 30 juin 2023

États-Unis : Incidence préliminaire et tendances des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments en 2022

«Incidence préliminaire et tendances des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments. Réseau de surveillance active des maladies d'origine alimentaire sur 10 sites américains en 2022», source MMWR du 30 juin 2023.

Résumé

Que sait-on déjà sur ce sujet ?
Campylobacter et Salmonella sont les principales causes d'infections entériques bactériennes transmises couramment par les aliments. L'in
cidence signalée des infections entériques était plus faible pendant la pandémie de la COVID-19 (2020-2021) par rapport aux années précédentes.

Qu'apporte cet article ?

En 2022, FoodNet a identifié des incidences plus élevées d'infections à Escherichia coli producteurs de shigatoxines, à Yersinia, à Vibrio et à Cyclospora par rapport à 2016-2018. Les incidences de Campylobacter, Salmonella, Shigella et Listeria n'ont pas changé.

Quelles sont les implications pour la pratique de la santé publique?

Aucun progrès dans la réduction de l'incidence des infections entériques n'a été observé en 2022, car les influences de la pandémie de COVID-19 se sont atténuées. La collaboration entre les producteurs d'aliments, les transformateurs, les magasins de détail, les restaurants et les agences de réglementation est nécessaire pour réduire la contamination par des pathogènes lors de l'abattage des volailles et pour prévenir la contamination des légumes verts à feuilles.

Discussion

De nombreux facteurs liés à la pandémie de la COVID-19 influençant la transmission, la détection et la déclaration des maladies entériques ont pris fin d'ici 2022. L'incidence des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments en 2022 est généralement revenue aux niveaux observés pendant la période pré-pandémique 2016-2018. Des efforts concertés sont nécessaires maintenant pour mettre en œuvre des stratégies visant à atteindre les cibles nationales de prévention et à réduire la prévalence des infections entériques.

Cet article souligne l'absence de progrès dans la réduction de l'incidence des infections entériques. L'incidence des infections à Salmonella en 2022 était supérieure à l'objectif Healthy People 2030. En 2022 également, l'incidence des infections domestiques les plus courantes, celles causées par Campylobacter (17,4 pour 100 000 habitants), était supérieure à l'objectif Healthy People 2030. de 10.9. La viande de volaille est la source la plus couramment identifiée d'infections à Campylobacter dans de nombreux pays depuis de nombreuses années et on estime également qu'elle est la source la plus courante d'infections à Salmonella aux États-Unis.

Des efforts supplémentaires pour réduire la contamination lors de l'abattage et de la transformation de la volaille sont nécessaires pour réduire l'incidence de Campylobacter, de Salmonella et d'autres pathogènes d'origine alimentaire. En 2021, le FSIS de l’USDA a publié de nouvelles directives pour les établissements d'abattage et de transformation de la volaille afin de maîtriser Campylobacter dans la volaille crue. l'eau, les aliments et la litière des volailles. En 2022, le FSIS a proposé un nouveau cadre réglementaire pour maîtriser Salmonella dans les produits de volaille, guidé par les recommandations du National Advisory Committee on Microbiological Criteria for Foods. En 2023, le FSIS a publié une proposition d'avis de détermination visant à déclarer Salmonella comme un contaminant dans les produits de poulet panés et farcis non prêts à consommer, et la Loi sur la modernisation de la sécurité des aliments pourraient également réduire Salmonella, STEC, Listeria et d'autres pathogènes qui causent des maladies d'origine alimentaire.

En 2022, 73% des infections détectées par la surveillance FoodNet avaient un résultat d’un test sans cuture (CIDT pour culture-independent diagnostic test), allant de 24% à 100% par pathogène. Ces tests rapides et très sensibles permettent des diagnostics cliniques rapides à partir d'un large éventail d'étiologies potentielles, améliorant la détection d'infections qui, autrement, seraient restées non détectées. Cependant, l'adoption de la CIDT et l'utilisation courante des méthodes de culture ont varié selon le temps, le pathogène et les forces du marché. Ces facteurs ainsi que la sensibilité et la spécificité différentes des CIDT compliquent l'interprétation des données de surveillance. De plus, le fait d'avoir une proportion plus faible de cas avec un isolat obtenu par culture réflexe limite la réponse de santé publique en réduisant le nombre d'isolats ayant des génomes séquencés, ce qui peut entraver l'identification des épidémies d'infections génétiquement liées et la détermination des gènes codant pour la résistance aux antibiotiques.

Les résultats de cette analyse sont soumis à au moins trois limites. Premièrement, le nombre d'infections signalées pourrait être sous-estimé parce que certaines personnes malades pourraient ne pas demander de soins, et les tests recommandés pour les personnes malades pourraient ne pas toujours être effectués ; à l'inverse, des résultats faussement positifs peuvent entraîner un certain surcomptage.

Deuxièmement, les personnes répondant aux critères FoodNet d'hospitalisation ou de décès sont incluses dans cet article, bien que les raisons sous-jacentes de l'hospitalisation ou du décès puissent être inconnues.

Enfin, les décès associés à des infections entériques survenant > 1 semaine après le prélèvement d'échantillons chez les patients non hospitalisés, et survenant après le congé chez des personnes hospitalisées (p. ex., en soins palliatifs), pourraient avoir été omis.

Les incidences des infections causées par certains pathogènes signalées en 2022 étaient plus élevées que pendant la période prépandémique 2016-2018, et des progrès substantiels vers les objectifs Healthy People 2030 n'étaient pas évidents. Des mesures de prévention visant à réduire la contamination des aliments, y compris le cadre réglementaire pour Salmonella proposé par le FSIS pour réduire les maladies liées à la volaille, sont nécessaires pour réduire la prévalence des maladies et atteindre les objectifs Healthy People 2030. Une meilleure compréhension des raisons de la diminution de l'incidence des infections d'origine alimentaire pendant la pandémie de la COVID-19 (2020-2021) qui n'a pas été maintenue en 2022 pourrait aider à orienter la création de stratégies de réduction supplémentaires.

mercredi 28 juin 2023

Les STEC vus par l'Anses

«Infections alimentaires à E. coli : comment protéger davantage de consommateurs ?», source communiqué de l’Anses du 27 juin 2023.

Les bactéries Escherichia coli entérohémorragiques (EHEC) sont responsables d’infections d’origine alimentaire parfois sévères, principalement chez les jeunes enfants, les personnes âgées ou immunodéprimées. Dans une nouvelle expertise (63 pages), l’Anses classe les souches de la bactérie responsables des formes graves d’infection. Elle émet des recommandations pour améliorer la surveillance des risques de contamination dans les produits en amont de leur mise sur le marché. L’Agence rappelle à cette occasion l’importance de continuer à respecter les mesures d’hygiène et les recommandations de cuisson et d’éviction de certains aliments par des populations sensibles.

Les EHEC sont responsables d’infections alimentaires

Si la plupart des souches d’E. coli sont sans danger pour la santé, certaines souches comme les E. coli entérohémorragiques ou EHEC sont pathogènes car elles produisent une toxine, nommée shigatoxine. Elles sont aussi dénommées STEC (Shigatoxin-producing E. coli).

Les EHEC sont responsables de troubles variés, allant d’une diarrhée bénigne à des formes plus graves, comme des diarrhées hémorragiques et des atteintes rénales sévères appelées syndrome hémolytique et urémique (SHU). Les infections touchent principalement les jeunes enfants, surtout de moins de 5 ans, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées. Chaque année, environ 140 cas de SHU infantiles sont recensés.

Les EHEC se transmettent principalement par l’alimentation. En France, les aliments les plus souvent mis en cause lors d’épidémies d’infections à EHEC sont les steaks hachés, consommés crus ou insuffisamment cuits, et les fromages au lait cru. Les farines pouvant également être contaminées, la consommation de pâte à pizza crue ou insuffisamment cuite a été à l’origine d’une épidémie en 2022. 

L’Anses propose une nouvelle classification des souches en quatre groupes en fonction de leur potentiel de virulence, c’est-à-dire en fonction de leur capacité à induire des formes cliniques graves (syndrome hémolytique et urémique - SHU, diarrhée sanglante). La classification ainsi proposée intègre les nouvelles connaissances sur les déterminants de la virulence des STEC, ainsi que les données sur les caractéristiques des souches à l’origine des cas d’infections en France (2017-2021). Cette classification, cohérente avec les résultats des travaux internationaux, met en exergue la virulence accrue des souches STEC possédant les sous-types stx2a et/ou stx2d. A la différence de la précédente basée sur les données de SHU infantiles, la nouvelle classification de l’Anses prend également en compte les cas de SHU chez l’adulte. L’Agence va d’ailleurs intégrer ces résultats pour actualiser sa fiche de danger microbiologique relative aux STEC, dont la dernière édition date de 2019.

L’Anses constate que les sources de contamination ne sont que rarement identifiées lors d’investigations épidémiologiques des cas d’infection. Or, les épidémies récentes en France et à l’étranger pointent vers de nouvelles sources (p.ex. Farines). … l’Anses recommande de conduire des études d’attribution des sources afin d’identifier et de quantifier la contribution relative des réservoirs animaux, de l’environnement et des aliments au fardeau sanitaire.

La liste de recommandations de l’Anses ne me paraît pas assez complète, voici celle provenant de Santé publique France, pour qui «Une prévention du SHU basée sur l’hygiène et l’éviction de certains aliments à risque».

Quelques conseils simples pour limiter les risques de transmission :

En cuisine :

- Le lavage des mains doit être systématique avant la préparation des repas ;
- les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, mais aussi les préparations à base de viande hachée, doivent être bien cuites à cœur pour atteindre 70°C (et non pas rosées ou saignantes) ;
- le lait cru, les fromages à base de lait cru et les produits laitiers fabriqués à partir de lait cru ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 5 ans (préférez les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, gruyère, Beaufort), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé) ;
- les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites ;
- les légumes, la salade, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus doivent être soigneusement lavés avant consommation, après épluchage le cas échéant ;
- les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
les plats cuisinés et les restes alimentaires doivent être rapidement mis au réfrigérateur et suffisamment réchauffés avant consommation ;
- les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact au préalable avec des aliments crus tels que la viande ou les fromages), ainsi que les plans de travail, doivent être soigneusement lavés pour éviter un risque de contamination croisée.

Lors des activités et loisirs : 
- Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, rivière, torrent, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, rivière, étang, etc.).
- Il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, etc., et leur environnement ; en cas de contact avec ces animaux le lavage des mains (eau et savon) doit être systématique avant que l’enfant ne porte ses doigts à sa bouche.

Commentaire

J’ajouterais que les graines crues et germes de graines crues ne doivent être consommées par les personnes à risques dont les enfants.

Pour la cuisson, comment atteint 70°C à cœur sans thermomètre alimentaire, la question n’est toujours pas résolue …

Concernant le nombre de cas de SHU pédiatriques, l’Anses coupe la poire en deux en signalant 140 cas (curieux), car Santé publique France évoque de 100 à 160 cas de SHU pédiatrique par an. L’année 2022, hélas, mettra tout le monde d’accord, avec, me semble-t-il, une nette hausse.

A noter aussi que l’Anses souhaite intégrer tous les SHU, pédiatriques et adultes, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Enfin, rappelons qu’un article paru dans NEJM en 2017 rapportait que «la farine a été le vecteur présumé d'éclosion d'infections à Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) depuis 2009, lorsqu'une éclosion de maladies d'origine alimentaire dans plusieurs États des États-Unis a été liée à la pâte à cookies préemballée.» On savait donc depuis 2009 ...

Les références de cette éclosion est dans l’article suivant :

Il me semble aussi qu’il était enfin temps d'aller sur le terrain, l’Anses et l’Actia engagent un partenariat (ouf !).


Last but not the least, le titre du communiqué, comment protéger davantage de consommateurs, ne me semble pas le reflet de cet expertise.

mardi 20 juin 2023

Bilan en demi-teinte pour les réseaux de surveillance de l'UE : Les alertes à la fraude en augmentation mais une légère diminution des notifications de sécurité des aliments

«Les réseaux de l'UE voient les alertes à la fraude augmenter mais les notifications de sécurité sanitaires diminuer», source article de Joe Whitworth paru le 20 juin 2023 dans Food Safety News.

Le nombre de notifications du réseau européen de surveillance de la fraude alimentaire a augmenté en 2022, selon un rapport.

Le réseau d'alerte et de coopération (ACN pour Alert and Cooperation Network) comprend le réseau du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), le réseau d'assistance administrative et de coopération (AAC) et le réseau sur la fraude agroalimentaire (FFN).

L'AAC et le FFN ont enregistré le plus grand nombre de notifications jamais vu alors que les notifications aux RASFF étaient en baisse en 2021, en grande partie à cause d'une amélioration de la situation liée à l'oxyde d'éthylène.

Le rapport 2022 de l’ACN, publié par la Commission européenne, montre qu'il y a eu une augmentation significative de l'activité de fraude agroalimentaire au cours de l'année, mais le RASFF est resté le réseau le plus actif. Au total, 4 361 notifications ont été transmises via le RASFF liées à des risques pour la santé dans les denrées alimentaires ou les aliments pour animaux.

En outre, 2 554 avis d'assistance administrative et de coopération ou de non-conformités à la législation de l'Union européenne, qui ne présentent pas de risque immédiat pour la santé, ont été signalés et 600 autres cas présumés de fraude ont été signalés.

Notifications d’alerte publiées dans le RASFF en baisse

Parmi toutes les notifications au RASFF en 2022, 3 904 concernaient des denrées alimentaires, tandis que les autres concernaient des aliments pour animaux et des matériaux en contact avec des denrées alimentaires. Près de 1 000 étaient liés à des résidus de pesticides dans les fruits et légumes ou les herbes et épices, ce qui était en baisse par rapport à 2021. Les pesticides les plus courants étaient le chlorpyrifos, l'oxyde d'éthylène et le 2-chloroéthane, et le chlorpyrifos-méthyl.

Les micro-organismes pathogènes étaient la deuxième catégorie de danger la plus signalée dans les aliments. Salmonella était le principal agent pathogène avec plus de 600 notifications, suivi de Listeria monocytogenes avec 132 et 41 pour E. coli, tous principalement détectés dans les produits d'origine animale. Au total, 190 notifications liées à la présence de Salmonella concernaient des produits à base de viande de volaille en provenance de Pologne, tandis que pour Listeria, la catégorie principale était le poisson et les produits de poisson.

En 2022, 41 notifications pour des intoxications alimentaire ont été publiées au RASFF. Une douzaine ont identifié Salmonella comme cause probable, sept étaient liées à Listeria monocytogenes, cinq à une intoxication à l'histamine et quatre à norovirus. Sept notifications concernaient des éclosions dans plusieurs pays.

Les mycotoxines constituaient la troisième principale catégorie de danger avec 485 notifications. Il s'agissait principalement de la détection d'aflatoxines, et la catégorie de produits était les fruits à coque, les produits de fruits à coque et les graines. L'origine était les États-Unis à 53 reprises. Les allergènes ont été mentionnés dans 210 notifications, les céréales et les produits de boulangerie étant la principale catégorie de produits et le lait l'allergène le plus fréquemment notifié.

Les rejets aux frontières étaient le seul type de notification qui a augmenté à partir de 2021. La principale base de notification signalée pour les marchandises détectées sur le marché était les contrôles officiels, suivis par le contrôle interne d'une entreprise et une plainte de consommateur. À 45 reprises, une intoxication alimentaire a été mentionnée.

Comme les années précédentes, l'Allemagne a été le pays notifiant le plus actif dans le RASFF avec 586 messages. Les Pays-Bas sont deuxième avec 559, suivis de la Belgique avec 428 et de la Pologne avec 320. La France a procédé à 267 notifications.

Les principaux pays de l'UE en termes de produits d'origine étaient la Pologne avec 312 notifications, les Pays-Bas avec 257 et la France avec 226. La Turquie figurait comme pays d'origine dans 557 notifications et l'Inde dans 299, principalement en raison de résidus de pesticides.

Près de 300 notifications RASFF ont été causées par des résidus de pesticides dans les fruits et légumes de Turquie et 190 par Salmonella dans les produits de viande de volaille de Pologne. Les problèmes avec les matériaux en contact avec les aliments en provenance de Chine étaient en troisième position. En quatrième était Salmonella dans les fruits à coque, les produits à base de fruits à coque et les graines du Nigéria, tandis que les aflatoxines dans cette catégorie de produits des États-Unis occupaient la cinquième place. Le sixième était Salmonella dans les herbes et les épices du Brésil.

Faits saillants de l'AAC et du FFN

L'Allemagne a créé plus d'un tiers de toutes les notifications dans le système AAC, suivie de la Belgique et de l'Autriche avec environ 10% chacune.

Deux tiers des avis concernaient des marchandises en provenance de l'UE et un tiers de l'extérieur de l'UE. Plus de 85% des notifications sont liées aux aliments. La catégorie de produits la plus signalée était celle des fruits et légumes. En second, les aliments diététiques, les compléments alimentaires et les aliments enrichis et, en troisième, les produits de viande autres que la volaille.

La principale non-conformité était un étiquetage ou des allégations défectueux, la composition non conforme venait en deuxième position, suivie d'un manque ou d'une documentation ou de contrôles inappropriés et de conditions de traitement ou de stockage défectueuses.

Les notifications dans le FFN sont passées de 407 à 600 en 2021. Les principaux pays signalant des soupçons de fraude étaient l'Allemagne, la Belgique et la France.

Près des trois quarts concernaient des marchandises en provenance de l'UE et un quart de l'extérieur de l'UE. Parmi les cas impliquant des produits d'origine non européenne, 21% concernaient la Chine, principalement des soupçons de falsification du miel, suivis d'une description erronée des produits de la pêche. Au total, 12% concernaient l'Inde, impliquant principalement une falsification alléguée de crevettes par addition non déclarée d'eau.

Pour les produits de l'UE, les cas en Espagne couvraient la contamination présumée des produits de calmar et l'étiquetage erroné d’huile d’olive en tant qu'huile d'olive extra vierge. Les incidents impliquant les Pays-Bas se sont concentrés sur la description erronée et la contrebande de produits d'origine animale.

Le suivi des activités frauduleuses transfrontalières suspectes a conduit au lancement d'actions telles que le plan de contrôle coordonné pour dissuader les pratiques de falsification du miel.

Des problèmes avec des animaux vivants et des chevaux continuent d'être enregistrés. Les cas concernent des envois d'animaux qui n'ont pas subi les contrôles nécessaires ou qui ne sont pas propres à la consommation humaine, mais qui sont introduits illégalement dans la chaîne alimentaire. Environ la moitié des demandes présentaient une falsification ou l'absence de passeports d'animaux et d'éléments d'identification tels que les puces électroniques, les certificats sanitaires ou l'enregistrement dans les bases de données nationales ou TRACES et l'autre moitié concernait la contrebande et le commerce illégal.

Les notifications concernant les produits de la pêche concernaient principalement des cas de substitution de poisson par des espèces de moindre valeur. D'autres cas récurrents étaient l'utilisation de traitements ou de processus non approuvés et non déclarés tels que les traitements de stabilisation de la couleur du thon pour suggérer une meilleure qualité.

Commentaire

Une légère baisse du nombre de notifications originales a ainsi été enregistrée entre 2021 et 2022 (- 5,9%). Cependant, 2022 s'est classée deuxième en termes de nombre le plus élevé de notifications originales transmises dans l'histoire du RASFF. Par rapport à 2021, les alertes (1 164 notifications) ont diminué de 20,4 %.

vendredi 26 mai 2023

Une forte augmentation des infections à E. coli O26 est notée en Angleterre

«Forte augmentation des infections à E. coli O26 notée en Angleterre», source article de Joe Whitworth paru le 26 mai 2023 dans Food Safety News.

Une augmentation d'un type de E. coli au cours de la dernière décennie a incité les scientifiques à mettre en garde contre une menace émergente pour la santé publique en Angleterre.

Bien qu'une partie de l'augmentation soit due à une meilleure détection des E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) non-O157 dans les laboratoires, il est prouvé que davantage de personnes tombent malades.

Des chercheurs ont examiné le complexe clonal* (CC) 29 des STEC O26:H11 en Angleterre. Entre janvier 2014 et décembre 2021, 834 isolats humains provenant de 724 patients appartenant au CC 29 ont été séquencés à la UK Health Security Agency (UKHSA).

Les notifications des STEC O26:H11 en 2021 étaient huit fois plus élevées que celles enregistrées en 2014. Les diagnostics de STEC O26 en Angleterre ont augmenté chaque année, passant de 19 en 2014 à 144 en 2021. La plupart des cas étaient de sexe féminin et la plus forte proportion appartenait aux groupes d'âge de 0 à 5 ans, selon l'étude parue dans le Journal of Infection, «The epidemiology of Shiga toxin-producing Escherichia coli O26:H11 (clonal complex 29) in England, 2014–2021.»

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) a été diagnostiqué dans 40 cas et trois enfants sont décédés. Le SHU est une complication grave associée aux infections à E. coli qui provoque une insuffisance rénale.

Augmentation continue des signalements
STEC O157:H7 a été le sérotype dominant au Royaume-Uni avec des systèmes de surveillance de la santé publique axés sur sa détection et sa surveillance. Cependant, l'évolution des méthodes de laboratoire a amélioré la détection de tous les sérotypes de STEC.

Les diagnostics d'infection causée par CC 29 ont augmenté chaque année sauf en 2020. La saisonnalité des STEC O26:H11 suit des schémas similaires à O157, où les cas augmentent pendant les mois d'été, culminent en août et diminuent aux niveaux de référence pendant l'hiver.

Le sérotype le plus courant était O26:H11, suivi de O111:H8 et O177:H11. Les isolats restants étaient de 16 types différents. La plupart des isolats appartenaient à la séquence type (ST) 21, ST29 et ST16.

Le sud-est de l'Angleterre a signalé le plus grand nombre de cas de STEC appartenant au CC 29, suivi de Londres.

Sur 40 patients qui ont développé un SHU, 21 étaient de sexe masculin. La plupart des cas étaient âgés de 5 ans ou moins. Le nombre est passé de deux cas en 2014 à 11 en 2021.

Pour CC 29, 133 des 680 cas ont déclaré avoir voyagé hors du Royaume-Uni dans les sept jours précédant l'apparition des symptômes. Les destinations les plus courantes étaient l'Égypte, la Turquie, le Maroc et le Mexique.

Epidémies enregistrées
Les épidémies à O26:H11 en Angleterre avant 2020 comprenaient six clusters liés à des voyages et un lié à de la salade dans les sandwichs préemballés. De janvier 2020 à décembre 2021, six autres clusters avec trois cas ou plus ont été retrouvés

.Les deux plus grands clusters comptaient 16 cas sur 14 mois et 11 cas sur 44 mois. Il y avait des preuves épidémiologiques impliquant de la salade comme véhicule potentiel d'infection, mais cela n'a pas été confirmé. Une autre épidémie était liée à une ferme pédagogique pour enfants et la source était inconnue pour les autres.

Les données ont montré que STEC O26:H11 contenait un type de shigatoxine connu sous le nom de stx1a (47%), stx1a, stx2a (n = 24%) ou stx2a (n = 28%).

Ces profils entraînent des résultats cliniques graves, car plus de la moitié ont signalé une diarrhée sanglante et un quart a été hospitalisé. Les directives ont été mises à jour en juillet 2021 pour inclure un suivi de santé publique sur tous les cas de STEC O26:H11, quel que soit le profil stx.

Tous les isolats de STEC causant un SHU avait stx2a soit seul (n = 33) ou en association avec stx1a 

Dans leur conclusion, les auteurs notent,

Les STEC O26:H11 sont une menace émergente cliniquement significative pour la santé publique en Angleterre. Il est difficile de déterminer l'incidence et la prévalence réelles en raison de stratégies nationales de surveillance incohérentes. Des diagnostics et des algorithmes de surveillance améliorés sont nécessaires pour surveiller la véritable charge, détecter les épidémies et mettre en œuvre des interventions efficaces», ont écrit les chercheurs.

*Un complexe clonal est un groupe de bactéries génotypiquement assez proches pour que leur soit attribuée une origine commune.