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samedi 7 décembre 2019

La surveillance obligatoire des pathogènes prioritaires est manquante en Europe, selon une étude


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« La surveillance obligatoire des pathogènes prioritaires est manquante en Europe, selon une étude », source CIDRAP News.

Un examen des documents nationaux montre que moins de la moitié des pays européens ont mis en place une surveillance obligatoire accessible au public d'au moins un des pathogènes prioritaires de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ont rapporté des chercheurs européens dans Clinical Microbiology and Infection.

L'examen a révélé que sur 28 États membres de l'Union européenne et de 4 États membres de l'Association européenne de libre-échange, 21 (66%) avaient un mandat national pour enquêter sur au moins l'un des pathogènes résistants aux antibiotiques critiques et hautement prioritaires, mais seulement 15 (47 %) avait des informations accessibles au public qui pouvaient être évaluées.

Les pathogènes les plus fréquemment surveillés étaient Enterobacteriaceae résistants aux carbapénèmes (12, 38%), Staphylococcus aureus résistants à la méthicilline (12, 38%) et Enterococci résistants à la vancomycine (8, 25%). Aucun pays n'a exigé de déclaration liée à la résistance de Salmonella, Campylobacter, Helicobacter pylori et Neisseria gonorrhea.

Les examinateurs ont également constaté des différences significatives dans le type de données collectées et diffusées par les 15 systèmes de surveillance obligatoires. Ces différences comprenaient la définition hétérogène des échantillons cliniques, le dépistage et le type d'échantillon inclus. Seule la moitié des systèmes ont collecté des données sur les résultats cliniques, les facteurs de risque liés au patient et le mécanisme de résistance. En outre, seuls 9 pays (28%) avaient l'obligation de signaler les éclosions causées par des pathogènes prioritaires de l'OMS, dont 6 offraient un accès au public et 1 fournissait des chiffres hebdomadaires.

Les auteurs de l'étude affirment que l'augmentation de la résistance aux antimicrobiens (RAM) et le risque croissant de propagation de pathogènes résistants par les voyages et les transferts de patients hospitalisés entre les pays, souligne la nécessité d'améliorer la surveillance obligatoire et de normaliser la collecte et la communication des données.

« Les résultats de cette revue devraient faire avancer le débat sur la surveillance obligatoire des bactéries résistantes aux antibiotiques hautement prioritaires et la restructuration des stratégies de surveillance actuelles au niveau national en Europe », écrivent les auteurs. « Rendre les protocoles de surveillance et les résultats librement accessibles est considéré comme un pilier de la stratégie européenne contre la RAM et devrait devenir une priorité immédiate. »