«Vaisselle en céramique: le BfR recommande de réduire les rejets de plomb et de cadmium», source Avis n°043/2020 du BfR du 21 septembre 2020.
Les émaux et motifs sur la vaisselle en céramique - par exemple la faïence ou la porcelaine - contiennent parfois des métaux lourds comme le plomb, le cadmium ou le cobalt. Ces substances peuvent être libérées de la céramique. Ce processus est connu sous le nom de «relargage d’éléments». Les quantités passées dans les denrées alimentaires dépendent de divers facteurs: outre la qualité de la glaçure, elles dépendent également de la température à laquelle la céramique a été cuite, du mode d'application du motif et de la denrée alimentaire (par exemple les denrées alimentaires acides) et la durée du contact. Les limites de rejet de plomb et de cadmium sont réglementées par la directive européenne (84/500/CEE). Celle-ci est actuellement en cours de révision par la Commission européenne. Aucune limite de rejet n'est spécifiée dans la directive citée pour le cobalt.
Les données actuelles des autorités allemandes de surveillance des aliments concernant les rejets de plomb, de cadmium et de cobalt des plats en céramique montrent que de grandes quantités peuvent migrer dans les denrées alimentaires. De l'avis de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR), cependant, les produits utilisés quotidiennement comme la vaisselle ne devraient pas contribuer à l'apport de métaux lourds pour les consommateurs. Pour cette raison, le BfR a calculé la quantité de plomb, de cadmium et de cobalt, respectivement, qui peut être rejetée sans qu'aucun risque pour la santé ne soit anticipé. Ici, le BfR appelle ces quantités «rejet acceptable lié à la surface». Pour calculer ces quantités, l'Institut utilise les études toxicologiques disponibles, afin de déterminer d'abord une valeur de rejet basée sur la toxicologie. De plus, les dernières technologies en matière de limites de détection ont été prises en compte. Par la suite, le BfR a comparé le rejet acceptable par unité de surface aux limites existantes fixées dans la directive céramique. Résultat: Le rejet acceptable lié à la surface nouvellement obtenu par le BfR est jusqu'à 70 fois (pour le cadmium) ou 400 fois (pour le plomb) inférieur aux limites actuellement en vigueur.
Le rejet acceptable lié à la surface dérivé du BfR entraînerait une réduction significative de l'exposition des consommateurs à ces métaux lourds. Le BfR recommande donc que, pour l'évaluation des risques de rejet de métaux lourds des céramiques, des limites de rejet acceptables nettement inférieures soient utilisées par rapport aux limites spécifiées dans la directive 84/500/CEE. Le BfR le conseille notamment au vu de la vulnérabilité des enfants, et recommande aux fabricants de garantir un faible rejet de métaux lourds, en particulier dans le cas de la vaisselle en céramique pour enfants.
De l’avis du BfR, la directive (céramique) (84/500/CEE) devrait, dans le cadre de la révision, être étendue au moins par l'élément cobalt. De plus, les conditions d'essai stipulées dans la directive 84/500/CEE de 1984 correspond, aux yeux du BfR, à peine à l’utilisation effective de vaisselle en céramique. Ils ne prennent pas en compte par exemple l'effet du contact de courte durée, du chauffage, du chauffage au micro-ondes, du remplissage à chaud ou de l'utilisation de la vaisselle sur plusieurs années. Dans l'intérêt d'une évaluation des risques significative, le BfR recommande d'utiliser des conditions de test orientées application pour les tests de libération.