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lundi 21 août 2023

Deuxième rappel en 10 jours de riz rond spécial dessert pour cause de présence cadmium. Il était commerialisé depuis le 25 mai 2023.

Nouveau rappel
le 21 août de riz rond spécial dessert de la marque Carrefour classic pour cause de mise en évidence de cadmium à un seuil dépassant la limite maximale résiduelle.

Ce rappel intervient 10 jours avant le précédent rappel du 11 août 2023.

Ce qu’il y a d’inquiétant, c’est que les lots du deuxième rappel étaient commercialisés depuis le 25 mai 2023 ...

Rappel du 21 août 2023

Lot : 313111 Date de durabilité minimale 11/05/2025
Lot : 313121 Date de durabilité minimale 11/05/2025
Lot : 313511Date de durabilité minimale 15/05/2025
Commercialisé du 25/05/2023 au 21/08/2023

Rappel du 11 août 2023

Lot : 313011 Date de durabilité minimale 10/05/2025
Date début/Fin de commercialisation : Jusqu'au 11/08/2023

Si l’Anses s’interesse à la sécurité des aliments, elle pourra sans aucun doute produire une évaluation des risques pour les consommateurs, et notamment les enfants, ayant consommé le riz rond spécial dessert dès le 25 mai 2023 ...

Bientôt une réponse ?

Complément

Et que dire de ce rappel de roquette le 21 août 2023 pour présence de Listeria monocytogenes, soit 13 jour après la fin de la DLC. La roquette était vendue du 1er août au 9 août 2023.
Oui que dire, si ce n’est que ce rappel est réalisé pour couvrir juridiquement l’inspecteur chargé des contrôles …

Dans un contexte réduction du gaspillage il est déprimant de constater l’explosion des plans de rappels de produits alimentaires et les destructions de produits comestibles qui s’en suivent. Le principe de précaution lié à la protection juridique du vétérinaire inspecteur coûte très cher… Lu dans une interview de Richard Menu paru dans European Scientist du 1er août 2023, «Il n’est pas trop tard pour sauver notre industrie agro-alimentaire.» Richard Menu est l’auteur de «Qui veut la peau de notre industrie agroalimentaire ?». 

vendredi 13 août 2021

Teneurs maximales de cadmium et de plomb pour certaines denrées alimentaires modifiées au sein de l'UE


«Teneurs maximales de cadmium et de plomb pour certaines denrées alimentaires modifiées au sein de l'UE», source Mérieux Nutrisciences.

Les 9 et 10 août 2021, les Règlements (UE) 2021/1317 et 2021/1323 de la Commission ont modifié le Règlement (CE) n°1881/2006, en ce qui concerne les teneurs maximales en cadmium et en plomb, respectivement, dans certaines denrées alimentaires. Voir les références en fin d’article).

Les métaux lourds sont des composés présents dans l'environnement, provenant à la fois de sources naturelles, industrielles et agricoles. Le cadmium et le plomb sont présents dans ces contaminants et ils peuvent apparaître sous forme de résidus dans les aliments tout au long de la chaîne alimentaire, pendant les étapes de production, de transformation, d'emballage, de transport et de stockage.

Une évaluation des données d'occurrence les plus récentes, recueillies après la mise en place de mesures de réduction, montre qu'il est désormais possible de réduire la présence de cadmium dans de nombreuses denrées alimentaires. Par conséquent, il convient d'abaisser les niveaux maximaux de contaminants existants pour le cadmium et le plomb, ou d'établir des niveaux maximaux pour d'autres denrées alimentaires.

Le présent Règlement, qui entrera en vigueur respectivement les 30 et 31 août 2021, révise les teneurs en plomb et en cadmium de certaines denrées alimentaires. Les changements les plus importants sont les suivants :

Les niveaux maximaux de plomb dans les catégories d'aliments suivants sont réduits:

  • Préparations pour nourrissons, préparations de suite et préparations pour enfants en bas âge sous forme de poudre
  • Aliments transformés à base de céréales et aliments pour bébés destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants
  • Aliments destinés à des fins médicales spéciales destinés spécifiquement aux nourrissons et aux jeunes enfants commercialisés sous forme de poudre
  • Boissons pour nourrissons et enfants en bas âge vendues en tant que telles, autres que celles mentionnées aux points 3.1.2 et 3.1.4: commercialisées sous forme liquide ou à reconstituer selon les instructions du fabricant, y compris les jus de fruits à préparer en infusion ou décoction
  • Abats de bovins, ovins, porcins et volailles, avec des limites différentes selon l'espèce d'origine des abats.

De nouvelles teneurs maximales en plomb sont définies pour les catégories d'aliments suivantes:

  • Préparations pour nourrissons
  • Légumes-racines et légumes-tubercules (à l’exclusion des salsifis, du gingembre frais et du curcuma frais), légumes-bulbes, choux (développement de l’inflorescence), choux pommés, choux-raves, légumineuses potagères et légumes-tiges et champignons sauvages
  • Vin (y compris vin mousseux et hors vin de liqueur), cidre, poiré et vin de fruits, produits à partir de la récolte de fruits de 2022
  • Vin aromatisé, boissons à base de vin aromatisées et cocktails de produits vinicoles aromatisés, issus de la récolte de fruits de 2022
  • Vin de liqueur à base de raisin, produit à partir des vendanges 2022
  • Épices séchées: épices pour fruits, épices pour racines et rhizomes, épices pour écorce, épices pour bourgeons et épices pour stigmates de fleurs, épices pour graines
  • Sel.

De nouvelles teneurs maximales en cadmium sont établies pour les catégories d'aliments suivantes:

  • Différents types de fruits et noix, légumes-racines et tubercules, bulbes, légumes-fruits, légumes du genre Brassica, légumes-feuilles et fines herbes, légumineuses, jeunes tiges, champignons
  • Légumineuses séchées et protéines de légumineuses séchées
  • Diverses graines oléagineuses (par exemple colza, arachides et graines de soja, graines de lin et de tournesol, etc.)
  • Différentes céréales (ex. seigle et orge, riz, quinoa, son de blé et gluten de blé, blé dur et germe de blé, etc.).
  • Aliments destinés à des fins médicales spéciales destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants
  • Formules pour jeunes enfants
  • Aliments pour bébés pour nourrissons et jeunes enfants, commercialisés liquides ou à reconstituer selon les instructions du fabricant, y compris les jus de fruits
  • Sel.

Les niveaux maximaux des contaminants établis pour ces produits restent:

  • Produits spécifiques au cacao et au chocolat
  • Produits d'origine animale : viande et poisson
  • Préparations pour nourrissons et préparations de suite (seuls les termes «préparations pour nourrissons en poudre» et «préparations pour nourrissons liquides » sont respectivement remplacés par «commercialisés sous forme de poudre» et «commercialisés sous forme liquide»).
  • Aliments transformés à base de céréales et aliments pour bébés destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants
  • Compléments alimentaires à l'exclusion des compléments alimentaires visés à l'article correspondant
  • Compléments alimentaires composés exclusivement ou majoritairement d'algues séchées, de produits dérivés d'algues ou de mollusques bivalves séchés

Les denrées alimentaires énumérées en annexe qui ont été légalement mises sur le marché avant l'entrée en vigueur (30 août 2021 pour les teneurs en plomb et 31 août 2021 pour les teneurs en cadmium) peuvent rester sur le marché jusqu'au 28 février 2022.

Consultez le règlement (UE) 2021/1317 et le règlement (UE) 2021/1323 pour en savoir plus sur ces changements.

lundi 24 mai 2021

Les limites maximales du cadmium dans le chocolat présentées à la réunion du Codex Alimentarius

«Les limites maximales du cadmium dans le chocolat présentées à la réunion du Codex Alimentarius», source article de Joe Whitworth paru le 24 mai 2021 dans Food Safety News.

Un comité du Codex a recommandé de nouvelles limites maximales (LMs) pour le cadmium dans le cacao et les chocolats.

Les LMs fixées pour le cadmium sont de 3 mg/kg pour la poudre de cacao (100 % de solides de cacao totaux sur une base de matière sèche) prête à la consommation et 0,7 mg/kg pour les chocolats et produits de chocolat contenant ou déclarant ≥ 30% à < 50% de cacao total sur une base de matière sèche.

L'Union européenne, la Norvège et l'Égypte n'étaient pas d'accord avec les niveaux de 0,3 mg/kg avancés et ces trois pays plus la Suisse n'ont pas soutenu les niveaux de 0,7 mg/kg.

Au lieu de 0,3 mg/kg, les trois pays voulaient un niveau de 0,1 mg/kg. Dans l'autre catégorie, une LM inférieure de 0,3 mg/kg a été proposée pour protéger les consommateurs, en particulier les enfants. Les partisans des niveaux fixés ont déclaré qu'ils protégeraient la santé publique tout en promouvant le commerce et des discussions étaient en cours depuis 2013.

Des règles européennes plus strictes

Les Lms de cadmium autorisés par l’UE sont de 0,1 mg/kg pour le chocolat au lait contenant moins de 30 pour cent de solides de cacao totaux et de 0,3 mg/kg pour le chocolat entre 30 et 50 %. La Colombie, la Côte d’Ivoire, l'Equateur, Madagascar et le Pérou ont pour la première fois fait part de leurs préoccupations concernant ces limites en 2017 lors d'une réunion de l'Organisation mondiale du commerce.

Une évaluation de l'exposition du Comité mixte FAO/OMS d'experts sur les additifs alimentaires (JECFA) au cadmium dans toutes les sources alimentaires a révélé que le métal lourd contenu dans le cacao n'est pas une source importante d'exposition dans l'alimentation humaine à l'échelle mondiale. Cependant, pour les enfants originaires principalement de pays européens qui ne consomment que des sources de cacao d'Amérique du Sud, ces produits constituent une source d'exposition plus importante au cadmium.

La décision sur les teneurs maximales pour la poudre de cacao contenant 100 pour cent de solides de cacao totaux a été retardée d'un an pour obtenir plus de données. Les travaux se poursuivent sur un code d'usages pour la prévention et la réduction du cadmium dans les fèves de cacao.

Les propositions du Comité du Codex sur les contaminants dans les aliments seront examinées lors de la réunion de la Commission du Codex Alimentarius en novembre de cette année.

«L'adoption par le Codex de limites maximales en cadmium dans les produits de chocolat est un pas en avant vers des normes mondiales communes, fondées sur une évaluation scientifique des risques et des données mondiales provenant des régions productrices. Une norme unique signifie la simplicité pour la conformité mondiale, permettant le commerce international. De plus, baser les normes sur des données mondiales permet d'éviter le gaspillage alimentaire inutile», a déclaré Martin Slayne, de l'International Confectionery Association, un observateur du Codex.

Discussion sur le méthylmercure et le plomb

Les participants à la réunion virtuelle ont soutenu l'établissement de limites maximales de plomb pour les épices séchées et les herbes culinaires, mais les discussions ont été reportées d'un an pour permettre davantage de données. Les travaux sur les limites pour les œufs, les aliments à base de céréales pour nourrissons et les plats préparés sont également en cours.

Le comité est convenu de ne pas fixer de limite maximale pour le plomb dans les tisanes pour nourrissons et enfants en bas âge, les yaourts, le fromage et les produits à base de lait. Il a également soutenu un code d'usages révisé pour réduire le plomb dans les aliments pour adoption à la réunion du Codex de novembre.

Lauren Robin, de la délégation américaine, a déclaré que le code de pratique était une réalisation importante.

«Le code aidera les gouvernements et l'industrie à suivre les meilleures pratiques et soutiendra le travail sur les Lms du plomb. Il comprend de nouvelles informations sur des sujets tels que les auxiliaires de filtration pour les boissons et la protection des fermes contre le plomb», a-t-elle déclaré.

Il a été convenu de commencer de nouveaux travaux sur les LMs de méthylmercure dans l'hoplostète orange et l'abadèche rose. Des données supplémentaires étaient nécessaires sur la légine australe tandis que les experts envisagent également d'élaborer des lignes directrices pour gérer le méthylmercure dans les poissons.

Mycotoxines et autres problèmes

Les discussions des 400 délégués se sont poursuivies sur les teneurs maximales pour les aflatoxines totales dans les céréales et les produits à base de céréales, y compris les aliments pour nourrissons et jeunes enfants. Les propositions de limites pour les aflatoxines totales dans les arachides prêtes à consommer seront examinées par le comité en 2022.

Les travaux sur un code d'usages pour prévenir et réduire la contamination par les mycotoxines dans le manioc et les produits de manioc commenceront s'ils sont approuvés par la réunion du Codex en novembre. Les discussions sur la création de limites pour le cyanure hydrocyanique dans le manioc et les produits de manioc ont été interrompues jusqu'à ce que davantage de données soient disponibles.

D'autres domaines mentionnés au cours de la réunion de cinq jours comprenaient un document de travail sur les alcaloïdes pyrrolizidiniques, des travaux de suivi possibles sur l'intoxication par la ciguatera et les alcaloïdes tropaniques, et la recherche de conseils de la Commission du Codex Alimentarius sur la manière d'aborder la sécurité des insectes comestibles.

Steve Wearne, vice-président de la Commission du Codex Alimentarius, a déclaré que le manque de contrôle adéquat de la sécurité sanitaire des aliments cause des millions de maladies d'origine alimentaire et des milliers de décès par an.

«Bien que l'attention soit souvent attirée par les maladies aiguës causées par des agents pathogènes d'origine alimentaire, la maladie souvent chronique causée par les contaminants dans les aliments n'est pas moins réelle. Il reste essentiel que nous nous concentrions sur l'élaboration et la diffusion de normes Codex qui garantissent la sécurité et la qualité des aliments pour tous, partout», a-t-il déclaré.

vendredi 8 janvier 2021

Comment la bactérie ‘Iron Man’ pourrait aider à protéger l’environnement

«Comment la bactérie ‘Iron Man’ pourrait aider à protéger l’environnement», source communiqué de la Michigan State University (MSU).

Des chercheurs de MSU montrent comment les microbes résistent à un métal toxique, ouvrant la porte à des applications de recyclage et de dépollution.

Professor Gemma Reguera de la MSU
Lorsque Gemma Reguera de la Michigan State University a proposé pour la première fois son nouveau projet de recherche à la National Science Foundation (NSF), un évaluateur de la subvention a répondu que l'idée n'était pas «pertinente sur le plan environnemental».

Les autres évaluateurs et le responsable du programme ne partageant pas ce sentiment, la NSF a financé la proposition. Et, désormais, l'équipe de Reguera a montré que des microbes sont capables d'un exploit incroyable qui pourrait aider à récupérer une ressource naturelle précieuse et à absorber les polluants toxiques.

«La leçon est que nous devons vraiment sortir des sentiers battus, en particulier en biologie. Nous connaissons juste la pointe de l'iceberg. Les microbes sont sur terre depuis des milliards d’années et le fait de penser qu’ils ne peuvent pas faire quelque chose nous exclut de tant d’idées et d’applications», a dit Reguera, professeur au Département de microbiologie et de génétique moléculaire.

L’équipe de Reguera travaille avec des bactéries présentes dans le sol et les sédiments, appelées Geobacter. Dans son dernier projet, l'équipe a investigué sur ce qui est arrivé aux bactéries lorsqu'elles rencontrent du cobalt.

Le cobalt est un métal précieux mais de plus en plus rare utilisé dans les batteries des véhicules électriques et les alliages pour les engins spatiaux. Il est également très toxique pour les êtres vivants, y compris les humains et les bactéries.

«Cela tue beaucoup de microbes», a déclaré Reguera. «Le cobalt pénètre dans leurs cellules et fait des ravages.»

Mais l'équipe soupçonnait que Geobacter pourrait être en mesure d'échapper à ce destin. Ces microbes sont un groupe robuste. Ils peuvent empêcher les contaminants d'uranium de pénétrer dans les eaux souterraines et ils peuvent s'alimenter eux-mêmes en tirant de l'énergie des minéraux contenant de l'oxyde de fer. «Ils respirent la rouille», a déclaré Reguera.

Les scientifiques en savent peu sur la manière dont les microbes interagissent avec le cobalt dans l'environnement, mais de nombreux chercheurs, dont un examinateur de subventions, pensaient que le métal toxique serait trop pour les microbes.

Mais l’équipe de Reguera a contesté cette réflexion et a trouvé que Geobacter était un «mineur» de cobalt efficace, extrayant le métal de la rouille sans le laisser pénétrer dans leurs cellules et les tuer. Au contraire, les bactéries se recouvrent essentiellement de métal.

«Ils forment des nanoparticules de cobalt à leur surface. Ils se métallisent et c’est comme un bouclier qui les protège», a déclaré Reguera. «C’est comme Iron Man quand il enfile la combinaison.»

L'équipe a publié sa découverte dans la revue Frontiers in Microbiology, l'article de recherche étant apparu pour la première fois en ligne fin novembre 2020. L'équipe Spartan comprenait Kazem Kashefi, professeur assistant au Département de microbiologie et de génétique moléculaire, et des étudiants diplômés Hunter Dulay et Marcela Tabares, qui sont «deux investigateurs incroyables et relativement jeunes», a dit Reguera.

Cette cellule de Geobacter, qui ressemble un peu à une cacahuète grise sur cette image au microscope, est parsemée d'une couche sombre de minéraux de cobalt qui serait toxique pour de nombreux organismes. Image fournie gracieusement de Hunter Dulay.

Elle voit cette découverte comme une preuve de concept qui ouvre la porte à un certain nombre de possibilités passionnantes. Par exemple, Geobacter pourrait constituer la base d’une nouvelle biotechnologie conçue pour récupérer et recycler le cobalt des batteries lithium-ion, réduisant ainsi la dépendance du pays vis-à-vis des mines de cobalt étrangères.

Cela invite également les chercheurs à étudier Geobacter comme un moyen d'absorber d'autres métaux toxiques qui étaient auparavant considérés comme des condamnations à mort pour les bactéries. Reguera est particulièrement intéressé à voir si Geobacter pourrait aider à nettoyer le cadmium, un métal qui se trouve dans la pollution industrielle qui affecte de manière disproportionnée les communautés les plus défavorisées d'Amérique.

«C'est un rappel d'être créatif et non limité dans les possibilités. La recherche est la liberté d'explorer, de rechercher, de rechercher et de rechercher», a déclaré Reguera. «Nous avons des avis écrits sur ce que les microbes peuvent et devraient faire, mais la vie est tellement diversifiée et colorée. Il existe d'autres processus qui attendent d'être découverts.»

lundi 21 décembre 2020

L'Anses, la DGAl, les bulots et la contamination en cadmium et autres éléments traces métalliques

En effet, l’Anses a été saisie en mars 2020 par la DGAl pour une expertise relative à la contamination en cadmium des bulots destinés à la consommation humaine.

Mais en mars 2020,

L’Anses a émis un avis en réponse à une saisine de la DGCCRF pour une expertise relative à la teneur maximale en cadmium dans les algues destinées à la consommation humaine (saisine 2017-SA-0070).

Merci à la DGAl et à la DGCCRF de bien vouloir, à l'avenir, se concerter avant de demander chacun dans son coin un avis à l'Anses ...

Comme souligné précédemment par l’Anses, le cadmium est un contaminant chimique pour lequel un risque sanitaire pour le consommateur ne peut pas être écarté au vu de la deuxième étude de l’alimentation totale (EAT2). Les experts ont recommandé de renforcer les mesures de gestion visant à limiter les expositions à ce contaminant pour la population générale. A cet égard, l’ajout d’apports qui peuvent être significatifs par l’insertion dans le régime alimentaire d’aliments venant accroître cette exposition est donc à intégrer dans cet objectif de limitation des expositions, ce qui passe en particulier par la recherche de concentrations aussi basses que possible.

S’agissant de la contamination en cadmium des bulots, qui était l’objet de la saisine, l’analyse des données transmises à l’Anses pour expertise permettent de conclure aux éléments suivants : la chair est significativement moins contaminée que le tortillon et la concentration maximale observée dans la chair ne dépasse pas 1 mg/kg. De plus, le facteur taille (coquille > 7 cm) et le facteur cuisson sont associés à un accroissement de la contamination mesurée dans la chair des bulots. Enfin, le niveau de contamination varie selon la zone de pêche.

Au vu de ces résultats et afin de limiter l’exposition alimentaire des consommateurs amateurs de bulots, il convient de recommander de ne pas consommer le tortillon.

Les données transmises à l’Anses pour expertise comportait également des résultats pour le plomb, le mercure et l’arsenic dans les bulots, qui ne font l’objet à ce jour d’aucune mesure de gestion dans cette matrice. Par rapport aux données disponibles dans la littérature, des concentrations élevées en arsenic total sont observées dans la chair et le tortillon.

L’Anses souhaite attirer l’attention de la DGAl sur l’importance de conduire dans leur ensemble les plans d’échantillonnage programmés afin de disposer de données suffisantes pour réaliser les expertises demandées.

Concernant plus largement la problématique du cadmium dans les denrées alimentaires, l’Anses rappelle qu’elle considère impossible de proposer de nouvelles teneurs maximales aliment par aliment sans stratégie de gestion des risques prenant en compte l’ensemble des aliments contributeurs et leur importance dans le régime des populations concernées.

Une fois cette stratégie arrêtée, des recommandations en teneurs maximales pour l’ensemble des aliments contributeurs pourront être formulées pour diminuer les expositions et optimiser la maîtrise du risque associé au cadmium dans l’alimentation.

Par ailleurs cette note traite aussi d'autres éléments traces métalliques (ETM),

D’autres ETM ont été analysés par le laboratoire concomitamment au cadmium : le mercure total, l’arsenic total et le plomb.

Les niveaux de contamination en mercure et en plomb dans la chair de bulot sont significativement inférieurs à ceux du tortillon viscéral, contrairement au niveau de contamination en arsenic significativement plus élevé dans la chair de bulot. La taille de la coquille, la cuisson et la zone géographique sont des déterminants des niveaux de contamination en mercure, en plomb et en arsenic.

Si j'ai bien compris, il faut préférer des bulots de petite taille de la coquille, consommer que la chair et non pas le tortillon viscéral ...

Mais attention, « L’état de cuisson est également associé de façon positive et significative à la concentration en cadmium dans la chair. Lorsque les bulots sont cuits, leur chair est plus contaminée (en moyenne). »

Par ailleurs, le facteur « zone de pêche » est autre facteur à prendre en compte,

Le facteur « zone de pêche » est associé significativement à la concentration en cadmium dans la chair. La chair des bulots prélevés dans la région de Calais est en moyenne plus contaminée que celle des bulots prélevés dans la région de Courseulles-sur-Mer. Aucune différence significative n’est observée entre les niveaux de contamination dans la chair des bulots provenant de la région de Calais et des Îles Chausey. Par contre la chair des bulots prélevés dans les Îles Chausey est en moyenne plus contaminée que celle des bulots provenant de la région de Courseulles-sur-Mer.

Enfin, last but not the least, préférez des bulots dont la taille est inférieur à 70 mm.

Difficile donc d'échapper à l'un de ces ETM, si l'on consomme régulièrement des bulots cuits …

Un très rapide examen de ce qui se dit dans la presse sur Internet donne ce qui suit,

ne pas abuser des glandes digestives («tortillon » des bulots, « matière brune » des crabes, etc.) qui reconcentrent 10 fois plus les micropolluants que la chair ;

... le problème des métaux lourds demeure, notamment du cadmium qui se fixe dans l’hépatopancréas (tortillon). La commercialisation des bulots est autorisée en frais jusqu’à 7 centimètres, quand aux plus gros spécimens, ils doivent être impérativement transformés pour être débarrassés de leur appendice. L’usine Granvilmer de Bréville-sur-Mer a mis au point un processus de cuisson qui permet de commercialiser le gastéropode de plus de 7 cm, en éliminant la zone dangereuse et satisfaire ainsi le marché nippon consommateur averti de bulots décortiqués.

  • En 2008, l'Afssa ancêtre de l'Anses, rapportait déjà :

Au niveau des plans de surveillance de la DGAl, mettre en œuvre plus rapidement de véritables mesures de gestion concernant les zones dans lesquelles des non-conformités sont relevées de manière récurrente, comme par exemple les teneurs en cadmium dans les pétoncles et les bulots.

lundi 14 décembre 2020

Vaisselle en céramique: le BfR recommande de réduire les rejets de plomb et de cadmium

«Vaisselle en céramique: le BfR recommande de réduire les rejets de plomb et de cadmium», source Avis n°043/2020 du BfR du 21 septembre 2020.

Les émaux et motifs sur la vaisselle en céramique - par exemple la faïence ou la porcelaine - contiennent parfois des métaux lourds comme le plomb, le cadmium ou le cobalt. Ces substances peuvent être libérées de la céramique. Ce processus est connu sous le nom de «relargage d’éléments». Les quantités passées dans les denrées alimentaires dépendent de divers facteurs: outre la qualité de la glaçure, elles dépendent également de la température à laquelle la céramique a été cuite, du mode d'application du motif et de la denrée alimentaire (par exemple les denrées alimentaires acides) et la durée du contact. Les limites de rejet de plomb et de cadmium sont réglementées par la directive européenne (84/500/CEE). Celle-ci est actuellement en cours de révision par la Commission européenne. Aucune limite de rejet n'est spécifiée dans la directive citée pour le cobalt.

Les données actuelles des autorités allemandes de surveillance des aliments concernant les rejets de plomb, de cadmium et de cobalt des plats en céramique montrent que de grandes quantités peuvent migrer dans les denrées alimentaires. De l'avis de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR), cependant, les produits utilisés quotidiennement comme la vaisselle ne devraient pas contribuer à l'apport de métaux lourds pour les consommateurs. Pour cette raison, le BfR a calculé la quantité de plomb, de cadmium et de cobalt, respectivement, qui peut être rejetée sans qu'aucun risque pour la santé ne soit anticipé. Ici, le BfR appelle ces quantités «rejet acceptable lié à la surface». Pour calculer ces quantités, l'Institut utilise les études toxicologiques disponibles, afin de déterminer d'abord une valeur de rejet basée sur la toxicologie. De plus, les dernières technologies en matière de limites de détection ont été prises en compte. Par la suite, le BfR a comparé le rejet acceptable par unité de surface aux limites existantes fixées dans la directive céramique. Résultat: Le rejet acceptable lié à la surface nouvellement obtenu par le BfR est jusqu'à 70 fois (pour le cadmium) ou 400 fois (pour le plomb) inférieur aux limites actuellement en vigueur.

Le rejet acceptable lié à la surface dérivé du BfR entraînerait une réduction significative de l'exposition des consommateurs à ces métaux lourds. Le BfR recommande donc que, pour l'évaluation des risques de rejet de métaux lourds des céramiques, des limites de rejet acceptables nettement inférieures soient utilisées par rapport aux limites spécifiées dans la directive 84/500/CEE. Le BfR le conseille notamment au vu de la vulnérabilité des enfants, et recommande aux fabricants de garantir un faible rejet de métaux lourds, en particulier dans le cas de la vaisselle en céramique pour enfants.

De l’avis du BfR, la directive (céramique) (84/500/CEE) devrait, dans le cadre de la révision, être étendue au moins par l'élément cobalt. De plus, les conditions d'essai stipulées dans la directive 84/500/CEE de 1984 correspond, aux yeux du BfR, à peine à l’utilisation effective de vaisselle en céramique. Ils ne prennent pas en compte par exemple l'effet du contact de courte durée, du chauffage, du chauffage au micro-ondes, du remplissage à chaud ou de l'utilisation de la vaisselle sur plusieurs années. Dans l'intérêt d'une évaluation des risques significative, le BfR recommande d'utiliser des conditions de test orientées application pour les tests de libération.

lundi 27 juillet 2020

L'Anses, l'exposition au cadmium et les algues alimentaires


« L’Anses fait des recommandations pour limiter l’exposition au cadmium via la consommation des algues alimentaires », source communiqué du 27 juillet 2020 de l’Anses.
Les algues destinées à l’alimentation présentent, pour près d’un quart des échantillons analysés, des concentrations en cadmium supérieures à la teneur maximale de 0,5 milligramme par kilogramme fixée par le Conseil supérieur d’hygiène public de France. Le cadmium étant une substance classée cancérogène pour l’Homme et s’agissant d’aliments dont la consommation augmente, l’Agence a été saisie par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes pour préconiser une teneur maximale en cadmium pour les algues destinées à la consommation humaine. Les consommateurs étant déjà exposés au cadmium dans leur quotidien via l’alimentation ou l’inhalation active et passive de fumée de tabac, l’Agence recommande de fixer la concentration maximale en cadmium dans les algues alimentaires à un seuil aussi bas que possible, afin d’éviter que leur consommation n’entraîne une sur-exposition de la population à cette substance.
L’Anses indique qu’il ne s’agit pas seulement de cadmium, mais aussi de plomb, mercure et arsenic, mais de tous contaminants confondus, car les algues présentent une forte affinité de liaison aux éléments traces métalliques.

Pour mémoire, « l’Anses a été saisie le 4 avril 2017 par la DGCCRF pour la réalisation de l’expertise suivante : demande d’avis relatif à la teneur maximale en cadmium pour les algues destinées à l’alimentation humaine. »

De plus, la Commission européenne partant du même constat d’une « contribution [des algues et halophytes] de plus en plus importante aux modes de consommation de certains consommateurs de l’UE] » a émis en mars 2018 une recommandation (Recommandation (UE) 2018/464) aux états-membres pour qu’ils recueillent des données de surveillance et les transmettent à l’EFSA dans la perspective « d'évaluer si la contribution de l'arsenic, du cadmium, de l'iode, du plomb et du mercure provenant d'algues marines et d'halophytes dans l'exposition totale à ces substances est de nature à nécessiter la fixation de teneurs maximales en arsenic, en cadmium et en plomb de ces produits, la modification de la LMR applicable au mercure dans les algues et les organismes procaryotes ou toute action liée à l'exposition à l'iode provenant de ces produits. »
L’Agence souligne, tous contaminants confondus, qu’il appartient à l’autorité compétente – en situation où des dépassements de valeurs sanitaires de référence sont observées pour une fraction de la population - d’identifier et de définir les leviers de gestion appropriés, pour les aliments qui constituent des nouveaux entrants par rapport à l’existant : mise en œuvre de teneurs maximales basées sur la statistique des contrôles dans une démarche ALARA (par exemple en fixant une valeur de type P95), utilisation de teneurs limites existantes dans d’autres catégories alimentaires (par ex. les légumes) ou dispositions spécifiques à différentes catégories plus fortement contributrices (recommandations ou teneurs maximales spécifiques).
La balle est donc dans le camp de la DGCCRF qui va sans doute attendre sagement que l’EFSA indique, dans un prochain avis, des teneurs maximales dans les algues marines, les halophytes et les produits à base d'algues marines.