L’Anses a été saisie le 15 octobre 2020 par la Direction Générale de la Prévention des Risques, la Direction Générale de la Santé, la Direction Générale du Travail et la DGCCRF pour la réalisation de l’expertise suivante : « Estimation des risques potentiels liés au port de masques traités avec de la zéolithe d’argent et de la zéolithe d’argent et de cuivre. », source Masques en tissu lavables de la marque DIM : évaluation des risques liés au traitement par des zéolithes d’argent et des zéolithes d’argent et cuivre.
Selon l'Anses, « Les masques étant déjà utilisés aujourd’hui, une évaluation en urgence a été demandée. »
« Ces masques réutilisables ont été mis sur le marché par la société Hanes dans le contexte de la pandémie de COVID-19. »
Mais y avait-il vraiment urgence ?
En effet, on apprend qu'il faudrait « que tout soit mis en œuvre au niveau européen pour que l’évaluation des substances actives biocides inscrites au programme d’examen soit menée à bien dans les meilleurs délais. »
Les masques concernés sont des masques utilisés dans le cadre d’un usage biocide TP9, c'est-à-dire pour des produits de protection des fibres, cuir caoutchouc et matériaux polymérisés.
Les zéolithes d’argent et les zéolithes d’argent et cuivre sont en cours d’évaluation au niveau européen dans le cadre de la réglementation sur les produits biocides. L’Anses a analysé les données fournies par le fabriquant de masques et celles issues des évaluations conduites par les autorités européennes. L’Agence ne met pas en évidence de risque pour la santé dans des conditions d’utilisation qui seraient strictement respectées. Dès lors que le masque traité est porté sans lavage préalable ou n’est pas changé dès qu’il est humide, l’Anses considère en revanche que tout risque sanitaire ne peut être écarté.
… l’Anses souligne que l’utilisation des traitements antimicrobiens dans les articles, en particulier de consommation, nécessite d’être mieux encadrée. La mise en place du Règlement Biocide contribue à cet encadrement. L’Anses recommande que tout soit mis en œuvre au niveau européen pour que l’évaluation des substances actives biocides inscrites au programme d’examen soit menée à bien dans les meilleurs délais, afin que les produits biocides bénéficient d’une autorisation de mise sur le marché et que les articles traités contiennent uniquement des substances actives approuvées pour le bon type de produit.
L’Anses recommande également que dès lors qu’il est identifié que les usages dans des articles traités pourraient conduire à des risques inacceptables pour la santé humaine ou l’environnement, des restrictions d’usages soient intégrées dans les conditions d’approbation des substances actives biocides.
Le traitement chimique par des substances biocides ne fait pas partie des exigences techniques requises pour les masques de protection en tissu. Par ailleurs, les fabricants ne sont pas tenus de mentionner de tels traitements sur les étiquettes des produits. L’Anses souligne que l’utilisation des traitements antimicrobiens dans les articles, en particulier les produits de consommation courante, nécessite d’être mieux encadrée. La mise en place du Règlement Biocide contribue à cet encadrement.
Enfin, l’Anses recommande d’accélérer l’évaluation des substances actives au niveau européen afin que les articles traités contiennent uniquement des substances actives approuvées adaptées au produit.
L’Anses rappelle ses recommandations, issues de son expertise sur les textiles d’habillement, à savoir l’importance de laver, avant de le porter pour la première fois, tout vêtement susceptible d’entrer en contact avec la peau, en suivant les recommandations de lavage préconisées par le fabricant.
Selon Sud-Ouest du 20 octobre 2020, « Masques Dim controversés : le ministère suspend leur distribution aux enseignants » et nous avons des éléments de réponse par rapport à l'urgence de la situation,
On a tous en mémoire les images d'Emmanuel Macron qui s'étouffe devant des étudiants à Clermont Ferrand en septembre dernier alors qu'il porte un masque en tissu blanc. Il a du mal à reprendre son discours et demande qu'on lui donne un autre masque. Le masque en question est celui qui a été distribué par l'Education Nationale à l'ensemble des enseignants et c'est la marque DIM qui les fabrique, la même qui confectionne les sous-vêtements.
Complément du 29 octobre 2020.
Selon un communiqué de la DGCCRF du 29 octobre 2020, À la suite de l’avis de l’ANSES, l’Etat confirme sa décision de remplacer par précaution les masques textiles traités aux zéolithes d’argent et de cuivre.
Complément du 31 octobre 2020. Selon ce tweet de l'AFP,
L'agence sanitaire Anses n'a pas mis en évidence de risque pour la santé des masques Dim, qui avaient été distribués aux enseignants et accusés d'être traités avec des produits toxiques, "dans l'hypothèse où les précautions d'emploi seraient strictement respectées".
Et pourtant, "par précaution", ces masques sont remplacés ....