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mercredi 27 décembre 2023

Faut-il se méfier de Dame Nature ?

Oui, si l’on en croit le dernier article paru dans le magazine BfR2GO 2 de 2023.

«Les substances naturelles sont souvent plus impitoyables que les substances artificielles», estime le Dr Benjamin Sachse du BfR qui évalue les risques pour la santé que peuvent présenter les ingrédients végétaux. Il replace le sujet dans son contexte dans cet entretien ici.

 Complément
«Ce que propose la cuisine empoisonnée de la nature (What nature's poison kitchen offers)», source BfR 31/2023, 27 décembre 2023.
Les défenses naturelles des plantes au centre du nouveau magazine scientifique «BfR2GO».
Les plantes utilisent des défenses chimiques pour éloigner les prédateurs, les insectes et les micro-organismes. Certaines de ces substances peuvent préserver la santé humaine – ou lui nuire. L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) étudie si les ingrédients d'origine végétale présents dans les aliments peuvent nuire à la santé. Une enquête nationale commandée par le BfR montre ce que la population sait des ingrédients à base de plantes et quels sont les risques potentiels liés à leur consommation.
«Plus de 60% des personnes interrogées s'inquiètent des résidus ou des contaminants dans les aliments, cela ne s'applique qu'à 27% des personnes lorsqu'il s'agit de toxines végétales d'origine naturelle. Les risques naturels sont souvent sous-estimés, même si les substances les plus toxiques, comme la ricine ou les toxines fongiques proviennent de la nature», a dit le professeur Andreas Hensel, président du BfR. «Notre enquête montre à quel point la population est peu consciente des effets des ingrédients à base de plantes sur la santé. Une communication sur les risques est ici nécessaire.»

mercredi 13 décembre 2023

La Food Standards Agency évalue les risques liés à l’importation d’huîtres

«La Food Standards Agency (FSA) évalue les risques liés à l’importation d’huîtres», source article de Food Safety News paru le 13 décembre 2023.

Des experts ont évalué les principaux risques liés à l’importation d’huîtres au Royaume-Uni et les mesures visant à réduire d’éventuels problèmes.

La Food Standards Agency (FSA) a été chargée par l’UK Office for Sanitary and Phytosanitary Trade Assurance d’évaluer les risques potentiels liés à l’importation d’huîtres au Royaume-Uni. Cela est destiné à fournir des informations aux auditeurs et aux gestionnaires des risques impliqués dans les demandes d’accès au marché.

L'identification des dangers a été effectuée via une revue de la littérature. Deux catégories ont été identifiées : les risques chimiques et microbiologiques. Elles comprenaient des métaux lourds, des biotoxines naturelles, des agents pathogènes viraux et bactériens et des produits chimiques organiques persistants. Les allergènes et les dangers physiques ont été exclus.

Plus tôt cette année, des spécialistes de la FSA ont évalué le risque pour la santé publique des huîtres crues afin de contribuer au développement d'options de gestion des risques lors d'épidémies à norovirus.

Un produit à haut risque
Le Royaume-Uni importe 350 tonnes d’huîtres par an et celles-ci sont couramment transformées. Les principaux exportateurs vers le Royaume-Uni sont la Corée du Sud, la France et la Nouvelle-Zélande. Les enquêtes de consommation indiquent que la population en général consomme rarement des huîtres.

Les scientifiques ont découvert que les huîtres constituent un produit à haut risque à l'importation, en particulier pour certains groupes, étant donné leur alimentation par filtration, qui permet la bioaccumulation de dangers et la probabilité de consommation crue. Pourtant, des mesures sont disponibles pour réduire les risques dans de nombreux cas. Cependant, la réduction des risques dépend du danger.

Lors de la sélection et de la gestion des zones de culture, les mesures appliquées dès le début de la chaîne d'approvisionnement peuvent réduire le risque au cours des dernières phases. D'autres options sont la dépuration et le circuit court des huîtres provenant des eaux de classe B.

L'examen a révélé que des facteurs tels que les changements de population vulnérable, l'émergence de dangers, le changement climatique, la mondialisation du marché des produits de la mer et l'évolution des comportements humains auront un impact sur les risques.

Les principaux dangers dans la chaîne d'approvisionnement étaient Vibrio parahaemolyticus, les biotoxines marines (telles que les toxines amnésiques, paralytiques et lipophiles), le virus de l'hépatite , norovirus et Salmonella, les métaux lourds comme le cadmium, le mercure et le plomb et les maladies causées par d'autres espèces de Vibrio.

La gravité des risques microbiologiques associés aux huîtres a été considérée comme faible pour la population générale. Cependant, elle pourrait être plus élevée pour certains dangers, et les personnes sensibles sont susceptibles de souffrir d'une maladie plus grave pour un certain nombre de dangers potentiels.

Certains virus transmis par voie fécale-orale peuvent persister pendant des mois et sont plus résistants que les bactéries aux mesures de contrôle standards telles que la réfrigération, la congélation, le séchage, la chaleur ou les rayons UV. Comme les coquillages sont souvent consommés crus, la contamination par des stades infectieux de parasites représente un problème de santé publique, selon l'étude.

Impact des contrôles sur le danger
Les mesures de contrôle (ou de maîtrise) aux différentes étapes de la chaîne d’approvisionnement varient selon le type de danger. Un exemple est celui des biotoxines marines, qui ne peuvent être éliminées par purification ou par contrôle après récolte, sauf en retirant du marché les produits contaminés. Le rapport résume les réglementations sur le contrôle des huîtres dans l'UE, aux États-Unis, au Canada, en Chine et en Australie.

Les interventions pendant la récolte sont la suspension de l'activité, le transfert d'animaux vivants vers des sites plus propres ou la modification des exigences de transformation ultérieure. Les étapes du traitement comprennent la purification par réimmersion dans de l’eau propre. Pendant la phase de consommation, l'étiquetage et la traçabilité, l'éducation des travailleurs sur les ruptures de la chaîne du froid et la contamination par le personnel présentant des symptômes gastro-intestinaux, ainsi que les conseils pour éviter les produits crus par les groupes vulnérables peuvent contribuer à réduire le risque.

Des lignes directrices internationales sur la gestion des risques sont disponibles et sont basées sur la réduction des risques via la surveillance et comprennent des étapes au cours de la phase de culture et d'agriculture, de récolte, de transformation, de transport et de vente au détail.

Lorsque des demandes d'accès au marché sont présentées, les mesures prises dans le pays d'origine doivent être étudiées pour évaluer la sécurité sanitaire des produits. Si les enquêtes initiales n’apportent pas de clarté ou n’indiquent pas une préoccupation, il est recommandé d’envisager un audit du pays ou une évaluation complète des risques à l’importation, en fonction du profil de risque.

Vendredi 15 décembre 2023, le blog fera paraître le Top 10 de l’année 2023 de la sécurité des aliments en France. Il s’gait d’une mise en perspective de quelques faits saillants, mais aussi avec des absents …

lundi 20 novembre 2023

La Food Standards Agency évalue le risque norovirus dans les huîtres

«La Food Standards Agency évalue le risque norovirus dans les huîtres», source article de Joe Whitworth paru le 20 novembre 2023 dans Food Safety News.

Les scientifiques de la Food Standards Agency (FSA) ont examiné les principaux sujets à prendre en compte lors des épidémies à norovirus liées aux huîtres.

Les experts en microbiologie de la FSA ont évalué le risque pour la santé publique des huîtres crues, afin de contribuer au développement d'options de management des risques en cas d'épidémie.

Des travaux ont été menés en réponse aux épidémies récurrentes à norovirus liées à la consommation d'huîtres crues. En Angleterre, entre 2013 et 2022, il y a eu 1 307 cas à norovirus liés aux huîtres. En Écosse, de 2017 à 2023, 259 cas ont été signalés. Au cours des mêmes périodes, il y a eu 28 foyers de cas en Angleterre et huit en Écosse provoqués par des huîtres.

Plus tôt ce mois-ci, deux cas à norovirus dans des huîtres en provenance de France auraient rendu malades six personnes en Norvège et 14 en Suède.

Demande de lignes directrices et options de management des risques

Les options d’analyse pour norovirus sont limitées et peu fiables, a dit la FSA. Le virus peut être détecté et quantifié dans les aliments, notamment les huîtres, mais les analyses ne permettent pas de distinguer le virus infectieux du virus endommagé, incapable de provoquer une infection.

Les positions actuelles de la FSA et de la Food Standards of Scotland (FSS) sont que les analyses sur les huîtres provenant de lots épidémiologiquement liés à des épidémies, où les cas présentent des symptômes typiques du norovirus, ne peuvent pas déterminer le caractère infectieux. Cependant, les analyses de norovirus présentent un intérêt en tant qu'outil préventif en cas de conditions météorologiques défavorables pouvant entraîner une contamination des parcs à huîtres ou pour déterminer l'efficacité des interventions.

La contamination des huîtres par norovirus est en grande partie due aux rejets d'eaux usées humaines à proximité des parcs à huîtres. Les huîtres sont des filtreurs qui absorbent norovirus lorsqu'elles filtrent l'eau de mer. Les niveaux de norovirus varient considérablement selon la saison, avec des quantités plus élevées pendant les mois d'hiver.

Les autorités locales, les entreprises alimentaires et l'Agence britannique de santé publique (UKHSA) souhaitent obtenir des conseils sur la manière de gérer les épidémies à norovirus, car il n'y a aucune limite dans la réglementation. En France, les mesures prises après une épidémie comprennent la fermeture des parcs à huîtres pendant 28 jours et des analyses hebdomadaires de norovirus jusqu'à ce que la zone de production soit négative.

Il est difficile de gérer les risques liés aux huîtres lors d’épidémies à norovirus : fermer un parc de coquillages et cesser la récolte pendant une longue période est économiquement préjudiciable à l’entreprise. Cependant, une réouverture trop rapide peut entraîner de nouveaux cas. Des résultats contradictoires provenant de différents laboratoires peuvent également compliquer la capacité à émettre des conseils, selon le rapport.

La FSA a recensé 110 incidents associés à la consommation d’huîtres et potentiellement liés à norovirus entre 2000 et 2022. La FSS a enregistré 16 incidents associés à des huîtres cultivées ou consommées en Écosse et liés au norovirus entre 2017 et février 2023.

Le niveau de risque varie

Les huîtres issues des zones de production de classe A peuvent être vendues pour la consommation humaine directe. Ceux issus des sites de classe B doivent subir une dépuration ou un reparcage avant vente au public.

L'analyse a révélé que le Royaume-Uni semble avoir une prévalence plus élevée de norovirus dans les huîtres que d'autres pays, probablement en raison de la moins bonne qualité sanitaire de ses eaux. Il existe une incertitude quant aux niveaux de consommation d'huîtres au Royaume-Uni, mais on estime qu'ils sont faibles.

Les scientifiques ont comparé les niveaux de norovirus dans les huîtres vendues au détail aux niveaux dans les lots d'huîtres liés aux épidémies et ont constaté que les lots d'épidémies présentaient des niveaux significativement plus élevés.

Les entreprises alimentaires doivent prendre en compte les facteurs environnementaux qui peuvent affecter les sites côtiers où se trouvent les parcs à huîtres, tels que les niveaux de précipitations, la vitesse et la direction moyennes du vent et les points de rejet des eaux usées à proximité dans leurs systèmes de gestion de la sécurité alimentaire.

«Nous concluons que si les huîtres sont consommées crues et qu’il existe un potentiel de contamination des eaux usées humaines par des déversements d’eaux usées ou si le lot d’huîtres est lié à des épidémies, il existe un risque de maladie due au norovirus. Le risque varie de faible à très élevé, en fonction des niveaux de norovirus présents dans le lot d'huîtres», ont dit les scientifiques.

Commentaire

Peut-être un jour aura-t-on une évaluation du risque norovirus dans des huîtres en France. Je ne vois pas pas bien qui pourrait la faire, l’Anses ?

En attendant, on lira un article récent, Consommation de coquillages bivalves dans les populations côtières françaises : données pour l'évaluation des expositions aiguës et chroniques.

De cette étude de l’Anses, on a pû dire que les épidémies à norovirus liées aux coquillages en France sont sous-déclarées. Quelle surprise !

mardi 24 octobre 2023

Présence éventuelle de pesticides dans des céréales : Le BfR répond scientifiquement à certaines associations de consommateurs qui voulaient faire le buzz

 Communiqué du BfR du 12 octobre 2023 : Résidus de produits phytopharmaceutiques dans les céréales - Aucun effet néfaste sur la santé est à prévoir.

Selon une association (ou deux associations de consommateurs -aa), des résidus de produits phytopharmaceutiques (alias pesticides) sont détectés dans environ un tiers des produits céréaliers en Europe. Ce résultat est basé sur une évaluation des informations de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Selon cela, des résidus de substances actives ont été détectés dans 837 des 2 234 échantillons de céréales et de produits céréaliers non transformés. Cela correspond à 37%. La limite maximale de résidus (LMR) a été dépassée dans 14 échantillons (0,6%). Au total, 65 substances actives différentes ont été détectées. Selon l'association, le «grand nombre» de substances actives différentes présente un risque pour la santé des consommateurs.

L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) tient à souligner ce qui suit :

Avant leur approbation, les substances actives utilisées dans les produits phytopharmaceutiques sont entièrement testées et évaluées pour détecter d'éventuels risques pour la santé. Les produits phytopharmaceutiques sont donc sans danger lorsqu’ils sont utilisés conformément à leur destination. Pourtant, des résidus peuvent être détectés dans les cultures récoltées et dans les aliments qui en sont issus. Ceci est prévisible et est donc explicitement pris en compte lors de l’évaluation de la sécurité en fixant des limites maximales de résidus (LMR). De petites quantités résiduelles ne présentent donc généralement pas de risque pour la santé.

Selon l’état actuel des connaissances scientifiques, cela s’applique également à plusieurs résidus dans un échantillon. Cela est dû à la faible concentration de la plupart des substances résiduelles et au fait que le résidu total est généralement dominé par une seule substance active. Les évaluations respectives tiennent compte des interactions possibles.

Le BfR maintient donc son évaluation précédente selon laquelle aucun effet dangereux sur la santé n'est attendu des produits phytopharmaceutiques et de leurs substances actives lorsqu'ils sont utilisés comme prévu.

NB : N’hésitez pas à lire l’intégralité du communiqué du BfR.

Commentaire

Après un premier article sur des pseudo lanceurs d’alertes, le BfR tord ainsi le cou à la secte des zéro résidu de pesticides. Ce n’est pas la première fois que le BfR entre dans l’arène médiatique et corrige des conclusions hâtives d’association et/ou d’ONG. En termes poli, cela s'appelle claquer le beignet !

En France, on fait comme l’on dit dans le feutré, et, par conséquent, il serait inimaginable de voir l’Anses prendre position en faveur du glyphosate. C'est un exemple parmi d'autres ...

mardi 17 octobre 2023

Pour beaucoup, diffuser des alertes est devenu un business, selon le président du BfR

Le BfR, Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques, publie l’interview de son président, le professeur Andreas Hensel. Source: Daniel Guggemos: «Das Warnen ist für viele ein Geschäftsmodell» («Issuing warnings is a business model for many»). Südwest Presse from 21 September 2023.

«Pour beaucoup, diffuser des alertes est un business»

Il est le gardien de notre alimentation : l’analyste en chef des risques allemand a une mauvaise opinion des propos alarmistes. Les avertissements constants et pour la plupart infondés concernant le poison sont pour la plupart trompeurs, comme ce fut le cas avec le pesticide controversé glyphosate. Plus dangereux que de nombreuses substances sont les cuisines non hygiéniques.

Dans quelle mesure nos aliments sont-ils sûrs ? Cette question préoccupe Andreas Hensel au quotidien depuis 20 ans. Il est président de l’Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques (BfR), ce qui fait de lui le principal analyste des risques alimentaires en Allemagne. L'institut est indépendant et fournit des conseils scientifiques au gouvernement fédéral sur des questions concernant la sécurité des aliments et des produits ainsi que sur les produits chimiques et la protection de la santé des consommateurs. Hensel nous a invités sur son lieu de travail à l'Institut du quartier berlinois d'Alt-Marienfelde. Les 45 minutes convenues se transforment en 75 minutes. Hensel a beaucoup à dire – et veut dissiper certains mythes sur les aliments contaminés et la menace que représentent les produits chimiques présents dans nos aliments.

Des organisations de consommateurs telles que Foodwatch et Ökotest tirent la sonnette d'alarme à plusieurs reprises. Cet ingrédient est cancérigène, cette substance contient des résidus de pesticides et sa consommation est donc toxique ou dangereuse. Pourtant, votre Institut n’a émis qu’un seul avertissement en 20 ans, il y a douze ans. Comment cela s’articule-t-il ?

Cet avertissement était désespérément nécessaire.

Lors de la crise EHEC de 2011, 54 personnes sont décédées et plus de 4 000 sont tombées gravement malades. Lorsque nous avons identifié des graines de fenugrec contaminées comme étant la cause des infections bactériennes, il était clair qu’il fallait les retirer immédiatement du marché ! Il y avait un danger immédiat. Mais notre tâche n’est pas non plus de gérer les risques, mais de les évaluer scientifiquement. Tout le monde peut découvrir comment nous travaillons sur notre page d'accueil.

Dans quelle mesure nos aliments sont-ils sûrs ?

Dans l’ensemble, les aliments en Allemagne sont plus sûrs que jamais. Les valeurs seuils et les niveaux maximaux de résidus sont rarement dépassés. Si une substance, par exemple un agent phytopharmaceutique, est détectée, cela ne signifie pas nécessairement qu’il existe un risque pour la santé.

Qui contrôle les personnes qui effectuent les contrôles ?

Tout d’abord, je dois souligner que nous avons été créés par la loi en tant qu’institution indépendante. Cela implique de faire face à l’inconnu et à l’incertitude scientifique. De nombreuses personnes suivent nos travaux avec un œil critique et expert : le public et bien sûr la communauté scientifique. Il existe de nombreux mécanismes de contrôle par des experts. D’autant plus que lorsque nos recommandations se transforment en politiques, ces décisions de gestion prennent en compte d’autres facteurs que l’évaluation scientifique.

Les organisations de consommateurs émettent des avertissements ou des alertes beaucoup plus souvent que vous. Ne comprennent-ils pas tout cela ?

Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un manque de compréhension. Mais pour certaines organisations non gouvernementales, émettre des avertissements ou des alertes fait partie de leur modèle économique. Si vous voulez protéger les gens contre quelque chose, vous devez dire contre quoi. L’industrie n’est pas entièrement innocente face aux craintes de certains consommateurs, et c’est là le terrain fertile de cet alarmisme. Cependant, cela est scientifiquement incontesté : par le passé, il était nettement plus dangereux de consommer des aliments.

La dose fait le poison – est-ce que suffisamment de personnes ont intériorisé cela ?

Il y a des choses que la plupart des personnes ont du mal à comprendre. D’une part, il y a l’évaluation personnelle des risques de ce qui est réellement dangereux : par exemple, les personnes qui fument ou boivent régulièrement de la bière et du vin courent des risques pour leur santé plus élevés que celles qui consomment des résidus de pesticides dans leurs aliments. En effet, le tabac et l’alcool sont classés comme cancérigènes, les autres risques devenant moins importants. Et, bien sûr, la quantité de substance potentiellement dangereuse ingérée par une personne est toujours cruciale : oui, la dose fait le poison. Mais ce n’est pas tout, car les substances interagissent également entre elles ou sont décomposées de différentes manières dans l’organisme. Cela s’explique particulièrement bien par l’exemple du café.

La boisson préférée des Allemands.

Lorsque vous analysez le café, vous constatez qu’il contient également des substances cancérigènes. Mais des études montrent que les buveurs de café n’ont pas un taux de cancer plus élevé que ceux qui n’en boivent pas. Même si le café n’en est pas responsable : le nombre de cas de cancer ne cesse d’augmenter.

Cela ne montre-t-il pas que notre alimentation est plus dangereuse qu’on ne le pense ?

Contre-question : préféreriez-vous vivre dans le pays où le taux de cancer est le plus élevé ou le plus faible ? La bonne réponse est sans aucun doute : là où le taux de cancer est le plus élevé. Parce que cela signifie que l’espérance de vie est élevée. La probabilité de développer un cancer augmente avec l'âge.

Sur quoi se basent les valeurs seuils des ingrédients ?

Elles reposent sur des valeurs considérées comme sûres pour l’ensemble de la population, y compris les groupes vulnérables tels que les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes. Cela ne veut pas dire que tout ce qui dépasse ces limites est toxique. Par ailleurs, le dépassement d’une valeur limite ne constitue pas nécessairement un risque pour la santé. Car il s’agit encore une fois d’une question d’exposition, c’est-à-dire de la mesure dans laquelle j’entre en contact avec une substance.

Et comment mesurez-vous cela ?

Par exemple, en recréant l’aliment que consomme plus de 90% de la population. Nous avons acheté plus de 60 000 produits à cet effet, puis testé les plats cuisinés pour déceler les résidus.

Comment font les autres pays ?

Nous sommes l’une des plus grandes autorités d’évaluation des risques au monde. Il existe un immense marché international pour les aliments. Plus de la moitié de ce que nous mangeons provient d’autres pays. Cela signifie que la sécurité des aliments n’est plus aujourd’hui une question nationale. Et notre coopération avec d’autres pays profite en fin de compte à nos citoyens. Par exemple, si nous étudions un produit phytopharmaceutique et que nous ne prévoyons aucun effet dangereux sur la santé suite à son utilisation, nous partageons ces connaissances avec les scientifiques et les autorités du monde entier. Si nous avons commis une erreur, ils nous le feront savoir en quelques minutes.

Si l’on prend au sérieux l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les consommateurs sont essentiellement entourés d’ingrédients «potentiellement cancérigènes» dans leur vie quotidienne. Ces classements émanant d’une institution qui jouit d’une grande légitimité grâce aux Nations Unies, cela ne facilite pas forcément votre travail, n’est-ce pas ?

Ces classifications ne proviennent pas de l’OMS elle-même, mais d’une seule agence de l’OMS, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Cette agence a été fondée parce que des personnes disaient : si tout le monde dans le monde est atteint du cancer, il doit y avoir un mécanisme sous-jacent. Si le CIRC détermine dans une étude que des souris ont contracté un cancer à cause d'un certain ingrédient, cela peut suffire à classer cette substance comme «potentiellement cancérigène», indépendamment de la pertinence ou non du résultat de l'étude en dehors du laboratoire et indépendamment du fait que le résultat a pu être reproduit dans des essais standardisés de qualité contrôlée.

Est-ce justifiable ?

Eh bien, l'agence le fait avec les meilleures intentions. Cependant, un danger doit également être décrit. Pour l’évaluation des risques, cela dépend alors, encore une fois, de la quantité et de l’exposition. En d’autres termes, si vous ne vous baignez jamais, vous ne serez pas mangé par un requin.

Presque aucune autre substance ne suscite autant de peur au sein de la population que le pesticide largement utilisé, le glyphosate, même si l’Autorité européenne de sécurité des aliments et des produits chimiques n’a identifié aucun risque après avoir évalué des milliers d’études. Cela exaspère-t-il les analystes des risques ?

C’est en fait très simple : dès qu’un produit phytopharmaceutique présente un effet cancérigène, il ne sera plus un produit phytopharmaceutique et sera immédiatement retiré du marché. L’évaluation des risques effectuée par toutes les autorités d’évaluation compétentes dans le monde est très claire : le glyphosate n’a aucun potentiel cancérigène. Il existe aujourd'hui plus de 2 400 études pertinentes pour la réglementation sur cette question, qui ont impliqué des essais sur plus de 50 000 animaux. Mais bien entendu, cette substance herbicide est toxique pour ses organismes cibles, c’est pour cela qu’elle a été développée.

Le glyphosate n'est pas utilisé en agriculture biologique.

Bien sûr, vous pouvez cultiver sans cela, mais même les agriculteurs biologiques doivent protéger leurs cultures contre les organismes nuisibles, ce qui inclut l'utilisation de produits phytopharmaceutiques. Ceux-ci sont également évalués et approuvés.

Vous dites : quand on parle de sécurité des aliments, le plus grand risque se situe dans la cuisine. Vous n’êtes pas seulement un analyste des risques, mais également un expert qualifié en hygiène. A quoi ressemble votre cuisine ? Tou

t à fait normal. Pour être honnête, ma femme est plus stricte que moi à cet égard. Mais ce que nous prenons au sérieux, c'est d'avoir des planches à découper différentes, certains ingrédients ne sont coupés que sur une certaine planche de couleur pour éviter tout transfert. Nous nous lavons les mains avant et après la préparation des repas et nous nettoyons soigneusement l'évier à l'eau chaude. C’est en fait la chose la plus sale qui soit dans la cuisine. Encore plus sale que le frigo ! C'est tout.

Cela fait maintenant 20 ans que vous êtes le meilleur analyste des risques en Allemagne, le pays de «l’angoisse allemande». Cela doit vous donner beaucoup de cheveux gris, non ?

À l’époque, l’idée de rendre la voix de la science indépendante était si importante pour moi que j’ai abandonné mon mandat universitaire et relevé ce défi, sans savoir à quoi m’attendre, ce qui allait se passer. Nous sommes une institution scientifique indépendante et impartiale dotée d’une grande responsabilité. Cette indépendance signifie que je suis responsable de notre travail. Mais nous avons également pu recruter de très bons scientifiques dans les domaines dont nous sommes responsables. Nous avons besoin des meilleures personnes, après tout, personne ne veut des conseils de second ordre.

Commentaire

Ce sont des propos que je qualifie de sensés. Concernant les associations de consommateurs, hélas, beaucoup sont devenues des ONG, qui font du bizness (fond de commerce) l'essentiel de leur activité.

lundi 21 août 2023

Deuxième rappel en 10 jours de riz rond spécial dessert pour cause de présence cadmium. Il était commerialisé depuis le 25 mai 2023.

Nouveau rappel
le 21 août de riz rond spécial dessert de la marque Carrefour classic pour cause de mise en évidence de cadmium à un seuil dépassant la limite maximale résiduelle.

Ce rappel intervient 10 jours avant le précédent rappel du 11 août 2023.

Ce qu’il y a d’inquiétant, c’est que les lots du deuxième rappel étaient commercialisés depuis le 25 mai 2023 ...

Rappel du 21 août 2023

Lot : 313111 Date de durabilité minimale 11/05/2025
Lot : 313121 Date de durabilité minimale 11/05/2025
Lot : 313511Date de durabilité minimale 15/05/2025
Commercialisé du 25/05/2023 au 21/08/2023

Rappel du 11 août 2023

Lot : 313011 Date de durabilité minimale 10/05/2025
Date début/Fin de commercialisation : Jusqu'au 11/08/2023

Si l’Anses s’interesse à la sécurité des aliments, elle pourra sans aucun doute produire une évaluation des risques pour les consommateurs, et notamment les enfants, ayant consommé le riz rond spécial dessert dès le 25 mai 2023 ...

Bientôt une réponse ?

Complément

Et que dire de ce rappel de roquette le 21 août 2023 pour présence de Listeria monocytogenes, soit 13 jour après la fin de la DLC. La roquette était vendue du 1er août au 9 août 2023.
Oui que dire, si ce n’est que ce rappel est réalisé pour couvrir juridiquement l’inspecteur chargé des contrôles …

Dans un contexte réduction du gaspillage il est déprimant de constater l’explosion des plans de rappels de produits alimentaires et les destructions de produits comestibles qui s’en suivent. Le principe de précaution lié à la protection juridique du vétérinaire inspecteur coûte très cher… Lu dans une interview de Richard Menu paru dans European Scientist du 1er août 2023, «Il n’est pas trop tard pour sauver notre industrie agro-alimentaire.» Richard Menu est l’auteur de «Qui veut la peau de notre industrie agroalimentaire ?». 

vendredi 28 juillet 2023

Royaume-Uni : Mise à jour des conseils sur le poisson fumé pour les groupes fragiles

«Mise à jour des conseils sur le poisson fumé au milieu d'une éclosion à Listeria», source article de Food Safety News paru le 28 juillet 2023, adapté par mes soins -aa.

Il a été déconseillé aux femmes enceintes et aux personnes dont le système immunitaire est affaibli de manger du poisson prêt à consommer fumé à froid ou salé.

L'avis provient d'une évaluation des risques par la Food Standards Agency (FSA) et Food Standards Scotland (FSS), «Risk assessment: The risk to vulnerable consumers from Listeria monocytogenes in ready-to-eat smoked fish», qui montre que ces groupes courent un risque plus élevé de maladie grave due à la listériose. L'évaluation des risques a été déclenchée par une éclosion d'infections à Listeria liées au poisson fumé à froid prêt à consommer.

Les avis antérieurs mentionnaient le poisson fumé comme un aliment préoccupant avec la recommandation de faire attention pendant la grossesse et de ne le consommer qu'après avoir été bien cuit par les groupes fragiles.

La FSA, la FSS et l'Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) enquêtent sur l'épidémie en cours depuis octobre 2020. Il y a eu 19 cas liés de listériose en Angleterre et en Écosse et quatre personnes sont décédées, ce qui représente une augmentation par rapport aux 15 cas et trois décès signalés, il y a plusieurs mois. La plupart des patients ont plus de 65 ans, mais l'un d'entre eux était une femme enceinte.

En décembre 2022, Lidl a rappelé Deluxe Oak Smoked Scottish Louch Trout et Lighthouse Bay Smoked Trout Trimmings, produits par St James Smokehouse. Les analyses des produits ont retrouvé Listeria monocytogenes qui correspondait à la souche de l'éclosion, mais les niveaux étaient inférieurs aux limites autorisées.

Potentiel de maladie grave

Dans les aliments prêts à consommer qui peuvent favoriser la croissance de Listeria, y compris le poisson fumé, la bactérie ne doit pas être présente dans 25 grammes prélevés à la sortie des usines de production, ou les entreprises doivent montrer que les produits ne dépasseront pas la limite de 100 unités formant colonie par gramme (UFC/g) pendant leur durée de conservation.

Comme le risque de maladie grave due à la listériose augmente avec l'âge, la FSA et la FSS conseillent également aux personnes de plus de 65 ans d'être conscientes du danger potentiel posé par des produits tels que le saumon fumé ou la truite fumé et le saumon ou la truite gravlax. Ni le processus de fumage à froid, ni la réfrigération ne tuent Listeria.

L'évaluation a révélé que même si le risque de contracter la listériose chez les personnes à haut risque à partir de poisson fumé à froid est faible, la gravité de la maladie est élevée. Cela signifie qu'il existe un risque de maladie grave, d'hospitalisation et de décès parmi les groupes à haut risque.

Les incertitudes comprenaient la difficulté d'estimer la dose infectieuse de Listeria monocytogenes et la façon dont elle varie entre les différents groupes fragiles; la longue période d'incubation qui peut rendre difficile l'attribution à un véhicule alimentaire ; le niveau initial de contamination et comment il se multiplie tout au long de la chaîne alimentaire et le comportement des consommateurs concernant les dates limites de consommation et les abus de température.

Le professeur Robin May, conseiller scientifique en chef à la FSA, a déclaré: «Notre évaluation des risques montre qu'il existe toujours un risque pour la santé associé à la consommation de poisson fumé à froid pour des groupes spécifiques de personnes fragiles, y compris les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. À la lumière de l'évaluation des risques, nous conseillons à ces consommateurs d'éviter les produits de poisson fumés à froid et saumurés prêts à consommer.»

Ceux dont le système immunitaire est affaibli sont des personnes atteintes de certaines conditions sous-jacentes telles que le cancer, le diabète ou les maladies du foie et des reins.

Détails de la transformation du poisson

Les poissons fumés à froid comme le saumon fumé ou la truite fumé, et les poissons salés comme le gravlax, n'ont pas été entièrement cuits pendant le processus de production pour tuer toute Listeria qui pourrait être présente. Le poisson fumé à froid est normalement étiqueté comme poisson fumé sur l'emballage, de sorte que le type de transformation n'est pas clair. Le poisson fumé à froid prêt à consommer se présente généralement en fines tranches et peut être consommé froid. On le retrouve également dans les sushis.

Les produits de poisson fumé qui ont subi un traitement thermique pendant la production, tels que le poisson fumé en conserve, peuvent être consommés sans autre cuisson. Ces produits sont soumis à une température élevée pendant le traitement, ce qui est suffisant pour tuer Listeria.

Gauri Godbole, microbiologiste consultant à l'UKHSA, a déclaré: «Bien que le poisson fumé présente un risque plus élevé d'être porteur de Listeria, le risque global pour la population est très faible. Cependant, certaines personnes sont plus susceptibles de contracter une infection grave, notamment les femmes enceintes et celles dont le système immunitaire est affaibli. Le risque augmente également avec l'âge. Les personnes les plus fragiles peuvent être exposées à des maladies graves telles que la méningite et une septicémie potentiellement mortelle. La listériose pendant la grossesse peut causer des maladies très graves chez les mères et leurs bébés.

L'UKHSA a identifié 31 patients ayant des liens microbiologiques et épidémiologiques avec huit incidents de poisson fumé entre 2015 et juin 2023, avec huit décès et trois patientes associées à une grossesse.

Commentaire

En France, la listériose est la deuxième cause de mortalité d’origine alimentaire et plus de 80% des cas surviennent chez des personnes fragiles : femmes enceinte et leurs nouveau-nés, personnes âgées de +65 ans, personnes immunodéprimées. Source Santé publique France.

lundi 3 juillet 2023

Actualité de l'aspartame

«Pourquoi l'aspartame fait-il la une des journaux ? », source Food Safety Authority of Ireland (FSAI) du 30 juin 2023.

- Le Comité mixte FAO/OMS d'experts des additifs alimentaires (JECFA) et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) évaluent simultanément les risques associés à l'aspartame.

- Le CIRC a évalué si l'aspartame pouvait poser un risque de cancer, tandis que le JECFA évaluera les risques pour le public de l'utilisation de l'aspartame dans les aliments. L'évaluation des risques par le JECFA comprendra un examen de la dose journalière admissible [1] et de l'évaluation de l'exposition alimentaire pour l'aspartame.
- Les médias rapportent que le CIRC a évalué l'aspartame comme cancérogène possible avant la publication de son rapport officiel qui sera mis à disposition avec l'évaluation du JECFA, le 14 juillet 2023.
- L'aspartame a été évalué par de nombreux comités scientifiques internationaux pendant de nombreuses années et s'est avéré sûr. Il est autorisé pour la consommation humaine dans de nombreux pays après des évaluations de sécurité approfondies. Avant leur autorisation au niveau de l'UE, tous les additifs doivent subir une évaluation de sécurité rigoureuse, et ce n'était pas différent pour l'aspartame qui est considéré comme sûr aux niveaux d'utilisation actuellement autorisés.
- La FSAI suivra de près les rapports du CIRC et du JECFA lors de leur publication le 14 juillet 2023.
- La priorité de la FSAI est de s'assurer que les aliments peuvent être consommés sans danger. Elle travaillera en étroite collaboration avec l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et d'autres États membres, si des mesures de management des risques de suivi sont nécessaires concernant l'aspartame.

Qu'est-ce que l'aspartame ?

- L'aspartame (E 951) est un édulcorant artificiel intense et hypocalorique autorisé en tant qu'additif alimentaire (édulcorant) dans l'UE et dans de nombreux pays du monde. Il est environ 200 fois plus sucré que le sucre et, par conséquent, il est souvent utilisé comme substitut du sucre ou pour rehausser le goût des aliments (exhausteur de goût).

Dans quels aliments peut-on trouver l'aspartame ?

- Dans l'Union européenne (UE), l'utilisation de l'aspartame est autorisée dans les denrées alimentaires à faible teneur en énergie ou sans sucre telles que les boissons aromatisées, les desserts, les confiseries, les produits laitiers, les chewing-gums, les compléments alimentaires, les produits à faible teneur énergétique et de contrôle du poids ainsi que les produits de table. édulcorants entre autres.

Évaluations de l'aspartame

- L'aspartame et ses produits de dégradation font l'objet d'investigations approfondies depuis plus de 40 ans, notamment des études expérimentales sur des animaux, des recherches cliniques, des études d'ingestion et épidémiologiques et une surveillance post-commercialisation.
- L'aspartame a déjà été évalué par le Comité mixte de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture/OMS d'experts sur les additifs alimentaires (JECFA) (la dernière fois en 1981), le Comité scientifique de l'alimentation humaine (SCF) de l'UE (dernier en 2002) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) (la dernière fois en 2013) entre autres. Le JECFA et le SCF avaient établi une dose journalière acceptable (DJA) de 40 mg/kg de poids corporel (pc)/jour pour l'aspartame.
- Les précédentes évaluations de l'exposition irlandaise montrent que l'exposition à l'aspartame des adultes et des enfants d'âge préscolaire irlandais est bien inférieure à la DJA de 40 mg/kg pc/jour.

Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) 
- Dans son avis de 2013, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a conclu que l'aspartame (E 591) et ses produits de dégradation (phénylalanine, méthanol et acide aspartique) sont sans danger pour la consommation humaine aux niveaux d'exposition actuels.
- Pour mener à bien son évaluation des risques, l'EFSA avait entrepris un examen rigoureux de toutes les recherches scientifiques disponibles sur l'aspartame et ses produits de dégradation, y compris des études animales et humaines, et l'avis représentait l'une des évaluations des risques les plus complètes de l'aspartame jamais entreprises.
- L'EFSA a également conclu que la dose journalière acceptable (DJA) actuelle de 40 mg/kg pc/jour est protectrice pour la population générale.
- L'EFSA réévalue actuellement la sécurité sanitaire de deux additifs alimentaires apparentés, le sel d'aspartame-acésulfame (E 962) et le néotame (E 961)*.
- Dans sa réévaluation du E 962, l'EFSA prendra en compte toutes les nouvelles données sur l'aspartame depuis sa dernière évaluation en 2013.
- L'EFSA mettra également à jour son évaluation de l'exposition alimentaire à l'aspartame dans le cadre de sa réévaluation du sel d'aspartame-acésulfame (E 962).

*Le sel d'aspartame-acésulfame (E 962) est un mélange des deux édulcorants aspartame (E 951) et acésulfame K (E 950), tandis que le néotame (E 961) est une substance chimiquement apparentée fabriquée à partir d'aspartame

[1] La dose journalière admissible (DJA) est une estimation de la quantité d'une substance dans les aliments ou l'eau potable qui peut être consommée quotidiennement au cours d'une vie sans présenter de risque appréciable pour la santé.

Mise à jour du 26 août 2023

mercredi 21 juin 2023

Produits phytopharmaceutiques. Normes élevées d'évaluation des risques également en cas de mélanges, selon le BfR

«Produits phytopharmaceutiques - normes élevées d'évaluation des risques également en cas de mélanges», source communication n°025/2023 du 14 juin 2023 du BfR.

Les personnes sont exposés à une multitude de substances, y compris des produits chimiques naturels et artificiels. En cas de co-exposition simultanée on parle d'exposition à ce qu'on appelle des mélanges. Dans de nombreux cas, cela est inoffensif du point de vue de la santé. Autrement dit, soit parce que les substances ne sont pas présentes à des concentrations auxquelles des effets pertinents sur la santé pourraient se produire, soit parce que le corps les détoxifie, rendant les substances potentiellement dangereuses inoffensives.

Les mélanges ne deviennent pertinents sur le plan toxicologique que dans les cas où les effets des substances individuelles sont amplifiés à un degré préjudiciable à la santé humaine ou lorsque les substances interagissent les unes avec les autres de telle sorte que des effets dangereux peuvent se produire. Cela peut se produire quelle que soit la nature ou l'origine du mélange. Peu importe donc que le mélange en question ait été intentionnel ou accidentel, ni qu'il soit composé de substances naturelles ou «synthétiques-chimiques».

Cependant, les mélanges délibérément produits, c'est-à-dire les mélanges «intentionnels», ont une composition prédéfinie et sont en tant que tels plus simples à évaluer que les mélanges accidentels. Dans le cadre de sa mission de protection de la santé des consommateurs, l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) évalue également les mélanges. Les évaluations respectives font partie des bonnes pratiques toxicologiques dans la plupart des silos réglementaires pour les mélanges formulés ou dans les cas où une co-exposition à des substances critiques est prévisible.

L'évaluation des mélanges dits accidentels est également prise en compte, si elle est connue et pertinente, mais constitue un défi en raison du grand nombre de combinaisons de substances possibles. La première tâche ici consiste à identifier les substances qui peuvent interagir et pour lesquelles l'exposition est suffisamment élevée pour qu'une toxicité du mélange se produise potentiellement. Le BfR a développé un concept avec des suggestions pour l'identification d'éventuels mélanges pertinents pour la santé.

Sont également prises en compte selon l'état actuel de la science les substances pouvant avoir des effets à faible dose. Les données en attente seront idéalement évaluées selon des relations dose-réponse claires, car celles-ci s'appliquent également principalement aux mélanges. Dans les cas où une relation dose-réponse claire ne peut être établie, les évaluations respectives suivent généralement une prémisse de minimisation de l'exposition selon le principe ALARA («As Low As Reasonably Achievable»). Un cas particulier concerne les substances qui relèvent des critères dits d’exclusion réglementaires, c'est-à-dire qu'elles sont indésirables en raison de leurs effets. Ici, une utilisation ciblée est généralement exclue, les évaluations de ces substances, par exemple en tant que contaminants, étant d'autant plus strictes. Normalement, il s'agit de toutes les substances CMR de catégorie 1, c'est-à-dire des substances cancérigènes (cancérigènes), mutagènes (mutagènes) ou toxiques pour la reproduction (nuisibles à la fertilité et/ou au développement), y compris les perturbateurs endocriniens respectifs.

Les mélanges peuvent avoir des effets différents selon leur mécanisme d'action. Il existe essentiellement quatre façons dont les substances peuvent interagir dans un mélange. (1) Ils peuvent avoir des effets différents indépendamment les uns des autres ; (2) Leur effet peut s'additionner (effet additif) ; (3) Ils peuvent avoir un effet plus fort ensemble que la somme des effets individuels (effet synergique); (4) Ils peuvent affaiblir l'effet de l'autre (effet antagoniste). Dans le cas d'effets égaux/similaires, on suppose généralement que les effets seront additifs. La condition préalable est que les substances ingérées aient le même mécanisme d'action et qu'elles aient été ingérées en même temps ou dans une succession temporelle rapprochée.

Divers règlements de l'UE prescrivent déjà la prise en compte des effets cumulatifs et synergiques, par exemple, le Règlement UE (CE) n°1107/2009 concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques. Par conséquent et conformément à cette exigence, le BfR a élaboré une ligne directrice pour l'évaluation cumulative des produits phytopharmaceutiques, les procédures respectives étant établies depuis 2017. Essentiellement, les évaluations respectives suivent une approche nivelée pour l'évaluation cumulative des diverses substances actives, que ce soit dans les produits de protection des plantes ou dans des mélanges en cuve. En septembre 2020, les salariés et les tiers non impliqués (résidents et passants) ont également été inclus dans ces évaluations. Les études sur les effets des résidus multiples de produits phytopharmaceutiques ne permettent pas de supposer que les évaluations actuellement réalisées ne sont pas suffisamment conservatrices. Indépendamment de cela, les stratégies de test et d'évaluation respectives sont et ont été soumises à un développement continu et à des projets de recherche en cours, dont plusieurs auxquels le BfR a participé activement. Cela comprend EuroMix, PANORAMIX et PARC.

Dans le même temps, le BfR traite également d'autres questions pertinentes, par exemple, au sujet des substances perturbatrices endocriniennes (appelées perturbateurs endocriniens) pour lesquelles le BfR a publié des FAQs ainsi qu'une vidéo explicative.

dimanche 11 juin 2023

Une nouvelle étude soulève des inquiétudes quant à la sécurité sanitaire des édulcorants artificiels couramment utilisés

«Une nouvelle étude soulève des inquiétudes quant à la sécurité sanitaire des édulcorants artificiels couramment utilisés», source article de Jonan Pilet paru le 11 juin 2023 dans Food Safety News.

Des chercheurs de la North Carolina State University ont récemment mené une étude révélant l'innocuité du sucralose. Le sucralose est commercialisé sous la marque Splenda et est le principal substitut du sucre du pays. Il est également ajouté à de nombreux produits et identifié comme sucralose sur les étiquettes des produits.

L'étude, Toxicological and pharmacokinetic properties of sucralose-6-acetate and its parent sucralose: in vitro screening assays publiée dans le Journal of Toxicology and Environmental Health, a découvert que les produits chimiques présents dans le sucralose peuvent décomposer l'ADN humain, ce qui présente des risques potentiels pour la santé humaine.

La popularité généralisée du sucralose a désormais fait l'objet d'un examen minutieux en raison des dangers potentiels découverts par des chercheurs de la North Carolina State University.

L’étude épidémiologique a indiqué un lien entre l'augmentation des cancers colorectaux, les maladies inflammatoires de l'intestin et les choix alimentaires couplés à la dysbiose, suggérant potentiellement une association avec la consommation de sucralose.

L'objectif de l'étude était d'étudier les propriétés toxicologiques et pharmacocinétiques du sucralose-6-acétate, une impureté et un analogue structurel retrouvé dans les échantillons de sucralose disponibles dans le commerce.

Pour évaluer la génotoxicité du sucralose-6-acétate, les chercheurs ont utilisé plusieurs tests. Les résultats ont indiqué que le sucralose-6-acétate est génotoxique, provoquant des ruptures de brins d'ADN classées comme clastogènes. Une seule boisson quotidienne édulcorée avec du sucralose s'est avérée contenir des niveaux de sucralose-6-acétate qui dépassaient le seuil de préoccupation toxicologique pour la génotoxicité.

Les chercheurs ont également exposé la paroi externe de l'intestin humain au sucralose-6-acétate et au sucralose. Ils ont effectué une analyse du séquençage de l’ARN (ou séquençage aléatoire du transcriptome entier) pour déterminer l'expression génique induite par ces expositions. L'étude a révélé que le sucralose-6-acétate augmentait de manière significative l'expression des gènes associés à l'inflammation, au stress oxydatif et au cancer. Il convient de noter en particulier l'expression accrue du gène de la métallothionéine 1 G (MT1G). De plus, le sucralose-6-acétate et le sucralose ont altéré l'intégrité de la barrière intestinale.

Une investigation plus approfondie a démontré que le sucralose-6-acétate inhibe deux enzymes, CYP1A2 et CYP2C19, appartenant à la famille des cytochromes P450 responsables du métabolisme des médicaments.

Ces résultats ont soulevé des inquiétudes importantes quant à l'innocuité et au statut réglementaire du sucralose lui-même. Selon les chercheurs, la compréhension de la génotoxicité du sucralose-6-acétate, son impact potentiel sur la santé humaine et son influence sur l'intégrité de la barrière intestinale nécessitent une exploration plus approfondie.

vendredi 9 juin 2023

Etats-Unis : Des chercheurs découvrent qu’un composé toxique de la farine de tara était à l'origine d’une épidémie qui a rendu des centaines de personnes malades

«Des scientifiques disent que la farine de tara était à l'origine d’une épidémie de Daily Harvest qui a rendu des centaines de personnes malades», source article de Coral Beach paru le 9 juin 2023 dans Food Safety News.

Des chercheurs ont découvert que la farine de tara était à l'origine d'une épidémie de centaines de cas de maladies associées à Daily Harvest’s French Lentil & Leek Crumbles.

Les chercheurs de l'Université du Mississippi ont découvert qu'un composant de la farine de tara, qui est fabriqué à partir des graines d'une plante cultivée au Pérou, était probablement à l'origine des maladies qui ont touché 39 États en 2022 Ce composant, le baikiain, est un acide aminé non protéique et est présent à des niveaux élevés dans La gomme tara.

Les chercheurs ont publié l'étude dans Chemical Research in Toxicology, qui est une revue de l’American Chemical Society. Les auteurs font partie du National Center for Natural Products Research, qui est en partie financé par la Food and Drug Administration.

Les chercheurs ont dit que leur objectif était d'entreprendre une approche de pharmacognosie à plusieurs volets pour évaluer la qualité et la sécurité sanitaire de l'ingrédient de la farine de tara dans le produit Daily Harvest's Crumbles.

Ils ont conclu que des «événements indésirables» signalés par les personnes qui avaient consommé des Daily Harvest’s Crumbles provenaient de l'ingrédient de la farine de tara.

La farine de tara n'a été utilisée dans aucun autre produit de chez Daily Harvest, mais la protéine de tara a été utilisée dans les smoothies Revive Superfoods à la mangue et à l'ananas. Un certain nombre de consommateurs qui ont bu ces smoothies ont signalé des maladies similaires à celles signalées par les patients qui ont mangé des Daily Harvest’s Crumbles surgelées.

Les enquêteurs sur l’épidémie ont été déconcertés par les cas de maladie attribués aux Daily Harvest’s Crumbles, qui comprenaient au moins 393 personnes, dont beaucoup ont dû être hospitalisées. Environ 30 ont dû se faire enlever la vésicule biliaire.

L'épidémie a commencé en avril 2022 et s'est poursuivie au moins en septembre de cette année-là, selon des responsables fédéraux. Les personnes ont commencé à signaler des maladies peu de temps après que les Daily Harvest’s Crumbles surgelées aient été présentées au public.

Au cours de l'épidémie, les propriétaires de Daily Harvest et les enquêteurs de la Food and Drug Administration ont testé le produit de crumbles surgelérs. Aucun des tests n'a révélé d'agents pathogènes microbiens toxiques alimentaires courants, de mycotoxines, d'allergènes majeurs, de métaux lourds, de pesticides, d'hépatite A ou de norovirus.

En février de cette année, des scientifiques de la FDA ont émis l'hypothèse que les maladies étaient liées à la farine de tara, mais ils se sont abstenus de dire que le composant de tara était le coupable de l'épidémie.

Le professeur Ben Chapman, chef du département et spécialiste de la sécurité des aliments pour le département des sciences agricoles et humaines de l'Université d'État de Caroline du Nord, a dit que la nouvelle étude de l'Université du Mississippi est basée sur des données scientifiques solides et semble résoudre le mystère derrière les cas de maladie liés à Daily Harvest.

«Cette épidémie a déconcerté beaucoup d'entre nous dans le monde de la sécurité des aliments au cours de l'année passée. Sans agent pathogène ou toxine commune, il semble certainement y avoir quelque chose qui a conduit à des centaines de cas de maladies graves», a déclaré Chapman à Food Safety News .

«Les auteurs présentent un cas très avéré pour que l'acide aminé, le baikiain, soit une possibilité en tant qu'agent causal de ces maladies. Ce que j'ai aimé dans cette étude, c'est qu'ils ont approfondi ce qu'il y a dans cette farine relativement nouvellement utilisée, dans les aliments riches en protéines, et la nouvelle farine de tara, et ont découvert qu'il y avait un acide aminé détectable qui n'a pas fait l’objet .d’études d'évaluation toxicologique ou de sécurité sanitaire dans la littérature.

Don Schaffner, spécialiste de la vulgarisation en science des aliments et professeur émérite à l'Université Rutgers, a fait des commentaires similaires à ceux de Chapman. Schaffner a déclaré qu'un aspect important de l'étude est l'effort des auteurs pour établir que ce qu'ils testaient était en fait botaniquement la bonne espèce.

«En ce qui concerne les conclusions centrales de l'article, les auteurs ont fait un bon travail en montrant que l'acide aminé non protéique baikiain est présent dans la farine de tara et qu'il provoque des effets chez les souris mâles qui sont compatibles avec des dommages au foie et les effets observés. chez l'homme», a déclaré Schaffner à Food Safety News.

«Les auteurs m'ont convaincu qu'ils avaient découvert la cause exacte des cas de maladies humaines épidémiologiquement liée à la farine de tara. »

Chapman a également noté l'importance du travail en laboratoire des chercheurs, notant qu'ils ont donné du baikiain aux souris, à une dose similaire à celle qui aurait pu être présente dans le produit Daily Harvest et ont constaté que les souris présentaient des effets sur le foie et les reins similaires à des surdoses de l'acétaminophène, car la dégradation de la baikiaine dans le corps a créé un métabolite similaire au médicament courant en vente libre.