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vendredi 22 décembre 2023

Les toxi-infections alimentaires collectives et l'Anses

L'Anses rapporte dans un tweet qu'un tiers des toxi-infections alimentaires collectives surviennent au domicile ...

Qu'en est-il précisément ? 
Voici quelques élements ...
En 2021, les TIAC ont concerné 1 738 malades en milieu familial (16%), 1 662 en restauration commerciale (15%) et 7 296 en restauration collective (66%). Pour 17 TIAC correspondant à 360 malades (3%), le lieu de repas n’est pas connu.
- En 2021, le nombre de TIAC en restauration commerciale est de 363 et a de nouveau augmenté (+26% par rapport à 2020).
- En 2021, pour les TIAC familiales, ce nombre était de 425 TIAC notifiées.
- En 2021, pour les TIAC survenues en collectivités (restauration d’entreprise, cantines scolaires, instituts médico-sociaux et autres collectivités), on observe un rebond avec 403 TIAC déclarées.

NB : à noter que le lien indiqué n'est pas accessible ... 

Commentaire
Pour les données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives en France, Santé publique France rapporte en 2021, 1 309 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 11 056 personnes. Selon le rapport 2022 de l’EFSA-ECDC, la France a signalé en 2022, 1 861 foyers de TIAC, affectant 16 102 personnes.
Tout augmente !

jeudi 21 décembre 2023

Un thermomètre pour la chaîne du froid ! Pour la cuisson, ne faut-il pas un thermomètre alimentaire ?

Cet article a été publié le 10 janvier 2023 et a été quelque peu modifié pour tenir compte de l'actualité. Il n'a rien perdu de son actualité.

Est-ce que nos autorités sanitaires ont un problème avec le thermomètre ? Quand il s’agit de la chaîne du froid, il faut un thermomètre, mais quand il s’agit de la cuisson, celui-ci n’existe pas, en voici un nouvel exemple ...

Les articles du ministère de l’Agriculture en matière de sécurité sanitaire des aliments sont rares, bien trop rares, c'est dommage, et donc il faut savoir profiter de ce premier article de 2023 sur «Sécurité sanitaire des aliments : tout sur la chaîne du froid». Cet article vient d'être republié le 19 décembre 2023 -aa.

La réglementation sanitaire qui fixe les températures optimales de conservation de denrées s’appuie sur des bases scientifiques traditionnelles. Elle prend en compte l’évolution des habitudes de consommation, les progrès techniques agroalimentaires et leurs risques inhérents, son objectif étant de garantir la sécurité du consommateur.
La chaîne du froid : à vos thermomètres !
Le froid positif permet de conserver une denrée sans atteindre son point de congélation, ce qui risquerait d’en dégrader certaines qualités organoleptiques, comme sa texture.
Le froid négatif vise, au contraire, à conserver les denrées à l’état congelé et à une température suffisamment basse pour bloquer tout réaction biologique. Les denrées peuvent ainsi être conservées pendant plusieurs semaines voire des mois.

Intéressant le sous-titre de ce paragraphe «La chaîne du froid : à vos thermomètres», car, s’agissant de la cuisson des aliments, nos autorités sanitaires indiquent des températures de cuisson, sans évoquer «à vos thermomètres», étonnant, non ?

Autre intérêt de ce paragraphe, des exemples illustrent les différences de températures de conservation,

Les denrées conservées en froid positif doivent l’être à des températures d’autant plus basses qu’elles sont fragiles : les mollusques vivants (huîtres, moules) peuvent être stockés à des températures dépassant les 10°C tandis que la viande hachée doit l’être à moins de 2°C.  

Toujours ce souci de la température et donc du thermomètre ...

Autre sujet important à destination du consommateur, «La chaîne du froid : recommandations pour la maison» qui se décline en quatre volets :
- Lisez les étiquettes
- Rangez votre frigo
- Lavez votre frigo
- Dégivrez votre congélateur

Enfin, parmi les références citées, on trouve le guide des bonnes pratiques d’hygiène à destination des consommateurs, version mai 2013.

Ce guide a mal vieilli, à mon sens, jugez plutôt, car il va aussi s’agir de thermomètre, mais pour la cuisson,

Pour les enfants de moins de 15 ans, veiller à bien cuire à cœur les steaks hachés, à une température supérieure à +63°C (cela correspond visuellement à une viande non rosée à cœur).

Pour en savoir plus, il vous est renvoyé à un lien qui n’existe plus.
En revanche, ce qui existe, ce sont des recommandations de Santé publique France, «La prévention du syndrome hémolytique et urémique chez l’enfant âgé de moins de 15 ans en France».

Dans ce document, il est indiqué «les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, doivent être bien cuites à cœur.»
L’Anses indique qu’il faut «bien cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée.»

Encore une histoire de thermomètre ...

Dans un récent rappel de bifteck haché de bœuf pour cause de STEC du 20 décmbre 2023, RappelConso indique dans la fiche de rappel :

... les autorités sanitaires rappellent que par précaution pour les populations plus sensibles comme les enfants, les personnes âgées ou immunodéprimées, les femmes enceintes, il est recommandé de cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée.

Un jour, peut-être, nos autorités se mettront à recomnander l'usage d'un thermomètre alimentaire.
En attendant, faites vous offrir pour Noël (mais ça nos autorités ne peuvent le dire) un themomètre alimentaire pour bien faire cuire vos viandes et réussir vos repas de fêtes !

jeudi 14 décembre 2023

Il était une fois, les pathogènes, les fromages et l’Anses

Du 6 au 14 décembre 2023, 28 fromages ont été rappelés pour cause de présence de STEC, mais comme l’on dit sans transition, voici que l’Anses nous informe le 15 décembre 2023, «Fabriquer des fromages pour étudier les risques sanitaires»

Pour étudier les risques de transmission d’organismes pathogènes via la consommation de fromages, plusieurs équipes de l’Anses vont en fabriquer en laboratoire. Une tâche rendue complexe par les précautions nécessaires pour éviter toute contamination extérieure par les microorganismes étudiés.

Deux projets portant sur les risques de transmission de microorganismes pathogènes de l’animal à l’être humain via la consommation de fromages ont été initiés ces derniers mois.

- virus de l’encéphalite à tiques : comprendre les différences entre fromage de chèvre et de vache
- Brucella melitensis : évaluer le risque de contamination du reblochon

Pour les autres pathogènes, prière de vous adresser à l’Anses ...

Complément du 17 décembre 2023
Selon ce RappelConso, il y a eu, à ce jour, 99 avis de rappel de fromages pour cause de présence de STEC et 653 avis de rappels (tous produits confondus) pour cause de présence de Listeria monocytogenes ...

lundi 4 décembre 2023

A propos des bactéries productrices de toxines

«Identifier plus rapidement les bactéries productrices de toxines», source Anses.

Améliorer l’identification des bactéries productrices de toxines est un vrai défi pour comprendre les épisodes d’intoxications alimentaires. Dans le cadre du Programme conjoint européen «One Health» coordonné par l’Anses, l’agence a coordonné un projet collaboratif européen sur les bactéries productrices de toxines qui provoquent le plus de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC).

Staphylococcus aureus, Bacillus cereus et Clostridium perfringens étaient au cœur du projet européen TOX-Detect. Ce trio n’a pas été choisi au hasard : il s’agit des bactéries productrices de toxines les plus fréquemment impliquées dans les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Selon le rapport de l'Union européenne sur les zoonoses One Health 2021 publié par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) les toxines bactériennes sont la deuxième cause de TIAC après les bactéries elles-mêmes (17%).

Le projet, coordonné par l’Anses, a débuté en 2018 pour une durée de 3 ans. Il a été financé par le programme One Health European Joint Programme (EJP) et a impliqué l’Institut Pasteur, l’Inrae ainsi que différents partenaires de plusieurs pays européens.

«Selon les souches bactériennes, l’expression des facteurs de virulence n’est pas la même. Ces facteurs de virulence sont par exemple la présence de protéines d’adhésion ou la production de toxines, dans l’aliment ou dans l’organisme. Ils servent aux bactéries à contrer les défenses que l’hôte pourrait leur opposer, explique Yacine Nia, co-coordinateur du projet et chef d’unité adjoint de l’unité Staphylococcus, Bacillus, Clostridium (SBCL), du laboratoire de sécurité des aliments de l’Anses. La capacité de la bactérie à nuire à l’organisme sera plus ou moins élevée en fonction de ces facteurs de virulence.»

La plupart des intoxications provoquées par les toxines des trois bactéries étudiées engendrent des symptômes de type gastro-intestinaux (nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhées). Des décès peuvent survenir, notamment chez les sujets les plus sensibles.

Parmi les sujte d’intérêt,
- Une méthode rapide d’identification de l’espèce bactérienne
- Reconnaître les bactéries grâce à la masse de leurs protéines
- Une spectrothèque adaptée aux bactéries isolées d’aliments, d’animaux ou dans l’environnement

Informations et les publications du projet TOX-Detect sur le site du One Health EJP.

Mise à jour du 18 décembre 2023
Selon un article de Joe Whitworth de Food Safety News sur le bilan 2022 des zoonoses au sein de l’UE,
Avec 1 020 cas, la France est responsable de près de 90% de tous les foyers de cas causés par des toxines bactériennes dans l'UE. Les toxines de Bacillus cereus se sont classées en première position et ont été l'agent causal de cinq épidémies avec plus de 100 cas, signalées par l'Espagne et la France.

lundi 20 novembre 2023

Ressources sur la résistance aux antimicrobiens

Ressources sur la résistance aux antimicrobiens, source American Society for Microbiology.

L’adaptation est une conséquence naturelle de l’exposition aux antimicrobiens qui rend la résistance aux antimicrobiens (diminution de la sensibilité aux agents antimicrobiens) inévitable et irréversible. L’utilisation excessive d’agents antimicrobiens en médecine, dans la production d’animaux destinés à l’alimentation humaine et dans la protection des cultures a provoqué une résistance croissante à ces agents.

À mesure que l’efficacité des agents antimicrobiens existants diminue, les infections seront plus difficiles et plus coûteuses à traiter et les épidémies plus difficiles à contrôler. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit la perspective terrifiante de 10 millions de décès liés à la résistance aux antimicrobiens par an dans le monde d’ici 2050.

Principales causes de la résistance aux antimicrobiens :
- Surprescription d’antimicrobiens.
- Traitement raccourci ou observance incomplète du traitement antimicrobien.
- Surutilisation des antimicrobiens dans l’élevage et la pisciculture.
- Faible contrôle des infections dans les établissements de soins de santé.
- Faible hygiène et nettoyage-désinfection
- Découverte limitée de nouveaux antimicrobiens.

Les gènes de la résistance aux antimicrobiens sont incroyablement dispersés et circulent parmi les humains, les animaux, les plantes et l'environnement, et la mise en œuvre d'une approche One Health est essentielle pour lutter contre la propagation de la résistance.

Pour aller plus loin, voir ici.

NB : résistance aux antimicrobiens = résistance aux antibiotiques

En France, on lira ce document de l’Anses, «Antibiorésistance en santé animale : bilan 2023».

Par les missions qu’elle exerce, l’Anses contribue à lutter contre l'antibiorésistance. À l’occasion de la semaine mondiale pour le bon usage des antibiotiques, l'Agence publie les données recueillies en 2022 pour :
- Le suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antimicrobiens,
- Le Réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Résapath),
- Le dispositif européen de surveillance de l’antibiorésistance dans la chaîne alimentaire.

jeudi 16 novembre 2023

A l'approche du black friday, l'AFSCA de Belgique met en garde contre les compléments alimentaires dangereux qui sont en vente en ligne

On ne compte plus les les mises en garde de l’Anses à propos des compléments alimentaires, en voici une sélection,

L’AFSCA de Belgique aussi met en garde en rapportant, «A l'approche du Black Friday, l'AFSCA met en garde contre les compléments alimentaires dangereux qui sont en vente en ligne»

Après analyse, 1 complément alimentaire sur 2 envoyé par la poste, s'avère non conforme. Grâce à ces 7 conseils de l'AFSCA, vous vous assurez d'effectuer un achat en toute sécurité !

Les jours sont de plus en plus froids et sombres et nombreux sont ceux qui pensent que leur système immunitaire a besoin d'un coup de pouce. A l'approche du Black Friday - le jour où les acheteurs en ligne peuvent faire de bonnes affaires - l'AFSCA met en garde et rappelle que les compléments alimentaires qui peuvent être achetés en ligne ne sont pas tous sûrs. Dès le moment où vous naviguez sur le web en tant que consommateur, il est important d'être sur vos gardes.

En Belgique, l'Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA) veille à ce que les vendeurs en ligne de denrées et de compléments alimentaires respectent les règles du jeu.

- D’une part, une cellule spécialisée écume le web et examine les différents sites et boutiques en ligne qui proposent des denrées alimentaires et des compléments alimentaires aux consommateurs belges. En 2022, la cellule-commerce a contrôlé 262 boutiques en ligne, dont 86 dans le secteur des compléments alimentaires.

- D’autre part, l'AFSCA, en collaboration avec la Douane, effectue des contrôles sur l'importation de colis postaux, et notamment de compléments alimentaires achetés sur internet. En 2022, 14.945 petits envois ont été contrôlés, dont 2.195 (14%) étaient non conformes. 58 analyses ont été faites sur des compléments alimentaires et 32 d’entre elles ont donné un résultat non conforme. Les substances médicamenteuses les plus fréquemment trouvées sont le sildénafil et la sibutramine. Pourtant, la loi est claire à ce sujet : aucune substance médicamenteuse ne peut faire partie de la composition d’un complément alimentaire.

Que pouvez-vous faire en tant que consommateur ?

Les contrôleurs de l'AFSCA mettent tout en oeuvre pour assurer la sécurité du marché en ligne, mais il est évidemment impossible de fouiller internet de fond en comble. C’est pourquoi, en tant que consommateur, il est également important de ne pas faire une confiance aveugle à tous les vendeurs en ligne. Les conseils ci-dessous vous aideront à reconnaître une entreprise fiable.

Conseil n°1. Vérifiez si les produits sont connus en Belgique

Conseil n°2. Méfiez-vous des remèdes miracles
Conseil n°3. Faites confiance à l’avis de votre médecin ou pharmacien
Conseil n°4 : Vous devez également pouvoir trouver des informations sur les produits sur le site web.
Conseil n°5 : Lisez attentivement les avis
Conseil n°6 : Recherchez des informations sur l’entreprise
Conseil n°7 : Méfiez-vous si un vendeur ne veut communiquer que par des canaux privés

ImportantUne notification au RASFF de l’UE par la France le 16 novembre 2023 rapporte des effets secondaires importants chez quatre personnes en France liés au sibultramine en gélules. Les symptômes sont palpitations, brûlures d’estomac, nausées/

lundi 16 octobre 2023

Amateurs de champignons, écoutez vraiment les conseils de l'Anses et attention aux applications sur smatphone

Le blog vous avait proposé en septembre 2022, «Champignons et risques d'intoxication, soyez vigilants !»

Et par ailleurs, le blog avait aussi relayé un message de Joe Whitworth du 7 septembre 2023, «Bonjour les Francais. Il faut que vous ecoutiez ce message cette fois, compris ?»

Et bien non ! Les Français ne semblent pas écoutez tous mes messages et en particulier ceux de l’Anses …

Et pourtant la sitiation semble s’aggraver ...

«Saison des champignons : les intoxications augmentent !», source Anses du 13 octobre 2023.

Chaque année en octobre, on observe un pic des intoxications. Certaines espèces de champignons sont toxiques voire mortelles pour l'être humain. En 2022, deux personnes sont décédées suite à la confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique. Que vous soyez connaisseur ou cueilleur occasionnel, restez vigilant et respectez les bonnes pratiques pour une consommation en toute sécurité.

Plus de 600 cas déjà rencensés

Les intoxications rapportées aux Centres antipoison augmentent. Plus de 600 cas ont déjà été recensés depuis le 1er juillet 2023. Chaque année en octobre on observe un pic des intoxications.

Ces intoxications résultent de plusieurs causes : confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique, parfois du fait de l’utilisation d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone donnant une identification erronée des champignons cueillis, ou encore consommation de champignons comestibles en mauvais état, mal conservés ou insuffisamment cuits.

En 2022, des intoxications en hausse par rapport aux années passées

Entre le 1er juillet et le 31 décembre 2022, 1 923 intoxications avaient été rapportées aux Centres antipoison.

Si le nombre d’intoxications était supérieur aux années précédentes (1 269 en 2021), le nombre de cas graves était en légère baisse avec 37 cas de gravité forte (contre 41 en 2021) dont deux décès (contre 4 décès en 2021).

Par ailleurs, alors qu’il est déconseillé de leur servir des champignons sauvages cueillis, 74 jeunes enfants ont été intoxiqués, dont un enfant de 11 mois atteint d’une hépatite sévère nécessitant un séjour en réanimation.

Enfin, sur les 1 923 intoxications, 30 personnes avaient utilisé des applications de reconnaissance sur smartphone.

L’Anses, les Centres antipoison et la Direction Générale de la Santé rappellent qu’il faut :
- Ramasser uniquement les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles.
- Au moindre doute sur l’identification d’un des champignons récoltés, ne pas consommer la récolte avant de l’avoir faite contrôler par un spécialiste en la matière : pharmacien ou association de mycologie.
- Ne jamais donner à manger les champignons que vous avez cueillis à de jeunes enfants.
- Ne pas consommer de champignons identifiés au moyen d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreur.

Complément
Selon France bleu du 29 octobre 2019, il existerait trois applications pour votre cueillette de champignons.
Vous verrez par vous-même ce qu’il en est, mais ce qui est important de noter, c’est que l’article se termine par cette mise en garde :

Ces applications, certes pratiques, ne sont pas infaillibles. Elles ne doivent être utilisées qu’à titre consultatif. Chaque année, de nombreux cas d’intoxication sont signalés.

Les conséquences sur la santé peuvent être graves, voire mortelles. En cas de doute, demandez toujours l’avis d’un spécialiste (pharmaciens ou association et sociétés de mycologie.

jeudi 5 octobre 2023

Huiles essentielles : Quand le Parlement européen sombre dans l'obscurantisme

Par définition, l’huile essentielle est un concentré de substances chimiques issues d’une matière première végétale. Ces substances peuvent interagir avec l’organisme et produire des effets justifiant leur usage à des fins physiologiques dans les compléments alimentaires. Toutefois, certaines substances peuvent aussi, sous certaines conditions, être à l’origine d’effets délétères contre lesquels il convient de se prémunir. Source DGCCRF, Compléments alimentaires – Huiles essentielles.

Malheureusement, l’ésotérisme et l’obscurantisme semblent l’avoir emporté sur la science ...

Pour aller plus loin, on lira la Note d’appui scientifique et technique du 02 février 2023 révisée de l’Anses relative à l’analyse de l’article de Fouyet et al. (2022) mis en avant par des acteurs économiques pour rejeter une règle de classification proposée par la Commission Européenne (mai 2023). Tout y est dit !

samedi 16 septembre 2023

Listeria monocytogenes : une bactérie aux capacités d’adaptation insoupçonnées, selon le projet européen Listadapt

«Listeria monocytogenes : une bactérie aux capacités d’adaptation insoupçonnées», source communication de l’Anses du 11 septembre 2023.

Dans les aliments, chez les animaux d’élevage et sauvages, dans le sol, l’eau, la végétation… Listeria monocytogenes est une bactérie très largement répandue. Le projet européen Listadapt s’est intéressé aux capacités d’adaptation des souches de cette bactérie à ces différents milieux. Il a révélé que ces capacités sont indépendantes du milieu d’origine des souches ou de leur appartenance à un sous-groupe donné.

Listeria monocytogenes est la bactérie responsable de la listériose chez l’être humain. En France, la maladie reste rare mais représente la deuxième cause de décès d’origine alimentaire. Elle peut entraîner une septicémie ou une infection du système nerveux central. L’infection chez la femme enceinte peut provoquer un avortement, un accouchement prématuré ou une infection néonatale grave.

Le projet européen Listadapt avait pour objectif de comprendre les mécanismes d’adaptation des souches de Listeria à leur environnement. En effet, la bactérie comprend de nombreuses souches qui ne vivent pas dans les mêmes milieux : «nous avions précédemment constaté que certaines souches étaient présentes dans les aliments mais pas chez les animaux ni dans l’environnement naturel, et inversement.», explique Sophie Roussel, coordinatrice du projet et responsable de l’équipe de recherche de l’unité Salmonella et Listeria au sein du laboratoire de sécurité des aliments de l’Anses à Maisons-Alfort.

Connaître leurs mécanismes d’adaptation permettrait notamment de savoir quelles souches sont susceptibles de proliférer au contact des aliments et quelles sont celles pouvant être par exemple résistantes à un désinfectant ou à un antibiotique. Listadapt a été financé de 2018 à 2020 par le programme One Health EJP, coordonné par l’Anses. Le projet réunissait 8 partenaires de 7 pays européens. Au sein de l’Anses, en plus du laboratoire de sécurité des aliments qui a coordonné le projet, celui de Fougères a été impliqué dans l’étude de la résistance aux antibiotiques et aux produits biocides, tandis que celui de Ploufragan-Plouzané-Niort a contribué à l’obtention des génomes avec sa plateforme de séquençage à haut débit.

1 485 nouvelles souches de bactéries

Grâce à la collaboration d’instituts et de laboratoires dans toute l’Europe, les membres du projet ont rassemblé 1 485 nouvelles souches de Listeria monocytogenes. Certaines ont été prélevées spécialement dans le cadre de Listadapt. D’autres provenaient de collections existantes mais n’avaient pas encore été étudiées. « Ces souches couvrent toute la diversité de Listeria monocytogenes, souligne la scientifique. Elles ont des origines variées et appartiennent à 80 familles clonales.» Les familles clonales, appelées aussi complexes clonaux sont des sous-groupes de Listeria monocytogenes différenciés sur la base de certains gènes. Premier constat : certaines familles clonales sont préférentiellement présentes dans des environnements spécifiques. Mais contrairement à ce que les scientifiques pouvaient supposer, ceci ne s’explique pas par une capacité accrue à survivre dans ces milieux.

Des caractéristiques différentes entre les souches d’une même famille clonale

Parmi les souches collectées, les scientifiques ont sélectionné un sous-panel de 100 souches environnementales ou animales et 100 souches alimentaires pour étudier finement leurs caractéristiques. «Nous avons par exemple découvert que certaines souches prélevées dans les aliments peuvent survivre dans le sol et d’autres non, même si elles appartiennent à une même famille clonale», explique Sophie Roussel. Les capacités des bactéries à former des biofilms, à adhérer à des surfaces et à résister à des désinfectants et des antibiotiques ont également été étudiées. Là aussi, une grande variabilité au sein d’une même famille clonale a été constatée.

Certains résultats suggèrent que les différences de capacité d’adaptation des souches pourraient venir de l’effet cumulé de petites variations génétiques. Des études supplémentaires sont cependant nécessaires pour confirmer cette piste. «Il y a énormément de données. Même si le projet est officiellement terminé, il nous faudra encore 2 ou 3 ans pour tout analyser.» conclue Sophie Roussel.

En savoir plus

Commentaire

En attendant, Listeria monocytogenes reste, et de loin, la première cause de rappel de produits alimentaires en France ...
Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé cette information.

mardi 12 septembre 2023

Le conseil du jour : Pas de miel pour les enfants de moins d’un an

Parlons de sécurité des aliments.
Le miel ne doit jamais être donné aux enfants de moins de 1 an. Il peut contenir des spores dormantes de Clostridium botulinum, qui peuvent se développer dans le tube digestif moins mature d'un nourrisson et produire la toxine responsable du botulisme.

Le miel est sans danger pour les personnes plus âgées.

En effet, selon l’Anses, Pas de miel pour les enfants de moins d’un an

Risques de botulisme infantile liés à la consommation de miel chez les nourrissons.

Le botulisme infantile est une maladie rare, survenant chez les enfants de moins d’un an. Des formes résistantes (spores) de la bactérie (Clostridium botulinum), responsables de cette maladie, peuvent se trouver dans les poussières et certains sols. Transportées par les abeilles, les spores peuvent se retrouver ensuite dans le miel. Suite à l’augmentation du nombre de cas de botulisme infantile depuis 2004, l’Agence rappelle qu'il est absolument déconseillé de donner du miel, quelle que soit son origine, aux nourrissons de moins d'un an.

jeudi 7 septembre 2023

Message de vigilance de l'Anses au sujet de la cueillette des champignons

Le blog s'associe au message de Joe Whitworth de Food Safety News sur ce que rapporte l’Anses sur des cas d'intoxication par des champignons ! C’est très important !!! 

lundi 28 août 2023

Il était une fois, les œufs, le beurre, le lait et l'Anses

 L'Anses a diffusé le tweet ci-dessous.

Et Nos scientifiques ont fait le point pour les dnatweets (tweets du journal DNA, Denières Nouvelles d’Alsace) ! Un aide-mémoire pour faire le point …

Les sujets concernent la conservation des œufs, du lait et du beurre et ils sont publiés dans le journal DNA.

Pour les œufs, je vous laisserais lire ce qui est rapporté, frigo or not frigo ?

Cela étant, selon l'EFSA, «Conserver les œufs au frigo est la seule manière de réduire le risque accru d’infection dû à une conservation prolongée. Toutefois, si les dates limites de vente et de consommation sont prolongées de plus de trois semaines, le risque augmente, même si les œufs sont réfrigérés dans les établissements de vente.»

Il me semble que ce sont plutôt les fluctuations de température des œufs, les rentrer, les sortir ainsi de suite plusieurs fois que les variations liées à l’ouverture de la porte du réfrigérateur. Un frigo en bon état de marche fait peu de condensation. Je conseille aussi de les conserver dans leur boîte d’origine.

Pour le lait, je suis d’accord avec la conservation à température ambiante d’une bouteille ou d’une brique de lait UHT non ouverte, après ouverure, le froid s’impose.

Pour le beurre, Le froid me semble approprié.

Ce qui est rapporté me paraît être sujet à discussion, «Ce n’est pas un produit très sensible d’un point de vue microbien pour la bonne et simple raison que le beurre est fabriqué à partir de crème pasteurisée et a une teneur en eau très faible », nous explique un responsable pédagogique du réseau des Ecoles Nationales d’Industrie Laitière (ENIL). Aucun risque sanitaire donc face aux variations de température.»

Tout d’abord, il existe des beurres au lait cru, et même avec du lait pasteurisé, il peut y avoir une recontamination. On assiste depuis quelques années à des rappels, certes peu nombreux, de beurre pour cause de présence de Listeria monocytognes. Il y en a eu déjà 3 en 2023 en France.


Notons enfin qu’il existe aussi un beurre tartinable dès qu’il est sorti du frigo.

samedi 19 août 2023

Six personnes intoxiquées par des champignons lors d’un repas de famille

Le blog vous en avait parlé le 2 août et voici que «Six personnes intoxiquées par des champignons lors d’un repas de famille», source Le Bien public du 18 août 2023.

Les secours sont intervenus pour une intoxication alimentaire collective aux champignons dans le nord de la Côte-d'Or. Les six peronnes avaient été prises de vomissements et de malaises.

Les secours sont intervenus dans la nuit de jeudi 17 à vendredi 18 août, dans le nord de la Côte-d’Or, pour une intoxication alimentaire collective liée à la consommation de champignons toxiques, comme le rapportent nos confrères de France Bleu Bourgogne. Les faits se sont produits lors d’un repas de famille sur la commune de Villedieu, dans le canton de Châtillon-sur-Seine.

Elles ont été transportées en urgence relative à l’hôpital

Six personnes, trois hommes et trois femmes âgées de 21 à 85 ans, ont été prises de vomissements et de malaises après avoir consommé les champignons, qui avaient été cueillis puis cuisinés. Elles ont été transportées en urgence relative dans les hôpitaux de Semur-en-Auxois et Châtillon-sur-Seine.

L’intervention a mobilisé une vingtaine de sapeurs-pompiers issus des casernes de Châtillon-sur-Seine, d’Aisey-sur-Seine, de Laignes, de Montbard et des départements limitrophes (Aube et Yonne). À noter également la présence sur les lieux du Service d’aide médicale urgente (Samu) de Châtillon-sur-Seine.

On lira l’article de Chloé Greillet, «L'année 2022 marquée par un grand nombre d'intoxications par des champignons» dans le numéro de Vigil'Anses de juillet 2023.

Voir aussi l’article de Joe Whitworth paru le 7 août 2023 dans Food Safety News, «La France enregistre une augmentation des intoxications aux champignons en 2022».

Près de 2 000 intoxications liées aux champignons sauvages ont été recensées en France en 2022.

Mise à jour du 31 août 2023

dimanche 6 août 2023

Pas ‘si’, mais ‘quand’ : La résistance aux antibiotiques constitue une menace existentielle

Pas ‘si’, mais ‘quand’ : la résistance aux antibiotiques constitue une menace existentielle pour la médecine moderne
Not 'if' but 'when': Antibiotic resistance poses existential threat for modern medicine.

Source article paru dans USA TODAY de Karen Weintraub et Adrianna Rodriguez.

En lisant l’article, vous découvrirez l’histoire mettant en lumière des membres de l’American Society for Microbiology et des auteurs d'un nouveau livre 'Revenge of the Microbes'.

On lira aussi de l’Anses, «La résistance aux antibiotiques, une pandémie silencieuse ?»

mercredi 2 août 2023

Dix personnes intoxiquées par des champignons dans la Marne

Dans un article
du 8 septembre 2022, «La saison des champignons a commencé, soyez vigilants !», l’Anses nous rappelait les bonnes pratiques pour éviter les intoxications.

Alors qu’on déplore chaque année en France environ un millier d’intoxications et des décès dus à la consommation de champignons sauvages, l’Anses, les Centres antipoison et la Direction Générale de la Santé rappellent qu’il faut :


- Ramasser uniquement les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles.
- Au moindre doute sur l’identification d’un des champignons récoltés, ne pas consommer la récolte avant de l’avoir faite contrôler par un spécialiste en la matière : pharmacien ou association de mycologie.
- Ne jamais donner à manger les champignons que vous avez cueillis à de jeunes enfants.
- Ne pas consommer de champignons identifiés au moyen d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreur.

France info relaie le 2 août cette information, «Dix personnes intoxiquées par des champignons dans la Marne».

Les pompiers sont intervenus mardi 1ᵉʳ août 2023 vers 23h à Vernancourt, dans l'est du département de la Marne, pour venir au secours de dix personnes qui avaient consommé des champignons et qui étaient victimes d'une intoxication alimentaire collective.

On ne connaît pas pour l'instant le type précis de champignons concerné. Mais l'intoxication a été suffisamment sérieuse pour que ces personnes, considérées comme étant en urgence relative, soient transportées à l'hôpital. Elles ont été réparties dans plusieurs centres hospitaliers : celui de Bar-le-Duc (Meuse), Saint-Dizier (Haute-Marne) et Châlons-en-Champagne (Marne).

L'intervention a mobilisé 11 véhicules de pompiers et un du Service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR). Les centres de secours de Vitry, Vanault, Sermaize, Châlons, La Chaussée, Bar-le-Duc, Saint-Dizier et Revigny-sur-Ornain ont été mobilisés sur cette intervention.

Sur toute l'année 2021, 1 340 intoxications accidentelles par des champignons ont été enregistrées par les centres antipoison, comme l'indique l'Anses dans un rapport publié en juillet 2022. Sur ces 1 340 intoxications, seules 41 ont été qualifiées de cas graves. Quatre décès ont été enregistrés. Le pic d'intoxication intervient habituellement au mois d'octobre, souvent propice aux cueillettes.

Complément

Le numéro de Vigil'Anses de juillet 2023 propose un article de Chloé Greillet, «L'année 2022 marquée par un grand nombre d'intoxications par des champignons».

Mise à jour du 7 août 2023

On lira l’article de Joe Whitworth paru le 7 août 2023 dans Food Safety News, «La France enregistre une augmentation des intoxications aux champignons en 2022».
Près de 2 000 intoxications liées aux champignons sauvages ont été recensées en France en 2022.

Mise à jour du 31 août 2023