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dimanche 2 avril 2023

Pétrole et huile de moteur dans le beurre?, selon la Fédération Romande des Consommateurs

«Pétrole et huile de moteur dans le beurre?»,
source Fédération Romande des Consommateurs (FRC) du 7 mars 2023.

Le beurre suisse contient-il, comme l’allemand, des lubrifiants venant des machines ou des contaminations dues aux emballages? Nos résultats sont moins catastrophiques que ceux de nos voisins, mais laissent songeur.

Le beurre, un produit a fortiori naturel et qui a sa place dans une alimentation équilibrée. Il contient des acides gras essentiels dont le corps a besoin. C’est aussi une précieuse source de vitamines A, D et E, essentielles au bon fonctionnement de l’organisme. Oui mais voilà, la matière première n’est plus barattée, elle est travaillée via un processus industriel où des machines la transforme et l’emballe. Et c’est là que les choses se corsent!

En novembre dernier, le magazine allemand Öko-Test publiait un test accablant sur le beurre. Un seul produit de tout l’échantillon obtenait un résultat correct, les autres contenaient des traces de lubrifiants ou d’hydrocarbures, des dérivés pétroliers, en quantité inadmissible pour la santé. L’émission télévisée alémanique Kassensturz et la FRC ont voulu à leur tour vérifier si la Suisse se trouvait dans un contexte similaire. Treize beurres achetés dans les principaux commerces ont donc filé au laboratoire.

Les experts devaient traquer certaines huiles minérales présentes dans les emballages et les encres d’impression. En l’occurrence, des hydrocarbures d’huiles minérales saturés (MOSH) et des polyoléfines oligomériques d’hydrocarbures saturés (POSH). Ils ont aussi cherché d’autres hydrocarbures présents dans les lubrifiants des machines de transformation du lait, les hopanes et les stéranes. La difficulté dans ce test reste de faire la part des choses entre la contamination liée au processus industriel et celle qui intervient en amont lorsque le bétail paît, le lait de vache contenant déjà des traces de polluants liés à la qualité de l’air et des eaux.

La législation suisse ne fixe pas de limites concernant la quantité d’huiles minérales dans le beurre. Aussi, pour évaluer nos échantillons, nous sommes-nous appuyés sur les valeurs allemandes. Sur treize échantillons, huit s’en sortent correctement. Les autres sont à éviter.

Tous les beurres contiennent des hydrocarbures provenant essentiellement des emballages. Cela s’explique par le fait que ces substances migrent avec facilité dans les matières grasses. Le M-Budget est, lui, contaminé par des lubrifiants. Il faudrait refaire une analyse pour déterminer si le cas est isolé, lié à une fuite non détectée, ou si la chaîne de production est problématique.

Impact sur la santé
Ingérer des huiles provenant du pétrole altère la santé. De nombreux experts, l’Autorité européenne de sécurité des aliments en tête, sonnent l’alarme car ces huiles peuvent s’accumuler dans les tissus et devenir cancérogènes. Pour les éliminer, les fabricants devraient recourir à l’utilisation d’encres et de colles sans huiles minérales. Ces produits existent, à l’industrie de les privilégier.

Et en attendant? Le consommateur peut opter pour des contenants en verre (pas une mince affaire!) ou privilégier un beurre de fromagerie, emballé dans du papier. Pour diminuer les risques de contamination liés aux encres, le client peut encore choisir un beurre produit il y a peu (voir la date sur l’étiquette) et le mettre dans un beurrier une fois à la maison pour diminuer le temps de contact avec l’emballage.

NB : Ce test de la FRC n’est disponible en intégralité qu’auprès des abonnés membres, mais comme la FRC est très sympa, si vous lui envoyez un message, je pense qu’il n’aura pas de problème.

jeudi 30 septembre 2021

L'incident oxyde d’éthylène vu de Suisse

Il n'y a pas que des graines de sésame, loin s'en faut, la liste des produits concernés s'allonge ...
La Fédération Romande des Consommateurs (FRC) en Suisse se demande, «Oxyde d’éthylène: le consommateur ne peut plus être tenu dans l’ignorance».
Le terme 'incident' est le terme employé par la Commission européenne.

Fort heureusement le tableau dressé en Suisse n’est pas celui de la France, chez nous on est est informé de la litanie des rappels ‘uniquement’ par la DGCCRF, mais pas totalement ...

Des résidus ont été détectées dans du sésame, du curcuma, du gingembre, de l’amarante, du psyllium, de l’okra, des échalotes séchées, du riz et du thé. Plus récemment encore dans de la poudre de moringa, de la farine de graines de caroube et de la gomme Xanthane. Face à pareille ampleur, La FRC demande que les autorités publient la liste des denrées et des numéros de lot concernés par les retraits. Le consommateur a le droit d’être traité comme un acteur à part entière du système alimentaire.

L’oxyde d’éthylène est une substance cancérogène et génotoxique interdite d’usage pour les denrées alimentaires. Alors que l’Europe a rappelé et retiré de la vente des milliers de produits contaminés depuis septembre 2020, la Suisse n’a compté qu’une quinzaine de rappels. Notre pays est-il un îlot de sécurité? Ou le consommateur y est-il moins bien informé?

Quelques éléments complémentaires sont fournies par la FRC d’où, ci-après, quelques questions-répondes ...

Qu’est-ce que l’oxyde d’éthylène?

Il s’agit d’un gaz biocide qui endommage l’ADN. Il est utilisé contre les bactéries, les moisissures et leurs spores, mais également contre les insectes et leurs larves.

Quel est le problème?

Le dioxyde d’éthylène est cancérogène et toxique pour les gènes et pour la reproduction. Comme aucune valeur indicative sans risque pour la santé ne peut être établie, l’Institut allemand pour l’évaluation des risques (BfR) estime que tout résidu est indésirable.

Pourquoi ne pas l’interdire totalement?

Son usage est interdit en Europe pour stériliser des aliments et des objets en contact avec les denrées. Il est toutefois encore utilisé dans des pays tiers pour stériliser notamment des herbes aromatiques, des épices ou encore le sésame. Ce dernier peut être contaminé par des bactéries (p.ex. salmonelles) ou des moisissures. Normalement les bonnes pratiques dans le pays producteur devraient diminuer ce risque – désinfecter le contenu des conteneurs par un gaz biocide est un moyen plus facile et moins cher, mais inadmissible pour venir à bout de ce problème. Comme les engagements internationaux ne permettent pas d’interdire totalement les résidus sur les denrées importées, un seuil de 0,05 mg/kg à ne pas dépasser a été fixé.

Dans quels produits a-t-il été détecté?

Des résidus ont été détectées dans du sésame, mais également dans d’autres matières premières comme du curcuma, du gingembre, de l’amarante, du psyllium, de l’okra, des échalotes séchées, du riz et du thé selon le rapport 2020 du système d’alerte rapide RASFF qui compte 667 notifications à ce sujet en 2020. En 2021 s’y sont ajoutés la poudre de moringa et surtout deux additifs, des liants utilisés dans de nombreux produits: la farine de graines de caroube (E410) et la gomme xanthane (E415).

Pourquoi n’a-t-il pas été repéré plus tôt?

Les contrôles des aliments sont basés sur les risques. Donc un aliment qu’on consomme traditionnellement peu est moins contrôlé qu’un autre qu’on mange beaucoup. La Commission européenne a mis près de deux mois pour augmenter la fréquence des contrôles obligatoires du sésame en provenance d’Inde.

Comment fonctionnent les contrôles?

Les pays de l’Union se partagent les contrôles des produits venant de pays tiers lorsqu’ils arrivent en Europe. Chaque pays organise encore des contrôles propres selon ses propres planifications, mais ce sont surtout les entreprises qui font des analyses dans le cadre de leur autocontrôle. En cas de problème, la traçabilité obligatoire doit permettre de remonter à la source de la matière première ou de retrouver où a été livré un lot contaminé.

Avis aux lecteurs
Voici une liste des rappels du 29 septembre 2021: 13 produits
- oxyde d’éthylène: 5
Listeria monocytogenes4, Paris-Brest praliné x2, fromage fermier pur brebis, fromage de chèvre au lait cru et pâté Picard de type müché.
Salmonella2, crème épaisse crue, filet mignon au chèvre
- corps étrangers: 2, pains aux raisins, dont un rappel déjà comptabilisé le 28 septembre.
- défaut de scellage: 1, carottes râpées en sauce
NBJe ne sais pas ce qui est mieux, avoir des produits rappelés avec des pathogènes ou des produits rappelés avec de l'oxyde d'éthylène, j'hésite, en tout cas, ce qui semble certain, les pathogènes sont prêts à prendre la relève ...