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lundi 28 août 2023

Il était une fois, les œufs, le beurre, le lait et l'Anses

 L'Anses a diffusé le tweet ci-dessous.

Et Nos scientifiques ont fait le point pour les dnatweets (tweets du journal DNA, Denières Nouvelles d’Alsace) ! Un aide-mémoire pour faire le point …

Les sujets concernent la conservation des œufs, du lait et du beurre et ils sont publiés dans le journal DNA.

Pour les œufs, je vous laisserais lire ce qui est rapporté, frigo or not frigo ?

Cela étant, selon l'EFSA, «Conserver les œufs au frigo est la seule manière de réduire le risque accru d’infection dû à une conservation prolongée. Toutefois, si les dates limites de vente et de consommation sont prolongées de plus de trois semaines, le risque augmente, même si les œufs sont réfrigérés dans les établissements de vente.»

Il me semble que ce sont plutôt les fluctuations de température des œufs, les rentrer, les sortir ainsi de suite plusieurs fois que les variations liées à l’ouverture de la porte du réfrigérateur. Un frigo en bon état de marche fait peu de condensation. Je conseille aussi de les conserver dans leur boîte d’origine.

Pour le lait, je suis d’accord avec la conservation à température ambiante d’une bouteille ou d’une brique de lait UHT non ouverte, après ouverure, le froid s’impose.

Pour le beurre, Le froid me semble approprié.

Ce qui est rapporté me paraît être sujet à discussion, «Ce n’est pas un produit très sensible d’un point de vue microbien pour la bonne et simple raison que le beurre est fabriqué à partir de crème pasteurisée et a une teneur en eau très faible », nous explique un responsable pédagogique du réseau des Ecoles Nationales d’Industrie Laitière (ENIL). Aucun risque sanitaire donc face aux variations de température.»

Tout d’abord, il existe des beurres au lait cru, et même avec du lait pasteurisé, il peut y avoir une recontamination. On assiste depuis quelques années à des rappels, certes peu nombreux, de beurre pour cause de présence de Listeria monocytognes. Il y en a eu déjà 3 en 2023 en France.


Notons enfin qu’il existe aussi un beurre tartinable dès qu’il est sorti du frigo.

lundi 7 août 2023

Critères pour Listeria monocytogenes dans le fromage et le beurre au lait cru produit à la ferme, selon une circulaire de l’AFSCA

Listeria monocytogenes dans le fromage et le beurre au lait cru produit à la ferme
, circulaire de l’AFSCA du 3 août 2023 (6 pages).

La présente circulaire a pour but d'informer les opérateurs du secteur «transformation de lait à la ferme» sur ce qui est acceptable pour l’Agence concernant l'application du critère microbiologique pour Listeria monocytogenes, figurant dans le Règlement (CE) n°2073/2005, et en particulier pour le fromage à base de lait cru ou de lait traité thermiquement et le beurre au lait cru produit à la ferme, et ce suite à la parution de certains avis du Comité Scientifique de l’AFSCA. Ces avis ont été donnés en se basant sur des résultats d’études. Ces études ont été réalisées vu qu’il n’est pas aisé pour les opérateurs du secteur «transformation du lait à la ferme» de déterminer si d’une part leurs produits permettent ou non la croissance de Listeria monocytogenes et d’autre part, dans le cas où la croissance est possible, si la limite de 100 ufc/g peut être d’application lors de l’autocontrôle.  

Cette cirulaire défint les critères suivants: 
- Critères pour Listeria monocytogenes dans fromages frais
- Critères pour Listeria monocytogenes dans les fromages à pâte molle et à pâte mi-dure
-Critères pour Listeria monocytogenes dans le beurre au lait cru 

Il existe aussi une version avec mise en évidence des modifications par rapport à la version précédente.

Le blog ne propose pas d’extraits de cette circulaire qui doit être lue en intégralité.

dimanche 2 avril 2023

Pétrole et huile de moteur dans le beurre?, selon la Fédération Romande des Consommateurs

«Pétrole et huile de moteur dans le beurre?»,
source Fédération Romande des Consommateurs (FRC) du 7 mars 2023.

Le beurre suisse contient-il, comme l’allemand, des lubrifiants venant des machines ou des contaminations dues aux emballages? Nos résultats sont moins catastrophiques que ceux de nos voisins, mais laissent songeur.

Le beurre, un produit a fortiori naturel et qui a sa place dans une alimentation équilibrée. Il contient des acides gras essentiels dont le corps a besoin. C’est aussi une précieuse source de vitamines A, D et E, essentielles au bon fonctionnement de l’organisme. Oui mais voilà, la matière première n’est plus barattée, elle est travaillée via un processus industriel où des machines la transforme et l’emballe. Et c’est là que les choses se corsent!

En novembre dernier, le magazine allemand Öko-Test publiait un test accablant sur le beurre. Un seul produit de tout l’échantillon obtenait un résultat correct, les autres contenaient des traces de lubrifiants ou d’hydrocarbures, des dérivés pétroliers, en quantité inadmissible pour la santé. L’émission télévisée alémanique Kassensturz et la FRC ont voulu à leur tour vérifier si la Suisse se trouvait dans un contexte similaire. Treize beurres achetés dans les principaux commerces ont donc filé au laboratoire.

Les experts devaient traquer certaines huiles minérales présentes dans les emballages et les encres d’impression. En l’occurrence, des hydrocarbures d’huiles minérales saturés (MOSH) et des polyoléfines oligomériques d’hydrocarbures saturés (POSH). Ils ont aussi cherché d’autres hydrocarbures présents dans les lubrifiants des machines de transformation du lait, les hopanes et les stéranes. La difficulté dans ce test reste de faire la part des choses entre la contamination liée au processus industriel et celle qui intervient en amont lorsque le bétail paît, le lait de vache contenant déjà des traces de polluants liés à la qualité de l’air et des eaux.

La législation suisse ne fixe pas de limites concernant la quantité d’huiles minérales dans le beurre. Aussi, pour évaluer nos échantillons, nous sommes-nous appuyés sur les valeurs allemandes. Sur treize échantillons, huit s’en sortent correctement. Les autres sont à éviter.

Tous les beurres contiennent des hydrocarbures provenant essentiellement des emballages. Cela s’explique par le fait que ces substances migrent avec facilité dans les matières grasses. Le M-Budget est, lui, contaminé par des lubrifiants. Il faudrait refaire une analyse pour déterminer si le cas est isolé, lié à une fuite non détectée, ou si la chaîne de production est problématique.

Impact sur la santé
Ingérer des huiles provenant du pétrole altère la santé. De nombreux experts, l’Autorité européenne de sécurité des aliments en tête, sonnent l’alarme car ces huiles peuvent s’accumuler dans les tissus et devenir cancérogènes. Pour les éliminer, les fabricants devraient recourir à l’utilisation d’encres et de colles sans huiles minérales. Ces produits existent, à l’industrie de les privilégier.

Et en attendant? Le consommateur peut opter pour des contenants en verre (pas une mince affaire!) ou privilégier un beurre de fromagerie, emballé dans du papier. Pour diminuer les risques de contamination liés aux encres, le client peut encore choisir un beurre produit il y a peu (voir la date sur l’étiquette) et le mettre dans un beurrier une fois à la maison pour diminuer le temps de contact avec l’emballage.

NB : Ce test de la FRC n’est disponible en intégralité qu’auprès des abonnés membres, mais comme la FRC est très sympa, si vous lui envoyez un message, je pense qu’il n’aura pas de problème.

lundi 27 mars 2023

C'est l'histoire d'un rappel de beurre dans l'UE pour cause de présence de Listeria monocytogenes

Les séquences des rappels en France ne sont pas une science exacte, je vous en ai parlé de ces rappels qui n’étaient pas particulièrement proctifs.

Ici, je voudrais évoquer le cas de deux pays voisins de chez nous la Belgique et le luxembourg qui, me semble-t-il, n’ont pas réagi assez vite, en réponse à une notification au RASFF de l’UE d’un produit d’origine France.

Le produit d’origine France en question est du beurre en motte aux cristaux de sel.

Ce produit a été rappelé en France le 20 mars 2023 pour cause de détection de Listeria monocytogenes. La date de début et de fin de commercialisation vont du 21/02/2023 au 15/03/2023.

Le 21 mars 2023, la France notifie au RASFF de l’UE, référence 2023.1098, la présence de Listeria monocytogenes dans du beurre de France. Le produit a été distribué en Belgique, France et Luxembourg.

Deux jours après, le 23 mars 2023, l’AFSCA en Belgique a annoncé le rappel de beurre «La motte aux cristaux de sel de Guérande» (250g) de la marque Ker Argoët, en raison de la présence possible de Listeria monocytogenes. La période de vente allait du 21/02/2023 au 15/03/2023.

Encore un peu plus tard, six jours après la notification, le 27 mars 2023, les autorités du Luxembourg informe du rappel du dit beurre d’origine France.

Nos deux pays voisins ont eu, me semble-t-il, de 2 à 6 jours de retard pour informer de ce rappel, dont je précise qu’il est lui même arrivé bien tardivement au vu des dates de commercialisation.

jeudi 10 novembre 2022

A propos d'un rappel de beurre en France pour cause de présence de Listeria monocytogenes

Il y a beurre et beurre ...

Il y a quelques mois le blog vous avait proposé une information concernant le Potentiel de croissance de Listeria monocytogenes dans le beurre fermier à base de lait cru.

L’article traitait d’un avis du Comité scientifique de l’AFSCA (Avis 03-2022) sur le «Potentiel de croissance de Listeria monocytogenes dans le beurre fermier à base de lait cru», 22 pages.

Le Comité scientifique constate que le processus de production du beurre au lait cru présente des risques de croissance de L. monocytogenes car on ne peut exclure la présence de ce pathogène dans le lait cru. Il est important d’appliquer un bon plan HACCP. Concernant la modification du CCP sur le contrôle de l’acidification, le Comité scientifique propose l’adaptation suivante : atteindre un pH inférieur ou égal à 5,2 dans la crème maturée au plus tard 14 heures après le début de la maturation. Le Comité scientifique propose qu’en suivant les BPF et les recommandation du plan HACCP (avec le CCP proposé) et donc en ayant une acidification suffisamment rapide et mesurée de la crème, le beurre produit à partir de lait cru avec un pH < 5,2 peut éventuellement être considéré comme produit de catégorie 1.3 du règlement (CE) N°2073/2005.  

Le 9 novembre, RappelConso nous informe du rappel de beurre pasteurisé de la marque Coopérative beurrière pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Voir photo.
Il ne s’agit donc pas ici de production de beurre au lait cru.

Ici, seule l’absence de maîtrise des bonnes pratiques d’hygiène en fabrication sont en cause, en d’autres termes, il s’agit vraisemblablement d’une recontamination du produit après pasteurisation. Je pencherais pour l’étape de conditionnement. De la surveillance en perspective pour nos inspecteurs ...

Important. Ce rappel est tardif, mais mieux vaut tard que jamais. Ce beurre pasteurisé a été commercialisé du 20/10/2022 au 24/10/2022 ; dans ces conditions, il vous faut vérifier dans votre congélateur, si une ou plusieurs plaquettes de ce beurre sont encore présentes.

mardi 15 février 2022

Potentiel de croissance de Listeria monocytogenes dans le beurre fermier à base de lait cru

Photo d'illustration
L'Empire du bien a encore frappé !
Aujourd’hui, c’est activité physique avec l’Anses, n’hésitez à consulter l’actualité car l’agence s’est autosaisie sur le sujet du «Manque d’activité physique et excès de sédentarité : une priorité de santé publique».
Il paraît que «c’est l’organisation même de nos modes de vies qui est à revoir». C’est donc à lire toute affaire sessante, mais rappelons-nous  ce que disait Churchill, «Cigars, whisky and... no sport».

Par ailleurs si vous vous intéressez à la sécurité des aliments, cela peut être aussi utile qu’une bonne activité physique, le comité scientifique de l’AFSCA (Avis 03-2022) sur le «Potentiel de croissance de Listeria monocytogenes dans le beurre fermier à base de lait cru», 22 pages.

Cela est d’autant plus intéressant que RappelConso en France a signalé le 15 février rappel de beurre nature et demi sel pour cause de présence de Listeria monocytogenes ...

Contexte & Question
Dans l’avis 11-2019, le Comité scientifique a proposé d’inclure dans le plan HACCP le contrôle du pH durant le processus de production (étape de maturation de la crème) du beurre de ferme au lait cru. Le Comité scientifique considère que la croissance de Listeria monocytogenes pendant l’étape de maturation est faible si la valeur de pH chute en-dessous de 5,2 pendant les 10 premières heures du processus de fabrication. Cependant, la croissance de L. monocytogenes à des pH plus élevés dans le produit fini (> 5,2) ne peut pas être totalement exclue. Il a été demandé au Comité scientifique, sur base de nouvelles données scientifiques de réévaluer le CCP du contrôle de l’acidification. Il a aussi été demandé d’évaluer la classification du beurre au lait cru ayant un pH inférieur à 5,2 selon le règlement (CE) N°2073/2005.

Résultats
Les résultats de l’étude scientifique fournie ont montré une possible croissance de L. monocytogenes durant l’étape de maturation de la crème durant le processus de production du beurre. Les résultats montraient une augmentation allant de 1,8 à 3,1 log cfu/g du nombre de L. monocytogenes entre le début et la fin de la maturation de la crème. Les dénombrements réalisés durant la conservation du beurre ne montraient pas de croissance mais ils conservaient des valeurs supérieures aux seuils recommandés (<100 cfu/g) et ce jusqu’à 21 jours après le début de la conservation. Les résultats sur la durée d’acidification pour atteindre le pH de 5,2 ont montré que si la maturation de la crème était effectuée à l’aide de ferments et en suivant les recommandations des fournisseurs concernant la température, l’acidification pouvait être réalisée entre 11 et 14 heures contre plus de 50 heures si aucun ferment n’était utilisé.

Conclusions
Sur la base des données disponibles, le Comité scientifique constate que le processus de production du beurre au lait cru présente des risques de croissance de L. monocytogenes car on ne peut exclure la présence de ce pathogène dans le lait cru. Il est important d’appliquer un bon plan HACCP. Concernant la modification du CCP sur le contrôle de l’acidification, le Comité scientifique propose l’adaptation suivante : atteindre un pH inférieur ou égal à 5,2 dans la crème maturée au plus tard 14 heures après le début de la maturation. Le Comité scientifique propose qu’en suivant les BPF et les recommandation du plan HACCP (avec le CCP proposé) et donc en ayant une acidification suffisamment rapide et mesurée de la crème, le beurre produit à partir de lait cru avec un pH < 5,2 peut éventuellement être considéré comme produit de catégorie 1.3 du règlement (CE) N°2073/2005.

Recommandations
Dans le cadre de cet avis, le Comité scientifique émet les recommandations suivantes :
- Inclure l’utilisation systématique de ferments dans le processus de production des beurres au lait cru afin de garantir une acidification rapide de la crème et de limiter la croissance potentielle de L. monocytogenes.
- Le CCP suivant est proposé pour le processus de production du beurre au lait cru : pH de la crème maturée < 5,2 ; au plus tard 14 heures après le début de la maturation ; en utilisant une température > 20°C et avec l'utilisation d'un ferment approprié. La détermination du pH doit être effectuée de manière rigoureuse pour chaque lot et la valeur mesurée doit être précise au dixième d'unité (0,1).
- Il est recommandé d'effectuer régulièrement des analyses pour L. monocytogenes sur les beurres au lait cru avant leur mise sur le marché.
- Le Comité scientifique est conscient que les recommandations de cet avis entraîneront peut être des adaptations au niveau des méthodes de production dans les exploitations. Dans ce contexte, il est important de correctement conseiller les exploitations laitières.
- Continuer la communication avec le consommateur et la sensibilisation des consommateurs à risque. En outre, il est recommandé aux opérateurs d'informer davantage le consommateur sur les risques possibles liés aux produits à base de lait cru, par exemple en mettant à disposition la brochure d'information du Comité scientifique sur le lait cru (SciCom, 2014).

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

jeudi 1 août 2019

Potentiel de croissance de Listeria monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru

«Potentiel de croissance de Listeria monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru (SciCom 2018/17)», Avis 11-2019 approuvé par le Comité scientifique le 21/06/2019.

Résumé
Contexte & Question
Dans l’avis 09-2016, le Comité scientifique n'a pas pu se prononcer sur le potentiel de croissance de Listeria monocytogenes (L. monocytogenes) dans tous les types de beurre de ferme en Belgique sur base des données disponibles à ce moment. Il a été recommandé de réaliser des recherches sur les valeurs seuils pour la croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru avec différentes combinaisons de pH et aw (ou teneur en sel) et qui tiennent compte des scénarios « worst case ». Entre-temps, de nouvelles données ont été collectées sur base d'une étude scientifique réalisée sur le beurre de ferme au lait cru en Wallonie. Il a été demandé au Comité scientifique de réévaluer le potentiel de croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru.

Méthode
Sur base de nouvelles connaissances et données scientifiques (y compris les résultats du projet de recherche « Etude du potentiel de croissance de Listeria monocytogenes dans le beurre au lait cru en Wallonie –Université de Liège - Gembloux Agro-Bio Tech, 2018 »), et de l’opinion d’experts, le Comité scientifique a évalué le potentiel de croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru.

Résultats
Il existe une grande variabilité dans le procédé de fabrication et les caractéristiques du beurre de ferme au lait cru. La croissance potentielle de L. monocytogenes est influencée, entre autres, par le pH et la rapidité d’acidification. D’une manière générale, il ressort des tests de vieillissement réalisés que la probabilité de croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru est faible.
Cependant, les situations « worst case » (pH), recommandées dans l'avis 09-2016, n’ont pas été couvertes par les tests de vieillissement réalisés.

Conclusions
Sur la base des données disponibles, le Comité scientifique constate que le risque de croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru est faible si la valeur pH chute en-dessous de 5,2 pendant les 10 premières heures du procédé de fabrication. Si la valeur du pH diminue de manière plus importante encore pendant les 10 premières heures du procédé de fabrication (par exemple à 4,7), le risque de croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru est pratiquement nul. Il est important d’appliquer un bon plan HACCP dans lequel la chute de pH est suivie au cours du procédé de fabrication, afin que l'opérateur puisse s'assurer qu'une chute de pH suffisante se produise pendant le procédé de fabrication. Cependant, sur base des tests de vieillissement, la croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru avec des valeurs pH plus élevées (> pH 5,2) ne peut pas être exclue. Il n’est donc pas possible de se prononcer de manière générale sur le potentiel de croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru de Belgique.

En ce qui concerne le beurre doux, c’est-à-dire du beurre sans ou avec une légère acidification, produit à partir de crème douce n'ayant pas subi de maturation biologique, le Comité scientifique conclut que les procédés de production implique des risques potentiels car il permet le développement de L. monocytogenes compte tenu de la lente et parfois assez limitée acidification qui se produit en début du procédé. Le Comité scientifique ne peut donc pas se prononcer de manière générale sur le potentiel de croissance de L. monocytogenes dans tout le beurre de ferme au lait cru produit en Belgique. En outre, l’attention portée aux procédures BPF pendant le procédé de fabrication et à la prévention de la postcontamination pendant la maturation ou le stockage du beurre de ferme sont deux éléments indispensables pour pouvoir obtenir un produit sûr pour le consommateur.

Recommandations
Le Comité scientifique recommande d’inclure dans le plan HACCP des contrôles du pH durant le procédé de fabrication du beurre de ferme au lait cru. Il est également recommandé de sensibiliser les producteurs aux risques potentiels associés à certains produits à base de lait cru. En outre, une bonne communication avec le consommateur, en particulier avec les groupes à risque, sur les risques potentiels des produits à base de lait cru reste un point d'attention. Il est recommandé si possible de procéder à des dénombrements ou de déterminer des nombres estimés pour L. monocytogenes dans les futures études de vieillissement. Enfin, il est proposé d’ajouter une définition du terme « beurre doux » au guide sectoriel.