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vendredi 16 juillet 2021

Cow, l'histoire d'une vache, film présenté à Cannes

Pour son retour à Cannes, la réalisatrice anglaise Andrea Arnold, également présidente du jury Un Certain Regard cette année, présente un documentaire intitulé Cow, étonnant portrait du quotidien de deux vaches.

«Ceci est l'histoire d'une réalité, celle d'une vache laitière, et un hommage à l'immense service qu'elle nous rend. Quand je regarde Luma, notre vache, c'est le monde entier que je vois à travers elle Andrea Arnold

La réalisatrice anglaise, connue pour son style naturaliste frôlant parfois le documentaire, fait avec Cow le pari d’une proposition plus radicale : celle de mettre en pause nos préoccupations humaines pour nous amener à regarder la nature dans les yeux. La vache est ici non pas seulement le personnage principal du film, mais le point d’ancrage d’une réalité crue, celle de l’animal à une époque où l’humain prime. La mise en scène se cale alors sur un rythme qui n’est pas le nôtre, le rythme du non-humain. La caméra d’Andrea Arnold, jusque-là plutôt pointée vers l’humain dans sa dimension sociale et psychologique, s’ouvre dans ce nouveau long métrage à la contemplation de l’animal dans sa beauté la plus pure, mettant ainsi en perspective notre rapport à l’autre, dans son sens le plus large et le plus universel.

Cow' est le tout premier film de non-fiction d'Arnold. Il se concentre sur une seule vache dans une ferme et suit son cycle de vie, la regardant d'une manière détachée mais empathique alors qu'elle fait son travail principal - produire du lait et des veaux - lorsqu'elle n'est pas au pâturage.

Arnold a dit «C'est l'histoire d'une réalité, celle d'une vache laitière, et un hommage à l'immense service qu'elle nous rend. Quand je regarde Luma, notre vache, je vois le monde entier à travers elle.»

«Nous voyons généralement les vaches comme un troupeau. Je voulais voir une vache en tant qu'individu», a-t-elle déclaré.

«’Cow est une tentative de dissiper la notion romancée de la nature que le monde a. Je me suis demandé quelle est la réalité. C'est une réaction à la déconnexion de la réalité à laquelle nous sommes tous confrontés maintenant», a-t-elle déclaré.

«Nous avons un peu peur de la réalité. Je voulais y entrer et voir à quoi cela ressemblait réellement. L'idée est d'amener les gens à s'engager dans une conscience non humaine.»

jeudi 9 janvier 2020

Food Evolution, un film scientifique censuré par la bien-pensance




Le film est disponible en VOD sur la plateforme de streaming vidéo VIMEO, ici.
On lira aussi dans European Scientist, « Le cinéma est l’ennemi de la science ». Interview d’Eddy Agnassia, distributeur de Food Evolution.

Ci-après quelques éléments de l’interview :

The European Scientist : 2iFilms était le seul distributeur à vouloir diffuser le film Food Evolution en France pourquoi ?
Eddy Agnassia : Je pense que le traitement des OGM et des pesticides abordés dans FOOD EVOLUTION a fait peur à la plupart des distributeurs européens et français. C’est une approche très différente des autres films programmés au cinéma qui dénoncent habituellement les dangers des OGM. Personne ne voulait endosser la promotion d’un film ouvertement pro-science, qui risquait fort d’être catalogué comme étant un film pro-OGM. Avec FOOD EVOLUTION, on voulait proposer autre chose au spectateur qu’un énième film qui relate le combat de gentils écolos-citoyens face aux méchantes sociétés multinationales agro-empoisonneuses, telle que Monsanto. Choisir et distribuer un film au cinéma, c’est toujours un risque commercial. Disons que le refus des OGM est majoritaire dans l’opinion, et ne pas sortir ce film est confortable et sans risque de déplaire.

TES :  Vous vous êtes vu refuser le label « Art et essai » … quels autres blocages avez-vous ressenti pendant la diffusion ?
EA : Croyant naïvement que le cinéma, dernier bastion de la liberté d’expression, pouvait accepter facilement un film comme FOOD EVOLUTION, j’avais sous-estimé l’opposition idéologique et culturelle contre les OGM auprès des professionnels du cinéma. Je peux affirmer clairement que le cinéma français n’a pas été garant du pluralisme et de la diversité de l’offre cinématographique aux spectateurs sur les thématiques de l’agriculture et de l’alimentation. FOOD EVOLUTION n’a obtenu aucun label cinéma, et a été injustement déprogrammé, censuré, non-sélectionné, non-recommandé et évincé de plusieurs festivals.

TES : Vous supposez que Juliette Binoche est intervenue en personne pour déprogrammer le film du festival le Temps presse ? Pouvez-vous nous en dire plus ?
EA : Il m’est impossible d’affirmer avec certitude l’implication de Juliette Binoche (Présidente du Jury du festival le Temps presse) dans la déprogrammation immédiate et non justifiée de FOOD EVOLUTION au sein de ce même festival, mais les récentes prises de position de Juliette Binoche sur l’agroécologie et l’interdiction du glyphosate ne plaident pas en faveur d’un film comme FOOD EVOLUTION vis-à-vis de son engagement militant.

TES : Qui a financé le film ?
EA : FOOD EVOLUTION a été financé par l’Institute of Food Technologists (IFT), une organisation scientifique internationale composée de professionnels du secteur des sciences de l’alimentation et des technologies alimentaires. Cette organisation compte plus de 17 000 membres provenant de plus de 95 pays. Le réalisateur a eu le contrôle créatif complet et le final cut du film.

On lira aussi l'article de Gil Rivière-Wekstein,  Documentaire Food Evolution : une censure prévisible.