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jeudi 7 novembre 2019

La lumière bleue en tant que stratégie pour améliorer la sécurité alimentaire en réduisant la contamination par L. monocytogenes dans les environnements de production alimentaire


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

En mai 2019, l’Anses rapportait ses recommandations pour limiter l’exposition à la lumière bleue.
Alors que l’usage des LED se généralise pour l’éclairage et que les objets à LED se multiplient, l’Anses publie la mise à jour de son expertise de 2010 relative aux effets sanitaires des LED au regard des nouvelles connaissances scientifiques disponibles. L’Agence confirme la toxicité de la lumière bleue sur la rétine et met en évidence des effets de perturbation des rythmes biologiques et du sommeil liés à une exposition le soir ou la nuit à la lumière bleue, notamment via les écrans et en particulier pour les enfants. L’Agence recommande donc de limiter l’usage des dispositifs à LED les plus riches en lumière bleue, tout particulièrement pour les enfants, et de diminuer autant que possible la pollution lumineuse pour préserver l’environnement.
Soit, mais voici qu’une étude parue dans Applied and Environmental Microbiology souligne le rôle de la lumière bleue « en tant que stratégie pour améliorer la sécurité alimentaire en réduisant la contamination par L. monocytogenes dans les environnements de production alimentaire. »

En effet, l'exposition à la lumière visible à large spectre entraîne des modifications transcriptomiques majeures de Listeria monocytogenes EGDe.

Résumé
Listeria monocytogenes, l'agent responsable de la listériose, une maladie grave d'origine alimentaire, peut rapidement s'adapter à un large éventail de stress environnementaux, y compris la lumière visible.

Cette étude montre que l'exposition de la souche EGDe de L. monocytogenes à une lumière visible à large spectre de faible intensité inhibait la croissance bactérienne et provoquait une modification du comportement multicellulaire lors de la croissance sur gélose semi-solide par rapport au moment où les bactéries étaient cultivées dans l'obscurité totale.

Ces modifications dépendantes de la lumière ont été observées indépendamment de la présence du récepteur de lumière bleue (Lmo0799) et du stressosome* régulateur des gènes sigma B**, qui ont été suggérées comme étant importantes pour la capacité de L. monocytogenes à réagir à la lumière bleue.

Une analyse transcriptionnelle à l'échelle du génome a révélé que l'exposition de L. monocytogenes EGDe à une lumière visible à large spectre provoquait une altération de l'expression de 2 409 gènes appartenant à 18 voies métaboliques par rapport à des bactéries cultivées dans l'obscurité. Les gènes différentiellement exprimés dépendant de la lumière sont impliqués dans des fonctions telles que le métabolisme des glycanes, la synthèse de la paroi cellulaire, la chimiotaxie, la synthèse flagellaire et la résistance au stress oxydatif.

L'exposition à la lumière a conféré une réduction de la motilité bactérienne sur gélose semi-solide, ce qui correspond bien à la réduction des niveaux de transcription dépendante de la lumière des niveaux de transcription des gènes flagellaires et de chimiotaxie. Une réduction similaire de la croissance et de la motilité induite par la lumière a également été observée dans deux isolats alimentaires de L. monocytogenes différents, ce qui suggère que ces réponses sont typiques de L. monocytogenes.

Ensemble, les résultats montrent que même des doses relativement faibles de lumière visible à large spectre entraînent des modifications de la transcription à l'échelle du génome, une croissance réduite et une motilité chez L. monocytogenes.

Importance
Malgré les efforts importants déployés pour lutter contre L. monocytogenes, cet agent pathogène reste un problème majeur pour l’industrie alimentaire, où il présente un risque permanent de contamination des aliments.

La capacité de L. monocytogenes à détecter et à s'adapter aux différents facteurs de stress de l'environnement lui permet de perdurer dans de nombreuses niches, y compris les installations de production et les produits alimentaires.

La présente étude montre que l'exposition de L. monocytogenes à la lumière visible à large spectre de faible intensité réduit sa croissance et sa motilité et modifie son comportement multicellulaire.

L'exposition à la lumière a également entraîné des modifications du niveau de transcription des modifications du génome, affectant de multiples voies métaboliques, susceptibles d'influer sur la physiologie et le mode de vie des bactéries. En termes pratiques, les données présentées dans cette étude suggèrent que la lumière visible à large spectre est une variable environnementale importante à considérer en tant que stratégie pour améliorer la sécurité alimentaire en réduisant la contamination par L. monocytogenes dans les environnements de production alimentaire.

*Stressosome : complexe de défense connu est une machinerie protéique est capable d’initier, en cas d’attaque – ou stress –, un vaste programme d’expression de gènes permettant à la bactérie de se protéger. Source Institut Pasteur.
**gènes identifiés comme acteurs clefs dans la défense en réponse aux stress, et en particulier les gènes de virulence. Source Institut Pasteur.