Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de
produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à
nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux
entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un
manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire
une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
En
mai 2019, l’Anses
rapportait ses recommandations
pour limiter l’exposition à la lumière bleue.
Alors que l’usage des LED se généralise pour l’éclairage et que les objets à LED se multiplient, l’Anses publie la mise à jour de son expertise de 2010 relative aux effets sanitaires des LED au regard des nouvelles connaissances scientifiques disponibles. L’Agence confirme la toxicité de la lumière bleue sur la rétine et met en évidence des effets de perturbation des rythmes biologiques et du sommeil liés à une exposition le soir ou la nuit à la lumière bleue, notamment via les écrans et en particulier pour les enfants. L’Agence recommande donc de limiter l’usage des dispositifs à LED les plus riches en lumière bleue, tout particulièrement pour les enfants, et de diminuer autant que possible la pollution lumineuse pour préserver l’environnement.
Soit, mais
voici qu’une étude parue dans Applied
and Environmental Microbiology
souligne le rôle de la lumière bleue « en
tant que stratégie pour améliorer la sécurité alimentaire en
réduisant la contamination par L. monocytogenes dans les
environnements de production alimentaire. »
En
effet, l'exposition à la lumière visible à large spectre entraîne
des modifications transcriptomiques majeures de Listeria
monocytogenes EGDe.
Résumé
Listeria
monocytogenes, l'agent responsable de la listériose, une maladie
grave d'origine alimentaire, peut rapidement s'adapter à un large
éventail de stress environnementaux, y compris la lumière visible.
Cette
étude montre que l'exposition de la souche EGDe de L.
monocytogenes à une lumière visible à large spectre de faible
intensité inhibait la croissance bactérienne et provoquait une
modification du comportement multicellulaire lors de la croissance
sur gélose semi-solide par rapport au moment où les bactéries
étaient cultivées dans l'obscurité totale.
Ces
modifications dépendantes de la lumière ont été observées
indépendamment de la présence du récepteur de lumière bleue
(Lmo0799) et du stressosome* régulateur des
gènes
sigma
B**, qui ont été suggérées comme étant importantes pour la
capacité de L.
monocytogenes
à réagir à la lumière bleue.
Une
analyse transcriptionnelle à l'échelle du génome a révélé que
l'exposition de L.
monocytogenes EGDe
à une lumière visible à large spectre provoquait une altération
de l'expression de 2 409 gènes appartenant à 18 voies métaboliques
par rapport à des bactéries cultivées dans l'obscurité. Les gènes
différentiellement exprimés dépendant de la lumière sont
impliqués dans des fonctions telles que le métabolisme des
glycanes, la synthèse de la paroi cellulaire, la chimiotaxie, la
synthèse flagellaire et la résistance au stress oxydatif.
L'exposition
à la lumière a conféré une réduction de la motilité bactérienne
sur
gélose semi-solide, ce qui correspond bien à la réduction des
niveaux de transcription dépendante de la lumière des niveaux de
transcription des gènes flagellaires et de chimiotaxie. Une
réduction similaire de la croissance et de la motilité induite par
la lumière a également été observée dans deux isolats
alimentaires de L.
monocytogenes différents,
ce qui suggère que ces réponses sont typiques de
L.
monocytogenes.
Ensemble,
les résultats montrent que même des doses relativement faibles de
lumière visible à large spectre entraînent des modifications de la
transcription à l'échelle du génome, une croissance réduite et
une motilité chez L.
monocytogenes.
Importance
Malgré
les efforts importants déployés pour lutter contre L.
monocytogenes, cet agent pathogène reste un problème majeur
pour l’industrie alimentaire, où il présente un risque permanent
de contamination des aliments.
La
capacité de L. monocytogenes à détecter et à s'adapter aux
différents facteurs de stress de l'environnement lui permet de
perdurer dans de nombreuses niches, y compris les installations de
production et les produits alimentaires.
La
présente étude montre que l'exposition de L. monocytogenes à
la lumière visible à large spectre de faible intensité réduit sa
croissance et sa motilité et modifie son comportement
multicellulaire.
L'exposition
à la lumière a également entraîné des modifications du niveau de
transcription des modifications du génome, affectant de multiples
voies métaboliques, susceptibles d'influer sur la physiologie et le
mode de vie des bactéries. En termes pratiques, les données
présentées dans cette étude suggèrent que la lumière visible à
large spectre est une variable environnementale importante à
considérer en tant que stratégie pour améliorer la sécurité
alimentaire en réduisant la contamination par L.
monocytogenes dans les
environnements de production alimentaire.
*Stressosome :
complexe
de défense connu est
une machinerie
protéique est capable d’initier, en cas d’attaque – ou stress
–, un vaste programme d’expression de gènes permettant à la
bactérie de se protéger.
Source Institut
Pasteur.
**gènes
identifiés
comme acteurs clefs dans la défense en réponse aux stress, et en
particulier les gènes de virulence.
Source Institut
Pasteur.
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