Un article disponible en intégralité et publié dans International Journal of Food Microbiology traite d’un sujet controversé, «Quantitative microbial risk assessment (QMRA) model to investigate the public health impact of varying Listeria monocytogenes allowable levels in different food commodities: A retrospective analysis» (Modèle d'évaluation quantitative des risques pour étudier l'impact sur la santé publique des différents niveaux autorisés de Listeria monocytogenes dans différents produits alimentaires : une analyse rétrospective).
- Le modèle QMRA a estimé entre 1044 et 2089 cas aux États-Unis.
- La plupart des cas ont été attribués aux charcuteries (> 90% des cas), suivis des salades (<5%).
- La population hautement sensible a été attribuée à 46,9 à 80,1% du nombre total de cas.
- La suppression des lots contenant >1 UFC/g pourrait réduire le nombre de cas de 55,9 à 100%.
Un modèle d'évaluation quantitative microbiologique des risques a été développé, estimant que la probabilité d'infection dans la population sensible des États-Unis est de 10 à 10 000× supérieure à celle de la population générale et le nombre total de cas estimés aux États-Unis était de 1 044 et 2 089 cas en utilisant les modèles dose-réponse de la FAO/OMS et de Pouillot. La plupart des cas ont été attribués aux charcuteries (>90% des cas), suivies des salades PAC (3,9 à 4,5%), des fromages à pâte molle et semi-ferme et des produits de la mer PAC (0,5 à 1,0%) et des légumes surgelés (0,2 à 0,3%). Les cas attribués à la population à risque élevé correspondaient à 96,6 à 98,0% du nombre total de cas de la population très sensible responsables de 46,9 à 80,1% des cas. La suppression des lots de produits avec une concentration supérieure à 1 UFC/g a réduit la prévalence de la contamination de 15,7 à 88,3% et le nombre de cas de 55,9 à 100%.
L'introduction d’essais lot par lot et la définition de limites réglementaires quantitatives autorisées pour les produits PAC à faible risque peuvent réduire l'impact de L. monocytogenes sur la santé publique et améliorer la disponibilité des données de dénombrement.
La présence de de L. monocytogenes dans les données de prévalence et de dénombrement sur les aliments reflètent les priorités et les limites actuelles des tests réglementaires. Bien que l'incidence de la listériose aux États-Unis soit à des niveaux historiquement bas, les taux de maladie n'ont pas diminué ces dernières années, malgré l'augmentation des tests réglementaires et des rappels associés. L'augmentation des tests de produits par l'industrie avec le retrait des lots contaminés avec des niveaux seuils de contamination spécifiés pour les denrées alimentaires à faible risque (ne favorisant pas la croissance de pathogènes) devrait fournir des avantages nets pour la santé publique en réduisant le risque d'exposition pour les populations très sensibles. L'intérêt pour la santé publique de divers seuils peut dépendre de la nature et du niveau de risque associé à l'aliment, comme le type d'aliment et sa formulation (propriétés intrinsèques), les conditions de stockage (propriétés extrinsèques), la prolifération potentielle de L. Monocytogenes pendant la durée de conservation, les comportements des consommateurs, etc. En particulier, des soins particuliers sont nécessaires pour les personnes très sensibles dans les EHPAD, les soins de santé aigus et les hôpitaux, car la listériose invasive affecte gravement ces sous-populations. Les aliments PAC à faible risque et les aliments non prêts à consommer contaminés par de faibles niveaux de L. monocytogenes peuvent présenter des risques, car ils peuvent favoriser la croissance lorsqu'ils sont entreposés ou manipulés de façon inappropriée. L'industrie doit clairement étiqueter les aliments non-PAC destinés à ces populations avec des instructions de cuisson validées sur l'emballage et les employés doivent être formés pour suivre avec précision les étapes de préparation recommandées avant de servir des personnes très sensibles dans ces environnements. Cette étude fournit des orientations aux autorités nationales lorsqu'elles formulent des stratégies efficaces de gestion des risques qui tiennent compte des différences de niveaux de risque pour optimiser l'utilisation des valeurs seuils dans la mise en œuvre des contrôles préventifs de L. monocytogenes.