«Réseau d'alerte et de coopération (ACN pour Alert and Cooperation
Network) sur les aliments : le rapport 2021 montre une coopération
accrue», source publication
du rapport annuel 2021 de l'ACN.
Généralement quand on vous dit que la coopération est accrue,
c’est pour éviter de dire que cette année 2021, encore, les
notifications au RASFF de l’UE ont augmenté. A noter que le
rapport RASFF 2021 est inclus dans ce rapport, nouvelle présentation
par la Commission européenne, mais rien ne change dans le fond, tout
augmente ou presque !
Résumé
La Commission européenne a publié son rapport 2021 du réseau
d'alerte et de coopération qui montre que 2021 a enregistré le plus
grand nombre d'échanges jamais atteint, ce qui peut être considéré
comme un témoignage de la coopération accrue en Europe sur la
sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux. En
particulier, 4 607 notifications ont été transmises via le système
d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour
animaux (RASFF) liées à des risques sanitaires pour les denrées
alimentaires ou aux aliments pour animaux, 2290 notifications
d'assistance administrative et de coopération (non-conformités avec
la législation de l'Union européenne sur la chaîne agroalimentaire
qui ne présentent a priori pas de risque pour la santé), tandis que
407 suspicions de fraude ont également été détectées. La
présence d'oxyde d'éthylène (468 notifications) a été la plus
signalée, ce qui fait des pesticides le danger le plus important
notifié (1 231), soit une augmentation de 61% par rapport à 2020.
Parmi les soupçons de fraude, les notifications les plus fréquentes
étaient liées au mouvement illégal de chats et chiens avec 114 au
total, tandis que plus de la moitié d'entre eux concernaient des
animaux provenant de pays non membres de l'UE. Les animaux de
compagnie étaient souvent accompagnés de certificats de santé
contrefaits, de passeports européens délivrés illégalement
fournissant de fausses informations sur l'origine ou de faux
résultats de laboratoire d'anticorps antirabiques. Cette dernière
est particulièrement préoccupante pour les animaux provenant de
pays où la rage reste répandue. Le rapport signale également que
le commerce électronique devient également une voie de plus en plus
importante par laquelle certains aliments parviennent aux
consommateurs. En 2021, un total de 281 notifications au RASFF
concernaient le commerce électronique en tant que principal moyen de
commerce. La moitié des notifications concernant les produits
échangés en ligne concernaient eds aliments diététiques, des
compléments alimentaires et des aliments enrichis, suivis des
matériaux en contact avec les aliments, signalés dans un tiers des
notifications. Le réseau d'alerte et de coopération de l'UE est
composé de membres du réseau du système d'alerte rapide pour les
denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), du réseau
d'assistance administrative et de coopération (AAC) et du réseau
sur la fraude agroalimentaire (FFN).
Le rapport de l’ACN est ici.
Réseau d’alerte dit rapide ou RASFF
En 2021, 4607 notifications ont été transmises via le RASFF,
complétées par des notifications de suivi 19064 (fournissant des
informations supplémentairestelles que les mesures prises et les
détails de la traçabilité). Des échanges parallèles à
l'intérieur du réseau ont eu lieu grâce à l'outil «conversation»
qui permet un flux de communication rapide entre les points de
contact. Le système a enregistré 5 748 conversations concernant les
notifications au RASFF.
De plus, 2 290 notifications de non-conformité ont été partagées
au cours de l'année, conduisant eux-mêmes à 46 94 conversations
parallèles entre les membres du réseau, indispensables pour
faciliter la coopération administrative.
Parmi les 4 607 notifications RASFF transmises en 2021, 4 102
concernaient des denrées alimentaires, 236 des aliments pour animaux
et 269 des matériaux en contact avec des denrées alimentaires. Par
rapport à 2020, des augmentations de 19,6% et 3,5 % du nombre de
notifications initiales ont été enregistrées respectivement pour
les denrées alimentaires et les aliments pour animaux.
Il est intéressant de souligner que les notifications initiales sur
les matériaux en contact avec des denrées alimentaires ont plus que
doublé par rapport à l'année dernière, passant de 123 (avec une
moyenne de 138 sur la période 2017-2020) à 269 en 2021. Une telle
tendance est une conséquence directe de l'action coordonnée de l'UE
sur les matériaux plastiques en contact avec les aliments (FCM) en
«poudre» de bambou.
En 2021, 53 «incidents» RASFF ont été transmis via le système.
Un incident est créé dans iRASFF lorsque deux ou plusieurs
notifications sont liées car, par exemple, elles partagent la même
traçabilité en amont pour des produits similaires (mais pas
identiques) soit il s'agit de produits identiques mais de lots
différents. L'«incident» le plus fréquent concernait la présence
d'oxyde d'éthylène (25 incidents).
En 2021, un tiers des notifications initiales étaient des alertes (1
455), nombre qui augmenté de 4% par rapport à l'année précédente.
Cela signifie que dans 1455 cas, des produits présentant un risque
grave pour la santé, suite à une notification au RASFF, ont été
retirés du marché européen.
Pour 1457 cas, des produits ont été bloqués au niveau européen
aux frontières, les postes de contrôle frontaliers, et n’ont
jamais atteint le marché européen (notifications de refus aux
frontières). Ce nombre est revenu aux niveaux de 2019, après une
baisse enregistré en 2020.
Cela signifie donc que pour les autres notifications (4 607 -1 457), les
produits ont atteint le marché européen. -aa.
Notifications par pays
Au cours de l'année 2021, tous les membres du réseau d'alerte et de
coopération ont été actifs dans le réseau RASFF, les plus actifs
étant l'Allemagne, l'Espagne et les Pays-Bas avec respectivement
761, 524 et 446 notifications transmises, suivis de la Belgique
(389), Italie (389) et Pologne (335). A noter que ce n’est pas dans
la tradition française d’être parmi les bons élèves à
notifier.
Concernant l'origine des produits, la Pologne a été le premier pays
européen avec 381 notifications dont 263 concernant la présence de
Salmonella dans la viande de volaille, qui dans 154 cas ont
été notifiées par la Pologne elle-même. A noter que la France est
deuxième avec 256 notifications, classement habituel pour notre
pays. Cela étant, compte tenu du nombre très important de produits
rappelés en France, ce classement n’est pas usurpé.
Si l'on considère les pays non membres de l’UE, la Turquie a été
le pays le plus notifié avec 613 notifications, principalement liées
à la découverte de pesticides (405), suivie de l'Inde (383), avec
272 notifications sur les pesticides et de la Chine (331) avec près
de la moitié des notifications (160) concernant les matériaux en
contact avec les denrées alimentaires.
Résidus de pesticides
En 2021, les résidus de pesticides ont été le problème le plus
signalé au RASFF et ce pour la première fois de son histoire : 1
231 notifications, soit une augmentation de 61% par rapport à 2020
et plus que quadruplée par rapport à 2019.
Micro-organismes pathogènes
Les pesticides volent la edette aux micro-organismes pathogènes.
Avec 863 notifications, les micro-organismes pathogènes restent une
catégorie de danger très importante dans les produits alimentaires
même si le nombre total de notifications a légèrement diminué au
cours des dernières années.
Les trois quarts des notifications transmises (641) étaient dues à
la présence de Salmonella. Dans près de la moitié d'entre
eux (334), Salmonella a été détectée dans de la viande de
volaille et des produits à base de viande de volaille,
principalement d'origine polonaise (284). Dans un nombre considérable
de notifications (145), le produit concerné appartenait à la
catégorie des herbes et épices (dans 116 cas, il s'agissait de
poivre noir du Brésil).
Listeria monocytogenes représentait 16% des déclarations
liées aux micro-organismes pathogènes dans les aliments. La
catégorie alimentaire la plus fréquemment concernée par ces
notifications était, comme par le passé, les produits d'origine
animale : lait et produits laitiers (45 notifications), viande et
produits à base de viande, y compris viande de volaille (37),
poisson et produits de la pêche (33).
89 notifications étaient liées à la détection de Escherichia
coli et, dans 48 cas,
elles concernaient Escherichia coli producteurs de
shigatoxines, plus dangereux, retrouvés principalement dans les
produits carnés autres que la volaille (33).
Éclosions d'origine alimentaire
En 2021, 33 foyers d'origine alimentaire ont été notifiés au
RASFF. Sur ces 33 notifications d'épidémies d'origine alimentaire,
14 ont identifié Salmonella comme cause (probable), quatre
étaient liées à Listeria monocytogenes, quatre étaient
liées à une intoxication alimentaire à l'histamine, trois étaient
liés à norovirus et trois à Escherichia coli.
Mycotoxines
La présence de mycotoxines dans les aliments a été notifiée dans
450 cas (6% d'augmentation par rapport à 2020 mais 23% de diminution
par rapport à 2019) représentant la troisième catégorie de danger
la plus notifiée, comme les années précédentes. Les trois quarts
des notifications étaient des refus aux frontières.
La plupart des cas concernaient la détection d'aflatoxines (399), en
particulier dans les fruits à coque (273). Cependant, la
notification la plus récurrente, comme en 2020, concernait les
figues sèches de Turquie (57). La plus fréquente dans les aliments
est l'aflatoxine B1, une substance cancérigène et mutagène. Dans
les autres cas, les notifications étaient principalement dues à
l'ochratoxine A (47) détectée notamment dans les épices et les
figues sèches.
Matériau en contact avec les aliments
269 notifications concernant les
matériaux en contact avec les aliments ont été transmises en 2021,
principalement (176) liées à la présence de substances non
autorisées dans les produits en plastique (la moitié d'entre elles,
87, liées au commerce électronique). Dans la plupart des cas, du
bambou a été détecté (154) mais aussi du bambou et du maïs
ensemble (22), tandis que 12 concernaient la présence de blé.
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Je suis en conflit depuis
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Alimentaire
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de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés
gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue,
alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite
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