«Le lavage à l'eau nettoie les poulaillers entre des troupeaux de poulets de chair, sans avoir besoin de désinfection», source ASM News.
Dans la production canadienne de poulets de chair (broiler chicken pour poulets à griller, poulets de chair), l'enlèvement de la litière, le lavage et la désinfection ont généralement lieu pour préparer les poulaillers pour les nouveaux troupeaux.
Plus récemment, de nouvelles réglementations ont permis le lavage à l'eau entre les troupeaux, sans désinfection. Des chercheurs de l'Université de l'Alberta ont découvert que le lavage à l'eau à lui seul réduisait le nombre de pathogènes, Campylobacter jejuni, chez les poulets et dans l'environnement des poulaillers, sans effet négatif sur la croissance et la santé des poulets, par rapport à ceux cultivés dans des poulaillers qui avaient été entièrement désinfecté. L’étude, The Use of Disinfectant in Barn Cleaning Alters Microbial Composition and Increases Carriage of Campylobacter jejuni in Broiler Chickens, est publiée dans Applied and Environmental Microbiology, une revue de l'American Society for Microbiology. L’article en intégralité peut être consulté ici.
Les résultats sont «immédiatement applicables à l'industrie de la volaille», a dit Doug Korver, professeur de nutrition de la volaille, Université de l'Alberta, Edmonton, Canada.
«Les producteurs de poulets de chair reherchaient des moyens de réduire les coûts tout en maintenant ou en augmentant la sécurité des aliments et la croissance des poulets», a dit Korver. L'élimination complète de la litière, suivie d'une désinfection «avait pour but d'enlever les pathogènes microbiens environnementaux, mais une conséquence involontaire est que les bactéries potentiellement bénéfiques sont également éliminées.» Cela, a-t-il dit, peut avoir réduit la vitesse à laquelle une microflore intestinale normale, stable et saine est atteinte dans le troupeau suivant, ralentissant peut-être la croissance des poulets et/ou réduisant leur santé.
Dans l'étude, les chercheurs ont travaillé avec un producteur commercial de poulets de chair qui possédait 7 poulaillers, chacun hébergeant environ 28 000 poulets de chair. Pendant 4 cycles de production, les poulaillers ont été soit lavés à l'eau, soit entièrement désinfectés. Lorsque les poulets ont atteint l'âge de 30 jours, les chercheurs ont prélevé des échantillons de caeca (la première section du gros intestin) pour évaluer la présence et l'abondance de pathogènes spécifiques, notamment Salmonella et C. jejuni.
«Les concentrations cæcales d'acides gras à chaîne courte ont augmenté dans le groupe lavage à l'eau», a dit le co-auteur Ben Willing, professeur et titulaire d’une chaire de recherche du Canada en microbiologie de la nutrigénomique, Université de l'Alberta.
«Une augmentation des acides gras à chaîne courte a été associée à une diminution de Campylobacter dans notre étude», a dit Willing. «En général, les acides gras à chaîne courte produits par des microbes dans l'intestin augmentent l'acidité, créant un environnement inhospitalier pour de nombreux pathogènes et servant également de carburant aux cellules intestinales.» Les acides gras à chaîne courte modulent également les réponses immunitaires.
Dans l'ensemble, à lui seul, le lavage à l'eau entre les troupeaux a réduit la présence de C. jejuni, sans déficit de croissance, ni de santé du microbiome. Cela, en plus de réduire les coûts de désinfectant et de main-d'œuvre, fait du lavage à l'eau entre les troupeaux une option attrayante pour les producteurs de poulets de chair.