« Pinnatoxines
: des biotoxines marines émergentes à surveiller dans les
coquillages »,
nous dit l'Anses, et le blog se demande depuis quand il aurait fallu
le faire … explications dans le texte ...
L’Anses publie le 4 juin 2019 une expertise sur les pinnatoxines (PnTX), une famille de biotoxines marines émergentes, détectées dans des moules de lagunes méditerranéennes. Ces biotoxines marines provoquent chez la souris des effets neurotoxiques aigus en cas d’ingestion. Les données de consommations disponibles ont permis d’estimer l’exposition des consommateurs de coquillages selon divers scenarii. L’Anses attire l’attention des pouvoirs publics sur la possibilité d’un risque sanitaire en cas de consommation de coquillages contaminés par les pinnatoxines provenant des lagunes méditerranéennes, en particulier de la zone d’Ingril dans l’Hérault. Elle recommande par ailleurs de prendre en compte ces biotoxines émergentes dans la surveillance des zones de production de coquillages. Ces travaux constituent une avancée scientifique majeure dans le domaine des toxines émergentes.
L'Anses
rapporte les informations suivantes :
- De nouvelles biotoxines marines émergentes détectées dans les coquillages en France
- Eviter la consommation de coquillages issus de la zone d’Ingril dans l’Hérault
- Mettre en place la surveillance des pinnatoxines
- Engager des travaux de recherche afin d’estimer plus précisément l’exposition des consommateurs de coquillages
On
apprend ainsi dans Risques
liés aux pinnatoxines dans les coquillages, Avis de l’Anses,
Rapport d’expertise collective, Mars 2019 - Édition scientifique
(106 pages) que « L’Anses
a été saisie le 11 janvier 2016 par la Direction générale de
l’alimentation (DGAL) et la Direction générale de la santé (DGS)
pour la réalisation de l’expertise suivante : Demande d’avis
relatif à la toxicité aiguë et chronique des pinnatoxines. »
Pourtant
dans un rapport* remis à la DGAL en 2012, il était déjà indiqué
(extraits) :
Suite à la découverte de la Pinnatoxine G comme agent responsable des toxicités atypiques à Ingril fin 2010, une étude a été commanditée afin d’approfondir les connaissances sur l’organisme producteur de cette toxine, Vulcanodinium rugosum, les toxines associées et leur toxicité.
L’organisme, étant considéré « cryptique » dû à sa faible présence dans le milieu, a été suivi de manière plus proche à Ingril. Il est apparu dans la colonne d’eau en juillet et août 2012, et quelques échantillons ont pu être prélevés pour la mise en culture de souches supplémentaires. Une corrélation directe entre la croissance de l’organisme et la température est soupçonnée mais n’a pas encore pu être corroborée sur la période d’étude, faute d’un nombre suffisant d’échantillons. La salinité a été relevée comme étant potentiellement un autre facteur affectant la prolifération de cet organisme.
La comparaison entre moules et palourdes montrent que les moules accumulent la Pinnatoxine G toujours de manière préférentielle, et que la moule reste donc l’espèce sentinelle par excellence. Les palourdes ont une très légère tendance à métaboliser plus largement ce composé, le pourcentage de PnTX-A constituant 1.9% de la Pinnatoxine G dans les palourdes par rapport aux 1.1% dans les moules.
Les concentrations varient fortement d’année en année, mais les concentrations maximales ont dépassé 600 µg kg-1 pour les trois ans 2010 à 2012 et ont dépassé 1200 µg kg-1 en 2010. Ainsi, Ingril présente les concentrations les plus élevées mondialement, dépassant d’un facteur six les plus fortes teneurs rapportées (Nouvelle Zélande).
La
surveillance des des
pinnatoxines dans « les
coquillages dans les lagunes méditerranéennes, en particulier de la
zone
d’Ingril dans l’Hérault »
me semble indispensable mais pourquoi,la DGAL a-t-elle attendue si
longtemps avant de mettre en place cette surveillance sachant
qu'« une
méthode
analytique a été mise en place pour l’analyse des différents
analogues de la pinnatoxine et des ptériatoxines (A à G et PtTX-A à
C) a
été mise au point. »
… en 2012, que de temps perdu …
C'est
à ce type d'action que l'on voit le manque de vigilance de
l'organisme DGAL ...
*
Hess Philipp,
Hervé Fabienne, Abadie Eric, Séchet Véronique, Molgo Jordi, Amzil
Zouher, Fessard Valérie (2012). Pinnatoxines en lien avec l’espèce
Vulcanodinium
rugosum.
R.RBE/EMP/PHYC 12-05.
NB :
L'image provient de ce site.