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jeudi 19 octobre 2023

Les tellines font de nouveau reparler d’elles pour cause de présence de toxines lipophiles

Effectivement, RappelConso signale le rappel de tellines le 19 octobre 2023 pour cause de présence de quantité de toxines lipophiles non conforme, biotoxines marines DSP ou diarrheic shellfish poison (toxines diarrhéiques).

Le souci est que rappel intervient un peu tardivement car les tellines ont été commercialisées du 10/10/2023 au 12/10/2023.

A noter que ce rappel intervient le même jour que la notification au RASFF de l’UE le 19 octobre 2023 par la France en raison de la présence de toxines lipophysaires dans une zone de pêche de tellines.

Ce rappel intervient après deux rappels précédents les 2 octobre et 1er septembre 2023.

Le blog avait déjà parlé de ces rappels, une première fois, le 5 septembre, dans Scène courante dans les rappels de produits alimentaires au sein de l'UE : le cas des tellines.

Et une seconde fois dès le 29 septembre avec Rappel de tellines pour cause de présence de toxines lipophiles dépassant le seuil sanitaire réglementaire. A cette occasion, le blog avait signalé le retard à l’information par RappelConso, puisque le rappel n’a été officiellement publié que le 2 octobre, soit trois après le communiqué d’Auchan.

Autres rappels

En Belgique cette fois-ci, avec ce rappel par l’Afsca le 19 octobre 2023 d’huîtres creuses de Bretagne de la marque Carrefour pour cause de présence possible de E. coli.
Ce rappel fait suite à une notification au RASFF de l’UE le 17 octobre 2023 par les Pays-Bas en raison de la présence de E. coli dans des huîtres de France.
Signalons aussi la notification au RASFF de l'UE par l'Italie le 13 octobre 2023 de la présence de norovirus dans des huîtres de France.

Commentaire
Le ministère de l’Agriculture rapporte à propos de la sécurité sanitaire des aliments, Budget 2024 : Axe n°3 - La capacité à prévenir et réagir face aux risques sanitaires.
On ne demande qu’a y croire ...

NB : La photo illustre les trois rappels récents de tellines.

Mise à jour du 24 octobre 2023
Notification au RASFF de l'UE par l'italie le 24 octobre 2023 de la présence de norovirus dans des huîtres de France.

vendredi 17 juillet 2020

Un habitant de l'Alaska décède des suites de la présence de toxines paralysantes dans des coquillages


« Un décès récent en Alaska du à un empoisonnement par des toxines paralysantes lié à des coquillages. Les habitants de l’Alaska devraient connaître les risques pour la santé lors de la récolte des coquillages. » Source communiqué du Department of Health and Social Services d’Alaska du 15 juillet 2020.

Le Bureau du médecin légiste a confirmé qu'un décès en Alaska était compatible avec un empoisonnement par des toxines paralysantes causé par coquillages (PSP pour Paralytic Shellfish Poisoning). La personne décédée avait des problèmes de santé sous-jacents qui ont contribué au décès; cependant, la principale cause de décès a été déterminée par l'exposition aux toxines paralysantes de coquillages. Il s'agit du premier décès connu lié aux PSP en Alaska depuis 2010, bien que des maladies graves soient signalées plus fréquemment. Depuis 1993, l'État de l'Alaska a enregistré quatre décès liés aux PSP, en 1994, 1997 et deux en 2010, ainsi que plus de 100 cas d'empoisonnement par des coquillages.

L'individu décédé a consommé des moules bleues et des escargots ramassés sur une plage de Dutch Harbor le 4 juillet 2020. Les coquillages ont été cuits avant consommation. Les symptômes ont commencé environ quatre heures après la consommation des coquillages. Les premiers symptômes du patient comprenaient des picotements dans les doigts, un engourdissement, une sensation de flottement et des vomissements. Plusieurs heures plus tard, le patient a signalé un engourdissement dans la bouche, une faiblesse dans les mains et des douleurs dans le cou et le dos. Le patient a été transféré dans une clinique locale, puis transporté par avion dans un hôpital d'Anchorage où il est décédé.

Deux autres personnes ont consommé de plus petites quantités des mêmes coquillages mais n'ont jamais développé de symptômes. Les échantillons de moules bleues prélevés sur la plage le même jour où les mollusques ont été consommés se sont révélés avoir des niveaux de toxines extrêmement élevés, plus de 100 fois supérieurs à la limite réglementaire sûre.

Les échantillons d'escargots avaient également des niveaux élevés de toxines, mais pas aussi élevés que les moules bleues. Des recommandations ont été immédiatement envoyés à la communauté. L'Alaska Sea Grant Marine Advisory Program ainsi que la clinique Iliuliuk et la Knik Tribe of Alaska ont publié des dépliants et des avis sur les réseaux sociaux et envoyé des recommandations par courrier électronique et par télécopie.

Des avis ont également été traduits en espagnol, vietnamien et tagalog. Le personnel de l'Alaska Sea Grant et de la clinique Iliuliuk a également réalisé des interviews à la radio, produit une annonce radiophonique et affiché des avertissements sur les plages populaires de récolte.

Des niveaux élevés de toxines algales qui peuvent conduire à une intoxication paralytique aux coquillages ont été récemment identifiés dans des coquillages récoltés à des fins non commerciales dans de nombreuses communautés de l'Alaska. De récents rapports sur des PSP dans les communautés locales ont trouvé des niveaux dangereux de toxines dans les palourdes et/ou les moules bleues des plages de Craig, Chignik Lagoon, Hydaburg, Ketchikan, Kodiak, Kasaan, Juneau, Metlakatla et Unalaska, entre autres.

Les cueilleurs récréatifs devraient toujours être prudents face aux dangers des PSP de toutes les espèces de coquillages récoltées sur les plages de l'Alaska. Il n'y a PAS de plages certifiées ou désignées comme «sûres» pour la récolte de coquillages en Alaska. Les coquillages non-commercialement  récoltés peuvent contenir des toxines paralysantes dans les coquillages qui, si ingérées, peuvent entraîner la mort. Quiconque consomme des coquillages non-commerciaux le fait à ses risques et périls.

Cependant, les coquillages récoltés commercialement sont considérés comme sûrs à consommer. Cela est dû au fait que les pêcheurs commerciaux sont tenus par l’Alaska Department of Environmental Conservation d'avoir des produits régulièrement analysés pour les toxines qui peuvent provoquer des PSP.

Le public doit savoir que les toxines PSP ne sont pas détruites par la cuisson ou la congélation des coquillages avant leur consommation. Des toxines PSP ont également été retrouvées dans des viscères de crabe, connus sous le nom de crab butter ; le crabe doit être nettoyé et éviscéré avant d'être cuit.

Le traitement de la PSP consiste en des soins de soutien, qui peuvent nécessiter une ventilation mécanique; il n'y a pas d'antitoxine.

dimanche 5 juillet 2020

Irlande et Nouvelle-Zélande : les autorités sanitaires émettent des avertissements sur la présence de toxines dans des coquillages

« Des autorités émettent des avertissements sur la présence de toxines dans des coquillages », source article de Joe Whitworth paru le 5 juillet 2020 dans Food Safety News. Article adapté par mes soins.

Les autorités irlandaises et néo-zélandaises ont émis des avertissements concernant la consommation de coquillages collectés au cours de la semaine écoulée.

Le Marine Institute en Irlande a détecté des quantités de composés naturels dans des coquillages qui peuvent provoquer des maladies chez les consommateurs. Des niveaux accrus ont été constatés au cours des dernières semaines lors d'un programme de surveillance systématique des coquillages à l'échelle nationale le long des côtes sud-ouest et ouest.

Les phycotoxines dont toxines lipophiles comprenant les diarrheic shellfish poison (DSP)  des coquillages peuvent entraîner une maladie temporaire de type gastro-instinale et d’autres toxines amnésiantes ou ASP (Amnesic Shellfish Poison) peuvent entraîner des troubles neurologiques potentiellement graves. Les coquillages avec des niveaux toxiques de PSP ne sont pas différents de ceux qui sont sûrs à consommer.

La présence des composés est normale à cette période de l'année et est due aux espèces microscopiques de phytoplancton, communes dans les eaux côtières en été en raison de la longueur du jour plus longue et des températures plus chaudes. Les toxines qu'elles produisent peuvent s'accumuler dans les mollusques filtreurs et rendre les consommateurs malades.

Évitez la récolte publique
Le problème a conduit à la fermeture temporaire de certaines zones de production commerciale de coquillages. Toutes les récoltes commerciales dans les zones touchées ont cessé et des produits sûrs provenant d'autres parties du pays sont disponibles auprès de fournisseurs agréés de détaillants et de restaurants.

L'Institut, le Laboratoire national de référence (LNR) pour les biotoxines marines, gère conjointement le programme de surveillance avec la Food Safety Authority of Ireland et la Sea Fishery Protection Authority.

Dave Clarke, directeur du programme de sécurité des coquillages du Marine Institute, a dit que le programme de surveillance est conçu pour protéger le consommateur et garantir des mollusques irlandais de haute qualité sur les marchés internationaux et nationaux.

« Cet été, jusqu'à présent, des niveaux élevés de phytoplancton toxique et de toxines dans les mollusques et coquillages ont nécessité des fermetures temporaires jusqu'à ce que le problème disparaisse. Nous recommandons fortement au public d'éviter de cueillir leurs propres coquillages le long du littoral et de ne s'approvisionner que dans un établissement de vente au détail agréé », a dit Clarke.

Alors que des personnes commencent à retourner sur la côte, le risque de récolte publique de coquillages tels que moules, palourdes, coques ou huîtres pour leur propre consommation augmentera. Cependant, il est déconseillé et seuls les crustacés provenant de détaillants agréés doivent être consommés, selon le Marine Institute.

Nouvelle-Zélande et avertissements précédents
Le ministère des Industries primaires (MPI) a émis un avertissement sanitaire avisant le public de ne pas collecter ni consommer les coquillages récoltés de Cape Kidnappers à l'embouchure de la rivière Mohaka.

Des tests de routine sur des échantillons de coquillages de cette région ont montré des niveaux de toxines PSP supérieurs à la limite de sécurité de 0,8 milligramme par kilogramme fixée par le MPI. Il n'y a pas de conchyliculture commerciale dans la région affectée.

L'agence a averti que les moules, les huîtres, les tuatua, les pipi, les toheroa, les coques, les pétoncles, les catseyes, les kina (oursins) et tous les autres mollusques bivalves ne devraient pas être consommés. Le pāua, le crabe et les écrevisses peuvent être consommés si les intestins ont été enlevés avant la cuisson.

Les symptômes du PSP apparaissent généralement entre 10 minutes et trois heures après l'ingestion et peuvent inclure un engourdissement et une sensation de picotement autour de la bouche, du visage, des mains et des pieds, des difficultés à avaler ou à respirer, des étourdissements, des maux de tête, des nausées, des vomissements, de la diarrhée, une paralysie et une insuffisance respiratoire. Il peut être mortel dans les 12 heures.

Les symptômes du DSP commencent généralement dans les 30 minutes suivant l'ingestion et durent environ une journée. Ils comprennent la diarrhée, les vomissements, les nausées et les crampes abdominales.

En juin, l'équipe de santé environnementale du Highland Council a identifié des niveaux plus élevés de biotoxines de mollusques bivalves à la suite d'une surveillance de routine à Kyles of Scalpay, au large de la côte est de l'île de Skye.
La consommation d'articles tels que les moules, les coques, les huîtres ou les rasoirs de ces régions peut présenter un risque pour la santé. La cuisson ou la congélation n'élimine pas la toxine.

Selon Comhairle nan Eilean Siar (Western Isles Council), Comhairle nan Eilean Siar a également poursuivi ses travaux de surveillance au nom de Food Standards Scotland pour identifier des niveaux élevés de toxines des crustacés à Traigh Mhor à Barra.

Des avis pour avertir le public ont été affichés à divers endroits sur le rivage. Des pêcheurs commerciaux de mollusques ont été contactés dans ces zones et des mesures ont été prises pour reporter la récolte jusqu'à ce que les niveaux d'algues diminuent.

France
Selon le RASFF de l’UE, il y a depuis le début de l’année 2020, 45 notifications pour des coquillages de France contaminés, la plupart étant à cause de la présence de norovirus ; deux notifications des 18 juin et du 19 mai 2020 concernaient la présence de DSP dans des coquillages de France.

jeudi 6 juin 2019

Questionnement à propos des biotoxines marines émergentes à surveiller dans les coquillages


« Pinnatoxines : des biotoxines marines émergentes à surveiller dans les coquillages », nous dit l'Anses, et le blog se demande depuis quand il aurait fallu le faire … explications dans le texte ...
L’Anses publie le 4 juin 2019 une expertise sur les pinnatoxines (PnTX), une famille de biotoxines marines émergentes, détectées dans des moules de lagunes méditerranéennes. Ces biotoxines marines provoquent chez la souris des effets neurotoxiques aigus en cas d’ingestion. Les données de consommations disponibles ont permis d’estimer l’exposition des consommateurs de coquillages selon divers scenarii. L’Anses attire l’attention des pouvoirs publics sur la possibilité d’un risque sanitaire en cas de consommation de coquillages contaminés par les pinnatoxines provenant des lagunes méditerranéennes, en particulier de la zone d’Ingril dans l’Hérault. Elle recommande par ailleurs de prendre en compte ces biotoxines émergentes dans la surveillance des zones de production de coquillages. Ces travaux constituent une avancée scientifique majeure dans le domaine des toxines émergentes.

L'Anses rapporte les informations suivantes :
  • De nouvelles biotoxines marines émergentes détectées dans les coquillages en France
  • Eviter la consommation de coquillages issus de la zone d’Ingril dans l’Hérault
  • Mettre en place la surveillance des pinnatoxines
  • Engager des travaux de recherche afin d’estimer plus précisément l’exposition des consommateurs de coquillages
On apprend ainsi dans Risques liés aux pinnatoxines dans les coquillages, Avis de l’Anses, Rapport d’expertise collective, Mars 2019 - Édition scientifique (106 pages) que « L’Anses a été saisie le 11 janvier 2016 par la Direction générale de l’alimentation (DGAL) et la Direction générale de la santé (DGS) pour la réalisation de l’expertise suivante : Demande d’avis relatif à la toxicité aiguë et chronique des pinnatoxines. »

Pourtant dans un rapport* remis à la DGAL en 2012, il était déjà indiqué (extraits) :
Suite à la découverte de la Pinnatoxine G comme agent responsable des toxicités atypiques à Ingril fin 2010, une étude a été commanditée afin d’approfondir les connaissances sur l’organisme producteur de cette toxine, Vulcanodinium rugosum, les toxines associées et leur toxicité.
L’organisme, étant considéré « cryptique » dû à sa faible présence dans le milieu, a été suivi de manière plus proche à Ingril. Il est apparu dans la colonne d’eau en juillet et août 2012, et quelques échantillons ont pu être prélevés pour la mise en culture de souches supplémentaires. Une corrélation directe entre la croissance de l’organisme et la température est soupçonnée mais n’a pas encore pu être corroborée sur la période d’étude, faute d’un nombre suffisant d’échantillons. La salinité a été relevée comme étant potentiellement un autre facteur affectant la prolifération de cet organisme.
La comparaison entre moules et palourdes montrent que les moules accumulent la Pinnatoxine G toujours de manière préférentielle, et que la moule reste donc l’espèce sentinelle par excellence. Les palourdes ont une très légère tendance à métaboliser plus largement ce composé, le pourcentage de PnTX-A constituant 1.9% de la Pinnatoxine G dans les palourdes par rapport aux 1.1% dans les moules.
Les concentrations varient fortement d’année en année, mais les concentrations maximales ont dépassé 600 µg kg-1 pour les trois ans 2010 à 2012 et ont dépassé 1200 µg kg-1 en 2010. Ainsi, Ingril présente les concentrations les plus élevées mondialement, dépassant d’un facteur six les plus fortes teneurs rapportées (Nouvelle Zélande).

La surveillance des des pinnatoxines dans « les coquillages dans les lagunes méditerranéennes, en particulier de la zone d’Ingril dans l’Hérault » me semble indispensable mais pourquoi,la DGAL a-t-elle attendue si longtemps avant de mettre en place cette surveillance sachant qu'« une méthode analytique a été mise en place pour l’analyse des différents analogues de la pinnatoxine et des ptériatoxines (A à G et PtTX-A à C) a été mise au point. » … en 2012, que de temps perdu …

C'est à ce type d'action que l'on voit le manque de vigilance de l'organisme DGAL ...


NB : L'image provient de ce site.