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mercredi 27 septembre 2023

Sécurité sanitaire des aliments en France : Le miracle des 100 000 contrôles par an n'aura pas lieu. L'objectif s'éloigne, s'éloigne ...

Ceux qui rêvaient de 100 00 contrôles par an en sécurité sanitaire des aliments en 2024 devront déchanter, le blog vous explique pourquoi ...

Le 7 juin 2023, le ministère de l’Agriculture nous a proposé 5 questions/réponses sur la réforme de la police en charge de la sécurité sanitaire des aliments. Voir l’artilce du blog à ce sujet, Sécurité des aliments : Une conférence de presse pour tenter d'expliquer la nouvelle police sanitaire unique en France.

Le 27 septembre, à l’occasion de la présentation du projet de budget du ministère de l’Agriculture, est paru une communication sur la sécurité sanitaire des aliments, «La capacité à prévenir et réagir face aux risques sanitaires».

Il est indiqué,

Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA) est désormais responsable de la sécurité sanitaire pour l’ensemble du champ de l’alimentation humaine et animale à la suite du transfert des compétences de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). 

Commentaire. Pas toutes compétence puisque les rappels de produits dont les produits alimentaires restent du ressort de la DGCCRF avec notamment l’application RappelConso.

On apprend ensuite ce qu’on savait déjà, à savoir qu’auparavant l’organisation de la sécurité santaire des aliments en France n’était pas lisible, moins réactive et moins efficiente, mais tout cela va donc changer radicalement, car désormais «L’objectif de cette réforme d’une police unique est de rendre l’organisation de la police de la sécurité sanitaire des aliments (SSA) plus lisible, plus réactive et plus efficiente. Sa mise en œuvre s’effectuera en plusieurs étapes jusqu’en janvier 2024, avec le transfert du pilotage en administration centrale déjà effectif depuis le 1er janvier 2023.»

Cela étant sur des données quantitatives, ce qu’on annonce semble quelque peu distinct de ce qui avait été annoncé le 7 juin 2023. Jugez plutôt ...

Ainsi le chiffre énôrme ou magique de 100 000 contrôles par an est toujours d’actualité, certes, mais il semble être repoussé à une date, laquelle, on ne sait pas ...

Voici ce qu’il en est avec ce comparatif de textes encore le communiqué du 7 juin et celui du 27 septembre :

Extrait du texte du 27 septembre 2023
Extrait du texte du 7 juin 2023
À partir de 2024, une augmentation de 10% des contrôles est prévue grâce à l’apport de cette délégation.
Elle doit aussi permettre d’accroître la fréquence de contrôle des établissements de remise directe de +80% (commerces de bouches, détaillants, GMS, restaurants commerciaux, etc.) se traduisant par la réalisation de 100 000 contrôles annuels. 
La création de la police sanitaire s’achèvera au début de l’année 2024.
Les objectifs attendus sont :
- Augmenter de 80% le nombre d’inspections en remise directe dès 2024, soit un total de 100 000 contrôles par an ;
- Augmenter de 10% des contrôles des établissements de fabrication de produits alimentaires.

Rappelons qu’un précédent communiqué du 15 mai 2023 rapportait, «Ce dispositif, effectif à partir du 1er janvier 2024, vise à augmenter, dès 2024, de 80% le nombre d’inspections en remise directe soit un total de 100 000 contrôles par an.»

L’objectif de 100 000 contrôles par an n’est donc pas pour de suite, un jour peut-être, car la DGAL en a rêvé et mais a fini par revenir aux réalités. On a détruit année après année le nombre de contrôles en sécurité des aliments depuis 2012 (86 500) à 2022 (48 500) et maintenant, il s’agit de reconstruire à coup de budget en augmentation, est-ce vraiment sérieux ? Comment peut-on vous croire ?

lundi 18 septembre 2023

Sécurité des aliments en France : Des rappels par ci, des oublis par là ...

Le 19 juillet 2023, il y a eu un rappel de feuilles de vigne jeunes & tendre de marque Palirria pour défauts d'étiquetage et dépassement de la quantités de dioxyde de soufre dans les feuilles de vigne, source RappelConso.

Le 26 juillet 2023, le Centre of Food Safety de Hong Kong signale dans un Food Incident Post le rappel en France de feuilles de vigne jeunes & tendre marque Palirria produites en France pour défauts d'étiquetage et dépassement de la quantités de dioxyde de soufre dans les feuilles de vigne.

Mais voici que le 18 septembre 2023, il a, bis repetita, un rappel de feuilles de vigne de marque Palirria pour défauts d'étiquetage et excès de dioxyde de soufre dans les feuilles de vigne, source RappelConso.

Le produit a été commercialisé du 15/12/2022 au 03/04/2023.

Et elle est où la gestion des alertes alimentaires par la DGAL ?

Autre produit alimentaire, cette fois-ci, mais hélas, non (encore) signalé par RappelConso.

Auchan informe le 18 septembre du rappel de quenelle nature de marque Auchan x6, 240g suite à la présence de Listeria. La société Pastacorp traiteur procède au rappel produit, lot L32570S DLC 04/10/2023.
Last but not the least, il y a aussi les rappels oubliés et ayons une pensée pour eux ; on est ainsi sans nouvelle du côté de RappelConso de deux rappels de moules de bouchot ainsi que du rappel de saucisse sèche ...

Mise à jour du 19 septembre 2023
Il y a bien eu une information sur le site RappelConso à propos de quenelles natures mais c'est chez le distributeur U ... et pour l'instant le rappel chez Auchan court toujours ...

mardi 8 août 2023

Sécurité sanitaire des aliments en France : Le cap des 100 000 inspections sera-t-il tenu fin 2024 ?

En France, l'objectif n'est pas la réussite des JO 2024 de Paris mais l’objectif des 100 000 inspections en sécurité des aliments à fin 2024. Sera-t-il tenu ? Vous le saurez peut-être en lisant ce qui suit ...

«Orientations stratégiques et priorités 2024 pour l'organisme DGAL», tel est le titre d’une note de service de la DGAL du 1er août 2023 (12 pages).

Cette instruction présente la stratégie et les orientations générales des missions relevant du programme 206 «Sécurité et qualité sanitaires de l'alimentation» pour l'année 2024.  

Que dire de cette instruction, si ce n’est qu’elle s’adresse à des initiés, car pour la lire, mieux vaut se munir d’un lexique car les sigles abondent ...

En matière d’organisation de l’Etat, 2024 marquera l’entrée en vigueur complète et opérationnelle du transfert des missions de sécurité sanitaire des aliments depuis le ministère de l’économie et des finances vers le ministère de l’Agriculture avec la mise en œuvre de la délégation à des organismes tiers d’une part des contrôles dans les établissements de remise directe et d’autre part des prélèvements pour les plans de surveillance et de contrôle. 

Commentaire. Nous jugerons sur pièces ...

Les priorités 2024 sont rappelées dans un esprit «One Health» au cœur de l’action : «surveiller, protéger, planifier : au service de la santé humaine, animale et végétale pour une alimentation saine sûre et durable».

De la police unique de la sécurité sanitaire des aliments

On nous dit que «la réforme vise à rendre l’organisation de la sécurité sanitaire des aliments plus lisible, plus réactive et plus efficiente et porte également l'ambition de renforcer la pression de contrôle sur les établissements de la chaîne alimentaire les plus à risque, ainsi qu’en remise directe au consommateur, pour mieux protéger nos concitoyens.»
Commentaire. Ne ratez pas ce passage car il s’git de l’une des deux fois où il sera question du consommateur ...

L'objectif de cette réforme est toujours de 100 000 contrôles annuels.

Commentaire. Là aussi, nous jugerons sur pièces, mais attention au dicton qui dit que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ? Mais souvenons-nous que plus 100 000 missions de contrôles sont réalisés en Belgique, selon le rapport d’activités 2022 de l’AFSCA. Donc, ce qui va être mis en œuvre en France n’est qu’un rattrapage dû à des politiques aventureuses de nos gouvernants. Un exemple, en 2012, il y avait en France 86 239 inspections en sécurité des aliments ! Alors 100 000 en 2024 ...

Comment compte on s’y prendre ?

L’atteinte de ces objectifs se fera par la mise en place au 1er janvier 2024 de la délégation à des organismes tiers de certaines tâches ayant trait à la mise en œuvre des contrôles au stade de la remise directe ainsi que certains prélèvements réalisés dans le cadre des plans de surveillance et plans de contrôle.
Commentaire. Plus question de guerre des polices mais peut-être que cette police sera-t-elle une armée mexicaine avec la délégation à des mercenaires tierce partie ...

On nous dit encore que pour une meilleure efficience, c'est-à-dire beaucoup plus d'inspections, «l’accent continuera à être mis sur la simplification des méthodes d’inspections.» En un mot, plus d'inspections simplifiées, c'est plus de chiffre !

On apprend curieusement que s’agissant du «domaine de la sécurité sanitaire des aliments, une politique de contrôle de l’effectivité des retraits et/ou rappels dans la chaîne de production et de distribution sera mise en place.» Ah bon, ce n’était pas déjà le cas, on nous aurait menti ...

Last but not the least, et pour mémoire, le mot transparence n’existe pas dans cette instruction, mais ça, on le savait déjà !

mardi 16 mai 2023

France : Une police sanitaire unique verra bien le jour en 2024 ou comment après avoir cassé le dispositif, on tente de reconstruire !

C’est quand même fort de café, ce communiqué de 15 mai 2023 du ministère de l’Agriculture sur la «Sécurité sanitaire des aliments : une police unique pour protéger le consommateur» ou comment après avoir cassé le dispositif, on tente de reconstruire. Bienvenue en Absurdisthan ou chez les Pieds Nickelés ...

On nous annonce qu’un nouveau dispositif au 1er janvier 2024, «vise à augmenter, dès 2024, de 80% le nombre d’inspections en remise directe soit un total de 100 000 contrôles par an.»

Le blog n’a pas la mémoire courte, ainsi en 2012, il y avait 86 239 inspections en sécurité des aliments, et en 2022, ce chiffre est tombé bien bas avec 48 960. Notons que ce même ministère de l’Agriculture présentait le 27 mars 2023 une infographie sur la sécurité sanitaire des aliments avec un chiffre d’inspections datant de 2019 avec 58 200 inspections, alors qu’il n’y en a eu que 48 960 en 2022.

Bref, les Pieds Nickelés récidivent ! Voilà où on en est, et désormais on nous dit que pour arriver au résultat souhaité «dès 2024, le nombre d’inspections en remise directe sera de 100 000 contrôles par an.»  
Pourquoi ce chiffre de 100 000 ? Le blog n'est pas du tout impressionné par ce chiffre ...
Pour information, en Belgique, il y a 116 000 inspections (soit un contrôle toutes les 5 minutes, 317 par jour).

Je vous laisse lire ce communiqué qui montre bien la doctrine en cours, après avoir détruit des contrôles en sécurité des aliments, je ne vois pas d'autre mot, on tente de reconstruire avec un montage de bric et de broc, et notamment avec l'aide d'organismes publics et privés ...

La sécurité des aliments n'est pas une option, mais un droit !

Après des années de gestion partagée entre la direction générale de l’alimentation (DGAL) et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le gouvernement a choisi mi-2022 de rassembler sous un pilotage unique la police en charge de la sécurité sanitaire des aliments, sous l’égide du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Cette réforme vise à rendre l’organisation de la police de la sécurité sanitaire des aliments plus lisible et plus efficiente. Elle se met en œuvre progressivement depuis le début de l’année 2023 et sera achevée au début de l’année 2024.

Cette nouvelle organisation vise à faciliter la gestion des crises sanitaires. Elle permettra également le renforcement quantitatif et qualitatif des contrôles à travers un dispositif de programmation, une méthodologie et un processus uniformisés des inspections. Enfin, cette mesure répond aux attentes croissantes des consommateurs en matière de sécurité sanitaire de leur alimentation.

Depuis le 1er janvier 2023, la DGAL est ainsi compétente sur l'ensemble de la réglementation et des contrôles relatifs à la sécurité sanitaire de l’alimentation pour l'intégralité du champ de l'alimentation humaine et animale. Au 1er septembre 2023, les agents du ministère seront en charge des contrôles dans les entreprises de fabrication de produits alimentaires ; 150 nouveaux ETP (équivalents temps plein) ont ainsi été recrutés et sont en cours de formation avec l’objectif d’une augmentation de 10% des contrôles dès 2024.

Mais tout cela ne sera pas suffisant d’où le recours à d’autres organismes publics et privés ... 

Le renforcement des contrôles officiels sera par ailleurs réalisé par la délégation de certaines inspections en matière de sécurité sanitaire des aliments, à des organismes publics ou privés, dans les établissements effectuant de la remise directe au consommateur (soit la vente de produits alimentaires dans les secteurs de la distribution, des métiers de bouche et de la restauration commerciale). Il concernera également les contrôles de l’effectivité de la mise en œuvre des retraits et des rappels dans les points de vente à la suite d’alertes sanitaires, ainsi que certains prélèvements dans le cadre des plans de surveillance et plans de contrôle. À noter que la délégation de ces inspections à des opérateurs tiers répondra à un encadrement strict en matière de qualification, de certification normative, de déontologie et d’impartialité.

Ce dispositif, effectif à partir du 1er janvier 2024, vise à augmenter, dès 2024, de 80% le nombre d’inspections en remise directe soit un total de 100 000 contrôles par an.

Quand l'Etat n'a plus les moyens de sa politique, il ne lui reste plus que la politique de ses moyens qui sont petits, petits ...  

Deux appels à candidatures sont publiés ce jour (15 mai) sur la plateforme des achats de l'État afin de sélectionner les organismes délégataires. L’un porte sur la «Mise en place de la délégation de tâches de contrôles officiels et liées aux autres activités officielles des établissements du secteur alimentaire effectuant de la remise directe au consommateur final et des tâches de contrôles des retraits /rappels des denrées alimentaires». L’autre concerne la mise en place de la délégation des prélèvements du dispositif «plans de surveillance et plans de contrôle (PSPC)».

Complément
Nombre d’inspections en sécurité des aliments depuis 2012 et projections pour 2023 et 2024 :
- 2012 : 86 239
- 2013 : 82 729
- 2014 : 78 000
- 2015 : 76 000
- 2016 : 55 000
- 2017 : 54 000
- 2018 : 57 500
- 2019 : 58 200
- 2020 : 41 600
- 2021 : 48 775
- 2022 : 48 960
- 2023 : 53 856 (+10 % de 2022)
- 2024 : 100 000 !!! 

Comment passer de 48 960 en 2022 à 100 000 en 2024, tel le défi du retour des Pieds Nickelés de la sécurité des aliments en France, dont le blog va vous narrer les aventures ces deux prochines années, quel spectacle ! 

Complément

On peut penser que chiffre de 100 000 inspections est important, mais si l'on regarde du côté de nos amis belges, c'est peu ...

Ce sont près de 160 000 entreprises qui sont soumises à notre surveillance, effectuée notamment via 116 000 inspections (soit un contrôle toutes les 5 minutes, 317 par jour) et 73.000 échantillonnages par an. Source AFSCA

Mise à jour du 2 juillet 2023
Une fois n'est pas coutume, je suis assez d'accord avec le titre de cet article du 27 juin 2023 de Que Choisir, «Sécurité sanitaire des aliments. Vers une privatisation rampante des contrôles».

mardi 11 avril 2023

Les contrôles sanitaires sont-ils sufisants en France

Il y a peu le blog signalais une erreur dans une infographie sur la sécurité sanitaire de l'alimentation  qui publiait de façon erroné le chiffre des inspections en sécurité des aliments en France. Ilest indiqué 58 200 au lieu de 48 960 inspections. Toujours pas de modification à ce jour.

Voici un état des statistiques des résultats des contrôles sanitaires en France

Cette page vous propose des statistiques calculées chaque nuit à partir des données officielles publiées par le Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation.

Là aussi, contrairement à ce qui est écrit, «pour chaque année de 2015 à 2021, le nombre de contrôles sanitaires ». En fait, il s’agit du nombre de contrôles sanitaires de 2017 à 2022. 2017 n’est pas une année anodine puisque le dispositif Alim’confiance a démarré le 1er mars 2017.

Le dispositif Alim’confiance ne fournit aucune donnée statistique. Cela étant dit, ces statistiques sont plus complètes que celles que donne l’open data de la DGAL où par exemple on n’a accès qu’à des données partielles de 2022 et des premiers mois de 2023. bref ces statistiques évoquées plus haut sont donc les bienvenues. Allez sur ces sites pour comprendre ...

Quel est le constat que je fais à la lecture de ces résultats ci-dessous.
- Le total du nombre de contrôles sanitaires en 2022, 35 469, est différent de celui du nombre d'inspections en sécurité des aliments, 48 960, selon le rapport d'activité 2022 de la DGAL. A quoi tient cette différence, nous en le saurons pas ...
- Le dispositif Alim’confiance n’a en rien amélioré le nombre d"établissements alimentaires vers des catégories où l'hygiène alimentaire est très satifaisante.
- La catégorie des établissements ayant comme résultat «A améliorer» est resté constante au fil des ans. A noter aussi que la plupart des établissements se situent dans catégorie «Satisfaisant»  et non pas dans la catégorie «Très satisfaisant». 
- Certes, le nombre d'étalissements où l'hygiène doit être «corriger de manière urgente» est faible, mais l'exemple du département du Val d'Oise montre que cette catégorie perdure dans certains départements.
- Autre brève remarque, le nombre de contrôles n’a pas augmenté, il a même tendance à diminuer.
- En conclusion, le nombre de contrôles sanitaires sont insufisants en France, notamment en 2022, et la question est de savoir si la nouvelle police sanitaire fera mieux à partir de 2024 ...

 Très satisfaisant : pas de non conformité ou non-conformités mineures.
 Satisfaisant : non-conformités qui donnent lieu à un courrier de rappel de la réglementation.
 A améliorer : non-conformités importantes qui donnent lieu à une mise en demeure de l'exploitant de procéder à des mesures correctives dans un délai fixé, un nouveau contrôle est prévu.
 A corriger de manière urgente : non-conformités susceptibles de mettre en danger la santé du consommateur et pour lesquels l’autorité administrative ordonne la fermeture administrative, le retrait, ou la suspension de l’agrément sanitaire.

mercredi 5 avril 2023

A propos du nombre d'inspections en sécurité sanitaire des aliments en France

Un jour, un internaute m’a demandé si j’avais des contatcs avec les autorités sanitaires de notre pays, j’ai répondu par la négative, je ne les connais pas en particulier celles qui s’occupent de la sécurité des aliments.

Les messages passent l’intermédiaire des articles de ce blog et précisément, voici quelque chose qui devrait retenir leur attention.

Le 27 mars 2023, une infographie sur la sécurité sanitaire de l'alimentation a été publiée sur le site du ministère de l’Agriculture.

Une erreur, me semble-t-il, s’est glissée dans le nombre d’inspections détablissements pour vérifier la sécurité sanitaires des aliments. Il est indiqué 58 200 (partie gauche de l'image) au lieu de 48 960 inspections (partie droite de l'image), chiffre issu du dernier rapport d’activité 2022 de la DGAL, dont le blog vous a entretenu ici.

Le tout vous est proposé en images ci-dessus.

Il a bien existé un chiffre de 58 200 mais hélas c’était en 2019, que d’inspections perdues depuis cette date, mais il faut le répéter, la baisse drastique a débuté en 2013 sous la houlette du ministre de l’Agriculture, M. Le Foll, sous le quinquennat de M. Hollande. Pour le détail de la baisse des inspections pendant son ministère, voir ici.

Mise à jour du 13 avril 2023.
Je n'avais pas bien lu qu'en bas à gauche de cette infographie, il y avait écrit, 'données 2019'. Dans ces conditions pourquoi le ministère de l'agriculture n'indique-t-il pas les données les plus récentes, celles de 2022. C'était l'objectif de cet article. La question reste posée pourquoi gongler les chiffres des inspections en sécurité des aliments ?

Mise à jour du 5 juin 2023
Le ministère de l'Agriculture vient de modifier son infographie sur la sécurité sanitaire de l'limentation (ou de la sécurité des aliments). C'est désomais le chiffre de 49 000 inspections qui est proposé selon les données de la DGAL de 2022. Le chiffre précis est 48 960 inspections, mais on ne va pas chipoter ... Il aura fallu deux mois pour modifier l'infographie !

mercredi 15 mars 2023

La sécurité des aliments en France, selon le rapport d'activité 2022 de la DGAL : des chiffres pas du tout au niveau

La DGAL vient de publier le 14 mars 2023 le rapport d’activité 2022. Pas de quoi pavoiser avec ce 15 mars, journée internationale des consommateurs, journée inconnue à l’Anses, au ministère de l’Agriculture et la DGCCRF, c’est dire ...

Désolé pour le personnel de la DGAL que je respecte, mais je ne peux fournir que quelques données seulement extraites de ce rapport 2022 pour éviter d’avoir «Des migraines ... Des nervous breakdown, comme on dit de nos jours.»

Voici le nombre de contrôles en sécurité des aliments en France selon la DGAL du ministère de l’Agriculture. Comme vous pourrez hélas le constater, ces contrôles sont orientés à la baisse, 2022 et sont pratiquement identiques à ceux de 2021, bien triste ce pays qui décline ...

- 2012 : 86 239
- 2013 : 82 729
- 2014 : 78 000
- 2015 : 76 000
- 2016 : 55 000
- 2017 : 54 000
- 2018 : 57 500
- 2019 : 58 200
- 2020 : 41 600
- 2021 : 48 775
- 2022 : 48 960

Ces 48 960 contrôles se décomposent de la façon suivante :

- Établissements d’abattage, de transformation et d’entreposage: 15 720 inspections versus 16 390 en 2021.
- Restauration collective : 9 570 inspections versus 9 835 en 2021.
- Restauration commerciale : 15 020 (dont 10 420 suites) versus 12 020 en 2021 (dont 8 150 suites). Un très léger mieux, loin du compte, car toutes les autres inspections sont en baisse. On appelle cela «reprendre d’une main ce que l’on donne de l’autre».
- Commerces : 8 650 versus 10 530 en 2021.

Le terme 'transparence' est aux oubliettes dans le rapport,
Une curiosité, pourquoi distinguer dans l’édito du rapport, «la DGAL a poursuivi ses efforts au service des citoyens et des consommateurs», en quoi est-ce utile, citoyens me va très bien !ég

Voilà ce rapport ne mérite pas plus !

Complément
810 fermetures totales ou partielles effectives en 2022 versus 500 en 2021, soit une augmentation de 39%

jeudi 26 janvier 2023

France : La police unique de sécurité des aliments ne sera pas opérationnelle avant le 1er janvier 2024, si Dieu le veut

Voilà un titre intéressant pour expliquer un retard, pour ne pas dire plus, «Une réforme mise en place progressivement». L’article de la Vie publique date un peu (15 décembre 2022), mais il nous renseigne quand cette police sanitaire commencera ses activités ...

La mise en œuvre effective de la réforme s’effectuera par étapes pendant l’année 2023.

Le 1er septembre 2023, la DGCCRF se retirera définitivement du champ de la sécurité sanitaire des aliments, à l’exception des missions de contrôle du respect des exigences d’hygiène dans les restaurants et autres commerces de bouche qui se poursuivront conjointement avec la DGAL jusqu’au 31 décembre 2023.

La police unique de la sécurité sanitaire pour l'ensemble du champ de l'alimentation humaine et animale sera entièrement assurée par la DGAL et les agents des services déconcentrés du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire à partir du 1er janvier 2024.

Le Gouvernement a choisi de confier le pilotage de la police en charge de la sécurité sanitaire des aliments exclusivement au ministère de l’agriculture, comme l'a communiqué le ministère le 8 décembre 2022.

Pour aider le lecteur à y voir plus clair, le blog vous propose un tableau comparatif avant et après la réforme ...

Avant, il y avait trois administrations

- la Direction générale de l’alimentation (DGAL) du ministère en charge de l’agriculture ;
- la Direction générale de la santé (DGS) du ministère en charge de la santé.

Après, il y aura trois administrations

DGAL
- contrôle des filières de production de denrées animales ou d’origine animale ;
- contrôle des filières de production de denrées végétales ou d’origine végétale ;
- contrôle des établissements du secteur de la remise directe, qui inclut la distribution (commerces de détail, moyenne et grande distribution…), la restauration commerciale (restaurants…) et la restauration collective (cantines scolaires, restaurants d’entreprise…).
La DGAL s'assure également de l’application des réglementations relatives :
- à la sécurité sanitaire des produits spécifiques tels que les organismes génétiquement modifiés (OGM), les compléments alimentaires, les denrées alimentaires enrichies, les améliorants (additifs, arômes…), les nouveaux aliments, les allergènes ;
- aux aliments pour animaux.
DGCCRF
- contrôle la qualité et la loyauté des produits alimentaires à l’égard des consommateurs (et des professionnels) :
- le respect des règles d’étiquetage, de composition et de dénomination des marchandises ;
- la lutte contre les pratiques trompeuses sur l’origine, la qualité, les allégations relatives aux produits.
- est compétente pour le contrôle des matériaux en contact avec les aliments.
DGS
- gestion de la qualité sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine.

vendredi 24 juin 2022

Article où l'on se demande à quelle sauce sera mangé le personnel de la Répression des fraudes ?

Apparemment bienveillant cet article proposé ci-dessous tend à expliquer comment la DGCCRF va être mangé par la DGAL et que cela ne semble pas être une bonne idée du tout. Pour ma part, je pense que les arguments avancés par les parties prenantes de la DGCCRF ne sont pas les bons. On attend avec impatience un article sur pourquoi l’inverse serait une bonne idée pour la sécurité des aliments en France ...

«Sécurité alimentaire : à quelle sauce sera mangé le personnel de la Répression des fraudes ?», source Sud Ouest.fr avec AFP.

Le projet de «police unique» en charge des contrôles de sécurité alimentaire, qui verra une partie des missions de la DGCCRF transférées au ministère de l'Agriculture, a poussé le personnel cette semaine dans la rue.

Conçu fin 2017 dans le sillage du scandale du lait contaminé de Lactalis, le projet annoncé mi-mai, pour une entrée en vigueur en 2023, vise à accorder la sécurité sanitaire des aliments exclusivement au ministère de l'Agriculture, via la direction générale de l'alimentation (DGAL). Jusqu'à présent, ces missions étaient partagées avec la DGCCRF. Soixante emplois vont être supprimés en conséquence dans le service dépendant de Bercy.

«Comme une sanction»
L'institution, qui compte environ 2 500 agents dont 1 800 enquêteurs, a pourtant déjà «perdu 1 000 emplois en 15 ans», rappelle David Sironneau, co-responsable de Solidaires CCRF&SCL, le premier syndicat de la DGCCRF qui était en grève mardi. «On a pris cette décision politique comme une sanction», s'est désolé David Sironneau, en rappelant le travail de la DGCCRF sur les récents scandales sanitaires Buitoni ou Kinder. Au risque selon lui que ce soit le consommateur qui «paie les pots cassés».

Soutenue également par la CFDT et l'Unsa, la grève a mobilisé, selon différentes sources, entre 10% et 30% des agents sur le territoire.

Dans une vidéo adressée aux agents de la DGCCRF, Bruno Le Maire, qui n'a pas reçu les agents mardi, reconnaît que «cette réforme a pu susciter un certain nombre d'interrogations», mais assure qu'elle répond «à un besoin de simplification». Même si une source proche du dossier assure que «la fraude restera du domaine de la DGCCRF», pour Thibaut Favier (CFDT) «il y a un gros risque que la DGAL récupère (aussi) la recherche des fraudes alimentaires».

«Pression des lobbies»
«On estime qu'ils (la DGAL, ndlr) ne sont pas en capacité de le faire, qu'ils n'ont pas les compétences. Ils ont une culture plus administrative que pénale. Qu'on le veuille ou non, le ministère de l'Agriculture est sensible aux pressions des lobbies. On sanctionne plus que le ministère de l'Agriculture, qui est historiquement plus sur des mises en demeure, des mesures correctives», précise David Sironneau. «Politiquement, attribuer la sécurité alimentaire à l'Agriculture, c'est la placer du côté des industriels. Nous défendons le consommateur».

Solidaires s'inquiète également de la «privatisation de certaines missions de service public comme les prélèvements et analyses de produits alimentaires bruts ou transformés, ainsi que les contrôles d'hygiène» des restaurants, artisans de bouche, étant donné que la DGAL travaille déjà avec des opérateurs privés.

Le transfert pose également la question du devenir du réseau de laboratoires partagé entre la DGCCRF et les douanes, qui emploie 380 personnes. De même source, on reconnaît que les laboratoires de la DGAL ne savent aujourd'hui pas faire certaines analyses et recourent déjà aux laboratoires de la DGCCRF dans ces cas-là.

Pour ces raisons, selon les syndicats, la vigilance dans les entreprises liées à la DGAL repose grandement sur les auto-contrôles, avec obligation de transmettre à l'administration tout résultat négatif, quand la DGCCRF mise sur les tests inopinés.

On pourra aussi lire ce texte de la CGT du 22 juin 2022, «La sécurité alimentaire nécessite des services de contrôle publics efficaces.»

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a une direction dégueulasse et un rédacteur en chef complice !

dimanche 19 juin 2022

Et, si en France, on arrêtait de jouer avec la température de cuisson à cœur des steaks hachés !

Il y a quelques jours, le blog proposait un article intitulé De la cuisson à cœur des viandes hachées.
Quelles sont les populations les plus à risque ?
Les populations ayant une probabilité plus forte que la moyenne de développer des symptômes ou des formes graves de la maladie sont les enfants de moins de 15 ans (surtout en dessous de 5 ans) et les personnes âgées.

Pour les populations sensibles:
- cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée,
- éviter la consommation de lait cru et de produits au lait cru (à l’exception des fromages à pâte pressée cuite),
- éviter la consommation de produits crus ou insuffisamment cuits à base de farine.

Ce n’est pas nouveau, le blog avait déjà rapporté en juin 2019, Quand la cuisson «à cœur» du steak haché sera-t-elle une fois pour toute réglée pour les personnes à risque?

Sauf voilà, patatras, la DGAL en décide autrement, jugez plutôt ...

Dans une instruction technique unique (DGAL/SDSSA/2022-430) du 8 juin 2022 sur les «Activités de commerce de détail de produits d'origine animale et denrées alimentaires en contenant».
Son précisées, «les obligations des établissements qui fournissent des produits d’origine animale aux cuisines centrales agréées au titre du règlement (CE) n°853/2004 sont désormais précisées dans une seule et unique instruction.»

On nous dit aussi, «Cette nouvelle instruction est indépendante des évolutions qui feront suite au transfert de compétence dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments entre la DGCCRF et la DGAL.» Ça se précise donc ...

Bref, l’intérêt de cette instruction de 46 pages réside dans la cuisson des steaks hachés ...

La note d'information interministérielle (DGS + DGAL) annexée à l'instruction technique DGAL/SDSSA/O2007-8001 du 13 février 2007 reste toujours d'actualité: face au risque de syndrome hémolytique et urémique, «il faut impérativement, pour les consommateurs sensibles, cuire à cœur les steaks hachés c'est-à-dire à 65°C».  

Nous voyons avec cette instruction technique de juin 2022 que le problème de la température de cuisson des steaks hachés n’est pas réglé, pire elle continue de persister et de recycler un erreur scientifique, déjà colportée dans l’article de la DGAL du 3 mai 2019 «E. coli, qu’est-ce que c’est ?», «Les bactéries sont tuées par une chaleur de plus de 65°C.»

Que doit-on faire ?
Il faut suivre les conseils de l'Anses, c'est plus sûr, car «l’Anses réalise des évaluations de risques sur l’ensemble de la chaîne alimentaire, et propose des recommandations aux professionnels, pouvoirs publics et aux consommateurs.»

Encore faudrait-il que mes pouvoirs publics les suivent ? Bizarrement, ils s’entêtent !

Comment atteint-on 70°C à cœur ?
Avec un thermomètre alimentaire, comme indiqué sur l’image en haut de l’article

Feuilleton à suivre, car, hélas rien n’est moins sûr dans ce domaine !

Aux lecteurs du blog
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