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lundi 17 juin 2019

Produits agricoles et denrées alimentaires importés en France, une concurrence déloyale posant de vrais doutes sur leur qualité sanitaire, selon un rapport du Sénat



Vous lirez ce constat accablant et comme à l’accoutumée, c'est très détaillé …

De quoi s’agit-il ?

C’est un rapport duSénat, « La France, un champion agricole mondial : pour combien de temps encore ? » qui a donné le tempo !
Rapport d'information n°528 (2018-2019) de M. Laurent Duplomb, fait au nom de la commission des affaires économiques, déposé le 28 mai 2019.

La synthèse du rapport est ici.
Ce rapport, bien que centré sur les produits agricoles et les denrées alimentaires, apporte un éclairage sur la sécurité sanitaire des aliments de produits importés, dont on nous dit que cela pose « Une concurrence déloyale posant de vrais doutes sur la qualité sanitaire des produits importés ».

Cerise sur le gâteau, ce rapport nous explique qu’on marche sur la tête, car il existe aussi « Une tendance à la sur-réglementation »,
La perte de compétitivité provient également d'une tendance à la « sur-réglementation », qui se manifeste en France par des surtranspositions que ne réalisent pas d'autres pays européens. D'après l'OCDE, le degré d'exigence des politiques environnementales était bien supérieur en France que dans la moyenne des autres pays. Nul doute que cette tendance s'est encore accentuée. 
Ce rapport contredit l’interview récente du tout nouveau directeur général de l’alimentation, « comment la France et l'Europe assurent-elles la sécurité sanitaire de nos aliments ? » Extrait : 
« la réglementation européenne a fixé une obligation de résultat pour les opérateurs. Le produit qui doit être mis sur le marché doit être sûr, et s'il n'est pas sûr, ce sont qui en sont responsables, et donc il y a une obligation pour le professionnel à rechercher tous les moyens qui permettent d'assurer la sécurité sanitaire des aliments qu'il met sur le marché. » 
Ce que dit le directeur général de l’alimentation est juste, mais ils sont où les contrôles ?

Réponse du rapport du Sénat,
lI est difficile d'évaluer le taux de conformité des produits agricoles et des denrées alimentaires importées aux normes françaises.


Un relevé des résultats des contrôles douaniers permet cependant d'avoir une première estimation.


Sur la base des non-conformités constatées par les autorités de contrôle à la suite d'un contrôle physique en 2017, on peut estimer qu'entre 8 et 12 % des denrées alimentaires importées de pays tiers ne respectent pas les normes européennes de production et sont susceptibles de porter atteinte à la sécurité sanitaire de nos concitoyens. 


… en prenant en compte ces éléments concernant les denrées alimentaires européennes cette fois, la concurrence déloyale est en réalité bien supérieure aux chiffres précédemment évoqués.


Le rapport public annuel de 2014 de la Cour des comptes révélait que les non-conformités relevées par la DGAL dans le cadre de ses contrôles sur les produits importés de l'Union européenne sont de 17 % pour les viandes fraîches de boucherie, 13 % pour les viandes fraîches de volaille, 25 % pour les produits à base de viande, 21 % pour le lait cru ou traité thermiquement et les produits à base de lait. 


Le taux de contrôle physique étant très faible (entre 3 et 7 %), ce qu'on peut déplorer, les résultats sont au reste très probablement sous-estimés. 


En tout et pour tout, ce serait donc entre 10 % et 25 % des produits importés en France qui ne respecteraient pas les normes minimales imposées aux producteurs français. En plus de mettre en péril la sécurité sanitaire de nos concitoyens, ce phénomène exerce une concurrence déloyale envers nos producteurs. Chaque année, ce sont entre 5 et 10 milliards d'euros de produits illégaux qui seraient vendus en France et exerceraient une pression à la baisse sur les prix des produits français. 


Or, on peut estimer que l'État dépense moins de 10 millions d'euros par an pour contrôler à l'importation spécifiquement les denrées alimentaires importées par l'intervention d'une centaine d'agents.

Pour le dire autrement, la sécurité sanitaire des Français au regard de l'importation de produits alimentaires représente moins d'une semaine de recettes que l'État encaisse au titre de Loto. Est-ce suffisant au regard des taux de non-conformité constatés ?
Pour information, « la France consacre annuellement 10 millions d'euros au contrôle sanitaire des produits agricoles, soit l'équivalent des recettes fiscales hebdomadaires du Loto. »

En conclusion,
La France importe sans doute 20 % de son alimentation. Or sans doute un quart de ces importations ne respectent pas les normes sanitaires minimales requises en France. Si rien n'est fait, cette tendance s'accentuera au détriment de la sécurité sanitaire de nos concitoyens comme du revenu de nos agriculteurs. 


NB: L'image provient de ce site.

dimanche 17 mars 2019

L'Anses répond aux questions de la Commission des affaires économiques: glyphosate, couches pour bébés, alimentation


Audition plénière de Roger Genet, directeur général de l’Anses devant la Commission des affaires économiques le mercredi 13 mars 2019, un bref compte-rendu est proposé sur le site du Sénat, « L’Anses tenue de répondre aux nombreuses questions de la commission des affaires économiques : couches pour bébé, alimentation, glyphosate ».
Roger Genet, directeur général de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), a été tenu de répondre le 13 mars aux très nombreuses questions des membres de la commission des affaires économiques du Sénat, présidée par Sophie Primas, qui portaient tant sur l’alimentation et l’agriculture que l’industrie et l’énergie.


Concernant les couches pour bébé, résumant le contenu de l’avis de l’Anses du mois de janvier ayant démontré qu’il existait des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances chimiques contenues dans ces couches, Roger Genet affirme que : « quand on a mis au point nos tests plus représentatifs, on a décelé des choses que les industriels ne voyaient pas - ou ne semblaient pas voir ». Néanmoins, il précise que « de façon générale, nous n’avons pas trouvé de marque qui était meilleure que les autres sur les produits que nous avons examinés ».


Sur le glyphosate, Monsieur Genet a également « très vigoureusement contesté » devant les sénateurs de la commission la décision du tribunal administratif de Lyon, mettant en doute l’expertise scientifique de l’Anses, et a réfuté toute erreur d’appréciation de l’Anses dans l’application de la réglementation en vigueur.


Il a, au reste, expliqué que les doses de glyphosate présentes dans des analyses d’urine, dont il estime qu’elles traduisent une consommation journalière de 30 à 60 microgrammes pour des personnes pesant 60 kilogrammes, restent bien inférieures au seuil maximum toléré, établi à 900 microgrammes par litre d’eau. Dès lors, pour le directeur de l’Anses, le résultat de ces tests, « sur le plan sanitaire, [c’]est plutôt rassurant ». 


Précisant le positionnement de l’Anses sur plusieurs sujets d’actualité, il a rappelé que les évaluations de l’Anses visent à « réduire les expositions à ce qui est strictement nécessaire en tenant compte du développement souhaitable des activités économiques et humaines et de la préservation de la santé ».
La vidéo de l'audition est ici.

Un autre intérêt de cette audition est d'illustrer l'ignorance de certains de nos élus qui lisent plus les nouvelles dans les médias ou les réseaux sociaux que les avis de l'Anses ou de l'EFSA ... cherchez bien, vous allez trouver ...