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dimanche 10 juillet 2022

La Chine relie sept clusters de la COVID-19 à des emballages alimentaires

«La Chine relie sept clusters de la COVID-19 à des emballages alimentaires», source Food Safety News.

La Chine a lié sept clusters de la COVID-19 et près de 700 cas à des matériaux d'emballage d'aliments surgelés importés contaminés.

Des scientifiques ont dit que les travaux soutiennent la spéculation selon laquelle des aliments de la chaîne du froid agissent comme une voie pour le SARS-CoV-2 et pourraient présenter un risque de transmission du virus entre les pays et les régions.

Ils ont ajouté que les manutentionnaires et les transformateurs d'aliments surgelés importés devraient être efficacement protégés, surveillés quotidiennement pour détecter les symptômes de la COVID-19 et testés pour l'acide nucléique du SARS-CoV-2 à intervalles réguliers.

Sept clusters et 689 cas étaient liés à des aliments importés de la chaîne du froid de juin 2020 à mi-juillet 2021, selon l'étude publiée dans China CDC Weekly.

Résultats des prélèvements
Des investigations sur un cluster au marché de Xinfadi à Pékin en juin 2020 ont révélé que cinq échantillons de saumon dans un emballage fermé d'origine dans l'entrepôt frigorifique de l'entreprise étaient positifs pour le SARS-CoV-2.

Un cluster à Dalian, en juillet 2020, a été associé à des aliments importés de la chaîne du froid. Le porteur a été infecté par contact avec l'emballage extérieur de morue congelée contaminée par le SARS-CoV-2. Les virus actifs et infectieux n'ont pas été isolés des échantillons d’aliments à Pékin et Dalian.

Deux dockers infectés qui ont transporté de la morue congelée importée pendant 10 heures dans deux entrepôts de stockage séparés sur le même cargo à Qingdao, auraient été infectés par le virus. Un prélèvmenet actif de SARS-CoV-2 a été isolé à partir d'un échantillon d'emballage extérieur contaminé de la morue congelée.

Les premiers cas infectés de deux clusters dans la municipalité de Tianjin en novembre 2020 étaient des porteurs qui étaient en contact étroit avec des emballages extérieurs contaminés d'aliments surgelés importés, ou exposés à l'environnement contaminés par le virus lors de la manipulation d'aliments surgelés.

La séquence virale qui a conduit aux clusters de la COVID-19 de la ville de Yingkou, province du Liaoning et de la ville de Liuan, province de l'Anhui, en mai 2021, était liée au cluster de la COVID-19 de Dalian en juillet 2020.

La morue congelée contaminée par le SARS-CoV-2 a été conservée en chambre froide pendant 11 mois à Dalian depuis juillet 2020, mais a tout de même infecté des salariés lors de la manipulation. Les chercheurs ont dit que cela montre que le SARS-CoV-2 peut maintenir son infectivité pendant au moins 11 mois à une basse température de -18°C.

L'étude soutient la spéculation selon laquelle des cas infectés de la COVID-19 parmi les groupes de manipulation et d'exploitation des aliments de la chaîne du froid sont probablement liés au risque professionnel.

Résultats de surveillance
Une autre investigation, publiée dans la même revue, a analysé près de 56 millions de prélèvements d’aliments surgelés entre juillet 2020 et 2021.

Sur les 56 millions de prélèvements, 1 455 étaient positifs pour l'acide nucléique du SARS-CoV-2. Sur 1 398 aliments et matériaux d'emballage positifs pour le SARS-CoV-2, tous sauf sept étaient importés.

Les chercheurs ont dit que les résultats étayent la spéculation selon laquelle les aliments de la chaîne du froid pourraient agir comme porteur du SARS-CoV-2, et les manipulateurs ou opérateurs d'aliments couraient un risque élevé d'exposition au virus.

La pandémie de coronavirus a eu un impact sur le système alimentaire mondial avec des conséquences directes et indirectes, provoquant une inquiétude généralisée et des difficultés économiques pour les consommateurs, les entreprises et les communautés, bien qu'il ne s'agisse ni d'un problème de sécurité des aliments, ni d'une maladie d'origine alimentaire.

À Hong Kong, plus de 34 000 prélèvements d'aliments et leurs emballages ont été analysés pour le virus et moins de 10 se sont révélés positifs.

La Chine a lancé en juillet 2020 un programme national de dépistage de la contamination par le SARS-CoV-2 sur les aliments surgelés emballés produits, dans le pays ou à l'étranger.

Les prélèvements positifs provenaient de produits de la mer, de viande de volaille et d'autres aliments. La contamination de l'emballage extérieur par l'acide nucléique du SARS-CoV-2 était beaucoup plus courante que l'emballage intérieur ou l'aliment lui-même.

Les prélèvements positifs provenaient de 11 pays européens, de six pays sud-américains, de neuf pays asiatiques, de deux nord-américains et de deux pays africains.

«La survie et la récupération du SARS-CoV-2 dans certains aliments ont mis en évidence l'importance de pratiques sûres de manipulation des aliments pour réduire tout problème de santé publique lié aux aliments contaminés par le SARS-CoV-2», ont dit les chercheurs.

Mise à jour du 13 juillet 2022. Dans ce contexte, voir cet article paru dans Applied and Environmental MicrobiologyPersistence of Coronavirus Surrogates on Meat and Fish Products during Long-Term Storage. Article disponible en intégralité.

La capacité des substituts viraux du SARS-CoV-2 comme le Phi 6 et les coronavirus animaux à survivre à des degrés divers sur certains produits de viande et de poisson lorsqu'ils sont conservés au réfrigérateur ou congelés est une découverte importante et préoccupante. Des efforts continus sont nécessaires pour prévenir la contamination des aliments et des surfaces de transformation des aliments, des mains des travailleurs et des ustensiles de transformation des aliments tels que les couteaux, et il est nécessaire de mieux remédier au manque ou à une désinfection inadéquate de ces aliments avant le conditionnement de la viande.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a censuré le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

lundi 17 juin 2019

Produits agricoles et denrées alimentaires importés en France, une concurrence déloyale posant de vrais doutes sur leur qualité sanitaire, selon un rapport du Sénat



Vous lirez ce constat accablant et comme à l’accoutumée, c'est très détaillé …

De quoi s’agit-il ?

C’est un rapport duSénat, « La France, un champion agricole mondial : pour combien de temps encore ? » qui a donné le tempo !
Rapport d'information n°528 (2018-2019) de M. Laurent Duplomb, fait au nom de la commission des affaires économiques, déposé le 28 mai 2019.

La synthèse du rapport est ici.
Ce rapport, bien que centré sur les produits agricoles et les denrées alimentaires, apporte un éclairage sur la sécurité sanitaire des aliments de produits importés, dont on nous dit que cela pose « Une concurrence déloyale posant de vrais doutes sur la qualité sanitaire des produits importés ».

Cerise sur le gâteau, ce rapport nous explique qu’on marche sur la tête, car il existe aussi « Une tendance à la sur-réglementation »,
La perte de compétitivité provient également d'une tendance à la « sur-réglementation », qui se manifeste en France par des surtranspositions que ne réalisent pas d'autres pays européens. D'après l'OCDE, le degré d'exigence des politiques environnementales était bien supérieur en France que dans la moyenne des autres pays. Nul doute que cette tendance s'est encore accentuée. 
Ce rapport contredit l’interview récente du tout nouveau directeur général de l’alimentation, « comment la France et l'Europe assurent-elles la sécurité sanitaire de nos aliments ? » Extrait : 
« la réglementation européenne a fixé une obligation de résultat pour les opérateurs. Le produit qui doit être mis sur le marché doit être sûr, et s'il n'est pas sûr, ce sont qui en sont responsables, et donc il y a une obligation pour le professionnel à rechercher tous les moyens qui permettent d'assurer la sécurité sanitaire des aliments qu'il met sur le marché. » 
Ce que dit le directeur général de l’alimentation est juste, mais ils sont où les contrôles ?

Réponse du rapport du Sénat,
lI est difficile d'évaluer le taux de conformité des produits agricoles et des denrées alimentaires importées aux normes françaises.


Un relevé des résultats des contrôles douaniers permet cependant d'avoir une première estimation.


Sur la base des non-conformités constatées par les autorités de contrôle à la suite d'un contrôle physique en 2017, on peut estimer qu'entre 8 et 12 % des denrées alimentaires importées de pays tiers ne respectent pas les normes européennes de production et sont susceptibles de porter atteinte à la sécurité sanitaire de nos concitoyens. 


… en prenant en compte ces éléments concernant les denrées alimentaires européennes cette fois, la concurrence déloyale est en réalité bien supérieure aux chiffres précédemment évoqués.


Le rapport public annuel de 2014 de la Cour des comptes révélait que les non-conformités relevées par la DGAL dans le cadre de ses contrôles sur les produits importés de l'Union européenne sont de 17 % pour les viandes fraîches de boucherie, 13 % pour les viandes fraîches de volaille, 25 % pour les produits à base de viande, 21 % pour le lait cru ou traité thermiquement et les produits à base de lait. 


Le taux de contrôle physique étant très faible (entre 3 et 7 %), ce qu'on peut déplorer, les résultats sont au reste très probablement sous-estimés. 


En tout et pour tout, ce serait donc entre 10 % et 25 % des produits importés en France qui ne respecteraient pas les normes minimales imposées aux producteurs français. En plus de mettre en péril la sécurité sanitaire de nos concitoyens, ce phénomène exerce une concurrence déloyale envers nos producteurs. Chaque année, ce sont entre 5 et 10 milliards d'euros de produits illégaux qui seraient vendus en France et exerceraient une pression à la baisse sur les prix des produits français. 


Or, on peut estimer que l'État dépense moins de 10 millions d'euros par an pour contrôler à l'importation spécifiquement les denrées alimentaires importées par l'intervention d'une centaine d'agents.

Pour le dire autrement, la sécurité sanitaire des Français au regard de l'importation de produits alimentaires représente moins d'une semaine de recettes que l'État encaisse au titre de Loto. Est-ce suffisant au regard des taux de non-conformité constatés ?
Pour information, « la France consacre annuellement 10 millions d'euros au contrôle sanitaire des produits agricoles, soit l'équivalent des recettes fiscales hebdomadaires du Loto. »

En conclusion,
La France importe sans doute 20 % de son alimentation. Or sans doute un quart de ces importations ne respectent pas les normes sanitaires minimales requises en France. Si rien n'est fait, cette tendance s'accentuera au détriment de la sécurité sanitaire de nos concitoyens comme du revenu de nos agriculteurs. 


NB: L'image provient de ce site.