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jeudi 20 juillet 2023

La violence des mots

«La violence des mots», article publié par Olivier Masbou le 19 juillet 2023 dans son blog-notes.

Après Sainte Soline, les serres nantaises, une nouvelle exploitation, arboricole celle-là, a été attaquée le week-end du 14 juillet dans le Tarn. Le saccage est revendiqué par une organisation inconnue. Mais derrière ces violences contre les agriculteurs, il y a aussi des mots, des phrases, qui peuvent être considérés comme des blancs-seings pour le passage à l’acte.

Dans la nuit du 13 au 14 juillet trois hectares de pommiers ‘surgreffés’ (soit 7 500 arbres) du Domaine de Fontorbe (Lavaur, Tarn) ont été vandalisés. Cette action a été revendiquée par un collectif baptisé «Le chardon» qui entend dénoncer une « industrie de l’agriculture» qui a «asphyxié, éliminé, rendu pauvres et dépendants nos parents et grands-parents». Que ce soit à Sainte Soline, chez les Maraîchers nantais, dans le Tarn (et dans bien d’autres lieux, la liste n’est hélas pas exhaustive), le discours de ces extrémistes de l’écologie est toujours le même : l’agriculture ‘intensive’, ‘productiviste’ ou ‘industrielle’ est mauvaise, donc il faut la détruire. Ces activistes reçoivent souvent un soutien plus ou moins affiché de certains élus (ce qui, à ce jour ne semble pas être le cas pour le saccage de Lavaur. Pas à notre connaissance en tout cas). Ces élus irresponsables donnent ainsi le sentiment de délivrer un permis de saccager, de donner une absolution à leurs auteurs. C’est déjà très grave. Mais ce qui est plus grave à nos yeux, ce sont les tribunes, les appels à pétition, publiés dans les journaux, les magazines, sur internet ou dans certaines émissions de l’audiovisuel (le plus souvent public !).

Le dernier texte en date (à ce jour) est une tribune publiée le 12 juillet sur le site de l’Obs. Son titre est sans équivoque : «Supprimons le label HVE dont le seul objet est de détruire l’agriculture biologique». L’histoire du HVE est présentée comme un «scandale d’Etat», «la fabrication par le ministère de l’Agriculture d’une machine de guerre contre l’agriculture biologique en France».

Le label est «une arnaque au service de quelques spéculations mercantiles», une «escroquerie, ignominieuse et insupportable», «une entreprise aux allures mafieuses». C’est un «label frauduleux qui porte un préjudice moral, sanitaire, écologique, économique et social au peuple de France».

Le texte est, notamment, signé par des intellectuels reconnus comme Dominique Bourg, ou Edgar Morin, ou encore par l’agronome Marc Dufumier. Ces personnalités, dont la signature pèse de toute leur autorité intellectuelle, ont elles bien remué plusieurs fois la plume dans l’encrier avant de parapher ce texte ?

Car les mots ont un sens. Si HVE est «une entreprise aux allures mafieuses», alors il faut le détruire !

Le texte a été publié le 12 juillet, le Domaine de Fontorbe, qui est engagé dans la démarche Vergers éco-responsables, a été attaqué dans la nuit du 13 au 14. Les responsables du saccage ne sont pas que les auteurs des coups de sécateurs.

mercredi 19 juillet 2023

Après des pommiers en France, voici que des peupliers sont abattus en Angleterre par des activistes de l'environnement

Des écologistes abattent des arbres au nom de la biodiversité, source The Telegrah du 18 juillet 2023.
L'abattage des bois a provoqué la colère, mais les écologistes disent qu'il est nécessaire de protéger les autres plantes et la faune.

Autre exemple mais c'est soi disant pour la bonne cause ... 

samedi 15 juillet 2023

7500 pommiers saccagés aux vergers de Fontorbe à Lavaur (Tarn) : des collectifs pour l'environnement pointés du doigt par le propriétaire

Plus de 15 000 greffons arrachés sur plus de 7 500 arbres. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des individus se sont introduits dans le Domaine de Fontorbe à Lavaur (Tarn) et ont saccagé 3 hectares de plantation de pommiers. Source La Dépêche du 14 juillet 2023.

Complément
On en apprend un peu plus sur cet article de France bleu.

Mise à jour du 17 juillet 2023
Nouveau rebondissement dans l'affaire des 7 500 pommiers détruits dans la nuit du jeudi 13 au vendredi 14 juillet près de Lavaur, dans le Tarn.
Ce lundi 17 juillet, un collectif inconnu, baptisé «Le chardon», a produit un communiqué de presse intitulé «L'avenir se noircit», pour revendiquer l'action perpétrée sur le domaine de Fontorbe. Source La Dépêche.
«Nous, habitant.e.s des campagnes ou des villes, descendant.e.s des paysan.ne.s qui ont nourri les humains de ce monde pendant des millénaires sans le détruire, nous ne pouvons plus croire des menteurs avérés. Une promesse de bio qui repasse directement en conventionnel n'est qu'un exemple de ce à quoi fait face une population entière : une agression actuelle, injustifiée, réelle, conduisant inévitablement à une défense nécessaire, simultanée et proportionnée» détaille le document reçu par La Dépêche du Midi. «Vous avez créé un peuple en état de légitime défense. Et ce peuple va se défendre, et sauver ses enfants de vos poisons» poursuit le communiqué. 

Mise à jour du 18 juillet 2023

jeudi 23 juin 2022

L’activisme politico-écologique menace l’agriculture française, bis !

 Ecoterroristes, imbéciles d'activistes, on se perd en vocabulaire devant cette action ...

On lira dans La France Agricole, Quatre mises en examen suite au blocage d’un train de blé, avec 142 tonnes de blé impropres à la consommation.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a une direction dégueulasse et un rédacteur en chef complice ! 

mercredi 22 juin 2022

L’activisme politico-écologique menace l’agriculture française

«L’activisme politico-écologique menace l’agriculture française» [par Jean-Paul Pelras], source l’agri du 21 juin 2022.

Du saccage des retenues d’eau à celui de certaines productions, en passant par le déversement de trains acheminant des céréales, les visites nocturnes d’abattoirs ou celles d’élevages, les actions, souvent violentes et impunies, visant à dénoncer les pratiques agricoles ou celles de l’agro-industrie, se multiplient sur l’ensemble du territoire français depuis quelques années. Elles sont le fait d’activistes soutenus plus ou moins implicitement par des ONG environnementales, par un syndicat agricole en particulier, par certains partis politiques de gauche, mais aussi par une frange culturelle et intellectuelle impliquée, pêle-mêle, dans la lutte contre le réchauffement climatique, la protection animale, l’usage des pesticides ou encore la précarité. Nous avons affaire ici à des groupes ou à des obédiences qui veulent transmettre un message politique, la dimension économique échappant totalement à ces mouvements et à toute rationalité.

Casser, détruire, démolir, déconstruire et réfléchir après, si tant est qu’ils en soient capables et qu’il reste encore quelque chose à bâtir sur les ruines du saccage. Voilà à quoi pourrait ressembler, in fine, la profession de foi de ces contestataires tous azimuts qui veulent abolir le «modèle» existant sans avoir expérimenté, à l’échelle planétaire, la viabilité du suivant. Cocteau disait: «Les jeunes savent ce qu’ils ne veulent pas avant de savoir ce qu’ils veulent». Formule pouvant effectivement faire mouche, à condition qu’elle soit corrélée à un résultat. Car il n’y a, pour l’instant, aucune preuve, si ce n’est loin des champs et dans certaines théories pseudos-vertueuses, permettant d’affirmer qu’une alternative mondiale à l’agriculture conventionnelle parviendra à nourrir qualitativement, quantitativement et sans «élitisme alimentaire» 9 milliards d’individus à l’aune des années 2050.

Renverser la table de l’agro-industrie pour lui préférer celle de la permaculture, de l’agriculture bio, de l’agroécologie, de l’agriculture vivrière et autre traction animale, sous-entend le retour à des pratiques usitées par nos grands-parents et nos arrières grands-parents. Lesquels ont tout fait pour mécaniser leurs exploitations afin de limiter la pénibilité, adopter des techniques visant à améliorer la productivité, promouvoir un modèle capable de maintenir, voire de développer leur compétitivité. Productivité et compétitivité, deux mots bannis du vocabulaire écologiste qui prône une agriculture où seraient utilisés moins d’intrants. Ce qui induirait une diminution des volumes alors qu’il faudra les augmenter de 50 % si l’on veut, en 2050, fournir 2 700 kcal par jour à tous les habitants de la planète.

Crise ukrainienne oblige, le récent revirement de la Commission européenne, qui souhaitait davantage de verdissement en activant le programme Farm to Fork, apporte des éléments de réponses techniques et politiques non négligeables aux interrogations qui concernent notre autonomie alimentaire. Il n’est subitement plus question de réduire de 50 % l’usage des pesticides, de tripler les surfaces en bio, d’augmenter les jachères, mais au contraire de les abandonner, au moins temporairement, pour “élargir la capacité de production de l’Union”. Des demandes qui émanent des élus et, entre autres, des professionnels de l’agriculture, donc des premiers concernés.

Ceux qui croient savoir et ceux qui savent vraiment
Car ce qui différencie ceux qui idéalisent l’agriculture de ceux qui la pratiquent au quotidien, c’est l’expérience. Cette expérience, souvent transmise de génération en génération que ne détiennent ni les zadistes, ni les wokistes, ni les antispécistes, ni les écologistes militants du grand chambardement dicté, depuis des amphithéâtres climatisés, à l’abri du caprice des éléments, du yoyo des mercuriales, des attaques de ravageurs, de celles des gentils prédateurs, du travail à accomplir 365 jours par an, des lettres d’huissiers et des prêts à rembourser.

«Il faut changer de modèle» répondront certainement, sur un ton traditionnellement peu amène et à la lecture de ce propos, ceux qui n’ont jamais élevé une vache, taillé une vigne ou fait pousser le moindre poireau. Le fossé qui sépare les activistes écologistes du monde agricole conventionnel sera, à ce titre, de plus en plus difficile à combler. Car nous avons, d’un côté, ceux qui croient savoir et, de l’autre, ceux qui savent vraiment. Les premiers sont soutenus par des courants de pensées libertaires, idéologiques, politiques voire médiatiques. Les seconds sont confrontés aux obligations de résultats qu’imposent les bilans de fin de mois. Cette nuance ne supporte ni le fantasme, ni l’approximation, encore moins la nostalgie et l’illusion.

La paupérisation de certains secteurs d’activité agricole, les menaces qui pèsent sur notre souveraineté alimentaire, le découragement du monde paysan confronté à une stigmatisation permanente, doivent être perçus comme autant de signaux alarmants par ceux qui nous dirigent. Déléguer, par pure stratégie politicienne, quelques parcelles de pouvoir aux mouvements écologistes dont leurs représentants sont incapables de dépasser la barre des 5 % lors d’une élection présidentielle, relève d’un manque de discernement évident et d’une très dangereuse irresponsabilité. Cette irresponsabilité qui précipiterait, en seulement quelques années, le déclin irréversible de notre agriculture, mais aussi la dépendance de notre pays et de notre continent aux productions importées non contrôlées.

N’en déplaise à celles et ceux qui, bardés de certitudes politiquement correctes, n’ont jamais chaussé une paire de bottes ou tourné la clé d’un tracteur, nous sommes encore nombreux à vouloir croiser des vaches sur l’Aubrac et à vouloir vendanger nos vignes au pied des Pyrénées. En revanche, nous ne voulons pas que la France devienne, de Bordeaux à Lyon et de Lille à Perpignan, un vaste champ de genêts où «l’intelligence» d’une poignée d’inutiles aurait fini par avoir raison du bon sens paysan.

Aux lecteurs du blog
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