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mardi 8 novembre 2022

Energies renouvelables, on tue notre paysage français pour du vent. Merci M. Jean-Marie Rouart

«Éoliennes, panneaux solaires, entrées de villes... La mort du paysage français», tribune de Jean-Marie Rouart de l’Académie française dans FigaroVox du 7 novembre 2022.

Un projet de loi entend supprimer les rares verrous législatifs qui ralentissent encore la multiplication des éoliennes et des panneaux photovoltaïques. C’est l’exceptionnelle beauté des paysages de la France que l’on assassine avec une extravagante légèreté, s’insurge l’écrivain de l’Académie française, qui lance un cri d’alerte.

Personne ne nie, à part peut-être quelque grincheux, que la France a bénéficié de fabuleux avantages. Encore faudrait-il les garder. Les Français détenaient jadis le privilège d’avoir une belle langue qu’on leur enviait, chef-d’œuvre du temps et de l’histoire, expression à la fois de son génie littéraire et de son génie populaire. Elle est aujourd’hui moribonde, gangrenée par le franglais, rongée par la question du genre, assujettie aux moeurs américaines comme une docile colonie. Il y avait en France un art de vivre et de penser, fait de fantaisie, d’apparente légèreté mais de vraie profondeur, de gentille ironie, qu’on appelait l’esprit français. La Fontaine, Molière et Sacha Guitry, en étaient les fleurons. Où se cache-t-il aujourd’hui que règnent les savantasses, les pédants, les donneurs de leçons de morale et les inquisiteurs?

Enfin il y avait le paysage français. On se disait que lui au moins personne ne nous le prendrait. Ni les invasions venues de l’est (guerrières) ou de l’ouest… (article réservé aux abonnés ou au lecteurs du journal -aa)

Extraits sélectionnés

Or que nous promet-on aujourd’hui ?
Appelons les choses par leur nom : c’est un saccage généralisé.
Au nom d’une prétendue écologie, faux nez d’une écologie qui sous prétexte de remédier à un mal en crée un plus définitif, on transforme la France en un vaste champ d’expérimentation délétèr. Au nom de la pollution on pollue plus définitivement encore en tuant la beauté des paysages.
(…) Car les énergies renouvelables, dada européen, si beau que soit l’idéal européen qui les inspire ne sont dans un marché libre qu’une abérration économique qui ne se maintient que grâce à une usine à gaz de subventions.
Ce qui les suscite et les anime, c’est du vent, non pas ce bon vent, souffle bienfaisant de l’océan ou douce brise parfumée des campagnes, mais le ventaigre de la mode et des idéologies.
Triste réalité, sous les appeaux trompeurs de la modernité : on tue notre paysage français pour du vent.

NB : Parmi les commentaires, suite à la publication de cet article, voici celui d’une buse qui a écrit, «Vivement que cette génération de boomers soit purgée et permette à ceux qui auront à faire avec leur héritage de se donner une chance de survivre.»

Photo de l'association Préserver l'identité environnementale de Belle-Île en Mer.

Complément du 16 novembre 2022
On apprend : Shell qui, avec deux partenaires, devait installer au large de Groix et Belle-Ile-en-Mer un site pilote d'éoliennes flottantes, a décidé d'abandonner son projet, en raison de la hausse des coûts et de «défis techniques et financiers», un retrait qui pour le gouvernement ne remet pas en cause les avancées de la France dans l'éolien flottant.  

vendredi 8 avril 2022

Élevages bovins jugés polluants: «La Commission européenne condamne nos campagnes à un équilibre fragile»

«
La Commission européenne a proposé de classer les élevages bovins de plus de 150 unités de gros bétail en activité industrielle polluante. Selon l'agricultrice Anne-Cécile Suzanne, cette proposition est injuste et porterait atteinte à l'identité des campagnes françaises.
», source FigaroVox. L’article est disponoble en intégralité gratuitement.
Anne-Cécile Suzanne est agricultrice en polyculture élevage dans l'Orne et diplômée de Sciences Po Paris.

Extrait.

Ah qu'il ne fait pas bon être vache aujourd'hui ! Vache des prés qui pâture au printemps, vache des hangars l'hiver, sur la douce paille qui sent l'été. Vache qui élève son veau, vache qui donne son lait, vache qui mange du foin, vache qui mange du blé. Beaucoup de blé, celui de l'éleveur, qui vend à perte depuis vingt ans. Vaches de France, vaches d'Allemagne, vaches de Pologne, où qu'elles soient en Europe, on est vraiment très vache, avec les vaches.

Il ne fait pas bon être vache, car elles ruminent et font caca. On ne leur pardonne pas, dans un monde où il fait de moins en moins bon respirer.

Il ne fait pas bon être vache non plus, quand on se brade, avec un prix du lait et un prix de la viande, qui promettent la famine aux éleveurs. Plutôt paradoxal, quand on produit à manger. Il ne fait pas bon être vache donc, ni éleveur, mais ce qui devrait nous préoccuper, c'est que de ce fait, il ne fait pas non plus bon être un pré.

La prairie, le labour l'attend. Fini, en général, le sol pérenne qu'aiment tant les vers de terre et qui, par la photosynthèse, fait tant pour le climat. Finie la fertilisation organique, alors que le fumier bovin n'est plus considéré que comme un déchet à méthaniser et la vache un sous-produit à liquider. Finie la prairie en montagne, bonjour la forêt, qu'on adore alors qu'en réalité elle étouffe tout dans les estives, où elle est un scandale pour la biodiversité.

La commission européenne les classe en activité industrielle polluante, tous les coups sont permis, pour désigner un ennemi facile à briser. 
Anne-Cécile Suzanne
Commentaire
Et dire que ce sont des fonctionnaires non élus qui mènent la barque de l'UE, un vrai scandale en pleine présidence française du conseil de l'Europe ...

Mise à jour du 11 avril 2022. On lira l'article de La France Agricole, Bruxelles voit des élevages « agro-industriels » partout. SI ces fonctionnaires sortaient un peu, mais c'est peut-être trop leur demander ...
Mise à jour du 13 avril 2022.
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