Ah qu'il ne fait pas bon être vache aujourd'hui ! Vache des prés qui pâture au printemps, vache des hangars l'hiver, sur la douce paille qui sent l'été. Vache qui élève son veau, vache qui donne son lait, vache qui mange du foin, vache qui mange du blé. Beaucoup de blé, celui de l'éleveur, qui vend à perte depuis vingt ans. Vaches de France, vaches d'Allemagne, vaches de Pologne, où qu'elles soient en Europe, on est vraiment très vache, avec les vaches.
Il ne fait pas bon être vache, car elles ruminent et font caca. On ne leur pardonne pas, dans un monde où il fait de moins en moins bon respirer.
Il ne fait pas bon être vache non plus, quand on se brade, avec un prix du lait et un prix de la viande, qui promettent la famine aux éleveurs. Plutôt paradoxal, quand on produit à manger. Il ne fait pas bon être vache donc, ni éleveur, mais ce qui devrait nous préoccuper, c'est que de ce fait, il ne fait pas non plus bon être un pré.
La prairie, le labour l'attend. Fini, en général, le sol pérenne qu'aiment tant les vers de terre et qui, par la photosynthèse, fait tant pour le climat. Finie la fertilisation organique, alors que le fumier bovin n'est plus considéré que comme un déchet à méthaniser et la vache un sous-produit à liquider. Finie la prairie en montagne, bonjour la forêt, qu'on adore alors qu'en réalité elle étouffe tout dans les estives, où elle est un scandale pour la biodiversité.
La commission européenne les classe en activité industrielle polluante, tous les coups sont permis, pour désigner un ennemi facile à briser.Anne-Cécile Suzanne
"Bruxelles appelle industriel un élevage de 150 vaches allaitantes de montagne, mais laisse entrer en Europe des viandes issues d’élevages utilisant des antibiotiques de croissance dans des fermes sud-américaines à 10 000 vaches"..? lire @emma_ducros https://t.co/vfYwHFk3bN
— François Momboisse (@fmomboisse) April 12, 2022
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