Cette circulaire attire l'attention sur la
problématique du perchlorate dans les engrais et dans les fruits et
légumes, et informe le secteur à propos de l'approche européenne
et belge ainsi que des teneurs maximales fixées.
Cette circulaire s’applique aux opérateurs
actifs dans la production et le commerce (y compris importation)
d'engrais à base d'azote et/ou de potassium et les opérateurs
actifs dans la production et le commerce de fruits et légumes.
Contexte
Suite à une notification des autorités
allemandes concernant la présence de perchlorate dans des tomates en
grappes et des pamplemousses sur le marché allemand, cette
problématique a été abordée au niveau européen. Les Etats
membres ont décidé d'augmenter le nombre de contrôles visant à
détecter la présence de perchlorate dans les fruits et légumes. Ce
monitoring a démontré que la présence de perchlorate dans les
fruits et légumes est plus fortement répandue qu'il n'était
initialement admis. Le perchlorate est un inhibiteur compétitif de
l'absorption d'iode par la glande thyroïde. Cela entraîne une
baisse de la quantité d'iode disponible dans la thyroïde pour la
synthèse des hormones thyroïdiennes. Les experts
de l'EFSA ont établi une dose journalière tolérable (DJT) de
0,3 microgrammes par kilogramme de poids corporel par jour, sur la
base de l'inhibition de la fixation de l'iode thyroïdien chez des
adultes sains. Le perchlorate est naturellement présent dans
l'environnement, dans les dépôts de nitrate et de potassium, et
peut se former dans l'atmosphère et se déposer sous forme de
précipitations dans le sol et la nappe phréatique. L'eau, le sol et
les engrais sont donc considérés comme sources potentielles de
contamination des denrées alimentaires par le perchlorate.
Teneurs maximales pour le perchlorate dans
les fruits et légumes
L'AFSCA a procédé à des contrôles pour
déterminer les teneurs en perchlorate des fruits et légumes sur le
marché belge. Ces résultats ont été rapportés à la Commission
européenne et à l'EFSA. L'EFSA a remis un avis scientifique sur les
risques pour la santé publique liés à la présence de perchlorates
dans les denrées alimentaires (en particulier les fruits et légumes)
en octobre 2014.
Recommandations aux opérateurs concernés
Dans le cadre de leur système d'autocontrôle,
les opérateurs (producteurs de fruits et légumes, fabricants,
importateurs et négociants en engrais) doivent garantir que les
produits ne comportent pas de danger pour la chaîne alimentaire. Le
perchlorate doit être considéré également comme un danger.
Les dépassements des teneurs maximales doivent
être notifiés à l'unité
locale de contrôle de l’endroit où a lieu la culture, ceci
dans le cadre de la notification obligatoire. On peut trouver de plus
amples informations concernant la notification obligatoire sur le
site web de l'AFSCA/).
Les fabricants et négociants en engrais
doivent prendre les mesures nécessaires pour garantir l'absence de
risques sérieux pour la chaîne alimentaire. Le principe ALARA (As
Low As Reasonably Achievable) doit être appliqué pour le commerce
des produits finis (et pour l’achat des matières premières). Pour
ce faire, un monitoring des teneurs en perchlorate s'impose. Le
risque d’avoir une contamination en perchlorate est le plus grand
pour la culture sous serre. Pour ce type de culture spécifique, il
est recommandé d’utiliser des engrais avec une faible teneur en
perchlorate.