Un rapport a examiné la sécurité sanitaire des produits alimentaire au Vietnam et a suggéré des moyens d'améliorer la situation.
L'étude, Imperatives for improvement of food safety in fruit and vegetable value chains in Viet Nam, publiée par la Banque asiatique de développement (BAD), s'est concentrée sur les chaînes de valeur des fruits et légumes dans le pays et comprenait une analyse en laboratoire d'échantillons prélevés sur le terrain.
La plupart des consommateurs achètent des fruits et légumes sur des marchés humides traditionnels, où la production n'a pas de labels de sécurité sanitaire et n'est pas certifiée ou traçable jusqu'aux exploitations agricoles. Les chambres froides des marchés pourraient réduire les pertes après récolte et le risque de contamination microbienne, selon le rapport.
La collecte de données comprenait une revue de la littérature publiée, des entretiens avec des agriculteurs, des fournisseurs et des informateurs clés et l'échantillonnage des fruits et légumes à plusieurs points de la chaîne de valeur. Toutes les données ont été collectées de juin à juillet 2021.
Le gouvernement du Vietnam a désigné des zones de production de légumes en toute sécurité sanitaire. Les agriculteurs de ces zones ont été encouragés à former des coopératives de producteurs. Le gouvernement analyse régulièrement la qualité du sol et de l'eau ainsi que les légumes pour les résidus de pesticides une fois par an. L'élevage n'est pas autorisé pour réduire le risque de contamination croisée. Des chercheurs ont recommandé d'étendre cette idée à d'autres parties du pays pour promouvoir la sécurité sanitaire des fruits et légumes.
Les consommateurs sont moins préoccupés par les agents pathogènes d'origine alimentaire, en partie à cause de leur manque de connaissances et de sensibilisation, et aussi parce qu'ils pensent que le problème peut être résolu en lavant, en épluchant et en cuisinant correctement.
Les feuilles de moutarde, le concombre et le fruit du dragon ont été évalués pour les pesticides, les agents pathogènes d'origine alimentaire, les métaux lourds et les nitrates. Au total, 156 échantillons ont été testés pour la contamination microbienne, 60 ont été analysés pour les résidus de pesticides, 136 pour les métaux lourds et 116 pour les nitrates.
Salmonella a été détectée dans l'un des 32 échantillons de feuilles de moutarde prélevées dans les champs des agriculteurs et dans l'un des 15 échantillons provenant des marchés de gros.
Dix échantillons de feuilles de moutarde provenant de champs d'agriculteurs et de marchés de gros avaient des taux de E. coli supérieures au niveau maximal autorisé, tout comme neuf des 11 échantillons provenant du marché de détail.
Des entretiens avec des membres des coopératives de production et de distributeurs ont montré qu'aucun d'entre eux ne comprenait bien le risque lié aux agents pathogènes d'origine alimentaire.
Le pays dispose d'un comité national de sécurité des aliments, mais pas d'agence centrale de sécurité des aliments. Les responsabilités sont réparties entre les ministères de l'agriculture, du commerce et de la santé, ce qui peut entraîner des contradictions et de la confusion lors de l'adoption de réglementations liées à la sécurité sanitaire des aliments.
Environ les deux tiers des personnes interrogées ont qualifié d'insuffisante la capacité du secteur public à gérer la sécurité sanitaire des aliments. Plus de la moitié pensaient qu'il était nécessaire de restructurer certaines lois et réglementations car le cadre juridique était trop vaste et complexe, ce qui compliquait son application.
Il a également révélé que les conclusions sur les capacités montraient la nécessité de renforcer les autorités de sécurité sanitaire des aliments en termes de ressources humaines, de meilleures installations et de budgets plus élevés.
Les autorités en charge de la sécurité des aliments se concentrent sur l'inspection et le contrôle des produits finis, mais pas autant sur la prévention de la contamination dans les processus de production et de commercialisation. Cette approche devrait être modernisée, selon le rapport.
Les chercheurs ont déclaré qu'il était nécessaire d’analyser plus systématiquement les contaminants et de rendre les résultats publics.
«Il existe également un besoin évident de renforcer la capacité des autorités de sécurité sanitaire des aliments, tant au niveau national qu'infranational. La gestion de la sécurité sanitaire des aliments doit être guidée par une compréhension claire et axée sur les facteurs de risque, une utilisation systématique des données, des responsabilités partagées entre les acteurs des secteurs privé et public et des mesures préventives mises en œuvre tout au long de la chaîne de valeur.»
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