J’ai
reçu le renouvellement de mon adhésion 2022 à l’American Society
for Microbiology, voir image en fin d’article, cela fait déjà un
bail, mais tout cela pour vous dire qu’investir dans la
microbiologie, investir dans le vivant est plus que rentable, je ne
le répèterai jamais assez, et d’ailleurs en voici un nouvel
exemple qui est soi une petite révolution, et de plus c'est économique, jugez plutôt ...
«Le lavage à l'eau nettoie les poulaillers entre
des troupeaux de poulets de chair, sans avoir besoin de
désinfection», source ASM
News.
Dans la production canadienne de poulets de chair
(broiler chicken pour poulets à griller, poulets de chair),
l'enlèvement de la litière, le lavage et la désinfection ont
généralement lieu pour préparer les poulaillers pour les nouveaux
troupeaux.
Plus récemment, de nouvelles réglementations ont permis le lavage à
l'eau entre les troupeaux, sans désinfection. Des chercheurs de
l'Université de l'Alberta ont découvert que le lavage à l'eau à
lui seul réduisait le nombre de pathogènes, Campylobacter
jejuni, chez les poulets et dans l'environnement des poulaillers,
sans effet négatif sur la croissance et la santé des poulets, par
rapport à ceux cultivés dans des poulaillers qui avaient été
entièrement désinfecté. L’étude, The Use of Disinfectant in
Barn Cleaning Alters Microbial Composition and Increases Carriage of
Campylobacter jejuni in Broiler Chickens, est publiée dans
Applied
and Environmental Microbiology, une revue de l'American
Society for Microbiology. L’article en intégralité peut être
consulté ici.
Les résultats sont «immédiatement applicables à
l'industrie de la volaille», a dit Doug Korver, professeur de
nutrition de la volaille, Université de l'Alberta, Edmonton, Canada.
«Les producteurs de poulets de chair reherchaient
des moyens de réduire les coûts tout en maintenant ou en augmentant
la sécurité des aliments et la croissance des poulets», a dit
Korver. L'élimination complète de la litière, suivie d'une
désinfection «avait pour but d'enlever les pathogènes microbiens
environnementaux, mais une conséquence involontaire est que les
bactéries potentiellement bénéfiques sont également éliminées.»
Cela, a-t-il dit, peut avoir réduit la vitesse à laquelle une
microflore intestinale normale, stable et saine est atteinte dans le
troupeau suivant, ralentissant peut-être la croissance des poulets
et/ou réduisant leur santé.
Dans l'étude, les chercheurs ont travaillé avec
un producteur commercial de poulets de chair qui possédait 7
poulaillers, chacun hébergeant environ 28 000 poulets de chair.
Pendant 4 cycles de production, les poulaillers ont été soit lavés
à l'eau, soit entièrement désinfectés. Lorsque les poulets ont
atteint l'âge de 30 jours, les chercheurs ont prélevé des
échantillons de caeca (la première section du gros intestin) pour
évaluer la présence et l'abondance de pathogènes spécifiques,
notamment Salmonella et C. jejuni.
«Les concentrations cæcales d'acides gras à
chaîne courte ont augmenté dans le groupe lavage à l'eau», a dit
le co-auteur Ben Willing, professeur et titulaire d’une chaire de
recherche du Canada en microbiologie de la nutrigénomique,
Université de l'Alberta.
«Une augmentation des acides gras à chaîne
courte a été associée à une diminution de Campylobacter dans
notre étude», a dit Willing. «En général, les acides gras à
chaîne courte produits par des microbes dans l'intestin augmentent
l'acidité, créant un environnement inhospitalier pour de nombreux
pathogènes et servant également de carburant aux cellules
intestinales.» Les acides gras à chaîne courte modulent également
les réponses immunitaires.
Dans l'ensemble, à lui
seul, le lavage à l'eau entre les troupeaux a réduit la présence
de C. jejuni, sans déficit de croissance, ni de santé du
microbiome. Cela, en plus de réduire les coûts de désinfectant et
de main-d'œuvre, fait du lavage à l'eau entre les troupeaux une
option attrayante pour les producteurs de poulets de chair.
Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis
plusieurs années avec la revue PROCESS
Alimentaire
pour une triste
question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser
correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement
par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle
a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la
diffusion de ces articles. La revue PROCESS
Alimentaire
s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse
tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant
pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la
publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables
censeurs !