Au préalable à ce nouvel article, on lira les épisodes précédents,
- L'empire du bien à des révélations à faire sur le scandale sanitaire de la charcuterie : Tout est bon dans le cochon !
- Non, le jambon ne tue pas, une chronique de Jean de Kervasdoué
Voici donc un communiqué du 11 décembre de la FICT qui rapporte, « Nitrites et charcuterie : rétablir la vérité ».
La FICT représente plus de 300 entreprises de charcuterie traiteur, à 90% des PME et réparties sur tout le territoire français.
L’action que nous menons aujourd’hui a pour objectif de rétablir la vérité au regard des communications injustifiées réalisées dans l’application YUKA concernant les nitrites.
Que concluent les expertises scientifiques ?
Aujourd’hui, toutes les expertises scientifiques collectives officielles confirment qu’il n’y a pas de risque lié à l’usage des nitrites aux doses utilisées dans les charcuteries :
- L’Académie de l’Agriculture de France a rendu un rapport en novembre 2020 dans lequel elle conclut que « le risque soupçonné d’augmentation du cancer colorectal lié à l’utilisation des nitrites comme additifs dans les charcuteries aux dosés autorisées par la réglementation n’est pas scientifiquement établi par les études toxicologiques et épidémiologiques disponibles ce jour » – rapport disponible sur ce lien.
- L’EFSA, a confirmé en 2017 l’innocuité des nitrites aux doses utilisées comme additifs alimentaires en 2017.
- L’ANSES, dans son avis de 2011, avait considéré que l’apport de nitrites conformément à la réglementation ne constitue pas un problème de santé publique.
L’ensemble de ces expertises a bien tenu compte des avis du CIRC (OMS) sur les nitrites, mais les effets identifiés par le CIRC ne sont pas retrouvés aux faibles doses auxquelles les nitrites sont utilisés dans les charcuteries, ce qui explique les conclusions de ces études.
D’ailleurs, les nitrites sont recommandés par l’ANSES dans les produits de charcuterie, dans un avis publié en décembre 2019, pour la maîtrise du risque de botulisme. Une nouvelle étude de l’ANSES est attendue d’ici fin 2021.
Au vu des expertises scientifiques, la FICT conteste la véracité des mentions qui sont diffusées sur l’application Yuka concernant les nitrites. De ce fait, nous considérons que les allégations de Yuka portent injustement atteinte à l’image et à la réputation des produits de charcuterie.
La FICT considère que l’application YUKA, qui apporte des informations à près de 6 millions de consommateurs, a la responsabilité de communiquer des éléments qui doivent être justifiés scientifiquement.
Aussi, dans une démarche transparente et avec la volonté de rétablir la vérité scientifique concernant les nitrites, nous souhaitons, comme chaque citoyen en a le droit dans notre République, demander à la justice de statuer sur le droit de Yuka à alléguer des informations sans fondement scientifique avéré auprès de millions de consommateurs. La FICT ne prétend en aucun cas vouloir s’opposer à la qualification des produits par une application smartphone dès lors qu’elle est basée sur des critères objectifs et justifiés ou de s’opposer à la signature de pétitions par les citoyens.
Le portail d'information sur la place des nitrites dans la charcuterie est ici.
Par apport à l'application Yuka, rappelons que La Fédération française des Industries d'Aliments Conservés fait condamner Yuka pour dénigrement.
Par ailleurs, selon le site Food Navigator, «Les charcutiers français rejettent les appels à l'interdiction des nitrates dans des produits alimentaires».
Alors que l'Assemblée française s'apprête à voter le 28 janvier une loi visant à interdire l'utilisation des nitrates dans les produits alimentaires, la Fédération des entreprises de Charcuteries Traiteurs (FICT) affirme qu'il n'y a pas de risques pour la santé liés à l'utilisation des nitrites aux niveaux actuellement recommandés.
S'il est adopté, le projet de loi (qui doit ensuite aller au Sénat), déposé par les membres du bloc centriste du président Macron, signifierait une interdiction de l'ajout de nitrites et de nitrates dans le jambon cru tel que le jambon de Bayonne et de Parme à partir de 2023 et une interdiction. sur les autres produits carnés, y compris le jambon cuit, l'andouillette, le boudin, la terrine ou les rillettes, à partir de 2025.
La législation ferait de la France le premier pays européen à imposer une telle interdiction.
Elle imposerait également, jusqu'en 2023, un étiquetage clair sur les viandes transformées contenant des nitrites ou des nitrates ajoutés précisant: «Contient des nitrites ou des nitrates ajoutés et qui peuvent favoriser le cancer colorectal» ainsi que la quantité d'additifs utilisés. La législation concerne également les additifs nitrés issus de bouillons de légumes riches en nitrites et nitrates.
Le projet de loi est né de la pression de groupes comme la Ligue française de lutte contre le cancer, du groupe de consommateurs Foodwatch France et de l'application de nutrition Yuka.
Des conservateurs et des nitrates sont utilisés dans les charcuteries de porc afin de supprimer les bactéries dangereuses et de donner de la coloration à la viande. Mais les groupes prétendent que les additifs E249 (nitrite de potassium), E 250 (nitrite de sodium), E251 (nitrate de sodium) et E252 (nitrate de potassium) - particulièrement utilisés dans les viandes transformées telles que les saucisses industrielles - présentent un risque pour la santé, qui lorsqu'ils sont ingérés peuvent contribuer à la formation de composés cancérigènes dans notre estomac appelés nitrosamines.
Mais la FICT, qui représente 300 entreprises de charcuterie et de traiteurs en France, a qualifié ces allégations d'«injustifiées». Il cite la dernière évaluation des risques des nitrates ajoutés aux aliments par l’Autorité européenne de sécurité des aliments, qui a conclu que les niveaux de sécurité existants pour les nitrites et les nitrates ajoutés intentionnellement à la viande et à d’autres aliments sont une protection efficace pour les consommateurs. La dose journalière admissible (DJA) actuel pour les nitrates est de 3,7 mg par kg de poids corporel par jour (mg/kg pc/jour). Le niveau de sécurité pour les nitrites a été rétabli à 0,07 mg/kg pc/jour, proche de la DJA existante légèrement plus conservatrice de 0,06 mg/kg pc/jour.
Pour la FICT,
Conscientes que les consommateurs souhaitent moins d’additifs dans les aliments et moins de nitrites dans les charcuteries, les entreprises de charcuterie poursuivent leurs efforts menés depuis des années en réduisant volontairement en 2020 les additifs de 50% et les nitrites de 20% (après une première réduction de 20% en 2016 par rapport à la réglementation), soit en moyenne moins de 100 milligrammes par kilogramme de charcuterie au lieu de 150mg/kg autorisés par la réglementation.
Voilà pourquoi nous souhaitons rétablir la vérité et continuer à régaler les français avec des produits sains et délicieux.
Tout est bon dans le cochon, CQFD ...
Mise à jour du 15 janvier 2021. Publication du rapport d'information sur les sels nitrités dans l'industrie alimentaire.
On lira sur ce sujet, un bon article de Marjolaine Ceyrou dans la revue PROCESS Alimentaire, Nitrites : la Fict remet en cause l’impartialité du rapport parlementaire.
Effectivement après l'avoir largement parcouru, ce rapport n'est qu'à charge, et le procureur n'est pas ici le rapporteur, M. Ramos, avec le concours du Président de la Lique contre le Cancer, l'infréquentable, M. Axel Kahn ...
Apparemment, le prochain avis de l'Anses va faire pencher ou non la balance ...