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mardi 26 décembre 2023

Quand Listeria et listériose font l’actualité

Il y a eu 46 produits alimentaires rappelés depuis le 1er décembre 2023 pour cause de présence de Listeria monocytogenes, mais nos médias, en ces jours de fêtes de Noël, 23 et 24 décembre, n’ont retenu que du saumon fumé de Norvège, étonnant, non ?

Cela me rappelle un article du blog de 2020 qui traitait de Listeria ou listériose ?
Vous lirez cela, «On dit que l'histoire ne se répète pas et pourtant, souvent des amalgames ont parfois la vie dure !»

L’actualité dicte les titres de la presse et en cette période plutôt ‘calme’ le saumon fumé et Listeria ont, semble-t-il fait le reste.

Cela étant, ce produit, saumon fumé Norvège tranché machine de marque SAS Le Fumoir, a été rappelé assez tardivement, le 22 décembre 2023, avec une date de début de commercialisation du 5 décembre 2023.

L’avis de rappel précise :
- Motif du rappel : Présence Listeria monocytogenes
- Risques encourus par le consommateur : Listeria monocytogenes (agent responsable de la listériose)

Voici quelques uns des titres de la presse retrouvés dans Google actualités en ce jour de Noël :
- Du saumon fumé rappelé dans toute la France
- Rappel national d'un saumon fumé pour soupçons de contamination à la listeria
- Risque de listériose : rappel d'un lot de saumon fumé de Norvège
- Du saumon fumé rappelé dans toute la France en raison de risque de listériose
- Du saumon fumé rappelé dans toute la France pour un risque de contamination à la listeria
- Risque de listériose : Rappel d’un lot de saumon fumé de Norvège
- Consommation - Risque de contamination à la listeria : du saumon fumé rappelé dans toute la France
- Du saumon fumé rappelé dans toute la France pour des risques de listériose
- Rappel produit : du saumon fumé en tranches rappelé dans toute la France à la veille des fêtes de Noël
- Saumon fumé : les produits de la marque Le Fumoir font l'objet d'un rappel national pour soupçon de contamination à ...
- Du saumon fumé rappelé dans toute la France en raison des risques de contaminations à la listéria
- Rappel produit : ne consommez surtout pas ce saumon fumé, il est contaminé par la listeria
- Saumon fumé, fromages, charcuterie...
- Risque de listériose. Du saumon fumé rappelé dans toute la France
- Rappel de saumon fumé Norvégien Sas le Fumoir en raison de la présence de listeria
- Salade de Noël au saumon fumé, la recette fraîche
- Rappel produit : du saumon fumé possiblement contaminé à la listeria
- Soupçons de listeria : du saumon fumé à ne pas consommer
- Rappel produit : un saumon fumé vendu dans toute la France présente un risque de listériose
- Du saumon fumé rappelé dans toute la France : le produit présente un risque de listériose
- Risque de listériose : du saumon fumé vendu dans toute la France est rappelé

mardi 28 novembre 2023

Lu pour vous dans la presse, il existe des E. colis !

Des E. colis, ça existe, ainsi ce site nous dit que chez «Super U, Intermarché… Attention, certains fromages de chèvre sont contaminés par E. colis», article du 28 nouvembre 2023.

Plusieurs lots de fromages de chèvre viennent d’être retirés des supermarchés. En cause ? Une contamination à E. colis suspectée. Cette bactérie peut être responsable d’intoxications graves, allant jusqu’à causer le décès.

La réalité est que le 25 novembre 2023, il y a eu un rappel de fromage pur chèvre demi sec 360 gr au démoulage de la marque Les Saveurs de la Thibaudiere pour cause de non-conformité du lait. Risque encouru par le consommateur, Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC).

Le souci est que ce fromage a été commercialié du 9 au 25 novembre 2023.

lundi 24 avril 2023

Les fruits et légumes, les pesticides et des médias

samedi 8 avril 2023

Rapport de l'Anses sur l'eau potable. Merci d'éclairer le consommateur lambda !

Dans une nouvelle communication peu claire, l’Anses parle de polluants émergents dans l'eau potable : le point sur les principaux résultats de la dernière campagne nationale. Cela suscite des interprétations divergentes, notamme par M. S. Foucard, journaliste et militant, du journal Le Monde.

Mise à jour du 8 avril 2023

Mise à jour du 20 avril 2023
Dans une décision prise le 20 avril, l’Anses a décidé d’interdire dès le 20 avril l’autorisation de mise sur marché en intégralité pour quatre produits phytosanitaires à base de SMétolachlore : Camix, Deflexo-S, Dual Gold Safeneur et S-Metolastar Safeneur. Elle retire également certains usages pour cinq autres produits : Amplitec, Basar, Deluge 960 EC, Mercantor Gold et S-Metolastar.
Les principaux usages du S-métolachlore, un puissant herbicide agricole dont des dérivés chimiques ont été détectés au-delà des limites autorisées dans des eaux souterraines, sont désormais interdits en France, selon des décisions publiées jeudi 20 avril par l’Anses.  

lundi 20 février 2023

Les scandales alimentaires de nouveau à la une des médias

Il n’est pas nouveau que nos médias consacrent leur une aux scandales alimentaires récents ou passés, en voici quelques exemples :

«Les scandales alimentaires ne datent pas d’aujourd'hui», source The Conversation du 7 septembre 2017.
«Avant Kinder et Buitoni : vache folle, lasagnes à la viande de cheval… 26 ans de scandales alimentaires», source Sud-Ouest du 7 avril 2022.
«Le scandale alimentaire, scénario à répétition du secteur agroalimentaire et de la grande distribution», source Le Monde du 11 août 2017.
«Kinder, Buitoni, Lactalis : pourquoi les scandales sanitaires se multiplient», source L’Humanité du 7 avril 2022.
«Scandales alimentaires : le ministère de l'Agriculture prend la tête d'une ‘police unique’», source La Dépêche du 12 mai 2022.

Je vous propose quelques courts extraits deux articles très récemment parus dans la presse, qui sont réservés aux abonnés, et étant à l’«étranger, je ne peux pas les acheter, mais cela doit présenter un cerain intérêt.
Si un lecteur veut bien parler, le blog lui est ouvert ...

«Buitoni, Kinder, Lactalis... Pourquoi un nouveau scandale est possible», source enquête du Point du 19 février 2023.

Un an après l’affaire des pizzas contaminées, quelles leçons ont été tirées ? Les contrôles sont-ils plus efficaces en France ? Des experts s’inquiètent.

À Caudry (Nord), les salariés ont repris le chemin de l’usine Buitoni après dix mois d’arrêt forcé. Les machines ronronnent à nouveau mais seule la ligne de production numéro 2 tourne. La ligne 1, destinée aux pâtes crues, là où était produite la tristement célèbre pizza Fraîch’Up – responsable de la contamination à la bactérie E. coli d’une soixantaine de personnes et de la mort de deux enfants – est toujours à l’arrêt.

Des travaux de rafraîchissement et de mise aux normes – estimés à deux millions d’euros, selon nos informations – ont été réalisés dans cette usine vieillissante dont les conditions d’hygiène avaient été dénoncées bien avant sa fermeture par arrêté préfectoral, le 1er avril dernier.

«Les DDPP manquent de moyens, mais elles se dispersent aussi beaucoup trop, insiste le patron d'une société française agroalimentaire. Depuis 2020, elles ont fait détruire des millions de litres de crème glacée au motif qu'elles contenaient de l'oxyde d'éthylène [un pesticide, NDLR] en quantité à peine détectable.

«Scandale alimentaire et sanitaire : notre dossier spécial», source La Croix du 16 février 2023.

Bactéries E.coli dans les pizzas Buitoni, salmonelles dans le lait infantile de Lactalis et dans les chocolats Kinder...

Des scandales alimentaires et sanitaires ont été mis au jour récemment et soulèvent des questions sur la sécurité alimentaire en Europe et le contrôle des groupes agroalimentaires.

Commentaire
On attendra encore longtemps une communication de nos autorités sanitaires face à ces articles de presse et aux questions soulevées, ainsi que de la part l’Anses, qui pourrait s’occuper un peu plus que de temps en temps de la sécurité des aliments ...

lundi 19 septembre 2022

lundi 11 juillet 2022

Lien entre nitrites dans les charcuteries et cancer, selon un rapport de l'Anses à paraître

Après manger tue, voici que «La charcuterie tue, selon un rapport officiel», selon Le Point.
Avec un titre pareil, il ne me semble pas nécessaire d’aller plus loin ...
«L’Anses a publié un document, relayé par «Le Journal du dimanche», dans lequel elle démontre que les nitrites dans la charcuterie présentent un risque de cancer.»
D’autres médias semblent tout aussi affirmatif, «La charcuterie et le risque de cancer du côlon liés par l'Anses».
La charcuterie est déjà classée cancérogène pour l’Homme par l’OMS qui avait estimé en 2018 que près de 4000 cas de cancers du côlon étaient attribuables à sa consommation en France.

D’après différentes lectures, le chiffre de 4000 qui se répète à l’infini et qui devient par conséquent une certitude. Cela proviendrait d’une déclaration d’un ancien président de la Ligue contre le cancer, «On considère qu'il y a peut-être plus de 4000 cancers, en particulier des colorectaux, attribuables à la consommation de viande transformée. C'est simple, il faut en finir avec les nitrites »

Selon le JDD, «Un rapport officiel confirme que le jambon peut tuer». Là aussi on ne sait pas dans la dentelle ...

Dans un document qui a été communiqué cette semaine aux autorités, l’agence sanitaire Anses reconnaît l’existence d’un risque de cancer lié aux nitrites dans la charcuterie. Cette synthèse de onze pages reprend les conclusions d’un avis qui sera rendu public mardi 12 juillet.

Le ministère de l’Agriculture ne pourra plus dire qu’il ne sait pas. Mardi, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) rendra publique son expertise sur les risques liés à la consommation de nitrites, les conservateurs qui donnent sa couleur rose au jambon et préviennent la formation de bactéries toxiques. Selon une synthèse de cet avis initialement attendu pour 2021 que s’est procurée le JDD, l’Anses semble se ranger désormais dans le camp des opposants à ces additifs chimiques présents dans 75% de la charcuterie vendue dans la grande distribution. Les treize chercheurs -toxicologues, épidémiologistes, microbiologistes ou chimistes- qui ont rédigé le rapport, ainsi que deux conseils scientifiques de l’agence et sa direction, confirment l’existence d’un risque et  préconisent «de réduire l’exposition de la population par des mesures volontaristes en limitant l’exposition par voie alimentaire », dans un objectif de « sécurité sanitaire ».

C’est pourquoi l’Anses préconise de produire des données scientifiques pour revoir les doses journalières admissibles (DJA) en prenant en compte la toxicité de ces substances. Elle suggère aussi de veiller à la qualité de l’eau du robinet, par endroits trop riche en nitrates. Enfin, l’agence invite à poursuivre les recherches sur d’autres pathologies, notant que des travaux scientifiques récents évoquent de possibles liens avec d'autres types de cancers. «Mais dans ce cas, le niveau de preuve n’est pas suffisant», nuance la même source.

Plus nuancé donc un peu plus exact, Le Figaro rapporte dans un article, «Un rapport confirme le lien entre nitrites dans les charcuteries et cancer».

L’Agence nationale de sécurité des aliments préconiserait de poursuivre la réduction déjà engagée des sels nitrités dans les recettes de jambon ou de saucisson.

L’Agence nationale de sécurité des aliments (Anses) doit publier mardi un rapport sur l’utilisation des sels nitrités dans la charcuterie. Ses conclusions devraient épicer encore un peu plus les débats entre partisans de leur maintien, comme les charcutiers, et ceux prônant son interdiction. Selon le Journal du dimanche, l’agence reconnaît «l’existence d’une association entre le risque de cancer colorectal et l’exposition aux nitrites et aux nitrates», rejoignant ainsi les conclusions de 2015 du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). En même temps, poursuit la synthèse du rapport, «l’utilisation de ces additifs dans les charcuteries et salaisons permet une maîtrise efficace de la croissance de bactéries pathogènes» à l’origine d’infections alimentaires.

Plutôt que l’interdiction, qui couterait des millions d’euros aux industriels, le rapport préconise de poursuivre la réduction déjà engagée des sels nitrités dans les recettes de jambon et de saucisson. S’il peut apparaître comme une victoire des charcutiers industriels, il pourrait aussi sonner un revers pour ces derniers sur un point. Toujours selon l’Anses, certaines recettes alternatives développées par les industriels pour offrir des gammes «sans nitrites» ne «constituent pas une dimunution réelle du consommateur» à ces additifs.

L’Anses organise le 12 juillet à 9h30 une présentation des résultats de notre expertise sur les risques associés à la consommation de nitrates et de nitrites...

NB: Quand vous lisez OMS, lire Centre international de recherche sur le cancer ou CIRC, qui a publié en 2015 une monographie sur l’évaluation de la consommation de la viande rouge et des produits carnés transformés.

Mise à jour du 15 juillet 2022Le ministère de l'Agriculture indique dans un communiqué,

La santé des consommateurs français est l’unique boussole du Gouvernement dans l’analyse de l’ensemble des données et la prise de recommandations.  

Mise à jour du 20 juillet 2022. On lira l'article d'André Heitz paru dans ContrepointsNitrites et nitrates dans l’alimentation : gesticulations

On assiste à une volonté médiatique d’interdire les nitrites dans l’alimentation, mais les rapports scientifiques sont plus nuancés.

Nicolas Marcos, diététicien, a fait un commentaire sur Twitter qui me semble utile de lire.  

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a censuré le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

mercredi 20 avril 2022

Choses lues sur la sécurité des aliments en France

«Sécurité alimentaire: inquiétude légitime, risque zéro impossible», par Olivia Détroyat est un article paru dans Le Figaro du 20 avril 2022 (article réservé aux abonnés).  

Article intéressant, mais il tend à minimiser l’importance des maladies infectieuses d’origine alimentaire en France.

Extrait.
Buitoni et Kinder ce mois-ci, des glaces et pains trop riches en oxyde d’éthylène découverts par milliers depuis un an ou encore les scandales Lactalis ou Spanghero au milieu des années 2010. Depuis plus de dix ans, les «affaires» dans l’agroalimentaire occupent le devant de la scène. Alors que 5 000 produits sont rappelés par an, une poignée se transforme ainsi en tempêtes médiatiques. Ces aléas ou scandales sanitaires sont pourtant souvent différents, relevant tantôt de la fraude, par nature inacceptable, tantôt de la négligence, ou encore d’enchaînements plus proches de la malchance que de la malveillance.

Commentaire
Certes le risque zéro n’existe pas, l’expression exacte de l’article est ‘risque zéro impossible’, mais tout de même, un peu trop d’éclosions et de rappels. En effet, le risque n’existe pas, mais quand on voit ce qui s’est passé chez Ferrero et chez Buitoni Nestlé, on se dit que cela n’aurait pas dû arriver, gros souci de chronologie chez Ferrero et connaissance de la contamination de la pâte chez Nestlé Etats-Unis, mais pas chez Buitoni Nestlé France ?

Précission, pour les produits contaminés par l’oxyde d’athylène, on arrive à un peu plus de 17 933 rappels (références et lots) au 15 avril 2022, selon la DGCCRF, depuis le 20 octobre 2020.

5 000 produits alimentaires par an mais pourquoi y en a-t-il autant par rapport à vos voisins européens ? Une spécialité française ?

Oublié aussi le scandale des steaks hachés de SEB de 2011 ? Voir l’article du blog, «Je tiens à rappeler qu'on n'est pas coupables de ce qui arrive dans nos assiettes. La bactérie n'arrive pas dans la nourriture par hasard».

Oublié toujours le nombre de contrôles en diminution, voir France: La sécurité des aliments en question. Chroniques d'évènements largement prévisibles.

L’Anses nous rappelle,

En France au cours de la dernière décennie, 34%, 37% et 60% des épidémies (pour lesquelles l’investigation a permis d’identifier la source alimentaire) respectivement de salmonelloses, de listérioses et d’infections à EHEC sont liées à la consommation de fromages au lait cru.»

S’agit-il de «négligence, ou encore d’enchaînements plus proches de la malchance que de la malveillance» ?

Dans une estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d’origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013, il est rapporté,

Les résultats indiquent que la morbi-mortalité attribuable aux maladies infectieuses d’origine alimentaire reste élevée en France, avec 1,28 à 2,23 millions de cas annuels, dont 15 800 à 21 200 hospitalisations et entre 232 et 358 décès. En France, les infections à norovirus, Campylobacter spp. et Salmonella spp. représentent la majorité des cas et des hospitalisations d’origine alimentaire. Les infections à Salmonella spp. et Listeria monocytogenes représentent la moitié des décès d’origine alimentaire.
La connaissance du poids absolu et du poids relatif des infections d’origine alimentaire est utile pour l’ensemble des acteurs (pouvoirs publics et opérateurs) intervenant dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

jeudi 14 avril 2022

France: La sécurité des aliments en question. Chroniques d'évènements largement prévisibles

Titre en Une du journal Le Figaro du 14 avril 2022
Comme les trains qui ne sont jamais à l'heure, on ne parle de sécurité des aliments que quand il y a des soucis, des problèmes voire des épidémies de maladies d'origine alimentaire, comme en ce moment. Le blog vous en avait déjà entretenu dans un article sur nos médias, voir Quand des médias propagent une rumeur, présence de Listeria monocytogenes ne signifie pas listériose !

Bref les médias parlent de ce qui les intéressent, et c'est sans doute normal, mais parlent-t-ils du nombre vertigineux (4 448 à la date d'aujourd'hui) de rappels de produits alimentaires depuis le 1er avril 2021, date de création de RappelConso, un site officiel sensé répertorier les avis de rappels des produits alimentaires. Parlent-ils des plus de 400 avis de rappel liés à la présence de Listeria monocytogenes ?

Le Figaro du 14 avril 2022 a néanmoins le mérite de faire un tour de la question en 3 pages pleines, ce qui n'est pas rien ... Un peu tous les sujets sont passés en revue et un volet important est consacré aux victimes avec Le témoignage bouleversant des parents d'une victime des pizza contaminées. Le blog vous avait déjà proposé des témoignages et vous pourrez retrouver cela dans Je tiens à rappeler qu'on n'est pas coupables de ce qui arrive dans nos assiettes. La bactérie n'arrive pas dans la nourriture par hasard . Trois ans après les faits, la justice n'est passée dans une affaire steak hachée contaminée. Et dire que même l'usage du thermomètre alimentaire pour contrôler la cuisson des steaks hachés n'est pas recommandée par nos autorités sanitaires, jusqu'à quand !

Une critique à cet article du Figaro, l'interview plus militante que professionnelle d'un représentant de l'ONG UFC Que Choisir. Il en est resté à un classique, la baisse des toxi-infection alimentaires collectives par rapport à ce qui était courant autrefois. Autrefois n'est pas aujourd'hui, il suffit de lire les données de Santé publique France pour ce rendre compte du contraire, à l'exception de 2020, année Covid s'il en est. 
Je lui conseillerai la lecture édifiante de Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d’origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013.
Par ailleurs, cela se saurait si les industriels utilisaient « des autocontrôles dont les procédures sont validées par les services de l'Etat. » C'est même le maillon faible de la démarche sécurité des aliments voulue par l'UE, la validation des autocontrôles !

Cela étant, je prie le lecteur de lire ou de relire les quelques articles du blog pour tenter de comprendre comme on a pu en arriver là, il n'y a pas de surprises, tout a été voulu, pensé et écrit par la Commission européenne baisse des contrôles, baisse des effectifs, mise en oeuvre d'applications informatiques du type SignalConso et RappelConso, sensées compenser le manque de personnel, etc., etc.


Il y a en a pour tout le monde, mais plutôt que de parler de pourcentages, voici quelques chiffres qui donnent à réfléchir et aussi pour ceux qui ont décidé cela, le ministre de l'Agriculture ou même le président de la République de l'époque (2012-2017), sans oublier le cynisme du ministre de l'économie et des finances, plus récemment. Voici donc les chiffres des inspections en sécurité des aliments publiés par le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, ça donne le vertige, 
2012 : 86 239
2013 : 82 729
2014 : 78 000
2015 : 76 000
2016 : 55 000
2017 : 54 000
2018 : 57 500
2019 : 58 200
2020 : 41 600
2021 : 48 775

Le plus grave est parfois ailleurs, avoir une entreprise alimentaire, Buitoni, qui a des traces de rongeurs et qui ne soit pas fermée immédiatement est proprement inacceptable ! Le décalage entre l'inspection et l'arrêté préfectoral a été bien trop long.

Ailleurs aussi se trouve l'absence systématique de communication, de transparence et d'information du public par toutes nos autorités qui tentent difficilement, non pas de cacher, mais de diminuer autant que possible leur responsabilité voire de l'organiser. Il y a là une vaste entreprise de déresponsabilisation qui n'est pas propre au sanitaire.

La DGCCRF participe aussi au dispositif de sécurité des aliments. Mais cela n'est pas sans raté, RappelConso publie le 13 avril, un avis de rappel de produits de la marque Kinder figurant pourtant dans la liste des produits rappelés par Ferrero France le 9 avril 2022. Cela a été confirmé par un communiqué de la DGCCRF du 14 avril 2022, intitulé pudiquement, Complément d’informations lié au retrait-rappel de produits de la marque Kinder en raison d’une contamination à Salmonella Typhimurium. Pas facile quand il y a moins de personnel, n'est-ce pas ?

Ainsi, comment interpréter cette publication du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation du 7 avril 2022, Comment fonctionne le système d'alerte sanitaire en France ?, où l'on découvre cette phrase,  «Le système d’alertes sanitaires est efficace : des épisodes d’épidémie en France ont prouvé l’efficacité du système français.»
Les consommateurs touchés par les épidémies liées aux produits Ferrero et Buitoni Nestlé apprécieront cela à sa juste valeur !

En dernier lieu, une fin bien triste mais qui mis du temps à arriver, voici qu’on apprend en toute «transparence» que la page Alerte Alimentation (site du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation) vient de cesser d’être. En effet, si vous pointez sur le lien précité d’Alerte Alimentation, vous aboutissez désormais sur RappelConso.
Pour mémoire, la dernière Alerte Alimentation, qui a eu lieu le 17 juillet 2021, concernait le «Retrait et rappel de fuets (saucisses sèches espagnoles) contaminés par des salmonelles», une pécadille qui avait entraîné 45 cas de salmonelloses (dont 27 concernent des enfants). Et depuis cette date, plus rien, pas d'information, il ne semblait pas nécessaire de changer les choses, mais les évènements en auront décidé autrement ...

Complément du 20 avril 2022Dans un référé de la Cour des Comptes du 12 mars 2018, il faut sortir l'artillerie lourde pour avoir des informations, «L’action de la DGCCRF en matière de protection économique du consommateur», il est rapporté,
Les effectifs, en baisse à partir de 2008, se sont stabilisés depuis 2013 avec environ 1 400 équivalents temps pleins travaillés consacrés à protection économique du consommateur.
Le nombre d’établissements contrôlés a baissé de 24 % entre 2011 et 2016. 

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mercredi 6 avril 2022

Quand des médias propagent une rumeur, présence de Listeria monocytogenes ne signifie pas listériose !

C'est un consternation, je ne sais pas ce qu’a fait le groupe Lactalis pour mériter cela ! Il y a eu dans RappelConso, environ 402 rappels ayant pour cause Listeria monocytogenes du 1er avril 2021 au 1er avril 2022.

Personne n’a en parlé, on peut même dire que tout le monde s’en fout, y compris la presse bien intentionnée !

Mais voici que voilà, tout récemment, le 5 avril 202, le groupe Lactalis via la société Graindorge rappelle six fromages pour cause de présence de Listeria monocytogenes.

Et depuis, il y a chez certains médias, et plus inquiétant certains média de santé, une espèce d’hallali à confondre la bactérie, un pathogène alimentaire, et une maladie d’origine alimentaire la listériose, étonnant, non ?

Vous trouverez en fin d’article quelques cature d’écran significative, c’est dire où se situe le niveau scientifique de ces médias …

Le 9 novembre 2020, j’écrivais un article Listeria ou listériose ?

«En espérant que ce fromage rappelé n'entraîne pas d'infection à Listeria ou listériose, pour l'instant, il est seulement rappelé en raison d'une contamination par Listeria ...n'allons pas trop vite en besogne ... et ne confondons pas la nature du problème et sa conséquence ...»

Dans un article du 7 août 2009, «Listeria ou listériose(article bloqué par la revue PROCESS alimentaire, voir la note ci-dessous 'Aux lecteurs du blog') déjà, je rapportais les faits suivants:

Listeria ou listériose ? Telle est la question ? De temps à autre, quelques informations diffusées ça et là ne sont pas comme l’on dit vérifiées.

Ainsi, en mars 1999, un communiqué signé par trois ministères avait pour titre sur une page Internet, «Communiqué: camemberts Lepetit : nouveau cas de listériose».

Qu’un fromage puisse éventuellement contenir des Listeria est du domaine du possible, l’histoire a par ailleurs montrait dans ce cas précis qu’il n’y en avait pas, les autorités belges utilisaient une méthode de détection qui ne marchait pas sur les fromages au lait cru et qui pouvait donner lieu à des faux positifs, mais de là à entraîner ‘par avance’ une listériose, la maladie infectieuse, il y a une étape d’incubation qui est vite franchie. Les amalgames ont parfois la vie dure !

Eh oui, de façon infondée, les ragots, les rumeurs, les amalgames ont la vie dure puisque cela ressort en ce moment … et cela fait 13 ans que ça dure !
La palme revient à ce magazine de la santé sur France 5, le titre à lui seul est tout un programme de science fiction, vidéo à retrouver sur ce lien.
Rien de tel qu'un bon amalgame, mais où sont les intoxications liées au fromages ?
La cause ici est entendue, rappel des fromages pour cause de listériose. Listériose au lieu de Listeria, mais pourquoi se gêner ? Source La France Agricole.
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