Affichage des articles dont le libellé est IGP. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est IGP. Afficher tous les articles

lundi 6 mars 2023

Le gruyère victime d’un généricide aux Etats-Unis

Un généricide est un terme utilisé pour décrire le processus volontaire au terme duquel un nom d’un produit alimentaire avec une indication géographique protégée, ici le gruyère, devient un nom générique descriptif d’un produit alimentaire américian. Défintion modifiée par mes soins issue de ce site pour rendre compte de la situation développée ci-après.

Le gruyère n'est pas seulement suisse, décide la justice américaine
Une cour d'appel américaine l'a confirmé vendredi: le terme gruyère fait bien référence aux Etats-Unis à un nom commun et ne peut être réservé aux seuls fromages de ce type originaires de Suisse ou de France.

L'interprofession du Gruyère, qui représente les acteurs du secteur en Suisse, et le Syndicat interprofessionnel du Gruyère, son pendant français, avaient bien tenté d'inscrire le terme au registre américain des marques certifiées. Mais face au refus de l'organisme, ils avaient porté plainte et avaient perdu en première instance début 2022.

Des juges d'une cour d'appel ont conforté cette décision. Il n'existe pas aux Etats-Unis les mêmes protections qu'en Europe sur l'appellation des produits alimentaires, font-ils valoir dans leur verdict. L'agence chargée de la sécurité sanitaire des aliments, la FDA, définit bien des critères pour le gruyère, comme l'existence de «petits trous» ou le fait qu'il soit vieilli pendant au moins 90 jours. Mais n'inclut pas des critères sur l'origine géographique.

Salué par le secteur laitier américain
Aussi «du fromage, peu importe où il a été produit, est étiqueté et vendu comme du gruyère aux Etats-Unis depuis des décennies». Et ce, qu'il ait été produit dans l'Etat américain du Wisconsin ou importé depuis les Pays-Bas, l'Allemagne ou l'Autriche, ajoutent-ils.

En conclusion, écrivent-ils, les plaignants ne peuvent pas aller à l'encontre de «ce qui ressort clairement du dossier: les consommateurs de fromage aux États-Unis comprennent que le terme «gruyère» fait référence à un type de fromage, ce qui rend le terme générique».

Cette décision a été saluée par plusieurs acteurs du secteur laitier aux Etats-Unis, dont la Fédération des producteurs américains de lait, qui espèrent qu'elle incitera les fédérations professionnelles françaises et suisses à «cesser de tenter d'exproprier un nom commun d'aliment» en enregistrant une marque.

Les fédérations suisse et française sont en revanche «déçues», selon leur avocat. «Nous pensons que la situation réelle sur le marché américain est différente de ce qu'a décrit la cour d'appel, et nous poursuivrons vigoureusement nos efforts pour protéger la marque de certification du produit de qualité Gruyère AOP aux États-Unis», a indiqué Richard Lehv dans un message transmis à l'AFP.

Longue bataille
Cette décision fait suite à une longue bataille juridique entre l'Interpofession du Gruyère (IPG) et une association américaine d'exportations de produits laitiers, qui s'est opposée à la labellisation de la marque «Gruyère» instaurée aux Etats-Unis en 2013.
Après sa défaite en première instance l'année dernière, l'IPG avait regretté que le gruyère suisse ne se retrouve en concurrence avec un produit «du même nom, mais totalement différent». L'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) se désolait également de cette décision qui, selon lui, ne pouvait que nuire à l'ensemble de la filière.

Les fromagers européens exhortent le 4e circuit à protéger la marque «Gruyère» du «généricide» : «Tout le monde sait qu'il a été fabriqué en France et en Suisse bien avant qu'il y en est aux États-Unis», a déclaré Richard Lehv de chez Fross Zelnick Lehrman & Zissu.
Le gruyère remonte à près 1 100 ans après JC.

samedi 2 mai 2020

COVID-19 et fromages de France: Fomagissons !


« Avec le coronavirus, les fromages AOP ne font plus recette », article de O.-F. Du 27 mars 2020.
Avec le coronavirus, les transformateurs enregistrent des baisses de commandes de 25 à 80 %. Le Conseil national des appellations d’origine laitières (Cnaol) réclame des aides.

Depuis ça ne s’est pas arrangé … d’où une « Opération sauvetage pour le fromage de tradition », source O.-F. du 2 mai 2020.
Depuis le confinement, la filière des fromages AOP aurait perdu 157 millions d’euros de chiffre d’affaires. Un collectif de soixante personnalités de la société civile appelle à soutenir les producteurs.
Du Saint-Nectaire au Rocamadour en passant par le Munster, l’Ossau-iraty, le Neufchâtel ou le Reblochon, les commandes ont baissé en moyenne de 60% pour l’ensemble des fromages AOP et IGP laitières. Les consommateurs se sont détournés de ces produits « plaisir » et les points de vente se sont fermé les uns après les autres (restaurants, cantines, marchés, vente directe en zone touristique). Les rayons à la coupe, qui ont été fermés dans les supermarchés, pèsent 38% des ventes des fromages de tradition. Sur la période du 15 mars au 30avril 2020, la pandémie pourrait avoir occasionné une perte de chiffre d’affaires d’au moins 157 millions d’euros, selon le Cnaol (Conseil national des appellations d’origine laitières).

Pour Michel Lacoste, président du Cnaol, « il est urgent de permettre aux Français de retrouver leurs habitudes alimentaires d’avant la crise. » D’où l'appel à un engagement militant lancé par la filière laitière (à travers le Cniel, le Cnaol, le conseil des appellations d’origines et l’Anicap) en produisant, transformant, affinant, distribuant et consommant des fromages AOP et IGP avec « Fromagissons »: une campagne de communication nationale clé en main à 360° déclinable en magasin, en drive, en opérations évènementielles...

« Le fromage n’est pas qu’alimentaire… c’est l’identité de la France, son patrimoine, son histoire, des savoir-faire particuliers et uniques, des terroirs parfois difficiles » !

Mise à jour du 8 mai 2020Certaines vaches rient, d’autres se battent pour « sauver la gastronomie », source AFP du 8 mai 2020, dépêche citée par Agri-mutuel.
Pendant le confinement, certaines vaches ont bien ri, d'autres ont pleuré : la crise du coronavirus a propulsé la consommation des fromages industriels pré-emballés, et sévèrement fragilisé les fromages de terroir, qui ont décidé de faire front commun pour « sauver la gastronomie » française et européenne.