Les médias en ont parlé,
« Coronavirus
en Italie: les personnes qui ont réussi à contenir la propagation
du virus avec une expérience ‘unique au monde’ »
(source BBC
du 24 mars 2020) et « Italie
: Vo’Euganeo, laboratoire de la quarantaine »
(source Libération
du 22 mars 2020) ou encore « Coronavirus.
Vo’Euganeo, ce village italien où plus de la moitié des
contaminés n’ont aucun symptôme »
(source Ouest-France
du 18 mars 2020), mais
voici que vient de paraître l’étude scientifique au
sujet de ce village sur
Medrxiv,
la plate-forme de prépublication, « Suppression
of COVID-19 outbreak in the municipality of Vo', Italy » (Suppression de l'épidémie à COVID-19 dans la municipalité de Vo', Italie).
Nous présentons une analyse des données collectées dans les enquêtes concernant la démographie de la population, la prévalence de l'infection, la fréquence des infections symptomatiques versus asymptomatiques et la charge virale dans les infections symptomatiques versus asymptomatiques.
Nous avons évalué le risque d'infection par le SRAS-CoV-2 associé à la comorbidité et les thérapies pour les affections sous-jacentes, caractérisé les chaînes de transmission, étudié la dynamique de transmission du SRAS-CoV-2 et évalué l'impact des mesures de distanciation sociale mises en œuvre.
Nos analyses montrent que la transmission virale pourrait être efficacement et rapidement supprimée en combinant l'isolement précoce des personnes infectées et le confinement en ville (la poulation de Vo’ comprend 3 400 habitants -aa). Cette expérience représente un modèle pour les milieux ayant des conditions épidémiologiques et démographiques similaires.
Le
21 février 2020, un habitant de la municipalité de Vo’, une
petite ville près de Padoue, est décédé d'une pneumonie due à
l'infection par le SRAS-CoV-2.
Il
s'agit du premier décès par COVID-19 détecté en Italie depuis
l'émergence du SRAS-CoV-2 dans la ville chinoise de Wuhan, dans la
province du Hubei.
En
réponse, les autorités régionales ont imposé le confinement
de toute la ville
pendant 14 jours. Nous avons collecté des informations sur la
démographie, la présentation clinique, l'hospitalisation, le réseau
de contacts et la présence d'une infection par le SRAS-CoV-2 dans
les écouvillons nasopharyngés pour 85,9% et 71,5% de la population
de Vo’ à deux moments consécutifs.
Lors
de la première enquête, qui a été menée à peu près au début
du verrouillage de la ville, nous avons constaté une prévalence de
l'infection de 2,6% (intervalle de confiance (IC) à 95% 2,1-3,3%).
Lors
de la deuxième enquête, qui a été menée à la fin du confinement,
nous avons trouvé une prévalence de 1,2% (intervalle de confiance
(IC) à 95% 0,8-1,8%)
des infections
confirmées au SRAS-CoV-2 détectées dans les deux enquêtes étaient
asymptomatiques.
L'intervalle
moyen en série était de 6,9 jours (IC à 95% 2,6-13,4). Nous
n'avons trouvé aucune différence statistiquement significative dans
la charge virale (telle que mesurée par les équivalents génomiques
déduits des données de seuil de cycle) des infections
symptomatiques par rapport aux infections asymptomatiques.
La
recherche des contacts des cas nouvellement infectés et la
reconstruction de la chaîne de transmission ont révélé que la
plupart des nouvelles infections de la deuxième enquête étaient
infectées dans la ville
avant
confinement
ou par des infections asymptomatiques vivant dans le même ménage.
Cette
étude jette un nouvel éclairage sur la fréquence des infections
asymptomatiques au SRAS-CoV-2 et leur infectiosité (mesurée par la
charge virale) et fournit de nouvelles informations sur sa dynamique
de transmission, la durée de la détectabilité de la charge virale
et l'efficacité des mesures de contrôle mises en œuvre.
Commentaire. Souhaitons que les tests des personnes asymptomatiques puissent commencer en France, oui mais quand, peut-être que dimanche, le premier-ministre en dira un mot ... sait-on jamais ...
Commentaire. Souhaitons que les tests des personnes asymptomatiques puissent commencer en France, oui mais quand, peut-être que dimanche, le premier-ministre en dira un mot ... sait-on jamais ...