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jeudi 11 novembre 2021

Des chercheurs découvrent un nouveau moyen de détecter le coronavirus à travers les systèmes de ventilation des bâtiments

«Détection aéroportée. Des chercheurs de l'ECU découvrent un nouveau moyen de détecter le coronavirus à travers les systèmes de ventilation des bâtiments», source communiqué de l’East Carolina University.

Des chercheurs de la Brody School of Medicine de l'East Carolina University ont trouvé un nouveau moyen de détecter le virus qui cause la COVID-19 en analysant l'air traversant les systèmes de ventilation des bâtiments. La découverte pourrait conduire à une détection plus précoce du virus, à des protocoles de quarantaine améliorés, à une transmission réduite et à moins d'épidémies.

Le Dr Sinan Sousan, professeur au Département de santé publique et de recherche de Brody au North Carolina Agromedicine Institute, et expert en exposition environnementale et professionnelle à l'air, et la Dr Rachel Roper, professeur au Département de microbiologie et d'immunologie avec une importante connaissance sur l'étude des coronavirus, a été le fer de lance des efforts pour savoir si le SRAS-CoV-2 pouvait être détecté dans les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVAC) dans les dortoirs des étudiants.

Leurs travaux ont été récemment publiés dans The American Journal of Infection Control (texte complet en accès libre) et représentent une percée dans la manière dont le virus peut être détecté avant qu'un individu ne soit positif.

«Je pense que c'est important parce que vous voulez savoir si quelqu'un dans le bâtiment est infecté, potentiellement contagieux et infectant d'autres personnes, c'est donc une mesure de santé publique vraiment importante», a dit Roper à propos de l'étude, ajoutant que cette méthode pourrait également être utilisée pour rechercher d'autres virus et pathogènes en suspension dans l'air, tels que le virus de la grippe.

Les chercheurs ont collecté des échantillons dans deux grands dortoirs pour étudiants et une suite d'isolement hébergeant des étudiants, qui avaient été testés positifs pour la COVID-19, plusieurs fois par semaine pendant plus de trois mois à partir de janvier 2021.

L'équipe de Sousan a collecté un total de 248 échantillons d'air, testant quatre méthodes de collecte qui déposaient des échantillons dans de petits filtres, des solutions salines et des cartouches qui ont ensuite été conservés et transportés au laboratoire de Roper pour une analyse par RT-PCR. Les tests ont révélé la présence du SRAS-COV-2 dans les échantillons d'air de la salle d'isolement dans 100% du temps. Dans les dortoirs où les étudiants n'étaient pas déjà en isolement de la COVID-19, les chercheurs ont pu détecter le virus dans les échantillons d'air dans 75% du temps lorsque les étudiants du même étage ont ensuite été testés positifs via un écouvillon nasal.

L'astuce du succès consistait à capturer des échantillons d'air avec un virus suffisamment concentré pour être détecté et à maintenir la stabilité du virus dans les échantillons pour le ramener au laboratoire avec de l'ARN intact pour l'analyse PCR, a dit Roper.

De la même manière que pour tester les eaux usées d'un bâtiment, la mise en œuvre d'un échantillonnage de l'air du bâtiment à plus grande échelle pourrait permettre une détection plus précoce du virus, en particulier dans les espaces partagés.

«La détection dans l'air fournit un préavis d'expositions potentielles à des endroits spécifiques dans un bâtiment», a dit Mike Van Scott, vice-chancelier par intérim de la division de la recherche, du développement économique et de l'engagement d'ECU. «Il était fortuit que le SRAS-CoV-2 puisse être détecté dans les eaux usées, mais le prochain virus respiratoire que nous rencontrerons pourrait ne pas être aussi stable, et la détection dans l'air nous permettrait de réagir rapidement.»


Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ...

dimanche 12 avril 2020

COVID-19 et aérocontamination, des doutes sur la fiabilité de deux études chinoises


Deux études chinoises sont parues récemment dans parue dans Emerging Infectious Diseases, le journal du CDC des Etats-Unis.

Le blog vous propose la présentation du résumé et des conclusions de ces deux études, sachant que la seconde étude a été médiatiquement très commentée avec un chiffre de ≈4 m ...

A mon sens, ce sont des études d’observations qui ne remettent pas en cause les travaux parus dans le New England Journal of Medicine dont le blog vous avait entetenu ici. Voir aussi cet article utile.

Dans la première étude chinoise intitulée, « COVID-19 Outbreak Associated with Air Conditioning in Restaurant, Guangzhou, China, 2020 » (Eclosion de COVID-19 associée avec l’air conditionné dans un restaurant de Guanzhou, Chine, 2020)

Résumé
Du 26 janvier au 10 février 2020, une épidémie de la nouvelle maladie à coronavirus en 2019 dans un restaurant climatisé de Guangzhou, Chine, a impliqué trois cas groupés ou clusters familiaux. La direction du flux d'air était cohérente avec la transmission des gouttelettes. Pour éviter la propagation du virus dans les restaurants, nous recommandons d'augmenter la distance entre les tables et d'améliorer la ventilation.

Les auteurs notent :
Notre étude a ses limites. Nous n'avons pas mené d'étude expérimentale simulant la voie de transmission aéroportée. Nous n'avons pas non plus effectué d'études sérologiques avec un écouvillon des membres de la famille asymptomatiques et d'autres convives pour estimer le risque d'infection.

Nous concluons que dans cette éclosion, la transmission des gouttelettes a été provoquée par une ventilation climatisée. Le facteur clé de l'infection était la direction du flux d'air. Il convient de noter que le patient ‘B3’ n’était pas fébrile et que 1% des patients de cette éclosion étaient asymptomatiques, ce qui constituait une source potentielle d'éclosion parmi le public.

Pour éviter la propagation du COVID-19 dans les restaurants, nous recommandons de renforcer la surveillance de la température, d'augmenter les distances entre les tables et d'améliorer la ventilation.

Dans la seconde étude chinoise intitulée, « Aerosol and Surface Distribution of Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 in Hospital Wards, Wuhan, China, 2020 » (Distribution d’aérosols et des surfaces du SRAS-CoV-2 dans des locaux hospitaliers, Wuhan, Chine, 2020).

Résumé
Pour déterminer la distribution du SRAS-CoV-2 dans des locaux hospitaliers de Wuhan, en Chine, nous avons analysé des prélèvements d'air et de surfaces. La contamination était plus importante dans des unités de soins intensifs que dans des services généraux. Le virus a été largement distribué sur les sols, les souris d'ordinateur, les poubelles et les mains courantes de lit de malade et a été détecté dans l'air ≈4 m des patients.

Conclusion
Cette étude a conduit à trois conclusions. Premièrement, le SRAS-CoV-2 a été largement distribué dans l'air et sur les surfaces des objets à la fois en untiés de soins intensifs et dans des locaux généraux, ce qui implique un risque d'infection potentiellement élevé pour le personnel médical et d'autres contacts étroits.

Deuxièmement, la contamination de l'environnement était plus importante dans les unités de soins intensifs que dans des locaux généraux; ainsi, des mesures de protection plus strictes devraient être prises par le personnel médical travaillant dans les units de soins intensifs.

Troisièmement, les caractéristiques de distribution des aérosols du SRAS-CoV-2 dans les locaux généraux indiquent que la distance de transmission du SARS-CoV-2 pourrait être de 4 m.

Au 30 mars, aucun membre du personnel de l'hôpital de Huoshenshan n'avait été infecté par le SRAS-CoV-2, ce qui indique que des précautions appropriées pourraient prévenir efficacement l'infection. De plus, nos résultats suggèrent que l'isolement à domicile des personnes soupçonnées de COVID-19 pourrait ne pas être une bonne stratégie de contrôle. Les membres de la famille n'ont généralement pas d'équipement de protection individuelle et n'ont pas de formation professionnelle, ce qui conduit facilement à des clusters ou des cas groupés d’infections familiales.

Au cours de l'épidémie, le gouvernement chinois s'est efforcé dans toute la mesure du possible d'isoler tous les patients soupçonnés de COVID-19 par des actions telles que la construction d'hôpitaux mobiles à Wuhan, qui ont veillé à ce que tous les patients suspects de maladie soient soignés par un personnel médical professionnel et que la transmission du virus a été effectivement interrompue. Fin mars, l'épidémie de SRAS-COV-2 en Chine était bien maîtrisée.

Notre étude a deux limites.

Premièrement, les résultats des essais d'acide nucléique n'indiquent pas la quantité de virus viable.
Deuxièmement, pour la dose infectieuse minimale inconnue, la distance de transmission des aérosols ne peut pas être strictement déterminée.

Dans l'ensemble, nous avons constaté que l'air et les surfaces des objets dans des locaux de COVID-19 étaient largement contaminés par le SRAS-CoV-2. Ces résultats peuvent être utilisés pour améliorer les pratiques de sécurité sanitaire.

NB : Des particules virales peuvent se trouver jusqu'à 4 mètres de hauteur, mais on ne sait combien il y en a et s'il est viable, alors ...