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dimanche 9 octobre 2022

De la désintoxication du déoxynivalénol par Lactobacillus plantarum

«Désintoxication du déoxynivalénol par Lactobacillus plantarum : une revue concise», source Journal of Food Protection.

Résumé
Les mycotoxines sont des métabolites fongiques secondaires toxiques qui contaminent les aliments, et leurs niveaux restent stables pendant la transformation des aliments. L'impact économique des mycotoxines sur la production animale est principalement dû aux pertes liées aux effets directs sur la santé animale et aux pertes commerciales liées au rejet des grains. Le déoxynivalénol (DON) est une mycotoxine trichothécène avec une prévalence mondiale d'environ 80%, qui induit de nombreux effets toxiques sur la santé humaine et animale. Les stratégies de détoxification visant à réduire les niveaux de DON dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux comprennent des méthodes physiques et chimiques, mais elles ne sont pas très efficaces à intégrer dans le processus de production industrielle. Une alternative intéressante pour atteindre cet objectif est l'utilisation de bactéries lactiques. Ces bactéries peuvent maîtriser la croissance fongique et ainsi surmonter la production de DON ou peuvent détoxifier la mycotoxine par adsorption et biotransformation.

Certains Lactobacillus spp. souches, tels que L. plantarum , ont démontré des effets protecteurs contre la toxicité du DON chez les volailles et les porcs. Cet effet bénéfique est associé à une capacité de liaison du peptidoglycane de la paroi cellulaire des bactéries lactiques avec les mycotoxines.

De plus, plusieurs composés antifongiques ont été isolés des surnageants de L. plantarum, notamment des acides lactique, acétique, caproïque, phényllactique, acides gras hydrxylés et des dipeptides cycliques.

La biotransformation du DON par L. plantarum en d'autres produits est également supposée, mais le mécanisme reste inconnu. Dans cette revue concise, notre objectif était de mettre en évidence l'utilisation de L. plantarum comme approche alternative pour réduire les niveaux de DON et sa toxicité. Bien que le mécanisme d'action de L. plantarum ne soit pas encore entièrement compris, ces bactéries constituent une stratégie sûre, efficace et peu coûteuse pour réduire les pertes économiques liées aux cas de contamination par les mycotoxines.

DON (vomitoxine)
Également connu sous le nom de vomitoxine, le déoxynivalénol (ou DON) appartient au groupe trichothécène des mycotoxines. Il est produit par des champignons du genre Fusarium. Le déoxynivalénol est souvent présent dans des produits végétaux tels que ceux des cultures céréalières comme le blé, le maïs, l’orge, l’avoine et le seigle. Source r-biopharm.

mardi 7 juillet 2020

Contamination des aliments à base de céréales : un nouveau facteur de risque pour les maladies inflammatoires de l’intestin, selon l'Inrae


« Contamination des aliments à base de céréales : un nouveau facteur de risque pour les maladies inflammatoires de l’intestin », source communiqué de l’Inrae du 6 juillet 2020.

Ces dernières décennies, le nombre de personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin est en augmentation, à la fois dans les pays développés et ceux en voie de développement. Ces maladies peuvent être provoquées par de multiples facteurs, dont l’exposition à certains contaminants alimentaires. Pour la première fois, une équipe de chercheurs d’Inrae et de l’Ecole d’Ingénieurs de Purpan montre que les mycotoxines produites par les champignons font partie de ces contaminants. Plus précisément, les chercheurs ont montré que l’exposition à faible dose à la mycotoxine déoxynivalénol, que l’on retrouve le plus fréquemment dans les céréales et aliments à base de céréales, augmente le risque de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et en exacerbe les symptômes. Leurs résultats sont publiés le 3 juillet 2020 dans la revue Archives of Toxicology.

Parmi les mycotoxines, « le déoxynivalénol (DON), produit par les moisissures de type Fusarium, fait partie des contaminants alimentaires les plus répandus. On le retrouve en particulier dans les céréales et aliments à base de céréales (farine, pain, pâtes…), indiquant une exposition régulière pour l’Homme et l’animal. »

De précédentes études avaient déjà montré que le déoxynivalénol altérait la fonction barrière de l’intestin et provoquait une réponse inflammatoire, mais son rôle dans les troubles provoqués par les MICI n’avait jamais été exploré. Pour la première fois, les chercheurs ont étudié l’effet de l’exposition à du déoxynivalénol dans l’alimentation sur le développement d’une maladie inflammatoire de l’intestin chez le rat.

Pendant quatre semaines un groupe d’animaux a été nourri avec des aliments contaminés avec de faibles doses de déoxynivalénol dépourvues de toxicité aigüe. L’induction de la colite a eu lieu pendant la quatrième semaine. Les chercheurs ont constaté une apparition plus rapide et plus sévère des symptômes chez les animaux développant une maladie inflammatoire intestinale et exposés au déoxynivalénol comparé au groupe contrôle nourri avec un aliment non contaminé. Chez les animaux ayant une colite, l’exposition au déoxynivalénol induit entre autres une augmentation de la perte de poids, une inflammation plus importante de la paroi intestinale et une forte augmentation d’entérobactéries dans le microbiote.

Ces résultats montrent que le déoxynivalénol, un des contaminants alimentaires les plus répandus dans les céréales et aliments à base de céréales, est un facteur de risque dans le développement de maladies inflammatoires de l’intestin Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer ces effets chez l'homme afin de formuler des conseils diététiques aux patients atteints de MICI.