mardi 7 juillet 2020

Contamination des aliments à base de céréales : un nouveau facteur de risque pour les maladies inflammatoires de l’intestin, selon l'Inrae


« Contamination des aliments à base de céréales : un nouveau facteur de risque pour les maladies inflammatoires de l’intestin », source communiqué de l’Inrae du 6 juillet 2020.

Ces dernières décennies, le nombre de personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin est en augmentation, à la fois dans les pays développés et ceux en voie de développement. Ces maladies peuvent être provoquées par de multiples facteurs, dont l’exposition à certains contaminants alimentaires. Pour la première fois, une équipe de chercheurs d’Inrae et de l’Ecole d’Ingénieurs de Purpan montre que les mycotoxines produites par les champignons font partie de ces contaminants. Plus précisément, les chercheurs ont montré que l’exposition à faible dose à la mycotoxine déoxynivalénol, que l’on retrouve le plus fréquemment dans les céréales et aliments à base de céréales, augmente le risque de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et en exacerbe les symptômes. Leurs résultats sont publiés le 3 juillet 2020 dans la revue Archives of Toxicology.

Parmi les mycotoxines, « le déoxynivalénol (DON), produit par les moisissures de type Fusarium, fait partie des contaminants alimentaires les plus répandus. On le retrouve en particulier dans les céréales et aliments à base de céréales (farine, pain, pâtes…), indiquant une exposition régulière pour l’Homme et l’animal. »

De précédentes études avaient déjà montré que le déoxynivalénol altérait la fonction barrière de l’intestin et provoquait une réponse inflammatoire, mais son rôle dans les troubles provoqués par les MICI n’avait jamais été exploré. Pour la première fois, les chercheurs ont étudié l’effet de l’exposition à du déoxynivalénol dans l’alimentation sur le développement d’une maladie inflammatoire de l’intestin chez le rat.

Pendant quatre semaines un groupe d’animaux a été nourri avec des aliments contaminés avec de faibles doses de déoxynivalénol dépourvues de toxicité aigüe. L’induction de la colite a eu lieu pendant la quatrième semaine. Les chercheurs ont constaté une apparition plus rapide et plus sévère des symptômes chez les animaux développant une maladie inflammatoire intestinale et exposés au déoxynivalénol comparé au groupe contrôle nourri avec un aliment non contaminé. Chez les animaux ayant une colite, l’exposition au déoxynivalénol induit entre autres une augmentation de la perte de poids, une inflammation plus importante de la paroi intestinale et une forte augmentation d’entérobactéries dans le microbiote.

Ces résultats montrent que le déoxynivalénol, un des contaminants alimentaires les plus répandus dans les céréales et aliments à base de céréales, est un facteur de risque dans le développement de maladies inflammatoires de l’intestin Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer ces effets chez l'homme afin de formuler des conseils diététiques aux patients atteints de MICI.

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