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mercredi 3 mai 2023

L'Inrae cautionne-t-il la biodynamie ? Bienvenue en absurdie !

 Après l’Inrae, peut-être bientôt d'autres ...

Vous trouverez sur le site de l’afis, association française pour l’information scientifique, une série d’articles passionnants sur l’anthroposophie.

Doctrine, ou spiritualité, fondée par le philosophe Rudolf Steiner (1861-1925) avec pour but de «restaurer le lien entre l’Homme et les mondes spirituels». Elle trouve ses racines dans la théosophie. L’anthroposophie est devenue un mouvement international et ses préceptes se déclinent dans bien des domaines (éducation, art, santé, agriculture, religion…) avec de nombreux relais économiques et politiques.  

On lira aussi,

jeudi 30 septembre 2021

Alternative au glyphosate, l'INRAE va désormais breveter l'huile de coude

Alors que nos amis britanniques vont se lancer dans l'édition génomique, voici que l’INRAE, l’ancien INRAE, avec un E comme environnement, qu'on se le dise, nous indique, selon ce tweet de Gil Rivière-Wekstein, que l’avenir serait à l’huile coude appelée aussi désherbage mécanique ...

Mise à jour du 1er octobre 2021. On lira l'article d'André Heitz, L'INRAE et le glyphosate : un communiqué de presse scandaleux.

Mise à jour du 15 octobre 2021. Le blog Alerte Environnement publie un article utile, Glyphosate : l’Inrae a découvert l’eau chaude et l’annonce fièrement.

Mise à jour du 16 octobre 2021. On lira le communiqué du collectif Science-Technologies-Actions du 16 octobre 2021: la politisation de l'INRAE.

L'INRAE (Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) a décidé de mettre un terme à l’emploi du glyphosate dans ses dispositifs expérimentaux et a précisé que l'objectif "zéro glyphosate" a été atteint en 2021.
Le collectif STA regrette de devoir poser la question suivante: l’INRAE a-t-il, là comme sur d'autres sujets, démontré autre chose qu’un suivisme politique de plus en plus marqué ?

Avis aux lecteurs
Voici une liste des rappels du 29 septembre 2021: 13 produits
- oxyde d’éthylène: 5
- Listeria monocytogenes: 4, Paris-Brest praliné x2, fromage fermier pur brebis, fromage de chèvre au lait cru et pâté Picard de type müché.
- Salmonella: 2, crème épaisse crue, filet mignon au chèvre
- corps étrangers: 2, pains aux raisins, dont un rappel déjà comptabilisé le 28 septembre.
- défaut de scellage: 1, carottes râpées en sauce
NB: Je ne sais pas ce qui est mieux, avoir des produits rappelés avec des pathogènes ou des produits rappelés avec de l'oxyde d'éthylène, j'hésite, en tout cas, ce qui semble certain, les pathogènes sont prêts à prendre la relève ...

mardi 7 juillet 2020

Contamination des aliments à base de céréales : un nouveau facteur de risque pour les maladies inflammatoires de l’intestin, selon l'Inrae


« Contamination des aliments à base de céréales : un nouveau facteur de risque pour les maladies inflammatoires de l’intestin », source communiqué de l’Inrae du 6 juillet 2020.

Ces dernières décennies, le nombre de personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin est en augmentation, à la fois dans les pays développés et ceux en voie de développement. Ces maladies peuvent être provoquées par de multiples facteurs, dont l’exposition à certains contaminants alimentaires. Pour la première fois, une équipe de chercheurs d’Inrae et de l’Ecole d’Ingénieurs de Purpan montre que les mycotoxines produites par les champignons font partie de ces contaminants. Plus précisément, les chercheurs ont montré que l’exposition à faible dose à la mycotoxine déoxynivalénol, que l’on retrouve le plus fréquemment dans les céréales et aliments à base de céréales, augmente le risque de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et en exacerbe les symptômes. Leurs résultats sont publiés le 3 juillet 2020 dans la revue Archives of Toxicology.

Parmi les mycotoxines, « le déoxynivalénol (DON), produit par les moisissures de type Fusarium, fait partie des contaminants alimentaires les plus répandus. On le retrouve en particulier dans les céréales et aliments à base de céréales (farine, pain, pâtes…), indiquant une exposition régulière pour l’Homme et l’animal. »

De précédentes études avaient déjà montré que le déoxynivalénol altérait la fonction barrière de l’intestin et provoquait une réponse inflammatoire, mais son rôle dans les troubles provoqués par les MICI n’avait jamais été exploré. Pour la première fois, les chercheurs ont étudié l’effet de l’exposition à du déoxynivalénol dans l’alimentation sur le développement d’une maladie inflammatoire de l’intestin chez le rat.

Pendant quatre semaines un groupe d’animaux a été nourri avec des aliments contaminés avec de faibles doses de déoxynivalénol dépourvues de toxicité aigüe. L’induction de la colite a eu lieu pendant la quatrième semaine. Les chercheurs ont constaté une apparition plus rapide et plus sévère des symptômes chez les animaux développant une maladie inflammatoire intestinale et exposés au déoxynivalénol comparé au groupe contrôle nourri avec un aliment non contaminé. Chez les animaux ayant une colite, l’exposition au déoxynivalénol induit entre autres une augmentation de la perte de poids, une inflammation plus importante de la paroi intestinale et une forte augmentation d’entérobactéries dans le microbiote.

Ces résultats montrent que le déoxynivalénol, un des contaminants alimentaires les plus répandus dans les céréales et aliments à base de céréales, est un facteur de risque dans le développement de maladies inflammatoires de l’intestin Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer ces effets chez l'homme afin de formuler des conseils diététiques aux patients atteints de MICI.

mardi 25 février 2020

INRAE et « agriculture sans pesticide chimique » ... Jour de colère. La rationalité sacrifiée sur l'autel de la démagogie



Et voici que sur son blog, seppi vient d'écrire un article que je reprends bien volontiers, « INRAE et « agriculture sans pesticide chimique » ... Dies iræ .La rationalité sacrifiée sur l'autel de la démagogie.

Pour les latinistes Dies iræ signifie Jour de colère, et il y a de quoi … jugez plutôt ...

Notre tout nouvel Institut de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement (INRAE) vient d'organiser – conjointement avec deux instituts de recherche allemands (hélas... même les Allemands...) – le passage d'une partie de l'Europe dans l'obscurantisme, le charlatanisme et, pour tout dire, la connerie.


Si vous n'êtes pas tombé à la renverse à la lecture de « pesticides chimiques », vous pouvez peut-être encore absorber le résumé :
« Mobiliser les efforts de recherche pour accélérer la transition agroécologique répond à une forte demande des pouvoirs publics, des professionnels et de la société, en France comme en Europe. Pour faire face à ce défi majeur, repenser la manière dont la recherche doit être conduite et développer une stratégie commune de recherche et d’expérimentation non plus à une échelle uniquement nationale mais européenne est l’objet de la déclaration d’intention « Pour une agriculture sans pesticide chimique ». Cette déclaration a été signée aujourd’hui par 24 organismes de recherche de 16 pays européens. Sous l’impulsion de l’institut français INRAE et de ses homologues allemands ZALF et JKI, cet engagement sans précédent permet la mobilisation de toute une communauté de recherche autour d’une vision partagée d’une agriculture sans pesticide chimique. Cette déclaration formalisée à l’occasion du Salon International de l’Agriculture le 23 février, avec le soutien des ministères français en charge de l'agriculture et de la recherche, et en présence d'Amélie de Montchalin, Secrétaire d'Etat aux Affaires Européennes, assoit la mise en place d’une alliance européenne de recherche qui finalisera une feuille de route et la présentera prochainement à la Commission Européenne pour contribuer au Pacte Vert pour l’Europe. »
Encore autorisée ?
Un « engagement sans précédent » ? Est-ce un embarquement pour nowhere – nulle part – car on voit mal comment on pourrait se passer de pesticides « chimiques », vu que, déjà, tout est « chimique », ou un tigre de papier annonçant avec cynisme une intention de syphonner des fonds européens, d'une Union Européenne maintenant obnubilée par le Green Deal ?

Toujours assis ?

La suite regorge de mots aussi creux que grandiloquents : « dialogue à l’échelle européenne entre chercheurs, ouvert aux partis prenantes » ; « L’objectif est ambitieux » ; « définir une nouvelle stratégie de recherche, transdisciplinaire et multi-acteurs » ; « transition vers une agriculture sans pesticide chimique partout sur le continent » ; « vision ambitieuse » ; « transition écologique durable à l’échelle du continent » ; « mesures très ambitieuses » ; « développer une agriculture durable et produisant des aliments sains » – implicitement : ceux d'aujourd'hui ne le sont pas... « tout en gardant des systèmes agri-alimentaires productifs et économiquement viable »...

On va donc « mieux utiliser les approches agro-écologiques afin de développer des systèmes de production plus résistants aux maladies, exploiter le fort potentiel de la sélection végétale, développer l’utilisation du numérique et des nouvelles technologies et agroéquipements, approfondir les leviers et verrous de la transition socio-économique ». Va-t-on se lancer dans la génétique moderne, les OGM et les NBT ?

Ça va remuer !
« Une feuille de route en préparation invoque aussi une remise en question des méthodes de recherche en intégrant des approches systémiques et multidisciplinaires. Ces nouvelles méthodes doivent renforcer et accélérer le lien entre avancées des connaissances et expérimentations en laboratoire et sur le terrain. Une science menée de manière ouverte, en lien avec le monde agricole pour que celui-ci s’approprie les changements, en partageant les travaux et les résultats dans tout territoire, sur tout type de culture et en intégrant la variabilité des climats et des sols pour tester à grande échelle des solutions alternatives. »
On n'aurait donc pas encore intégré « des approches systémiques et multidisciplinaires », créé un lien efficace « entre avancées des connaissances et expérimentations en laboratoire et sur le terrain », mené une science « de manière ouverte, en lien avec le monde agricole »...

Oh ! On veut aussi « contribuer à […] permettre d’éclairer les politiques publiques nationales et européennes »... L'expérience nationale avec le glyphosate est tout à fait éclairante...

Voici la liste des 24 organismes de recherche qui vont changer le monde ou plus prosaïquement chasser des subventions :
  1. Aarhus University, Danemark
  2. Agricultural Academy, Bulgarie
  3. Agricultural University of Athens, Grèce
  4. Agroscope, Suisse
  5. Alma Mater Studiorum - University of Bologna, Italie
  6. Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, Cirad, France
  7. Consiglio Nazionale delle Ricerche, Italie
  8. Hungarian Research Institute of Organic Agriculture, Hongrie
  9. French National Research Institute for Agriculture, Food and Environment– INRAE, France
  10. Institute of Agriculture and Food Biotechnology – IBPRS, Pologne
  11. Julius Kühn-Institute – JKI, Federal Research Centre for Cultivated Plants, Allemagne
  12. Latvia University of Life Sciences and Technologies, Lettonie
  13. Leibniz Centre for Agricultural Landscape Research – ZALF, Allemagne
  14. National Agriculture Research and Innovation Centre – NAIK, Hongrie
  15. Natural Resources Institute Finland – Luke, Finlande
  16. Rzeszow University of Technology, Pologne
  17. Sant’Anna School of Advanced Studies, Italie
  18. Swedish University of Agricultural Sciences – SLU, Suisse
  19. Szent István University, Hongrie
  20. Teagasc - Agriculture and Food Development Authority, Irlande
  21. University of Agricultural Sciences and Veterinary Medicine - USAMV – Bucarest, Roumanie
  22. University of Life Sciences in Lublin, Pologne
  23. Vytautas Magnus University Agriculture Academy, Lituanie
  24. Zagreb University, Faculty of Agriculture, Croatie
Seize pays européens, dont la Suisse ? Il en reste douze, pas tous petites ni insignifiants du point de vue de la recherche agronomique, qui n'ont pas (encore ?) cédé à la folie : Autriche, Belgique, Chypre, Espagne, Estonie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Portugal, République tchèque, Slovaquie, Slovénie.

Cette approche est donc un nouvel exemple de ce qui était dénoncé ci-après dans un article du Figaro.fr,
Il faut le répéter, le catéchisme progressiste fonctionne exactement comme toutes les formes de fondamentalisme: conviction d’être la seule vraie foi et l’étape finale de l’histoire morale, intolérance absolue envers tout questionnement, violences exercées au nom du bien, promotion d’une vision binaire et manichéenne du monde… 
Mise à jour du 6 mars. A lire dans Alerte EnvironnementCe que coûterait le retrait du glyphosate en arboriculture : entre 120 et 432 euros par hectare.

dimanche 19 janvier 2020

Zoom sur les bactériophages prometteurs cachés au sein du microbiote, selon l'Inrae

Zoom sur les bactériophages prometteurs cachés au sein du microbiote, source communiqué de l’Inrae du 17 janvier 2020.

La composition du microbiote intestinal et le rôle de chacun des organismes impliqués sont encore peu connus. On sait que le microbiote est composé d’une grande quantité de bactéries de centaines d’espèces différentes, chacune jouant un rôle primordial sur le bon fonctionnement du tractus digestif et sur notre santé. D’autres protagonistes microbiens comme les champignons, les virus humain et bactériens (bactériophages) y sont retrouvés mais sont moins connus.

C’est pourquoi les chercheurs s’intéressent aux interactions entre chacun des acteurs, notamment entre les bactéries et les bactériophages. En 2015, une étude pionnière du virome du microbiote de patients atteints de la maladie de Crohn avait montré que ces derniers possèdent des bactériophages beaucoup plus divers que les sujets sains, suggérant un rôle de ces bactériophages dans la stabilité du microbiote. On connait deux classes de bactériophages, les tempérés et les virulents. Les bactériophages tempérés ne tuent pas systématiquement la bactérie. Au lieu de s’y multiplier, ils peuvent s’y établir silencieusement et attendre le moment propice pour ressortir en tuant la bactérie et se disséminer. Les bactériophages virulents, quant à eux, se multiplient et tuent la bactérie directement pour se disséminer.

Des chercheurs d’INRAE se sont intéressés aux capacités infectieuses de ces deux classes de bactériophages sur les bactéries du tube digestif. Pour la première fois, ils ont isolé, cultivé et analysé des bactériophages à partir d’échantillons de fèces d’un groupe de 650 enfants. Ils ont ainsi extrait 150 bactériophages capables d’infecter Escherichia coli, une espèce abondante du tractus intestinal chez les enfants. En cultivant et séquençant ces bactériophages, ils ont repéré chaque catégorie et montré que les bactériophages tempérés sont plus fréquents que les bactériophages virulents. Par la suite, ils se sont servis de ces 150 bactériophages différents pour infecter 75 souches d’Escherichia coli isolées des mêmes échantillons. Bien qu’ils soient retrouvés plus fréquemment, les phages tempérés n’infectent pratiquement pas les bactéries, contrairement aux bactériophages virulents qui sont très infectieux et plus rares. Enfin, ils ont comparé ces phages virulents à ceux disponibles dans la collection d’Hérelle2, et montré là encore qu’ils étaient plus infectieux.

Ces bactériophages virulents particulièrement infectieux, isolés directement à partir du corps humain, ouvrent des perspectives en phagothérapie. Des travaux complémentaires seront menés afin de mieux comprendre les mécanismes permettant à ces bactériophages d’être aussi infectieux. En parallèle, des tests complémentaires seront effectués en vue de les utiliser pour éradiquer E. coli en cas d’impasse thérapeutique.

L’article a été publié dans Nature.

NB : E. coli semble être pris ici comme référence de bactéries pathogènes et non pas comme bactéries commensales du tube digestif. En effet, selon l’Anses,
La bactérie Escherichia coli (E. coli) est naturellement présente parmi la microflore digestive de l’Homme et des animaux à sang chaud. Certaines souches d’E. coli sont pathogènes parmi lesquelles les E. coli entérohémorragiques ou EHEC.