Le phénomène de la résistance aux antibiotiques ne date pas d'hier. Une étude avec participation bernoise a mis en évidence chez le hérisson une bactérie qui a acquis au XIXe siècle une résistance en raison de la présence d'un champignon produisant un antibiotique.
Cette bactérie résistante à la méthicilline, un antibiotique d'usage courant, est ainsi apparue il y a 200 ans, soit bien avant la découverte des antibiotiques, selon cette recherche publiée dans la revue Nature.
L'équipe internationale, qui comprenait des chercheurs danois et britanniques ainsi que Vincent Perreten, de l'Université de Berne, a recherché la présence de Staphylococcus aueus résistants à la méthicilline (SARM) chez l'humain, la vache, le hérisson et d'autres animaux sauvages ou de rente. Plus d'un millier d'échantillons ont été analysés.
Or, selon ces résultats, la plupart des souches de SARM-mecC (gène mecC) proviennent non pas des vaches, mais des hérissons. C'est en effet sur la peau de ce petit mammifère qu'elles se sont développées en raison de la présence d'un champignon produisant des antibiotiques, Trichophyton erinacei.
La vache et d'autres animaux domestiques ont ensuite vraisemblablement fait office d'hôtes intermédiaires, transmettant ces bactéries résistantes jusqu'à l'être humain, selon les auteurs. L'apparition de ces résistances n'est donc pas simplement un phénomène moderne dû aux médicaments, soulignent-ils.