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jeudi 7 septembre 2023

Taux élevé de S. aureus résistants retrouvés dans des produits alimentaires chinois

«Taux élevé de
S. aureus résistants retrouvés dans des produits alimentaires chinois», source article de Chris Dall paru le 6 septembre 2023 dans CIDRAP News.

Une nouvelle étude menée par des chercheurs chinois met en évidence la menace de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) et multirésistant aux antibiotiques (MDR pour multidrug-resistant) dans des aliments conditionnés.

Dans l'étude, publiée la semaine dernière dans la revue Zoonoses, des chercheurs du China National Center for Food Safety Risk Assessment ont analysé 276 isolats de S. aureus associés aux aliments prêts à consommer collectés dans des supermarchés, des dépanneurs, des fast-foods et des marchés de produits agricoles dans 25 provinces de Chine en 2018. Les chercheurs ont évalué la sensibilité aux antimicrobiens, les facteurs de virulence et les caractéristiques moléculaires.

En 2015, des chercheurs chinois ont signalé que 4,3% des aliments vendus au détail étaient contaminés par S. aureus, qui peut provoquer une intoxication alimentaire à staphylocoques, et qu'un pourcentage beaucoup plus élevé de contamination a été retrouvé dans les aliments prêts à consommer. Mais la prévalence et les caractéristiques épidémiques du SARM dans les aliments prêts à consommer n’avaient pas été établies.

S. aureus résistants à la méthicilline et MDR assez courants

Sur les 276 isolats analysés, 250 (90,6%) étaient résistants à au moins un agent antimicrobien et 73 (26,4%) étaient MDR (résistants à trois antimicrobiens ou plus). Parmi les isolats de MDR, 30 isolats de SARM ont été identifiés et neuf gènes de toxines ont été détectés, 18 (60%) des isolats de SARM hébergeant plusieurs gènes de toxines. Treize types de séquences ont été identifiés. Les lignées de SARM les plus répandues étaient CC59-t437-SCCmecIV/V (23,3%), CC398-t011-SCCmecV (23,3%) et CC1-t114-SCCmecIV (16,7%).

L’étude a également révélé que la diversité génotypique des isolats de SARM était liée aux gènes de résistance aux antimicrobiens et de virulence.

«Ces résultats suggèrent que la surveillance des génotypes de SARM dans les aliments prêts à consommer serait déterminante pour tracer la source de contamination et évaluer la résistance aux antimicrobiens et le risque d’intoxication alimentaire à staphylocoques», ont-ils écrit. «Par conséquent, un tel travail sera utile pour aider le gouvernement, les industries alimentaires et d'autres parties prenantes à améliorer les mesures de sécurité des aliments et à maîtriser la voie de transmission de cette bactérie.»

NB : La photo est du NIAID.

mercredi 2 août 2023

Une étude expérimentale suggère que les punaises de lit pourraient être un vecteur de propagation de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline

L’Anses nous a indiqué récemment que s’agissant des «Punaises de lit : des conséquences sur le budget et la qualité de vie des Français».

L’agence indique aussi «... si les punaises ne transmettent pas de maladie, leur présence peut avoir des effets psychologiques et impacter le bien-être des personnes victimes d’infestation à leur domicile.»

Les punaises de lit peuvent avoir un autre impact selon une étude récente.

En effet, «Une étude expérimentale suggère que les punaises de lit pourraient être un vecteur de propagation de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline», source article de Chris Dall paru le 1er août 2023 dans CIDRAP News.

Les résultats d'une étude expérimentale suggèrent que les punaises de lit pourraient acquérir et transmettre Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM), ont rapporté des chercheurs dans le Journal of Infectious Diseases.

Dans l'étude, des chercheurs de l'Université du Dakota du Sud ont développé une conception expérimentale qui utilisait une membrane de collagène contaminée par le SARM pour imiter le processus d'alimentation du sang d'une punaise de lit à travers la peau d'un hôte colonisé par le SARM. Ils ont ensuite mené trois essais au cours desquels des groupes de 30 punaises de lit ont été autorisés à se nourrir de sang stérile à travers la membrane contaminée jusqu'à ce qu'ils soient complètement engorgés et ont été analysés pour déterminer la quantité de SARM viable présente sur leur corps et en interne pendant 7 jours.

L'analyse de 12 punaises de lit aux jours 0, 3 et 7 après l'exposition a révélé que toutes avaient contracté le SARM sur leur corps et à l'intérieur, avec des preuves provenant d'échantillons de sang indiquant une prolifération de SARM dans les punaises de lit après ingestion. Le SARM est resté viable sur la surface de la punaise de lit jusqu'à 3 jours après l'exposition dans deux des trois essais et jusqu'à 7 jours dans l'un des trois essais, et dans le sang jusqu'à 3 jours après l'exposition dans les trois essais et 7 jours dans l'un des trois essais.

Preuve de transmission

Pour déterminer si les punaises de lit pouvaient transmettre le SARM, les chercheurs ont autorisé 10 punaises qui avaient été maintenues pendant 7 jours après l'alimentation initiale à prendre un deuxième repas de sang à travers une membrane non contaminée. La transmission du SARM à la membrane non contaminée a été observée dans deux des trois essais.

Les auteurs de l'étude notent que si des études antérieures ont décrit l'isolement du SARM des punaises de lit, les preuves de leur rôle potentiel dans la transmission font défaut.

«Ces résultats ne prouvent pas que les punaises de lit sont des vecteurs pertinents du SARM dans la nature», ont écrit les auteurs de l'étude. «Cependant, lorsqu'ils sont considérés conjointement [avec] la détection de SARM dans les punaises de lit collectées sur le terrain et les rapports cliniques associant les punaises de lit à des infections à Staphylococcus, ils étayent l'hypothèse selon laquelle les punaises de lit peuvent contribuer à la transmission du SARM dans certains contextes.»

NB : Image du Center for Invasive Species Research / Flickr cc.

lundi 24 juillet 2023

Un mélange de probiotiques bloque les bactéries qui causent le syndrome du choc toxique

Il y a probiotiques et probiotiques ...

«Un mélange de probiotiques bloque les bactéries qui causent le syndrome du choc toxique», source ASM News du 20 juillet 2023.

Faits saillants

- Le syndrome du choc toxique (SCT) est une maladie mortelle à évolution rapide associée à des souches de Staphylococcus aureus.
- De nouveaux résultats publiés dans Microbiology Spectrum suggèrent qu'une combinaison de probiotiques pourrait réduire l'incidence du SCT.
- Dans des essais en laboratoire, les probiotiques ont réduit la production du superantigène qui cause le SCT.
- Les chercheurs disent qu'une approche probiotique peut également aider les personnes souffrant d'autres infections à staphylocoques, dont celles atteintes de dermatite atopique ou de diabète de type 2.

Le micro-organisme pathogène répandu Staphylococcus aureus peut coloniser la peau et les muqueuses dans tout le corps, en particulier le vagin et le tractus gastro-intestinal. Une souche virulente de la bactérie produit des protéines qui déclenchent le syndrome de choc toxique (SCT), une maladie caractérisée par l'apparition rapide de fièvre, une éruption cutanée révélatrice et, sans traitement, une défaillance multiviscérale. Dans le vagin, le SCT est associé à une réaction potentiellement mortelle du système immunitaire.

Les probiotiques peuvent aider à prévenir la maladie avant que la cascade de cytokines ne commence. Une étude publiée dans la revue Microbiology Spectrum de l'American Society for Microbiology rapporte que des souches de deux bactéries, Lactobacillus acidophilus et Lacticaseibacillus rhamnosus, ont inhibé avec succès la production des superantigènes responsables du SCT, lors d'expériences en laboratoire. L. acidophilus, en outre, a inhibé la croissance des souches de S. aureus qui produisent les protéines problématiques.

Une combinaison des deux pourrait à la fois empêcher la croissance et inhiber la réponse immunitaire. «C'est en quelque sorte un double coup dur contre S. aureus», a dit le microbiologiste Patrick Schlievert de l'Université de l'Iowa, Carver College of Medicine, Iowa City. «Si une toxine est fabriquée, les probiotiques préviennent l'inflammation.»

Il a noté que l'ajout de ces probiotiques aux tampons ou à d'autres produits menstruels pourrait réduire le risque, et l'incidence mondiale, du SCT associé aux menstruations. Une telle mesure préventive a le potentiel de bénéficier à des millions de personnes vulnérables, selon Schlievert. «Nous savons que 20% des personnes de plus de 12 ans ne peuvent pas fabriquer d'anticorps et ne fabriqueront jamais d'anticorps contre le syndrome de choc toxique», a-t-il dit.

Schlievert étudie le SCT et sa prévention depuis des décennies. Au début des années 1980, il a été le premier chercheur à identifier la toxine qui déclenche une réaction excessive du système immunitaire et à montrer comment les tampons à haute capacité d'absorption facilitaient la production de cette toxine en présence de S. aureus.

Le nouveau travail, a-t-il dit, a été motivé par des observations faites lors d'une étude antérieure. Il y a quelques années, lses collègues et lui ont recruté 205 femmes pour tester si un nouveau mélange moléculaire, ajouté aux tampons, inhiberait les bactéries pathogènes. Cette molécule s'est avérée efficace contre E. coli et d'autres agents pathogènes, mais les chercheurs ont remarqué une conséquence inattendue.

«Certaines des femmes du groupe traitement ont eu cette énorme croissance de Lactobacilli, a dit Schlievert.

D'autres études ont révélé que 9 de ces femmes étaient colonisées uniquement par L. crispatus et aucune autre bactérie. Dans une étude en microbiologie, a déclaré Schlievert, la colonisation par une seule bactérie est souvent considérée comme malsaine. Dans ce cas, cependant, il offrait une action efficace contre S. aureus pathogène.

Les bactéries Lactobacillus se sont déjà révélées sûres, a dit Schlievert, et les nouveaux travaux suggèrent que le traitement avec L. crispatus seul, ou L. acidophilus et L. rhamnosus en combinaison, pourrait réduire considérablement le risque de SCT chez les populations vulnérables. Les souches de S. aureus peuvent également provoquer une entérocolite, une réponse immunitaire potentiellement mortelle dans l'intestin. Les probiotiques peuvent également aider à réduire la production de protéines dangereuses pour cette maladie, a dit Schlievert.

Dans les travaux en cours et futurs, Schlievert et son équipe étudient comment utiliser les probiotiques pour prévenir les infections cutanées à staphylocoques. La peau des personnes atteintes de dermatite atopique ou de diabète de type 2 est souvent colonisée par les souches de S. aureus qui produisent des superantigènes, souvent résistants au traitement par des antibiotiques standards. Chez les patients atteints de diabète de type 2, ces superantigènes pourraient entraîner des ulcères du pied qui, s'ils ne sont pas traités avec succès, pourraient entraîner une amputation.

Schlievert considère les probiotiques comme un moyen prometteur de prévenir ces complications. «Si nous pouvons améliorer leur vie en utilisant cette approche, ce serait merveilleux.»

Complément

En mai 2023, l’Anses avait publié une information sur le «Choc toxique menstruel : respecter les conditions de port des protections intimes».
Une vingtaine de cas de syndrome du choc toxique (SCT) menstruel sont enregistrés chaque année en France. Le SCT menstruel est lié aux conditions d’utilisation des protections intimes internes.

mardi 27 juin 2023

L'absence de Staphylococcus aureus dans des populations de poissons sauvages soutient une hypothèse de débordement

Les poissons sont-ils des hôtes naturels de Staphylococcus aureus ?
Une étude, Absence of Staphylococcus aureus in Wild Populations of Fish Supports a Spillover Hypothesis, publiée dans Microbiology Spectrum suggère que les poissons acquièrent la bactérie des humains, soutenant une hypothèse de débordement. Les résultats peuvent être importants pour prévenir les maladies chez les poissons et les humains qui les mangent.

Résumé

Staphylococcus aureus est un agent pathogène commensal et opportuniste humain qui infecte également d'autres animaux. Chez l'homme et le bétail, où S. aureus est le plus étudié, les souches sont spécialisées pour différentes espèces hôtes. Des études récentes ont également trouvé S. aureus chez divers animaux sauvages. Cependant, on ne sait toujours pas si ces isolats sont également spécialisés pour leurs hôtes ou si leur présence est due à des retombées répétées des populations sources. Cette étude se concentre sur S. aureus chez les poissons, testant l'hypothèse de débordement de deux manières.

Tout d'abord, nous avons examiné 12 isolats de S. aureus obtenus à partir des organes internes et externes d'un poisson d'élevage. Alors que tous les isolats provenaient du complexe clonal 45, la diversité génomique indique une acquisition répétée. La présence d'un prophage φSa3 contenant des gènes d'évasion immunitaire humains suggère que la source était à l'origine humaine.

Deuxièmement, nous avons testé S. aureus chez des poissons sauvages isolés de sources connues. En particulier, nous avons échantillonné 123 truites brunes et leur environnement sur 16 sites dans les Highlands écossais éloignés avec des niveaux variables d'exposition pour les humains, les oiseaux et le bétail. Cet écran n'a trouvé aucune infection à S. aureus dans aucune des populations sauvages ou leur environnement. Ensemble, ces résultats confirment que la présence de S. aureus dans les poissons et l'aquaculture est due aux retombées humaines plutôt qu'à la spécialisation. Compte tenu des tendances à l'augmentation de la consommation de poisson, une meilleure compréhension de la dynamique des retombées de S. aureus dans l'aquaculture atténuera les risques futurs pour les poissons et la santé humaine.

Importance

Staphylococcus aureus est un commensal de l'homme et du bétail, mais aussi un agent pathogène important responsable de taux de mortalité humaine élevés et de pertes économiques dans l'élevage. Des études récentes montrent que S. aureus est commun chez les animaux sauvages, y compris les poissons. Cependant, nous ne savons pas si ces animaux font partie de la gamme d'hôtes normale de S. aureus ou si l'infection est due à des événements de débordement répétés provenant de véritables hôtes de S. aureus.

Répondre à cette question a des implications pour la santé publique et la conservation. Nous trouvons un support pour l'hypothèse de débordement en combinant le séquençage du génome d'isolats de S. aureus provenant de poissons d'élevage et des écrans pour S. aureus dans des populations sauvages isolées. Les résultats impliquent qu'il est peu probable que les poissons soient une source de nouvelles souches émergentes de S. aureus, mais soulignent l'importance du débordement de bactéries résistantes aux antibiotiques provenant des humains et du bétail. Cela peut affecter à la fois le potentiel de maladies futures des poissons et le risque d'intoxication alimentaire humaine.

dimanche 4 juin 2023

Un manipulateur d'aliments a joué un rôle dans une épidémie en Italie, selon une étude

«Un manipulateurs d'aliment a joué un rôle dans une épidémie en Italie, selon une étude», source Food Safety News du 4 juin 2023.

Une épidémie à Staphylococcus aureus en Italie a été associée à une contamination par un manipulateur d'aliments, d'après les résultats d'une étude.

L'épidémie était due à la contamination d'aliments par un manipulateur d'aliments asymptomatique. L'intoxication alimentaire staphylococcique a été causée par l'ingestion d'entérotoxines préformées de Staphylococcus, produites par des souches entérotoxinogènes de staphylocoques coagulase positive, principalement Staphylococcus aureus.

«L'épidémie étudiée peut être considérée comme une intoxication staphylococcique typique dans laquelle des manipulateurs d'aliments porteurs de Staphylococcus aureus producteur d'entérotoxines dans le nez ou sur les mains sont considérés comme la principale source de contamination alimentaire», a indiqué l'étude.

En août 2019, une épidémie d'intoxication alimentaire staphylococcique s'est produite dans une maison de retraite médicalisée du Piémont, Italie. Onze personnes ont présenté des symptômes gastro-intestinaux, des nausées et des maux de tête environ trois heures après avoir consommé des aliments. Ils ont récupéré après 10 heures et personne n'a dû être hospitalisé.

L'enquête épidémiologique auprès des personnes qui ont consommé le repas du déjeuner a identifié de la salade de poulet comme la source la plus probable de l'épidémie, a révélé l'étude publiée dans Zoonoses and Public Health

Nécessité de suivre de bonnes pratiques d'hygiène

Des prélèvements nasaux ont été réalisés sur le personnel impliqué dans la manipulation des aliments qui était de service le jour et la veille de l'éclosion, dont le cuisinier et les aides-cuisiniers, et analysés pour Staphylococcus aureus.

Staphylococcus aureus a été isolé à partir de sept prélèvements, dont un prélèvement de vomi d'un invité de la maison de retraite, deux prélèvements alimentaires de la salade de poulet avec et sans mayonnaise et des prélèvements nasaux de quatre personnes travaillant dans la cuisine de la maison de retraite.

Au total, 69 personnes ont consommé le repas préparé par la cantine interne. Sur 33 personnes ayant mangé de la salade de poulet, neuf invités et deux professionnels de santé étaient symptomatiques. Au menu, des pâtes au pesto et des tomates fraîches, des pâtes à l'huile, de la salade de poulet avec ou sans mayonnaise et des légumes cuits.

Les isolats de Staphylococcus aureus ont été classés en quatre séquences types (ST) : ST 72, 45, 22 et 1162. Quatre isolats de ST-72 provenaient de vomi, de la salade de poulet avec et sans mayonnaise et du prélèvement nasal d'un manipulateur d'aliments travaillant la veille l'éclosion lors de la préparation de la salade de poulet et d'autres aliments. L'incident était la première intoxication alimentaire signalée due à Staphylococcus aureus ST-72 en Italie, ont dit des scientifiques.

Les chercheurs ont émis l'hypothèse que l'épidémie avait été causée par un employé qui avait contaminé la salade de poulet en ne respectant pas les bonnes pratiques d'hygiène.

«L'identification précoce de la source de contamination des aliments lors d'une épidémie d'origine alimentaire est d'une importance cruciale pour une recherche des contacts, une cohorte et d'autres pratiques de contrôle solide des infections. Les intoxications staphylococciques sont généralement spontanément résolutives et sans conséquences graves, mais en cas d'épidémie au sein d'une maison de retraite médicalisée, l'identification rapide de la source de contamination peut être cruciale.

jeudi 18 mai 2023

De l'analyse de la séquence du gène coa de Staphylococcus aureus et de sa maîtrise dans les troupeaux de vaches laitières

L'analyse de la séquence du gène responsable de la coagulase, coa, de Staphylococcus aureus peut prévenir les erreurs d'identification des souches à coagulase négative et contribuer à leur contrôle dans les troupeaux de vaches laitières. Cela se passe dans Frontiers in Microbiology, «Staphylococcus aureus coa gene sequence analysis can prevent misidentification of coagulase-negative strains and contribute to their control in dairy cow herds». L’article est disponible en intégralité.

Résumé
La différenciation exacte et précise des staphylocoques isolés du lait est importante pour la gestion de la santé du pis. En particulier, l'identification rapide et spécifique de Staphylococcus aureus joue un rôle essentiel dans les programmes de prévention et de traitement de la mammite bovine. La gélatinisation du plasma dans les dosages de coagulase est couramment utilisée pour discriminer la présence de S. aureus des autres espèces en détectant la présence de staphylocoagulase libre extracellulaire. Cependant, des souches rares de S. aureus déficientes en coagulase peuvent être responsables de cas de mammite clinique et subclinique. En investiguant sur les isolats de S. aureus d'un seul troupeau sur une période de 10 ans, nous avons identifié la persistance d'une souche de S. aureus phénotypiquement coagulase négative et identifié la cause possible d'une suppression d'une seule paire de bases dans la séquence du gène coa. Nos résultats confirment la nécessité d'intégrer des tests biochimiques primaires avec des approches d'analyse moléculaire et séquentielle pour identifier et discriminer correctement les S. aureus atypiques dans les troupeaux de bovins, car le test de coagulase seul peut ne pas détecter les souches persistantes responsables de la mammite.

jeudi 13 avril 2023

Des scientifiques suivent l'évolution de Staphylococcus aureus à la surface de la peau

«Des scientifiques suivent l'évolution des microbes à la surface de la peau», source MIT News du 12 avril 2023.

Une nouvelle analyse révèle comment Staphylococcus aureus acquiert des mutations qui lui permettent de coloniser les plaques d'eczéma.

La peau humaine abrite des millions de microbes. L'un de ces microbes, Staphylococcus aureus, est un agent pathogène opportuniste qui peut envahir les plaques de peau touchées par l'eczéma, également connu sous le nom de dermatite atopique.

Dans une nouvelle étude, des chercheurs du MIT et d'autres institutions ont découvert que ce microbe peut évoluer rapidement dans le microbiome d'une seule personne. Ils ont découvert que chez les personnes atteintes d'eczéma, S. aureus a tendance à évoluer vers un variant avec une mutation dans un gène spécifique qui l'aide à se développer plus rapidement sur la peau.

Cette étude marque la première fois que des scientifiques observent directement ce type d'évolution rapide chez un microbe associé à un trouble cutané complexe. Les résultats pourraient également aider les chercheurs à développer des traitements potentiels qui apaiseraient les symptômes de l'eczéma en ciblant des variants de S. aureus qui présentent ce type de mutation et qui ont tendance à aggraver les symptômes de l'eczéma.

«Il s'agit de la première étude à montrer que le génotype de Staphylococcus aureus changent chez des personnes atteintes de dermatite atopique», a dit Tami Lieberman, professeur adjoint de génie civil et environnemental et membre de l'Institute for Medical Engineering and Science du MIT.

«À ma connaissance, il s'agit de la preuve la plus directe de l'évolution adaptative du microbiome cutané.» L’étude est parue dans Cell Host and Microbe.

Adaptation bactérienne
On estime qu'entre 30 et 60% des personnes sont porteuses de S. aureus dans leurs narines, où il est généralement inoffensif. Chez les personnes atteintes d'eczéma, qui touche environ 10 millions d'enfants et 16 millions d'adultes aux États-Unis, S. aureus se propage souvent aux plaques d'eczéma et infecte la peau.

«Lorsqu'il y a une rupture dans la peau, Staphylococcus aureus peut trouver une niche où il peut se développer et se répliquer», explique Lieberman. «On pense que les bactéries contribuent à la pathologie car elles sécrètent des toxines et recrutent des cellules immunitaires, et cette réaction immunitaire endommage davantage la barrière cutanée.»

Dans cette étude, les chercheurs ont voulu explorer comment S. aureus est capable de s'adapter à la vie sur la peau des patients atteints d'eczéma.

«Ces microbes vivent normalement dans le nez, et nous avons voulu savoir si lorsqu'il se retrouve sur une peau de dermatite atopique, a-t-il besoin de changer pour y vivre ? Et pouvons-nous apprendre quelque chose sur la façon dont ces bactéries interagissent avec la peau de la dermatite atopique en observant son évolution ?» dit Liberman.

Pour répondre à ces questions, les chercheurs ont recruté des patients âgés de 5 à 15 ans qui étaient traités pour un eczéma modéré à sévère. Ils ont prélevé des échantillons de microbes sur leur peau une fois par mois pendant trois mois, puis à nouveau tous les neuf mois. Des échantillons ont été prélevés à l'arrière des genoux et à l'intérieur des coudes (les sites les plus couramment touchés par l'eczéma), les avant-bras, qui ne sont généralement pas touchés, et les narines.

Les cellules de S. aureus de chaque site d'échantillonnage ont été cultivées séparément pour créer jusqu'à 10 colonies à partir de chaque échantillon, et une fois les colonies formées, les chercheurs ont séquencé les génomes des cellules. Cela a donné près de 1 500 colonies uniques, ce qui a permis aux chercheurs d'observer l'évolution des cellules bactériennes de manière beaucoup plus détaillée qu'auparavant.

En utilisant cette technique, les chercheurs ont découvert que la plupart des patients conservaient une seule lignée de S. aureus, c'est-à-dire qu'il était très rare qu'une nouvelle souche provienne de l'environnement ou d'une autre personne et remplace la souche existante de S. aureus. Cependant, au sein de chaque lignée, de nombreuses mutations et évolutions se sont produites au cours des neuf mois de l'étude.

«Malgré la stabilité au niveau de la lignée, nous voyons beaucoup de dynamique au niveau du génome entier, où de nouvelles mutations apparaissent constamment dans ces bactéries et se propagent ensuite dans tout le corps», explique Lieberman.

Bon nombre de ces mutations sont apparues dans un gène appelé capD, qui code pour une enzyme nécessaire à la synthèse du polysaccharide capsulaire - un revêtement qui protège S. aureus de la reconnaissance par les cellules immunitaires. Chez deux des six patients profondément échantillonnés, les cellules porteuses de mutations capD ont pris le contrôle de l'ensemble de la population du microbiome cutané de S. aureus, ont découvert les chercheurs. D'autres patients ont été colonisés par des souches initialement dépourvues d'une copie fonctionnelle du capD, pour un total de 22% des patients dépourvus de capD à la fin de l'étude. Chez un patient, quatre mutations différentes de capD sont apparues indépendamment dans différents échantillons de S. aureus, avant qu'une de ces variants ne devienne dominant et ne se propage sur l'ensemble du microbiome.

Traitement ciblé
Lors de tests sur des cellules bactériennes se développant dans une boîte de laboratoire, les chercheurs ont montré que les mutations de capD permettaient à S. aureus de se développer plus rapidement que les souches de S. aureus avec un gène capD normal. La synthèse du polysaccharide capsulaire nécessite beaucoup d'énergie, donc lorsque les cellules n'ont pas à le faire, elles ont plus de carburant pour alimenter leur propre croissance. Les chercheurs émettent également l'hypothèse que la perte de la capsule pourrait permettre aux microbes de mieux adhérer à la peau car les protéines qui leur permettent d'adhérer à la peau sont plus exposées.

Les chercheurs ont également analysé près de 300 génomes de bactéries accessibles au public isolés chez des personnes atteintes d'eczéma et sans eczéma, et ont constaté que les personnes atteintes d'eczéma étaient beaucoup plus susceptibles d'avoir des variants de S. aureus qui ne pouvaient pas produire le polysaccharide capsulaire que les personnes sans eczéma.

L'eczéma est généralement traité avec des hydratants ou des stéroïdes topiques, et les médecins peuvent prescrire des antibiotiques s'il apparaît que la peau est infectée. Les chercheurs espèrent que leurs découvertes pourraient conduire au développement de traitements qui atténuent les symptômes de l'eczéma en ciblant des variants de S. aureus présentant des mutations dans le polysaccharide capsulaire.

«Nos résultats dans cette étude fournissent des indices sur la façon dont S. aureus évolue à l'intérieur des hôtes et révèlent certaines des caractéristiques qui pourraient aider les bactéries à rester sur la peau et à générer des maladies plutôt que de pouvoir être arrachées», déclare Maria Teresa García-Romero, dermatologiste et professeur assistant au National Institute of Pediatrics à Mexico. À l'avenir, les variants de S. aureus présentant des mutations dans le polysaccharide capsulaire pourraient constituer une cible pertinente pour des traitements potentiels.»

Le laboratoire de Lieberman travaille actuellement au développement de probiotiques qui pourraient être utilisés pour cibler les souches de S. aureus à sans capsule. Son laboratoire étudie également si les souches de S. aureus avec des mutations de capD sont plus susceptibles de se propager aux autres membres du foyer d'un patient atteint d'eczéma.

NB : Image en microscopie électronique à balayage montrant quatre bactéries Staphylococcus aureus de couleur jaune, de forme sphéroïde. Credit : National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID).

lundi 31 octobre 2022

De la relation complexe entre Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa

Pseudomonas aeruginosa peut tuer Staphylococcus aureus dans certaines conditions. Ici, des auteurs montrent un autre mécanisme par lequel ces deux bactéries peuvent coexister et Staphylococcus aureus peut même produire des molécules qui antagonisent Pseudomonas aeruginosa. La flèche blanche sur l’image indique les zones d'inhibition de P. aeruginosa par Staphyococcus aureus.

Un peu de curioisté dans la microbiologie du comportement de bactéries pathogènes, voici une étude publiée en intégralité dans le Journal of Bacteriology qui nous invite à la réflexion à propos d’une investigation sur le mécanisme et la chimie sous-jacents à la capacité de Staphylococcus aureus d’inhiber la croissance de Pseudomonas aeruginosa in vitro.

Résumé
Pseudomonas aeruginosa inhibe ou éradique Staphylococcus aureus dans la plupart des environnements in vitro.

Néanmoins, P. aeruginosa et S. aureus sont couramment isolés des plaies et des poumons chroniquement infectés et non cicatrisés des personnes atteintes de mucoviscidose. Par conséquent, nous avons émis l'hypothèse que S. aureus pourrait se protéger de P. aeruginosa par le biais de métabolites dérivés du glucose, tels que de petits acides organiques, l'empêchant d'être éradiqué.

Cette étude in vitro a démontré que les populations de S. aureus, en présence de glucose, sécrètent une ou plusieurs substances qui éradiquent efficacement P. aeruginosa de manière dépendante de la concentration. Ces substances avaient une masse moléculaire inférieure à trois kDa, étaient hydrophiles, résistantes à la chaleur et aux protéinases et démontraient un effet dépendant du pH.

L'analyse par résonance magnétique nucléaire a identifié l'acétoïne, l'acide acétique et les oligopeptides ou peptides cycliques dans les surnageants de S. aureus cultivés avec du glucose. Toutes les souches sauvages et cliniques de S. aureus testées ont inhibé la croissance de P. aeruginosa. Ainsi, nous avons proposé un modèle dans lequel un cocktail de ces composés, produits par des populations établies de S. aureus en présence de glucose, facilitait la coexistence de ces deux espèces dans les infections chroniques.

Importance
Les infections chroniques affectent une partie croissante de la population et sont associées à des coûts sociétaux et personnels élevés. Plusieurs espèces bactériennes sont souvent présentes dans ces infections, et les infections multispécifiques sont considérées comme plus graves que les infections monospécifiques. Staphylococcus aureus et Pseudmonas aeruginosa coexistent souvent dans les infections chroniques.

Cependant, les interactions entre ces deux espèces et leur coexistence dans les infections chroniques ne sont pas entièrement comprises. En explorant les interactions in vitro, nous avons trouvé une nouvelle inhibition de P. aeruginosa médiée par S. aureus, et nous avons proposé un modèle de la coexistence des deux espèces dans les infections chroniques.

Grâce à cette étude, nous avons amélioré notre compréhension de la pathogenèse des infections chroniques avec plusieurs éspèces, ce qui est crucial pour ouvrir la voie au développement de stratégies de traitement améliorées.

vendredi 23 septembre 2022

Paris. Les 70 élèves d'une école primaire ont été victimes d'une intoxication alimentaire à staphylocoque doré

Pour le coup, c’est une ‘vraie’ toxi-infection alientaire collective, car après l’article du 8 septembre, Paris : soixante dix élèves victimes d'une intoxication alimentaire, voici qu'on apprend, «Paris. 70 élèves d'une école primaire victimes d'une intoxication alimentaire au staphylocoque doré», source Actu Paris du 23 septembre.

Le 8 septembre 2022, 70 élèves de l'école Louis Blanc, dans le 10e arrondissement de Paris, ont été victime d'une intoxication, qui serait du à la présence de staphylocoque doré.

Le 8 septembre 2022, plus de 70 élèves et quatre membres du personnel de l’école primaire et élémentaire Louis Blanc, dans le 10e arrondissement de Paris, avaient été victimes d’une intoxication alimentaire entraînant leur évacuation. Après analyses, la mairie d’arrondissement indique à actu Paris, ce vendredi 23 septembre 2022, que des traces de staphylocoque doré ont été retrouvées dans certains plats servis ce midi-là, confirmant une information de BFM Paris.

La cuisine toujours fermée
Dans un courrier adressé aux parents d’élèves, la mairie du 10e arrondissement de la capitale a expliqué que le travail d’analyse devait se poursuivre avec l’Agence régionale de Santé avant que la cuisine de la cantine ne puisse rouvrir.

En attendant, les enfants scolarisés à l’école Louis Blanc mangent des repas préparés par d’autres cantines des établissements de l’arrondissement, qui leurs sont livrés chaque jour.

Commentaire
Les traces de staphylocoques feront rire bien des personnes intéressées par la sécurité des aliments. Tout cela ne va non plus arranger nos données des TIAC, mais on sait qu'elles ne représentent que la partie émergée de l'iceberg ...

Complément
Les agents pathogènes les plus couramment suspectés sur la base des informations épidémiologiques et cliniques, mais sans avoir été confirmés sur le plan microbiologique, étaient les agents toxiniques Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens et Bacillus cereus, correspondant à 74% des TIAC pour lesquelles un agent a été suspecté (69% en 2019).
Les TIAC suspectées ou confirmés à Staphylococcus aureus, Bacillus cereus et Clostridium perfringens ont eu lieu tout au long de l’année.
Le pathogène le plus fréquemment suspecté ou confirmé reste Staphylococcus aureus depuis 2006. Les TIAC liées à ce pathogène représentent entre 26% et 34% de l’ensemble des TIAC, 28% en 2020.
Mise à jour du 30 septembre
Selon Le Parisien du 29 septembre,
Paris: après l’intoxication de 70 élèves, les parents réclament «des assurances» sur l’hygiène et «un vrai protocole de secours»
Réunion de crise, ce vendredi, à l’école Louis-Blanc (Xe). Après l’intoxication alimentaire massive due à un staphylocoque doré, qui a touché 70 élèves de maternelle et d’élémentaire le 8 septembre dernier, les parents demandent des assurances sur l’hygiène à la cantine et un protocole strict en cas d’accident dans l’enceinte de l’établissement.
«Nous demandons des assurances sur le respect strict de l'hygiène mais aussi la mise en place d'un véritable protocole qui permette à l'école de faire face en cas d'urgence», a témoigné un père de famille auprès du quotidien francilien. Le jour J, l'école n'a, semble-t-il, pas su faire face à la vague d'enfants malades et les secours ont dû intervenir de manière un peu chaotique.
Outre la prise en charge des élèves, c'est la communication de crise qui a clairement péché. «Il était très compliqué d'obtenir des renseignements sur l'état de santé des petits et on sentait que la panique régnait malgré la bonne volonté des équipes éducatives, qui n'ont manifestement pas été formées à la gestion de ce type d'événements», a ajouté ce même papa. «Il faut un vrai protocole de secours», a-t-il aussi martelé.
Mise à jour du 22 octobre 2022
Le 8 septembre 2022, plus de 70 élèves et quatre membres du personnel de l’école primaire et élémentaire Louis Blanc, dans le 10e arrondissement de Paris, avaient été victimes d’une intoxication alimentaire entraînant leur évacuation. Après analyses, la mairie d’arrondissement indique à actu Paris, ce vendredi 23 septembre 2022, que des traces de staphylocoque doré ont été retrouvées dans certains plats servis ce midi-là, confirmant une information de BFM Paris.

Bien entendu le terme 'traces' en microbiologie alimentaire n'a aucun sens, il y a des staphylocoques dorés ou il n'y en a pas, en l'occurrence, il y en a !

dimanche 28 août 2022

Des champignons en conserve liés à une intoxication à staphylocoques en Espagne

Récemment, l’Espagne avait lancé une alerte à l’histamine concernant des pizzas au thon d’italie, le blog vous en avait parlé ici.

Voici maintenant «Champignons liés à une intoxication à staphylocoques en Espagne», source Food Safety News.

Deux personnes sont malades en Espagne après avoir mangé une certaine marque de champignons (Boletus edulis).

Deux cas d'intoxication alimentaire staphylococcique ont été rapportés liés à des champignons frits dans de l'huile d'olive dans des bocaux en verre de la marque ‘El Agricultor’. L'Agence espagnole de sécurité alimentaire et de nutrition (AESAN) a dit avoir été informée de l'incident par des responsables de la région de La Rioja.

L'intoxication alimentaire staphylococcique est causée par la consommation d'aliments contaminés par des toxines produites par la bactérie Staphylococcus aureus.

Produit impliqué
Le pot concerné de «Hongos fritos en aceite de oliva» de 180 grammes porte la date du 2 février 2026 et le numéro de lot du 2 février 2021. Un rappel élargi comprend également les marques Emperatriz, Huerta Real, Boletus, Lierni et Radvi.

La distribution comprend la Navarre, le Pays basque, les Asturies, la Catalogne, la Castille-La Manche, les îles Canaries et La Rioja.

Les informations ont été reçues via le Système coordonné pour l'échange rapide d'informations (SCIRI) afin que les autorités locales puissent vérifier le retrait et le rappel des produits concernés de la vente.

L'AESAN a conseillé aux personnes qui ont le produit incriminé à la maison, de ne pas le consommer et de le rapporter au lieu d'achat.

L'agence a ajouté que si quelqu'un mange le lot concerné et présente des symptômes tels que nausées, vomissements, diarrhée ou douleurs abdominales, il doit se faire soigner.

Les symptômes d'intoxication alimentaire staphylococcique se développent généralement dans les 30 minutes à huit heures après avoir mangé ou bu un produit contaminé et ne durent pas plus d'une journée. Le traitement le plus important consiste à boire beaucoup de liquides. Les bactéries Staphylococcus aureus sont tuées par la cuisson, mais les toxines ne sont pas détruites et peuvent encore causer des cas de maladie.

Complément
On lira la notification au RASFF de l'UE par l'Espagne du 26 août 2022 à ce sujet. 

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

lundi 30 mai 2022

Comprendre la transmission de la résistance aux antibiotiques chez le staphylocoque doré

Image en microscope électronique à balayage d'un biofilm de Staphylococcus aureus à la surface 
d'un tuyau en acier inoxydable non lavé (5000x),. Source.

«Comprendre la transmission de la résistance aux antibiotiques chez le staphylocoque doré», source communiqué de l’Institut Pasteur du 23 mai 2022.

Face à l'antibiorésistance, il est important de comprendre comment les souches bactériennes développent leur compétence à résister aux traitements. Une collaboration internationale a identifié comment le staphylocoque doré acquiert une résistance à un antibiotique largement utilisé.

Des chercheurs de l’Institut Pasteur et de ses partenaires ont mis en évidence pour la première fois les mécanismes de transmission de la résistance à la méticilline, un antibiotique, chez le staphylocoque doré. Cette antibiorésistance se transmet à partir des cellules résistantes vers les cellules sensibles au médicament par le transfert d'une grande région chromosomique, longue de 50 000 paires de bases. Pour recevoir ce matériel génétique, les staphylocoques déploient naturellement toute une machinerie moléculaire. Ce mécanisme est favorisé par le développement des bactéries sous forme de biofilms, des agglomérats de micro-organismes. Les chercheurs ont également identifié des contrôles génétiques favorisant la formation des biofilms, suggérant que cibler cette étape pourrait être une approche pour limiter la transmission de la résistance aux antibiotiques.

Le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) fait partie de la flore cutanée naturelle. Il colonise particulièrement les muqueuses externes chez 30 à 50% de la population, porteurs sains chez qui aucun symptôme n’est développé. Mais c’est aussi une bactérie extrêmement pathogène pour l’homme, à l’origine de multiples infections, allant de lésions cutanées (furoncles, panaris, impétigo, etc.), à l’endocardite (inflammation des structures internes du cœur), la pneumonie aiguë, l’ostéomyélite (infection des os) ou la septicémie. Elle arrive au premier rang des germes à Gram positif responsables des infections contractées en milieu hospitalier. Les souches les plus dangereuses sont celles qui sont multi-résistantes aux antibiotiques. C’est le cas du SARM, Staphylococcus aureus résistant à la méticilline, répandu dans le milieu hospitalier et qui pose un problème de santé public majeur. La méticilline est en effet un antibiotique largement utilisé pour lutter contre les infections au staphylocoque doré. Les mécanismes d'acquisition de la résistance par les staphylocoques n'étaient jusqu’alors pas connus.

Référence
Natural transformation allows transfer of SCCmec-mediated methicillin resistance in Staphylococcus aureus biofilms, Nature Communications, 5 mai 2022.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs, les journalistes complices de la direction !

samedi 8 janvier 2022

Le phénomène de la résistance aux antibiotiques ne date pas d'hier, après les vaches, les hérissons

Résistance aux antibiotiques: après les vaches, les hérissons, source agri-info.com.

Le phénomène de la résistance aux antibiotiques ne date pas d'hier. Une étude avec participation bernoise a mis en évidence chez le hérisson une bactérie qui a acquis au XIXe siècle une résistance en raison de la présence d'un champignon produisant un antibiotique.

Cette bactérie résistante à la méthicilline, un antibiotique d'usage courant, est ainsi apparue il y a 200 ans, soit bien avant la découverte des antibiotiques, selon cette recherche publiée dans la revue Nature.

L'équipe internationale, qui comprenait des chercheurs danois et britanniques ainsi que Vincent Perreten, de l'Université de Berne, a recherché la présence de Staphylococcus aueus résistants à la méthicilline (SARM) chez l'humain, la vache, le hérisson et d'autres animaux sauvages ou de rente. Plus d'un millier d'échantillons ont été analysés.

Les vaches comme réservoir
Jusqu'ici, les vaches étaient considérées comme le principal réservoir de SARM ayant acquis un gène appelé mecC qui leur confère cette résistance. C'est d'ailleurs sur ce bovidé qu'il a été mis en évidence pour la première fois.

Or, selon ces résultats, la plupart des souches de SARM-mecC (gène mecC) proviennent non pas des vaches, mais des hérissons. C'est en effet sur la peau de ce petit mammifère qu'elles se sont développées en raison de la présence d'un champignon produisant des antibiotiques, Trichophyton erinacei.

La vache et d'autres animaux domestiques ont ensuite vraisemblablement fait office d'hôtes intermédiaires, transmettant ces bactéries résistantes jusqu'à l'être humain, selon les auteurs. L'apparition de ces résistances n'est donc pas simplement un phénomène moderne dû aux médicaments, soulignent-ils.

Ils insistent sur la nécessité pour la médecine humaine et vétérinaire de travailler main dans la main. Il y a dans le monde animal un très grand réservoir de bactéries résistantes aux antibiotiques qui ne demandent qu'à infecter les animaux de rente, puis l'être humain, avertissent-ils.
Auteur: Agence Télégraphique Suisse (ATS)

Mise à jour du 11 janvier 2022. On lira un article dans CIDRAP NewsLe SARM peut avoir eu pour origine des hérissons, bien avant les antibiotiques.

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivant, http://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ... merci de leur faire part de cette anomalie !