Le
blog notes d'Olivier
Masbou du 8 février 2021traite d'un sujet d'actualité, « Que
d’eau, que d’eau ! », mais lisez attentivement pour
voir les conséquence de ce trop plein d'eau …
Les
inondations dans le Sud-Ouest reposent la question des retenues
d’eau. Le Premier ministre a été, un peu, chahuté par des
agriculteurs à son arrivée à Marmande. Et des acteurs économiques
du Lot-et-Garonne de premiers plans prennent la parole.
«Il
n’a fallut que 5h30 aujourd’hui pour que passe dans la Garonne à
Tonneins l’équivalent des volumes nécessaires pour irriguer la
totalité de l’Agriculture du département de Lot et Garonne
pendant un an. On s’adapte?»
écrit Jean-Luc Reigne, directeur de la coopérative Unicoque (noix
et noisettes à la marque Koki), le 3
février sur son compte twitter. Que ce soit dans le
Lot-et-Garonne, dans les deux Charente, dans d’autres départements
du Sud-Ouest, les agriculteurs ont posté de nombreux messages qui
ont tous le même sens. L’eau tombe en abondance, les rivières et
les fleuves débordent, les inondations font de nombreux dégâts, et
parfois des victimes. Puis c’est la décrue, l’eau s’écoule,
s’en va, rejoint l’Océan ou la Mer, laissant derrière elle des
traînées de boues. Et l’été prochain, il faudra restreindre,
voire interdire, certains usages de l’eau. Les conflits sur l’usage
de l’eau sont nombreux de Sivens dans le Tarn au lac de Caussade en
Lot-et-Garonne, en passant par les Deux-Sèvres ou la Vienne, avec
les projets de bassines, etc…
Dans
le Lot-et-Garonne justement, le Premier ministre a failli avoir un
accueil mouvementé. La Coordination rurale (CR), puissante dans ce
département, a tenté d’empêcher son hélicoptère d’atterrir
le 5 février à Marmande. La CR a obtenu un rendez-vous avec un
conseiller pour évoquer notamment le dialogue difficile dans ce
département avec l’Office français de la biodiversité sur le
curage, ou plutôt le non-curage, des fossés et des ruisseaux.
Toujours dans ce département, un groupe de 20 acteurs de
l’agriculture et de l’agroalimentaire de premiers plans* ont
publié une tribune dans la presse locale (La
Dépêche du 7 février).
Après
avoir évoqué l’importance des débits de ces derniers jours, les
signataires rappellent qu’«en
2020, pratiquement aucune autorisation de création de retenue n’a
été délivrée sur le territoire du département. C’est la
première année depuis 40 ans».
Les auteurs veulent défendre «une
irrigation efficiente sur le plan économique, environnemental et
sociétal qui intègre une gestion pluriannuelle du stockage de l’eau
permet de faire des variations du climat un atout pour nos
territoires».
«La forme du
stockage n’est pas la question. Toutes les formes de stockage sont
à étudier»
du plus grand au plus petit ajoutent-ils. «Cultivons
le pragmatisme, sortons des idéologies stériles et génératrices
de conflits, prenons la responsabilité d’investir pour notre
avenir régional, dans le développement équilibré de la ressource
en eau»
concluent les auteurs.
Avant
de terminer, signalons que dans Le Figaro (4 février), l’ami Eric
de la Chesnais rappelle utilement qu’à 200 kilomètres à l’est
de Paris, dans la Marne, l’Aube, et la Nièvre, grâce aux
agriculteurs, des terres agricoles servent de bassins de rétention
pour limiter la montée de la Seine dans la capitale. Avec pour
conséquences des pertes de rendements pour les prochaines récoltes.
Et on ne leur dit pas toujours merci.
*
les signataires de la tribune : Maître Prunille, Koki, Les
Paysans de Rougeline – Valprim, Epi de Gascogne, Coufidou,
Syngenta, Terres du Sud, Expalliance, Cadralbret, KWS, Terres du Sud,
Vallée du Lot coopérative agricole, SES Vanderhave, CER France,
VLDC Berticot et Graman, Interbio Nouvelle-Aquitaine, Crédit
Agricole, Cuma de Lot-et-Garonne, Chambre d’agriculture de
Lot-et-Garonne, La Coopération Agricole, ACMG.
Et
pendant ce temps, selon une information du 7 février 2021,
«Sécheresse :
en
colère, les agriculteurs du Lot privés d'indemnités».
À
voir ses champs actuellement imbibés d’eau à Frayssinet-le-Gélat
(Lot -aa), difficile de croire que Philippe Valet a connu la
sécheresse, il y a sept mois de ça. Pourtant, «c’était
le désert, tout était pelé, les bêtes n’avaient rien à
manger»,
explique l’éleveur de vaches allaitantes. Ce n’est pas la
première année que les paysans du Lot doivent faire face à la
sécheresse pendant l’été. Mais ils en ont assez. La FDSEA et les
JA ont déposé un dossier pour ,calamité agricole liée à cette
sécheresse au ministère de l’Agriculture.
Je vous le dis, on marche sur la tête dans ce pays ...
Et en complément, voici aussi un autre exemple en Charente,